Chapitre 0
❝ La veille du départ ❞
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"No matter how your heart is grieving"
"If you keep on believing"
"The dream that you wish will come true"
J'ignore pourquoi cette berceuse de mon enfance ne cessait de tourner dans mon esprit depuis ce matin. Sans doute était-ce parcque je tentais de m'abasourdir de positivité pour remplir ce creux au fond de ma poitrine ?
Je regardais au loin la voiture du taxi s'en aller depuis la fenêtre. Il commençait à faire tard, le ciel était gris, et des gouttes d'eaux coulaient le long de la vitre. Évidement ! Un jour rayonnant était trop demandé pour tenter d'égayer un peu ma journée ! À la place c'était la sensation d'être une condamnée à perpétuité faisant un transfer prison qui était renforcé...
Je m'appelle Enza, une fille de bientôt seize ans qui ne sait rien faire de sa vie si ce n'est écrire, dessiner et s'attirer tout les ennuis du monde ! M'enfin, je le vis assez bien. Ce matin j'ai fait un dernier aurevoir à ma famille pour me retrouver ici, à l'autre bout du pays, dans ce petit appartement gris à moitié vide. Demain je quitterait cet appartement pour aller m'enfermer dans une chambre d'internat durant une semaine entière, la première semaine de cours. Mon père avait réussi à me faire entrer dans un grand lycée très populaire pour son haut pourcentage de réussite, et pour enseigner toutes les matières qu'un étudiant pourrait désirer. C'était là les seuls qualités de cet endroit bourré d'enfants de riches prétentieux et de profs aux attentes démesurées...
« Non non je ne dois pas y penser ! Surtout pas y penser ! »
En voyant le taxi disparaître, je me retourne pour voir mon hôte me fixant avec un sourire presque forcé. C'était une vieille femme aux joues rouges et aux courts cheveux bouclées légers comme l'air. Comme moi elle avait des lunettes, mais c'était tout ce que nous avions en comun. Eris avait proposé de m'héberger les week-ends de ma prochaine année pour m'éviter des aller-retours épuisants en train à moi qui avait le mal des transports. Elle était gentille. C'était la petite soeur de ma grand-mère. Je me souviens qu'elle m'avait quelques fois parlée d'elle durant mon enfance mais aux yeux du reste de ma famille elle n'était personne. Une légende dont on connaissait le nom et les exploits mais qu'on ne voyait jamais. À la mort de mes grands-parents j'ai crus ne plus jamais entendre parler d'elle et voilà qu'aujourd'hui elle se tient juste devant moi, à m'acceuillir chez elle à bras ouverts.
Eris ─ "Tu veux que je te montre ta chambre ?"
─ "Avec plaisir."
Elle me conduisit jusqu'à une autre pièce grise meublé d'un lit, d'une table et d'une armoir avec une toute petite fenêtre. Ça change du bordel constant que mes frères mettaient dans ma chambre ! C'est plutôt... Propre... Et sobre.
Eris ─ "Comme je ne savais pas trop tes goûts j'ai préféré la garder au plus simple ! J'espère qu'elle n'est pas trop petite, je ne pensais pas un jour faire de cette pièce une chambre..."
─ "C'est parfait merci beaucoup."
Eris ─ "Tu veux que je t'aide à ranger des affaires ?"
─ "Oh- bah comme je pars demain à l'internat je préfère ne pas tout sortir, ça m'évitera de refaire le tri."
Eris ─ "D'accord comme tu le souhaite.... Bon eh bien je vais nous servir à dîner dans ce cas."
Elle semblait aussi mal à l'aise que moi. En même temps elle acceuillait une adolescente dont elle n'avait sans doute jamais dû entendre parler auparavant, je comprend que ça lui fasse tout drôle à elle aussi. Je trouvait ça quand même bizzare... Mamie me parlait tout le temps d'elle en racontant qu'elle voyageait à travers le monde et était avide de trésors et de merveilles. Bon oui elle a forcement dû exagérer un peu mais pour une personne ayant fait le tour du monde je le trouve sacrément banal son appart. Pas une photo, pas un cadre, pas un souvenir, il n'y avait rien. Si je pouvait découvrir le monde je le ramènerai tout entier dans mon chez-moi une fois rentrée !
Le creux dans ma poitrine avait cesser de me faire mal, et en passant à table je me sentais assez... Détendue je dirais ? L'ambiance était pourtant assez lourde. Nous mangions toutes les deux faces à faces, le bruit de la télévision et des couverts en fond. Pas un mot si ce n'est un « bon appétit ». Je n'allais pas non plus ouvrir ma gueule pour lui dire que les galettes de pommes de terres étaient mal réchauffées !
Eris ─ "Et donc... Qu'est ce que tu aime dans la vie dis moi ?"
─ "Oh euhm... Bah j'aime bien dessiner, lire... L'histoire... Inventer des histoires aussi... Chanter ?"
Eris ─ "Ah bah ça nous fait déjà un point comun, j'adore lire moi aussi. Parcontre j'ai toujours été la plus nulle en histoire, impossible pour moi de retenir la moitié des dates !"
─ "Moi aussi j'ai un peu de mal avec les dates."
Eris ─ "..."
─ "..."
Eris ─ "J'aime beaucoup ton colier, il est très jolis."
─ Je jetta un coup d'oeil à mon pendentif avant d'hocher la tête doucement. "Merci, ça appartenait à mon grand-père."
Eris ─ "Ah je me rappelais bien l'avoir déjà vu quelque part ! C'est lui qui te l'as donné ?"
─ "Pas vraiment, je l'ai eu à sa mort."
Eris ─ "Oh... Je vois..."
Ses yeux restèrent fixés un long moment sur mon colier avant que soudain je ne sente un poids sur mes jambes. Un petit chat blanc venait de me grimper dessus ! En le voyant, Eris souffla et tenta de le faire fuir avec ses mains.
Eris ─ "Oh non je suis vraiment désolée ! Vilain ! Laisse la tranquille ! Ah ! Mais tu ne fais pas d'allergie j'espère ?"
─ "Hahah ! Non non ne vous inquiétez pas, j'adore les chats ! J'en ai même un moi aussi !"
Eris ─ "Tant mieux alors... Cette petite fripouille s'appelle Milo, c'est un vrai curieux."
Milo ? Ça lui allait plutôt bien ! Comme il ne voulait apparament pas me quitter je lui fit quelques caresses. Il était si mignon avec son pelage tout blanc
Eris ─ "Tu sais que tu peux me tutoyer pas vrais ? Nous sommes de la même famille après tout."
─ "Ah- oui oui, désolé...
Milo m'aura au moins un peu fait sourire durant le repas qui se poursuivit dans un silence sans noms. Eris me congédia une fois la tabe débarrassée et je retourna alors dans ma chambre. En fermant la porte, je m'enroula dans la couette et me mit à flâner sur les réseaux sociaux...
« N'y pense pas, n'y pense pas... »
Je répondais à quelques messages et ai répondu aux appels de mes parents pour leur dire que j'étais bien arrivée et que je n'étais pas trop stressée pour la rentrée.
« N'y pense pas, n'y pense pas ! »
J'ai vite fait vérifier que toutes mes affaire étaient bien en place pour pas me retrouver comme une conne demain. Mes affaires de cours, mes affaires personnelles...
« N'y pense pas, n'y pense pas, n'y pense pas !" »
Ça me fit chaud au coeur de recevoir des messages d'encouragement de la part de mes amis... Sans m'en rendre compte je me suis mise à les lire en boucle.
Momo ↦ « Zazaaaaaa bonne chaaaaaance je te fais de gros bisooouus ! »
ShyBluet ↦ « Ça va aller, essaie de pas mourir et ça devrait passer »
Kassicat ↦« Bonne chance dans ton nouveau lycée, je suis sûre que tu tomberas sur une bonne classe ! »
PaniniMan ↦ « Tu va nous manquer wsh »
« N'y pense pas ! N'y pense pas ! »
Romijine ↦ « Courage ! Crois en toi, tu vas y arriver ! »
Darkichipie ↦ « Y'en a un qui te fait chier je monte pour te ramener ici et te séquestrer, compris !? »
Lethlia ↦ « On se reverra très vite j'en suis certaine. Je te souhaite une bonne chance dans ton nouveau lycée. »
« N'y pense pas ! N'y pense pas ! N'y pense pas ! »
Je croyais qu'en les relisant tout irais mieux, mais je me trompais. Le poid dans ma poitrine ne fit que devenir de plus en plus lourd jusqu'à ce que finalement, je me remette à y penser.
Et si ils m'oubliaient tous ? Et si nous cessions de nous parler une fois que je serrais arrivée dans ce lycée ? Je suis facilement oubliable après tout, ils pourront vite trouver des personnes pour me remplacer. C'est de ma faute après tout pour être partie...
Pourquoi ai-je acceptée de partir ? Pour faire plaisir à mon père ? Pour permettre à ma mère de toucher une bourse encore plus importante ? Pour moi-même ? Qu'est ce qui me dit que les professeurs ne seront pas encore pire que ceux que j'ai déjà rencontrés ? Un lycée pareil doit mettre une telle pression... Est-ce que je vais retourner me noyer dans le stress ? Sans personne sur qui m'appuyer ? Les gens de ce type d'établissement sont un condensé de ceux que je déteste le plus...
Mais peu importe l'option que je choisis, me faire discrète ou m'imposer me donnera une mauvaise image dans tout les cas. Toutes ces personnes que je connais depuis mon enfance sans pour autant être proches d'eux... Tout ces bons souvenirs, ces endroits familiers... Non non ! Je suis sûre qu'il doit y avoir pleins de beaux endroit à découvrir ici aussi ! De nouveau souvenirs à créer !
Et si tout recommençait à zéro ? À toutes ces années solitaires ? À cette horrible année de collège ?
« Non je ne dois pas y penser ! Je ne dois pas y penser ! J'ai grandit ! J'ai changé ! Tout le monde à changer ! Ils me laisseront tranquilles, et je ne me laisserais pas faire !
..Mais ils continueront à me fixer, à me regarder au loins, à parler derrière mon dos... À tout faire pour que je n'ai personne sur qui compter... Mais non je n'ai besoi de personne ! ...C'est faux j'ai besoin de quelqu'un... Je ne veux plus être seule je ne veux plus- »
Tout à coup, je vis Milo grimper sur mon lit pour s'allonger sur mon bras. Sa présence me sortit de mes pensées et je soupirait doucement avant de le caresser.
─ "Tant que tu ne me laisse pas des poils partout sur mes affaires on devraient bien s'entendre toi et moi... Heh tu es comme un anti-stress.."
Parler au chat comme si il pouvait me répondre- j'ai vraiment l'air un peu bête quelques fois. Quoi qu'il en soit, celui-là aura au moins le mérite de me changer les idées.
J'ai essayer de couper mon téléphone plus tôt pour tenter de m'endormir plus facilement. Fallait s'y attendre : ça n'a servit à rien du tout. Je suis restée au moins deux heures allongée à fixer le mur et le plafon, à attendre de pouvoir enfin m'endormir. Puis je me mit à penser, à me remémorer les vieux contes de fées que ma grand-mère me racontaient à l'époque, touchant mon pendentif avec nostalgie. Ces souvenirs là n'étaient pas douloureux, ils étaient même plus apaisants qu'autre chose. Lentement, petit à petit, mes paupières deviennent de plus en plus lourdes, mon imagination prend le dessus sur la réalité. Je peux encore voir le ciel et les bâtiments à travers la fenêtre. Mais tout semble déjà si lointain...
Finalement, je ferme les yeux et plonge dans le someil sereinement, bien trop fatiguée pour laisser des mauvais songes envahir mon esprit...
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...
[ Aah ma chère... ]
[ Une noble et magnifique fleur du mal... ]
[ Tu es vraiment la plus belle de toutes... ]
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[ Miroir, mon beau miroir... ]
[ Dis moi qui.... ]
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Je peux entendre un bruit...
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Le bruit d'un carrosse... Des sabots de chevaux galopant, le son des roues tournant sur le sol...
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Le silence d'une forêt plongée dans l'obscurité...
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[ Ceux qui sont guidés par le miroir de l'ombre... ]
[ Aussi longtemps que ton coeur le désire... ]
[ Prend la main qui apparaît dans le miroir ]
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[ Pour moi. Pour eux. Pour toi. ]
[ Nous n'avons plus assez de temps... ]
[ Quoi qu'il arrive, ne lâche pas ma main... ]
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