Chapitre 25 - Arabella

Je n'ai pas assisté à beaucoup d'événements sportifs depuis que je suis inscrite à la WestConn : juste quelques matchs de foot décisifs pour les Wolves, pour lesquels tout le campus s'était enflammé et auxquels je m'étais laissée entraîner. Je n'ai pas une âme de supporter, et j'ai en général bien d'autres manières d'occuper mes soirées ou mes week-ends.

Pourtant, aujourd'hui, c'est avec une excitation indéniable que je me dirige vers la piscine Arthur Williams, prête à donner de la voix pour le tout premier meeting de natation dont je serai spectatrice. J'ai été invitée par Caliban, et cela fait toute la différence...

Ma main se glisse dans la poche avant de mon sac, là où j'ai glissé le ticket qu'il m'a préparé ainsi que le petit mot qui l'accompagnait, et je ne parviens pas à résister à la tentation de les sortir pour relire ce que Caliban m'a écrit.


Arabella,

Tu m'as demandé de te faire entrer dans mon univers pour notre deuxième date, alors voilà. Les Dolphins comptent sur toi, et l'un d'eux encore plus que les autres... Je ne serai pas avec toi dans les gradins, bien sûr, mais sache que si tu viens, tu seras au plus près de mon cœur.

Caliban


Je n'ai pas hésité une seconde avant de lui envoyer un message pour lui confirmer que je serai présente. Même avant que nous nous rapprochions, j'étais curieuse de découvrir comment se passent ses compétitions. Ce meeting est l'occasion parfaite pour lui de me montrer ce à quoi il consacre tant d'heures, ce sport qu'il aime et dans lequel il s'épanouit.

J'ai encore beaucoup de travail, mais j'ai réussi à m'avancer plus que je l'espérais ces derniers jours, et surtout, j'ai l'esprit plus apaisé : ma mère va mieux. Nous avons mangé ensemble ce midi, et j'ai pu le constater de mes propres yeux – au téléphone, elle a un peu trop tendance à prétendre que tout va bien même quand ce n'est pas le cas. Son dos s'est débloqué, et elle peut de nouveau travailler sans douleur, au moins pour l'instant – sur le long terme, je reste convaincue qu'elle devrait lever le pied. Il n'empêche que je suis prête à mettre mes diverses inquiétudes de côté cet après-midi, pour quelques heures. Caliban mérite que je m'implique à fond pour le soutenir en ce jour important pour lui. Nous ne nous sommes pas vus au cours de la semaine qui vient de s'écouler, et j'avoue qu'il m'a manqué. Je voulais me concentrer pour me dégager autant de temps que possible pour travailler, mais plusieurs fois, les SMS que nous avons échangés m'ont apporté une bouffée d'air frais qui a manqué de mettre à mal mes résolutions.

Il y a un peu de monde à l'entrée de la piscine lorsque j'y parviens, mais rien à voir avec l'effervescence qui peut entourer un stade de foot ou de baseball avant un match. De petits groupes de personnes discutent en grappes ; je vois des t-shirts aux couleurs des Dolphins, et d'autres, moins nombreux mais tout de même bien présents, au rouge et gris des Clark Cougars. Quelques supporters ont donc fait le déplacement avec nos adversaires du jour.

Il doit y avoir des aficionados de la natation comme de tous les autres sports...

J'avance encore pour pénétrer à l'intérieur du bâtiment, puis emprunte l'escalier qui monte vers les gradins. Ils sont remplis au tiers, environ. Après les avoir balayés du regard, je constate qu'il reste des places au premier rang, et j'entreprends de me frayer un chemin jusqu'à l'une d'entre elles.

Quitte à encourager Caliban, autant ne pas le faire à moitié.

Je repère une fille qui semble un peu plus jeune que moi, blonde avec des taches de rousseur, assise seule au milieu de l'un des bancs. Arrivée près d'elle, je lui demande :

— Est-ce que je peux m'installer à côté de toi ?

— Bien sûr ! me répond-elle en se décalant aussitôt pour me faire de la place. Je m'appelle Elsie, et toi ?

— Arabella.

Je pose mon sac à mes pieds et retire ma veste grise pour dévoiler le t-shirt orange de la WestConn que je porte. Caliban m'avait prévenue qu'il ferait chaud à l'intérieur de la piscine, pour garantir le confort des athlètes évoluant au bord du bassin en maillot de bain. Il n'a pas menti : en quelques minutes seulement, je sens déjà de la sueur perler sur mon front.

Qu'est-ce que ce sera, quand tout le public sera survolté par la compétition...

Je suis en avance ; les courses n'ont pas encore commencé. Quelques nageurs font des longueurs pour s'échauffer, mais je ne repère pas Caliban parmi eux. D'humeur bavarde, je me tourne vers ma voisine et lui demande :

— C'est la première fois que tu viens à un meeting de natation ?

— Non, je soutenais déjà ma copine, Amy, au lycée. Mais c'est la première fois qu'elle nage pour les Dolphins, j'ai super hâte ! Elle est alignée en papillon et en nage libre. Et toi, tu viens voir quelqu'un en particulier ?

J'hésite. Comment qualifier la relation que Caliban et moi entretenons ? Nous ne sommes pas vraiment ensemble, mais parler de lui comme d'« un ami » ne lui rendrait pas non plus justice... Alors je botte en touche et déclare simplement :

— Oui, Caliban Arden.

— Ah, je vois, Amy m'a parlé de lui. Elle est en première année, elle aussi – comme moi. Mais toi, tu es déjà plus avancée dans tes études, non ? Il me semble t'avoir vue à l'accueil des nouveaux étudiants à la rentrée.

— Tu as bonne mémoire. Je fais partie de l'Association des Élèves. Il n'empêche que ces deux dernières années, je n'ai pas mis les pieds une seule fois dans cette piscine, alors si tu as des explications à me donner sur ce à quoi on doit s'attendre, je suis preneuse.

Elsie s'illumine : la perspective d'initier une novice aux subtilités de la natation universitaire a l'air de l'enthousiasmer. Elle m'indique que la compétition d'aujourd'hui est un « dual meet », l'équivalent d'un match entre les équipes de deux universités. Pour le remporter, elles cherchent à obtenir un maximum de points : à chaque course, ils sont attribués en fonction du classement de chaque nageur.

— C'est pour ça que déterminer qui participera à quel événement est crucial d'un point de vue stratégique, affirme Elsie. Ils doivent choisir : ils n'en ont droit qu'à quatre au maximum. Et puis, mine de rien, une course a beau être courte, elle est épuisante. Optimiser les forces de l'équipe est la clé du succès. Tu sais à quoi Caliban est inscrit exactement ?

— Je lui demande.

Je sors mon téléphone de mon sac et lui écris rapidement :


Je suis arrivée à la piscine. Dis-moi, à quels moments est-ce que je vais devoir sortir les pompons ?


Je sais qu'il est en train de se préparer et je doute donc de recevoir une réponse... mais je suis surprise lorsqu'elle s'affiche moins d'une minute plus tard :


J'ouvre le bal avec un relais 4 nages. Ensuite, tu me verras en individuel sur le 50 yards et le 100 yards nage libre. Et je clôture la compétition avec un relais 4 x 100 !


Un deuxième message suit rapidement le premier :


Où est-ce que tu es assise ? Je veux savoir où regarder si j'ai besoin de motivation.


Aussitôt, je prends un selfie et l'envoie avec pour commentaire :


Au premier rang, prête à agiter les pompons !

Tu es géniale, me répond Caliban, un emoji cœur ponctuant sa phrase. J'espère que tu passeras un bon moment. En tout cas, ça me fait super plaisir que tu sois là. Je ne pourrai pas garder mon portable avec moi pendant la compétition, mais j'ai super hâte de te retrouver après pour débriefer.

Moi aussi. Nage bien, donne tout ce que tu as !


Je relève la tête et indique à Elsie sur quelles courses nous devrons encourager Caliban ; nous les cherchons sur le programme qu'elle a récupéré à l'entrée de la piscine, histoire d'en connaître les horaires. En contrebas des gradins, l'activité augmente. Des officiels font sortir de l'eau les nageurs qui s'échauffent dans la partie de la piscine qui sera utilisée pour la compétition, pour les rediriger vers l'autre moitié du bassin s'ils veulent continuer à se préparer : une sorte de mur flottant a été installé pour le diviser en deux. Près de haut-parleurs, un type en débardeur blanc s'emploie à régler un micro... et soudain, de la musique explose dans les enceintes disposées un peu partout, et il s'exclame :

— Salut, la WestCooooooonn ! On est cet après-midi sur le territoire des Dolphins, pour la première compétition interuniversitaire de l'année ! J'espère que vous êtes à fond, parce que les nageurs, eux, sont chauds bouillants !

Des cris et des applaudissements retentissent dans les gradins. Moi-même, je tape dans mes mains, gagnée par l'euphorie générale.

— Et on commence tout de suite par le relais 200 yards 4 nages, chez les dames.

Alors que le public s'enthousiasme de nouveau, les quatuors de nageuses vont s'aligner près des plots de départ sur l'un des côtés de la piscine, concentrées derrière leurs lunettes. Dans chaque équipe – deux pour les Dolphins, deux pour les Cougars –, la première relayeuse descend dans l'eau pour se mettre en position : elles démarrent par le tronçon de dos. Toutes paraissent plongées en elles-mêmes, focalisées sur leur course à venir.

— À la ligne d'eau numéro 4, c'est Abigail, de la promo d'Amy et Caliban, m'indique Elsie. Il y a aussi Patrizia dans son relais : elle passera en troisième, sur le papillon.

Je ne les connais pas, mais ces précisions suffisent à me donner envie de les encourager. Je retiens mon souffle, comme les premières nageuses, dans le bassin... Enfin, un coup de sifflet retentit, et elles se propulsent comme autant de flèches. Elles sont lancées, prêtes à conquérir les 25 yards de leur ligne d'eau, arrachant chaque centimètre de progression de leurs bras qu'elles lancent loin derrière elle. En un peu moins d'une quinzaine de secondes, les voilà de l'autre côté ; elles pivotent et repartent au coude au coude, tandis que sur les plots à l'extrémité de la piscine, les deuxièmes relayeuses se préparent à plonger. Une touche de leur coéquipière, et elles s'élancent. Il y a comme un temps suspendu, pendant les fractions de secondes au cours desquels, sous la surface, elles terminent leur coulée. Puis, une à une, elles remontent prendre leur air ; et alors, leurs coéquipières leur crient des encouragements. Elsie et moi aussi, nous nous laissons gagner par l'ambiance et applaudissons.

Le quatuor auquel Abigail et Patrizia appartient termine finalement en deuxième position – juste derrière l'autre équipe de la WestConn.

— Ça nous fait 15 points pour commencer la compétition, c'est un super départ ! s'enthousiasme Elsie.

Mais à cet instant, je me désintéresse de ce qu'elle raconte... parce que je viens de reconnaître Caliban au bord de la piscine, s'approchant des plots de départ avec trois autres nageurs.

— Oh, Cabrera a formé une équipe avec les première année ! m'apprend Elsie. Je suppose que James partira en dos, Neal suivra à la brasse, Theo au papillon, et Caliban clôturera en nage libre.

Le simple fait d'entendre son prénom amollit un point dans mon ventre. J'ai les yeux rivés sur lui... et mon cœur rate un battement lorsque je le vois lever la tête pour me chercher dans le public. Je lui adresse un petit signe lorsque son regard tombe sur moi. Il dresse un pouce en réponse, puis se détourne, prenant un air concentré. Il doit se préparer pour sa course, bien sûr... Ses coéquipiers et lui forment un cercle et joignent leurs mains au centre, échangeant ce qui doivent être des paroles d'encouragement. Cette fois, contrairement au jour où j'étais allée coller des affiches à la piscine avec Charlotte, je m'autorise à laisser mon regard s'attarder sur son dos aux muscles parfaitement dessinés, qui roulent sous sa peau.

OK, c'est un spectacle vraiment, vraiment agréable...

Il fait chaud dans la piscine depuis que j'y suis entrée, mais j'ai l'impression que quelqu'un a encore augmenté le thermostat.

Enfin, les relayeurs qui ouvriront la course, dont James, descendent se positionner dans l'eau. Je me sens si investie pour l'équipe de Caliban : je sais que pour tous les quatre, c'est la première fois qu'ils défendront les couleurs des Dolphins. J'espère tant qu'ils vont réussir à obtenir des résultats à la hauteur de leurs espérances... Je serre les poings en attendant le coup de sifflet de l'arbitre. Lorsqu'il retentit, je ne peux m'empêcher de me lever, en même temps que James. Mes encouragements se mêlent à ceux du reste du public, dont une bonne partie est là pour pousser les athlètes de la WestConn.

Dans l'eau, les équipes sont au coude à coude. James, puis Neal et Theo, s'accrochent pour ne pas se laisser distancer par les quatuors de nageurs plus expérimentés. Lorsque Caliban monte sur son plot, prêt à partir à son tour, ma gorge s'assèche. Je sais à quel point ce moment compte à ses yeux. Il mérite de s'illustrer, et je le lui souhaite.

Quand Theo frappe le mur et qu'il plonge vers l'eau, je crie à pleins poumons :

— ALLEZ ! ALLEZ !

Tant pis pour ce que les gens qui m'entourent pourraient penser de mes éclats de voix. De toute façon, les supporters des deux universités s'en donnent à cœur joie. Je me lâche, électrisée par l'ambiance. C'est que la course est haletante : entre Caliban et l'un des Cougars, le match est accroché pour la troisième place. Rien n'est joué au moment où ils culbutent pour leur deuxième longueur. Je retiens mon souffle... et bondit quand je constate que Caliban crève l'eau avec une vingtaine de centimètres d'avance.

— ALLEZ ! JUSQU'AU BOUT !

Lorsqu'il atteint le bout du bassin une fraction de seconde avant son adversaire, la joie explose en moi ; encore plus quand, retirant ses lunettes, c'est moi qu'il cherche immédiatement dans le public. Il porte ses doigts à sa bouche, et je comprends que c'est un baiser qu'il m'adresse, malgré la distance qui nous sépare.

Le cœur battant, je rosis, touchée qu'il pense à moi malgré le flot d'émotions qu'il doit ressentir de son côté dans le stress de la compétition.

— Joli finish, commente Elsie. Ils ont géré ! Ce n'était pas gagné, comme c'est la première fois qu'ils forment un relais tous les quatre. Ça se voit qu'il y a une bonne cohésion entre eux et qu'ils veulent tout donner pour le collectif.

Je souris, ravie. Savoir que Caliban s'est dépassé pour aller chercher ce résultat me remplit de fierté pour lui. Je ne regrette pas d'avoir dégagé de mon temps pour assister à ce moment dont il se souviendra longtemps : même si je ne suis pas à côté de lui, j'ai l'impression que cela renforce la connexion entre nous.

Au bord du bassin, James, Neal, Theo et lui frappent dans les mains les uns des autres, leurs sourires se passant de mots pour exprimer leur jubilation. Ils laissent finalement la place aux compétitrices suivantes, cette fois pour une épreuve individuelle – le 1000 yards. Je me rassois, la gorge un peu irritée – si je m'entête à crier ainsi à chaque fois que Caliban dispute une épreuve, je vais avoir la voix cassée demain...

La suite du meeting se déroule dans le même esprit. C'est d'abord Amy qui apparaît pour concourir face à sept autres jeunes femmes sur le 200 yards nage libre, puis la même distance en papillon. Elle ne parvient pas à marquer de points, mais Elsie et moi vibrons pour elle malgré tout. Ensuite, Caliban revient, pour ses deux courses en individuel : le 50 yards et le 100 yards nage libre, séparés par une épreuve de plongeon qui lui permet de récupérer. Je suis toujours à fond derrière lui, et exulte pour célébrer ses deux cinquièmes places. Non, ce ne sont pas des victoires, mais cela se voit qu'il a arraché chaque centième de secondes avec ses tripes ; et c'est à chaque fois un point de plus pour la WestConn. Il y a dans sa nage une puissance hypnotisante, une envie dévorante, exaltante. Je ne pourrais pas détourner mon regard de lui, même si je le voulais.

Lorsqu'il sort de l'eau, il a toujours un geste pour moi – bref, mais cela suffit à ce qu'il m'exprime qu'il pense à moi. Les gouttes qui parsèment sa peau accrochent la lumière ; je suis sous le charme. Il rayonne de bonheur, cela fait plaisir à voir... Tous les nageurs sont plutôt bien bâtis, mais il n'y a que lui qui me fait un tel effet. Au-delà de son corps sculpté par le sport, il dégage quelque chose de solaire, auquel je suis particulièrement sensible. Quand il ne participe pas aux épreuves, il est souvent en première ligne devant les bancs réservés aux Dolphins pour encourager ses coéquipiers. Leurs succès paraissent le réjouir presque autant que les siens : quand James et Theo se hissent tous les deux sur le podium de leur dernière course – terminant dans un mouchoir de poche –, il jaillit pour les féliciter dès leur sortie du bassin, brandissant haut son bonnet de bain orné du blason orange de notre université.

Amy finit par avoir son moment de gloire elle aussi : sur le 500 yards nage libre, elle fait le quatrième meilleur temps. Elsie me fait un check, aux anges. Mais celle qui est particulièrement impressionnante parmi les nouveaux Dolphins, c'est Patrizia : elle remporte les trois épreuves individuelles sur lesquelles elle est alignée, s'offrant même une confortable avance sur le 200 yards 4 nages.

— Elle est vraiment super forte, cette fille ! s'exclame Elsie. Dire qu'elle n'est encore qu'en première année...

Finalement, après plus de trois heures de compétition, deux relais nage libre clôturent le meeting. Du côté des dames, l'équipe d'Amy fait une prestation honorable, sans s'illustrer. Les points que les Dolphins ont déjà collectés sur les autres courses leur permettent cependant de s'imposer sur les Cougars du côté des féminines.

Chez les hommes, je sens toute la concentration de Caliban quand il revient près des plots de départ avec trois autres Dolphins plus âgés.

— Tu les connais ? je demande à Elsie.

— Non. Mais vu qu'ils sont placés au centre du bassin, ils doivent constituer l'équipe A pour la WestConn. À mon avis, ça va aller vite.

Je me tends. Dans cette course-là, ce que le coach attend de Caliban et des relayeurs qui l'accompagnent, ce n'est pas seulement une belle performance : c'est la victoire. Les scores entre les Cougars et les Dolphins étant serrés, les 11 points qui l'accompagnent risquent bien de déterminer l'issue de la rencontre... La musique me paraît plus forte que jamais dans les enceintes, le public plus survolté que jamais. Le coup de sifflet ne donne pas seulement le signal du départ pour les premiers relayeurs, mais aussi pour une vague continue d'applaudissements dans les gradins. Caliban nage en deuxième position ; bien lancé par son coéquipier – Austin, d'après ce qu'a indiqué le commentateur –, il lutte pendant ses quatre longueurs pour ne pas perdre le moindre pouce de terrain. Quand il en vient à bout, il a réussi à conserver son avance. Il n'empêche que je retiens ma respiration pendant que les deux derniers Dolphins de son quatuor, Edwin et Vaughn, couvrent leurs 100 yards respectifs.

Mais ils ne lâchent rien. Et c'est avec détermination que Vaughn frappe le mur pour la dernière fois, une seconde avant le nageur de Clark qui le talonnait.

— Chez les hommes également, le premier meeting de l'année est donc remporté par les Danbury Dolphins ! clame le speaker dans les enceintes. Félicitations à toutes et à tous pour vos performances, et pour nous avoir fait vibrer cet après-midi !

L'équipe de la WestConn est euphorique : ils s'échangent des poignées de main et des tapes dans le dos, certains sautent dans les bras des uns des autres... Caliban n'est pas en reste, un sourire extatique étirant ses lèvres.

De son côté, Elsie tire sur ma manche pour attirer mon attention, et me glisse :

— Bon, il y en a assez de rester spectatrices, n'est-ce pas ? Viens, on descend, on va retrouver nos nageurs.

Je me mords la lèvre, avant de lui emboîter le pas. Que ce soit à cause de la chaleur ou de l'électricité qui court dans l'air, je ne réfléchis plus très clairement. Tout ce que je sais, c'est que j'ai besoin de me retrouver proche de Caliban, à présent, et aussi vite que possible. Il m'a promis un date, il est temps d'en arriver à la partie où enfin, je me retrouverai à ses côtés. Parce qu'à cet instant, je ne vois aucun autre endroit où j'aurais envie d'être...


***

Coucou ! Ce chapitre 25 est l'un de ceux où on sent le plus toutes les recherches que j'ai faites pour la nouvelle version du roman : j'ai creusé à fond la manière dont se passent les compétitions universitaires américaines afin de les décrire de façon aussi réaliste que possible ! Que pensez-vous du résultat ? Est-ce que vous avez apprécié cette immersion dans cet univers ? Vous avez vibré avec Arabella ?

Bonne lecture de la suite 💙

Camille Versi

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