Chap 9
- Marina... Commença Eren.
En quelques furieux coups de nageoire, celle-ci arriva devant lui, ses petits bras frêles et écaillés croisés sur sa poitrine et son perçant regard vitreux le fusillant incessamment.
Marina était ce que l'on pourrait appeler une beauté sous-marine. Avec les belles écailles bleus et grises qui faisaient scintiller ses joues et son front, les longs cheveux blancs aux reflets éméraldines qui lui donnaient un air majestueux et la longue queue dorée qui raffinait sa taille de guêpe, elle avait un charme auquel personne - humains ou autres - ne pouvait résister. La couronne faite de coquillages et de pierres précieuses en tout genre, qui était un signe distinctif de sa royauté, était la seule chose qui empêchait les habitants de l'océan de la harceler.
Tout le monde enviait Eren... Mais c'était parce qu'ils ne savaient pas à quel point elle pouvait être agaçante (et qu'il ne nageait pas dans ce sens-là, si vous voyez ce que je veux dire). Sérieusement, depuis le jour où son père a pris les devants pour les fiancer tous les deux, elle n'a eu de cesse de l'enquiquiner. Elle faisait de sa vie quotidienne un enfer, en le lui suivant partout où il allait - oui, partout - par exemple.
Elle était la raison pour laquelle il était parti se réfugier sur terre. Entre autres.
- Quoi, Marina ?! S'exclama-t-elle en balançant ses bras en l'air (ou, devrai-je plutôt dire... En l'eau ? Haha). Par ta faute, je suis la risée de tout le royaume ! On raconte partout que je suis une incapable parce que mon futur mari m'a délaissé pour un abject humain ! Un humain, Eren !
- Du calme, lança insouciamment Eren. Tu peux toujours te trouver un autre futur mari.
- JAMAIS ! Cria Marina, faisant trembler les murs du palais. Tu penses vraiment que tu vas te débarrasser de moi aussi facilement ?! N'oublie pas que nos deux royaumes ont signé un traité, Eren. Notre séparation signifierait l'entrée directe en guerre et ton royaume périra à coup sûr.
- Ça, c'est toi qui le dit, rétorqua Eren en plissant des yeux.
- Eren, cela suffit ! Finit par gronder Poséidon, se levant de son trône. Il est évident que je t'ai laissé trop de liberté. À partir de maintenant, tu retourneras vivre au palais et tu n'en sortiras plus. Je vais avancer la date de ton mariage avec Marina, c'est pour le mieux.
- Père, il est hors de question que je me marie avec une anguille pareille, répondit Eren. Je ne l'aime pas. J'aime Blue.
- Assez ! S'écria Poséidon. Tu mets notre royaume en péril ! Et pour quoi ? Des batifolages ? Revient à la raison ! Ou je t'y forcerai.
- Évidemment, s'offusqua Eren. Il n'y a que par la force que tu t'exprimes...
- Donne-moi ta bague, ordonna brusquement Poséidon, rigidifiant tous les muscles d'Eren. Tu n'as plus la permission de retourner dans le monde des hommes.
- Mais père-
- C'est un ordre, le coupa le Roi. Tu en as assez fait comme ça.
La mâchoire d'Eren se serra de colère. Obéissant néanmoins à son père, il retira sa bague et s'avança pour la poser dans la paume immense de sa main. Sans cette bague, s'il venait à retourner sur terre et qu'il se faisait mouiller, il se transformerait immédiatement en triton, devant l'humanité toute entière qui se fera alors un plaisir de le torturer lors de sempiternelles "expériences".
Mais si mon père croit que ça va m'empêcher de voir Blue... Il se gourre !
Ravalant sa fierté, Eren laissa deux des gardes de son père et Marina - qui semblait on ne peut plus ravie de la tournure des choses - le suivre jusqu'à sa chambre. Au cours du trajet, Marina n'a pas arrêté de déclarer qu'il avait pris la bonne décision - même s'il a clairement été forcé - et de lui dire qu'ils allaient être heureux ensemble, ce qui le fit rouler mainte fois les yeux. Il ne comprenait pas pourquoi elle était tellement obsédée par lui.
Il lui claqua la porte au nez lorsqu'elle tenta de pénétrer dans sa chambre et papillonna jusqu'à son lit - un coquillage joliment décoré et rembourré de matériaux doux - où il s'installa en soupirant lourdement, faisant apparaître un nuage de bulle autour de sa tête.
Comment allait-il faire pour retourner sur la terre ferme, maintenant ?
Il aurait probablement accepté son destin, s'il ne s'était pas autant attaché à Blue en ce court lapse de temps. Tout le monde pensait que ses sentiments étaient passagers. Mais lui était persuadés que non. C'était instinctif. Quand on a trouvé le bon, on a tendance à le sentir, c'est tout. Peu importe que ça ne fasse pas une éternité qu'on le connaisse.
J'ai envie de le voir...
Il fallait absolument qu'Eren trouve un moyen de revenir à lui.
*
- Tu es sûr que tout va bien, Blue ? Demanda Chris pour la énième fois. Sérieusement, ça fait des jours que tu n'arrêtes pas de soupirer !
- Ça va... Marmonna Blue dans un coussin, n'essayant visiblement pas de se montrer convainquant.
Blue était paresseusement affalé sur le canapé du salon, la moitié de sa tête compressée dans des coussins et son œil ouvert fixé sur l'écran de son téléphone. C'était sa position préférée depuis quelques temps.
En fait, il n'avait pas trop le moral (mais vous l'aurez deviné).
Ça fait une semaine que je n'ai pas entendu parler de lui... Une semaine ! 7 jours ! Pas de messages, pas d'appel, rien !
En réalité, ça ne devait faire que 2-3 jours, mais bon, j'imagine que le temps doit toujours se prolonger de la sorte, pour des amoureux transits séparés.
Il me manque~ !
- Et voilà, tu soupires à nouveau ! Se plaignit Chris. Bon sang, prend un peu de gaz hilarant, tu empestes la déprime !
- Tu t'es fait jeter ou quoi ? Demanda Davey, pianotant sur son téléphone.
- Qui sait... Murmura Blue, de sorte à ce que lui seul puisse entendre.
Dehors, de gros nuages empêchaient le soleil de resplendir et rendaient l'atmosphère encore plus maussade pour Blue qu'elle n'était déjà.
Les quelques fois où ses amis et lui étaient sortis, Blue n'a pas cesser d'espérer le croiser mais en vain. Ce silence radio l'angoissant, le martyrisait même.
Après, il ne me doit rien, hein... Ce n'est pas comme on sortait ensemble ou quoi...
Blue soupira à nouveau.
Il a beaucoup réfléchi à la situation, durant cette longue période d'absence d'Eren. "Si ça se trouve, il n'est même pas gay et je suis le seul à me faire des films" s'était-il dit. "Peut-être même que je ne suis pas gay moi-même ! Après tout, je n'ai jamais été attiré par un garçon avant" avait-il rajouté. "Mais chaque fois que je le vois... Mon cœur bondit. Je rougis, je ne sais plus parler et je deviens plus maladroit qu'une moule" continua-t-il. "Peu importe qu'il ne soit pas gay, moi je le suis totalement pour lui" avait-il fini. "Bref, je suis dans la merde" conclut-il.
Il déverrouilla son téléphone et vérifia ultimement ses notifications. Lorsqu'il vit qu'il n'en avait reçu aucune, il se leva subitement, faisant sursauter Chris qui était assis sur l'appuie-bras du canapé et quitta le salon pour aller sur la véranda. Il jeta un regard mauvais à son téléphone, ne sachant pas vraiment ce qu'il allait faire. Finalement, il opta pour appeler Eren. Ce n'était pas louche, n'est-ce pas ? Et ça passera crème s'il arrive à parler de manière désinvolte et à cacher son désespoir.
Après s'être raclé la gorge et avoir répété ce qu'il allait dire une dizaine de fois dans sa tête, il appela.
Mais lorsque ça décrocha, il sut tout de suite - on ne sait comment - qu'il ne s'agissait pas d'Eren.
- Allô ?
- Heu... Allô ? Fit Blue. Où est Eren... ?
- Ah... Fit Zac. Disons qu'il est rentré.
- Disons ? Répéta Blue. Comment ça ? Il est rentré où ? Et pourquoi il n'a pas son téléphone ?
- Calme-toi, mec ! Ria Zac. Il reviendra... Peut-être.
- Peut-être ? Désespéra Blue. Quand ?
- Je n'en sais pas plus... Désolé, répondit Zac.
Blue raccrocha et se laissa tomber en grognant sur le hamac qui ornait la véranda. Alors quoi, Eren était parti ? Aussi soudainement ? Sans même lui dire au revoir ?
Cette dernière pensée fit bouder tristement Blue.
On dirait bien que j'étais vraiment le seul à croire qu'il y avait quelque chose entre nous...
Blue bouda encore pendant un long moment avant de décider de faire une longue sieste sur le hamac pour chasser sa mélancolie.
*
- BLUE !
Blue sursauta puis grogna lourdement lorsqu'il tomba la tête la première sur le plancher. Un rire retentit au-dessus de lui et il ouvrit les yeux pour fusiller Oliver du regard.
- Désolé, s'excusa ce dernier une fois qu'il eut fini de rire.
- Tu n'as pas l'air désolé du tout, commenta Blue en plissant les yeux. Qu'est-ce que tu veux, d'abord ?
- On va dîner en ville vu que personne n'a envie de cuisiner, l'informa Oliver.
- Dîner ?! Répéta Blue. Mais quelle heure il est ?
- Hum, regarde autour de toi, Blue, fit Oliver en roulant des yeux. Tu as dormi toute l'après-midi. On a essayé de te réveiller mais on n'a échoué et comme tu avais l'air fatigué, on a décidé de te laisser dormir.
Blue regarda autour de lui et, effectivement, il faisait déjà nuit noire. Comment il a pu dormir aussi longtemps ?
Blue se releva lentement en se frottant la joue, toujours estomaqué par ses propres capacités de dormance.
- Bref, va te changer, tout le monde est déjà prêt, termina Oliver en retournant à l'intérieur.
Blue le suivit, tout en étirant son corps du mieux qu'il put.
- Ah, la belle aux bois dormants s'est enfin réveillé ? Demanda Chris, avec Linda lovée à ses côtés, dès qu'il posa un pied dans le salon. Prince Oliver t'a donné le baiser de la vie, c'est ça ?
- Désolé mais prince Oliver a déjà princesse Joan à embrasser, rétorqua Blue. N'est-ce pas ?
Tout le monde détourna le regard, cachant un sourire ou étouffant un ricanement. Blue pâlit sur place lorsqu'il vit Joan rougir et Oliver se gratter la tête.
- Quoi ? Demanda Blue en riant nerveusement. Il s'est passé quelque chose ?
- Tu as loupé le baiser du siècle, mon pote, lui apprit Davey en affichant un sourire en coin moqueur.
- QUOI ? S'écria à pleins poumons Blue. IL Y A EU DU JOLIVER EN LIVE ACTION ET J'AI LOUPÉ ÇA ?!?
- C'était un accident ! S'exclama Oliver en balançant ses bras en l'air.
- NOOOOOON ! Agonisa tout de même Blue, tombant sur ses genoux en serrant des poings. JE NE MÉRITE PLUS DE VIIIIIVRE !
- Blue... Grogna Oliver en se cachant les yeux d'une main.
Blue rampa - oui - vers ce dernier et s'accrocha au tissu de son pantalon, tandis que ses amis pouffaient de rire autour de lui, ayant visiblement anticipé sa réaction.
- Refaites-le, supplia Blue en lui lançant un regard de chien battu. Pitié.
- Blue ! Se plaignit Oliver. Arrête ça !
- Pitié ! Répéta Blue. Tu sais depuis combien d'années j'attends ce moment ?!
- Tu exagères, soupira Oliver.
- Racontez-moi ce qui s'est passé, au moins ! Argumenta Blue.
- D'accord, d'accord, mais relèves-toi ! Ordonna Oliver.
Blue se releva à la vitesse de la lumière, s'assit sur un fauteuil libre et, un gigantesque sourire aux lèvres, attendit impatiemment qu'Oliver se mette à parler.
- C'était un French kiss ?! Demanda-t-il en sautillant d'excitation.
- Non ! S'offusqua Oliver. C'était accidentel, Blue.
- Raconte ! S'impatienta Blue en poussant un cri beaucoup trop aigu pour sa virilité.
- Bon, en fait... Commença Oliver. On était en train de regarder un film trop génial à la télé, et Joan et moi étions trop proches, comme d'habitude. Alors quand il a levé la tête pour me dire quelque chose et qu'au même moment j'ai baissé la tête pour lui dire quelque chose... C'est juste arrivé. Tu vois, ce n'était qu'une histoire de timing.
- Oui, mais quel timing ! Lança Chris pour embêter Blue. C'était comme si ce baiser était prédestiné.
- Et le regard qu'ils se sont lancés ensuite ! Rajouta Davey. Magique.
- JE VOUS HAIS ! S'écria Blue en se levant et en quittant la pièce d'un air ahuri, ignorant les rires moqueurs de ses amis. JE VOUS DÉTESTE !
Blue claqua sa chambre avec une colère vraie et ouvrit sa valise avec rage pour chercher de quoi s'habiller.
Oh Joliver, mon petit ship ! Tu as enfin pris le large et je t'ai manqué ! J'ai manqué le travail de toute une vie ! Oh, que d'amertume, que d'abomination !
Blue versa même une petite larme, ce qui était honnêtement un peu exagéré, comme réaction (même si je te comprends parfaitement, Blue u_u). En tout cas, il n'allait pas s'en remettre de sitôt.
*
- Allez Blue, arrête de bouder, répéta Chris.
Ils se dirigeaient actuellement vers le restaurant où ils allaient dîner, marchant sur un trottoir illuminé de réverbères qui longeait la plage, donnant ainsi une belle vue sur la mer, sombre à cette heure de la journée. Ils étaient pratiquement arrivés, n'ayant plus qu'une vingtaine de mètres à parcourir.
- Oh, est-ce que quelqu'un vient de parler ? Demanda Blue. Parce que tout ce que j'entends c'est la voix d'un traitre et les traites sont morts, pour moi ! (Quel gamin...)
Sur ce, Blue, croisant les bras, leva plus haut son menton. Il était décidé à ne pas leur adresser la parole, ce soir (du moins, il va essayer).
Ce qu'ils ont commis est de la HAUTE trahison, alors ils peuvent abandonner tout espoir d'entendre le doux son de ma voix !
- Je te paierai tout ce que tu veux si tu arrêtes de faire la tête, proposa Davey.
- Non merci, répondit amèrement Blue. Rien au monde ne pourra remplacer ce moment perdu !
- Et s'ils s'embrassaient une deuxième fois, tout simplement, proposa Typhanie.
Si Blue avait été un chien ou carnassier du genre, ses oreilles se seraient déjà dressées.
- Pour l'amour du ciel... Soupira Oliver.
- Faites-le, qu'on en finisse, grommela Chris.
- Mais... ! Se lamenta Joan en ce claquant le front.
- Pour le bien de tous ! Supplia Davey.
Au final, Oliver s'avança vers Joan et lui fit un petit, tout petit smack sous les yeux grands ouverts de Blue. Ils attendirent tous sa réaction...
- ...Non, déclara Blue en secouant la tête, faisant grogner tout le monde. Je suis sûr que c'était beaucoup plus passionné et réel que ça ! Allez quoi, embrassez-vous pour de vrai ! Ne me dites pas qu'après toutes ces années où on s'est moqué de vous, vous n'avez vraiment pas de sentiments l'un pour l'autre ?! Niez-le ! Niez que vous vous aimez ou embrassez-vous !
Soudain, Joan empoigna Oliver par le col de son blouson, l'attira à lui puis écrasa ses lèvres sur les siennes, l'embrassant avec une force et une fougue qu'on ne lui connaissait pas. Le baiser s'enflamma, sous les regards ahuris de ses amis, lorsque Joan passa une main dans les cheveux d'Oliver et sortit sa langue pour l'enfoncer dans sa bouche. Oliver, qui semblait trop choqué pour répondre les cinq premières secondes, finit par le faire à ce moment-là, poussant des petits gémissements qui portaient à croire qu'il aimait ce qui était en train de se produire.
Mais quelques instants plus tard, Joan rompit le baiser et se tourna vers Blue, évitant totalement le regard d'Oliver.
- Voilà, tu es content ?! Gueula-t-il, tangiblement énervé et peut-être un peu blessé.
Puis il quitta le trottoir et sauta sur la plage qu'il descendit en courant, probablement pour s'éloigner le plus vite possible.
Tout le monde resta figé sur place, trop surpris pour faire quoi que ce soit d'autre.
- Wow, lâcha finalement Linda. Ça, c'était...
- Oliver, tu devrais lui courir après, conseilla Davey une fois sorti, lui aussi, de son état de choc. On vous attendra au restau.
Oliver hocha faiblement la tête et prit le même chemin que Joan, disparaissant dans la nuit.
- Wow, lâcha à son tour Blue. Je ne m'attendais pas à ça. J'espère que je n'ai pas brisé mon ship... Ou quoi que ce soit d'autres... Gah ! Et si j'avais gâché leur amitié ?! Je devrai peut-être attendre ici, pour m'excuser ou essayer d'arranger les choses ?! Je-
Une claque sur le front le fit revenir sur Terre.
- Qu'est-ce que tu racontes ? Lui dit Davey. Tu en as assez fait comme ça. Ils arrangeront ça eux-mêmes, je suis sûr que tout ira bien.
- Moi aussi, renchérit Chris. Il en faut bien plus pour les séparer, à mon avis. Allons juste les attendre au restaurant, comme prévu.
Et c'est ce qu'ils firent.
Ils entrèrent dans le restaurant et furent accueillis par une douce et chaleureuse atmosphère. Le lieu était agréable, avec des tables en losanges, décorées d'hibiscus, en grande partie occupées par des familles (à l'exception de quelques couples) et le bruit de l'océan à côté qui servait d'harmonie aux conversations.
Ils prirent une grande table mais au moment où Blue allait s'asseoir, il aperçut une tête familière à une table.
Avril.
- Je reviens, s'excusa-t-il auprès de ses amis, en allant se diriger vers la table d'Avril.
Celle-ci était en compagnie d'un jeune homme qui lui tenait la main, son petit-ami peut-être ?
- Hum... Fit Blue une fois arrivé devant leur table. Salut.
- Oh, fit Avril, un peu surprise. Salut.
- Je ne dérange pas, j'espère ? Demanda Blue. Enfin, je ne serai pas long, de toute façon. J'ai entendu dire qu'Eren était parti ?
- Heu... Oui, répondit Avril en s'agitant un peu sur sa chaise.
- Est-ce qu'il va revenir bientôt ? Question Blue, une lueur d'espoir dans le regard.
- Heu... Fit Avril. Je ne sais pas...
- C'est ton frère, tout de même, tu devrais le savoir... Commenta Blue. Il y a moyen de le joindre ?
- Écoutes, commença Avril. Je comprends que tu sois inquiet pour mon frère, étant donné que vous sortez ensemble...
- On ne sort pas-
- ...Mais je te conseille de rester hors de tout ça, termina Avril.
- Ça quoi ? Demanda Blue, un peu perdu.
- C'est trop compliqué à expliquer, soupira Avril. Histoire de famille. Mais ne t'en fais pas, Eren reviendra. Je le connais.
Blue se retint de lui crier "QUAND ?!" au visage, n'ayant pas envie de ressembler à une femme au foyer désespérée.
- OK... Se contenta-t-il de répondre. Merci.
- Fais comme moi : relaxe, lui proposa-t-elle en souriant. Tu sais, les seules fois où je peux faire un tête-à-tête avec mon petit-ami, c'est quand Eren n'est pas dans les parages comme maintenant ! Ce sale grand frère protecteur...
- Je ne vous dérange pas plus longtemps, dans ce cas, répondit Blue, souriant à son tour. Bonne soirée.
Blue retourna ensuite à sa table. Et il est revenu juste à temps pour voir Oliver et Joan arriver. En tout cas, tous les deux avaient l'air très... Essoufflés.
- Alors ? Demanda Linda une fois qu'ils se soient assis. Vous sortez ensemble ?
- ...P-peut-être, bégaya Oliver, faisant rougir Joan de la tête aux pieds.
Des "oooouh" s'élevèrent dans les airs et Blue versa à nouveau une petite larme.
Joliver... Je suis fier de toi !
- Eh bien, ça a escaladé plus vite que prévu, commenta Davey. Donc quoi, vous vous aimez ?
- C'est trop tôt pour le dire... Soupira Oliver.
- Arrêtez, vous les gênez, ria Typhanie.
- Mais ils sont trop chou, gloussa à son tour Linda.
- Achetons une bouteille de champagne pour fêter ça, proposa Chris.
- Bonne idée ! S'exclama Blue, planant sur un petit nuage. Je l'ouvrirai. Après tout, c'est grâce à moi, tout ça.
- Arrêtez... Grogna Joan en se cachant le visage.
La soirée a été très, très longue pour lui.
*
Blue dû pratiquement se trainer jusqu'à son lit, cette nuit-là. Il avait pris une douche rapide, enfilé des vêtements à la va vite et sauté sur son matelas en moins de temps qu'il ne faut pour le dire avant de se camoufler dans une position ultra confortable sous sa couette.
La journée a été longue pour lui, en particulier parce qu'une certaine personne n'était pas à ses côtés. Il ne savait pas exactement ce qui se passait avec Eren. Cependant, il allait tout faire pour le découvrir parce qu'Eren lui manquait trop (ça faisait une semaine qu'il était parti, pour lui).
Cette nuit-là, il avait rêvé d'Eren. Mais à un certain moment, le rêve s'est confondu avec la réalité, parce qu'il entendit quelqu'un toquer à sa fenêtre.
Et lorsqu'il ouvrit les yeux... Il fut effroyablement surpris de voir Eren lui sourire derrière la vitre.
- Eren ?!
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