Blue se laissa lamentablement tomber sur le lit d'Oli et soupira profondément pendant que ces amis se préparaient pour la fête de ce soir.

- Je n'ai rien de rouge dans ma valise! Se plaignit-t-il. Je déteste cette couleur ! Mon truc à moi, c'est le bleu ! Le rouge et le bleu ne vont jamais bien ensemble!
- Tu n'es pas obligé de porter du rouge, commenta Joan. Tout le monde n'est pas obligé de suivre le thème, tu sais.
- Oui, mais je n'ai pas envie d'être le seul à ne pas le suivre ! Répondit-il.
- Tu n'as qu'à porter un accessoire rouge et puis c'est tout, proposa Davey. J'ai un bandana plus ou moins rougeatre, tu peux le mettre sur ton poignet ou sur ta tête, si tu veux.

Le visage de Blue s'illumina instantanément à cette suggestion.

- Bonne idée ! Répondit-il.

Il se leva et alla chercher le bandana que Davey lui tendait, le noua à sa tête et alla vérifier son reflet dans le miroir de la chambre. Ça rendait plutôt bien, contrairement à ce à quoi il s'attendait. Le rouge matchait bizarrement bien avec la couleur de ses cheveux.

- Hm... Ce n'est pas mal, se dit Blue à lui-même.
- Tu vois? Lui répondit Chris tout en continuant à coiffer ses cheveux. Ce n'était pas la peine d'en faire tout une histoire. Maintenant habilles-toi ou on t'abondonne ici.

Blue se dépêcha de faire comme il dit et alla chercher de quoi s'habiller dans sa chambre. Il ouvrit sa valise et, après quelques minutes de réflexion, il opta pour un débardeur blanc et un slim noir qu'il porterait avec des vans bleus pour rester dans son forever thème à lui - le bleu. Puis il retira le bandana de sa tête et plaqua ses cheveux en arrière avec un peu de gel, juste assez pour que ses mêches rebelles soient maîtrisées, et remit le bandana. Et enfin, il se regarda dans le petit miroir qu'il avait toujours sur lui comme le narcissique qu'il était et sourit.

I'm sexy and I know it.

- Blue! Appellèrent les autres. On s'en va!
- J'arrive, j'arrive!

Il sortit rapidement de sa chambre et descendit les rejoindre.

- Tu en as mis, du temps! Se plaignit Davey. Tu es pire qu'une fille, sérieusement!
- Hey! Répliqua Blue. Ce n'est pas de ma faute si la perfection demande autant de concentration!

Davey croisa ses bras et leva un sourcil dans sa direction.

- De quelle perfection tu parles? Demanda-t-il, médusé.

Blue pointa ses index en direction de son corps.

- Je parles de la perfection que je suis, bien sûr! répondit-il joyeusement.
- Oh, Blue, fit Davey en secouant sa tête. Je plains tes pauvres chevilles. Elles doivent êtres sacrément enflées.
- Mes chevilles vont parfaitement biens, merci de t'en inquièter.
- Bon, ça suffit, lança Oli d'une voix autoritaire. Arrêtez tout de suite de vous chamailler.
- D'accord papa, répondirent en choeur Davey et Blue.
- "Papa"? Fit Oli. Vraiment?
- Ouais, répondit Chris. Tu es le papa, Joan est la maman, et nous, on est vos adorables et aimables petits enfants.
- Pourquoi est-ce que c'est moi la maman?! S'offusqua Joan.
- Parce que tu es le mec d'Oliver, lui répondit Davey.
- Je ne suis pas le mec d'Oliver!
- Quoi?! Cria Blue avec un air faussement choqué sur le visage. Tu n'es pas le mec d'Oliver?!? Mais alors, toute ma vie est un mensonge!
- Les gars, on n'était pas censé aller à une fête? Demanda Oli.
- Nous ne partirons pas tant que nous n'aurons pas règlé cette sordide affaire de mensonge! Déclara solennellement Davey en ignorant Oli. J'accuse Joan Prescott Moretti ici present de haute trahison! Qu'on lui coupe la tête!
- A mort! Continua Chris.
- Pendez-le! Renchérit Blue.

Oliver soupira lourdement et prit la main de Joan dans la sienne.

- J'en ai vraiment marre de vous, leur annonça-t-il avant de quitter le salon avec Joan.

Davey, Chris et Blue pouffèrent de rire et courrurent les rejoindre en vitesse. Quelques secondes plus tard, ils étaient tous sur la plage et se dirigeaient tranquillement vers ce qui promettait d'être une bonne fête entre ados.
Il y avait du monde sur la plage, ce soir. Beaucoup de monde. Presque chaque personne avait un gobelet à la main et la musique pourtant assourdissante que le DJ de la soirée jouait n'arrivaient pas à couvrir les cris des adolescents en rut qui se frottaient entre eux sur ce qui devait surement être la piste de dance.

Deux-trois personnes étaient déjà souls (malgré le fait que ce ne soit que le début de la soirée) et s'embrassaient à pleine bouche, et d'autres quittaient les lieux main dans la main dans l'espoir de faire plus que de s'embrasser. Il y avait un grand bar dans le coin et, vu la masse de la foule qui s'y attroupait, les serveurs devaient croûler sous le boulot. Bref, c'était juste comme une fête de lycéen en plein air.

Blue regarda autour de lui avec enthousiasme, perdu dans un monde qu'il ne connaissait que trop bien. Les gars et lui allaient très, très souvent à ce genre de fête. La plupart du temps, il n'avait pas la permission de ses parents mais il se faufillait quand même par la fenêtre pour y aller. On pourrait donc croire qu'il était fêtard...

Mais non.
Voilà exactement ce qui se passe à chaque fois qu'il allait à une fête : d'abord, il était toujours super excité et criait sa joie tout le long du trajet... Puis, lorsqu'ils arrivaient sur place, il ne se sentait jamais à l'aise et décide donc de boire un peu pour se relaxer... Et enfin, il se réveillait le lendemain matin avec une gueule de bois horrible, des tas de nouveaux numéros dans son répertoire, (quelques fois) deux ou trois sous-vêtements pas toujours féminins sur le visage, et une infinité de photo de lui et ses potes en train de faire des truc déments dont il n'avait pas le moindre souvenir.

Blue soupira mentalement.

Triste vie. Au moins, je sais que le moi alcoolisé s'amuse à des fêtes. Mais je ne comptes pas boire, ce soir. Il faut absolument que je reste sobre.

- Mec, lança Chris à Davey en mattant le cul d'une jolie blonde qui passait près de lui. Tu ne dormiras définitivement pas dans ma chambre, ce soir.
- Je n'en avais pas l'intention, répondit Davey en mattant à son tour le cul d'une fille.

Blue roula des yeux face à la perversité de ces amis.

- Chris, je te signale que ta meuf débarquera demain matin à 6 heures pétantes, rappela-t-il. Je suis presque sûr qu'une fille à poil dans ton lit n'est pas le meilleur cadeau de bienvenue que tu puisses lui offrir.
- Qu'est-ce que tu as dit, Blue? Demanda Chris. Tout ce que j'ai entendu, c'est "je suis un puceau!". Allez, Blue. Je te jure que ce genre de chatte là ne griffe pas.

Davey pouffa de rire, suivit de près par Joan et Oli. Blue soupira. Ses amis avaient l'habitude de l'embêter en lui disant qu'il était toujours vierge en dépit de sa popularité et de sa non-mocheté parce qu'il avait peur des "chattes".

- Hilarant, répondit-il sarcastiquement. Vous êtes juste jaloux que je sois plus sexy que vous et qu'on ne voit que moi dans notre petit groupe.
- Ton égo doit sûrement faire la taille de Jupiter, commenta Davey. Nous, jaloux d'un petit puceau chatte-ophobe? Naaaaaan, j'crois pas, nan!

Blue roula des yeux.

- Vous n'en avez pas marre de me vanner avec ça? Fit-il. Un peu d'originalité, les mecs.
- Si tu ne veux pas qu'on te vanne avec ça alors fais en sorte qu'on ne puisse plus te vanner avec ça! Répliqua Chris en enroulant un bras autour de ses épaules. Tu dois te trouver une fille et l'emmener à la villa, ce soir. Si tu reviens seul, on te jetera dehors, c'est compris?!
- Compris, capitaine! Répondit Blue en ricanant. Et je ne suis pas chatte-ophobe. Seuls Joan et Oli le sont.

Les deux concernés roulèrent des yeux et lui montrèrent poliment leurs majeurs

- Bon, c'est quoi le plan, maintenant? Demanda Chris. C'est chacun pour soi ou en groupe?
- Chacun pour soi, répondit Davey en regardant loin devant lui en souriant.

Il venait surement de trouver son "target" de la soirée.

- Donc, c'est chacun pour soi! Lança Chris en commençant déjà à s'éloigner. N'oublie pas ton objectif, Blue!
- Ouais, t'inquiètes! Répondit Blue.
- Avec un peu de chance, je pourrais t'appeler "Blue le-fraîchement-dépucellé" demain matin, continua Davey en s'éloignant à son tour.

Blue roula simplement des yeux à ce commentaire et ne prit même pas la peine de répondre.
Chris et Davey étaient donc partis chacun de leur côté. Oli et Joan avaient également disparus mais, tel que Blue les connaissait, ils devaient sûrement être ensemble, en train de se balader main dans la main sur le bord de la plage ou cachés derrière un buisson, à faire des trucs très, très louches.

Si ces deux-là ne finissent pas ensemble ou mariés, je ne sais franchement plus où va le monde.

Blue soupira (encore) en se rendant compte que lui n'avait toujours pas bougé de là où il était. Il était seul et... Très sincèrement, ça ne le mettait pas très à l'aise. Il jeta un oeil au bar bondé de monde et hésita quelques secondes avant de commencer à marcher dans sa direction.

Un petit verre ne fait de mal à personne, n'est-ce pas?

Alors qu'il se faufilait avec difficulté entre les corps des gens qui gigotaient sur la "piste de dance", il sentit une main lui saisir brusquement le bras, ce qui le fit fortement sursauter. Il se retourna en serrant les poings, prêt à attaquer quiconque était en train de l'aggrésseur, mais fut stoppé dans son élan quand le visage souriant de Melinda apparut devant lui.

- Blue! Lança celle-ci d'une voix douce. Tu es venu!
- Comme tu vois, répondit timidement Blue en retour.
- Je te trouve très beau, ce soir.
- Hum, merci. Toi aussi, tu es très... Jolie.

"Sexy" était le mot exact qu'il a voulu employer, mais il s'est retenu de le faire, de peur de paraître trop direct. Melinda portait une mini-robe rouge extrêmement moulante, qui dévoilait des formes on ne peut plus généreuses. Ses cheveux, retombants raidement dans son dos, se faisaient soulever de temps à autres par le vent marin. Son visage était joliment maquillé, et on se demandaient comment elle faisait pour marcher avec des talons aussi hauts sur le sable de la plage. Melinda était, sans conteste, très attrayante. Et apparemment, elle avait prévu de se trouver quelqu'un avec qui passer la soirée.

- Merci, répondit-elle en souriant.

Blue lui rendit son sourire et fixa nerveusement l'océan au loin, comme si son esprit essayait inconsciemment de lui dire de fuir de ce côté-là. Un blanc de plusieurs minutes se mit à planner dans les airs, et Blue fut soudainement plus que soulagé que la musique soit aussi assourdissante, sans quoi seul le silence reignerait entre eux. C'était ça. Le malaise. Ce malaise qu'il resentait à chaque fois qu'il était seul avec une fille. Il ne savait jamais quoi dire, quoi faire. Et pourtant, ce n'était pas très compliqué, et il en avait conscience. La plupart du temps, les filles qui venaient lui adresser la parole étaient celles qui étaient attirées par son physique de play-boy. Elles lui sortaient toutes la même parade, le truc du "Tu es trop mignon" et du "Tu veux bien me donner des cours de math? Passes chez moi, mercredi après-midi" (au lycée).

Et Melinda n'était pas différente des autres. Ce petit sourire qu'elle avait sur les lèvres et ces regards qu'elle n'arrêtait pas de lui lancer... Il savait à quoi elle était en train de jouer. Et, aussi frustrant que c'était de l'admettre pour lui, il n'avait pas envie d'entrer dans la partie. Comme à chaque fois. Il ne voulait pas répondre à son flirt. Cette idée lui semblait si... Il n'arrivait pas à le décrire clairement, mais c'était comme si flirter avec une fille était une mauvaise chose. Des sensations étranges l'empêchaient de faire le moindre retour aux avances de la gente féminine. Et ça a toujours été comme ça. Il fut un temps où il s'est même mis à penser qu'il avait un problème.

Et c'est peut-être vrai... Cette fille sublime se tient devant moi, probablement prête à satisfaire tous mes souhaits, et moi je ne daignes même pas la regarder. Si Chris et Davey me voyaient, là, tout de suite, ils me renieraient à vie...

C'est normalement à ce moment-là que le Blue rebel fait son apparition. Il se dit que ces sensations et cet impression de malaise n'étaient là que parce qu'il était vierge, donc qu'il n'était pas experimenté dans ce domaine ; et qu'avec un peu d'alcool, ça ira mieux. Même s'il savait très bien où ce résonnement le conduirait.

Blue soupira intérieurement.

Je sais que je vais probablement le regretter demain matin, quand je vais me réveiller avec une geule de bois qui me donnera envie de me suicider... Mais tant pis, du moment que je peux passer à l'acte et ENFIN rayer l'inconformité de la virginité de mon adolescence!

- Alors, où sont tes amis? Demanda Melinda en brisant finalement le silence.

Blue souffla silencieusement et s'encouragea mentalement.

- Quelque part, répondit-il avec un excès de séduction dans sa voix devenue suave. Mais on n'a pas besoin d'eux... Tu ne penses pas?

Melinda semblaient prise au dépourvu par son geste, agréablement surpise par la tournure des évènements. Elle détourna le regard, rougissants durement à cause du sourire que Blue lui lançait, et hocha simplement de la tête en réponse.

- On va dans un coin plus tranquille? Proposa Blue. C'est un peu bruyant, ici.

Les yeux de Melinda s'élargirent légèrement et, pendant un moment, Blue a cru qu'un fantôme était apparu à travers son visage. Elle semblait mal à l'aise ou un truc du genre. Il ne comprennait pas. Il a dit quelque chose de mal?

Ce n'est qu'après quelques secondes qu'il se rendit compte de ce qu'il venait de dire. Il ne pensait pas du tout à ça.

- Oh n-non non, commença-t-il, je ne-
- Non! Le coupa-t-elle. Je veux. Allons ailleurs. Je connais un coin de la plage où on ne sera que tous les deux, personne ne viendra nous déranger.

Sans attendre sa réponse, elle lui prit la main et l'entraîna à travers la foule. Blue paniqua presque instantanément. Il n'était pas soûl, et une situation où un Blue sobre était coincé avec une fille qui insistait pour avoir des rapports intimes avec lui ne pouvait finir que d'une seule façon : mal. Il tendit le bras pendant que Melinda le tirait avec rapidité vers un coin sombre du bord de la mer et saisit le verre du garçon à côté du quel ils passaient.

- Désolé, mec! Lança-t-il en commençant à boire, pas désolé du tout.

Il grimaça automatiquement dès que les premières gorgées passèrent sa gorge. De la bière.

Ça n'agira jamais assez vite!

Il n'avait plus qu'une seule chose à faire : prier. Parce que sans la dose d'alcool nécessaire dans les veines, il était foutu, et il le savait. Jamais il n'oserait poser ses mains sur elle. Et il se détestait de ne pas savoir pourquoi.

En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, ils étaient loin de la fête, loin des gens, loin de tout. Ils étaient tellement loin que Blue n'entendit même plus la musique. Seul le bruit des vagues s'échouant sur le sable, le feuilletage des arbres alentours et les battements effreinés de son coeur troublaient le silence.

Melinda se tenait devant lui, dans toute sa splendeur et sa timidité, et baissait honteusement les yeux, tout en jouant avec le bout ses doigts. Blue ressentit de la peine pour elle. S'il était aussi nerveux alors qu'il était un garçon, il ne voulait même pas imaginer ce qu'elle, une fille, pouvait ressentir.

- Tu sais, tu n'as pas à le faire si tu ne veux pas, lança-t-il.

Il avait dit ça pour elle, mais il avait surtout fait ça pour lui. Avec un peu de chance, elle allait lui dire qu'elle ne voulait plus et-

- Non, répondit-elle fermement. Je te veux.

Sur ce, elle enroula ses bras autour du cou de Blue et pressa ses lèvres contre les siennes. Blue ferma fortement ses yeux et répondit à contre-coeur à son baiser, la rapprochant de lui en la tirant par ses hanches. Et voilà. Encore une fois, embrasser une fille lui semblait être une mauvaise chose.

Non, Blue! Arrêtes de te dire ça! Ce. N'est. Pas. Une. Mauvaise. Chose! Une fois que tu l'auras baisé, tu ne te diras plus jamais ce genre de chose!

Il laissa Melinda l'allonger sur le sable et lui embrasser le cou. Il soupira lourdement, mais c'était plus un soupir de martyre que de bien-être. Il n'arrivait pas à se sentir bien. Melinda faisait glisser ses mains partout sur son corps, et ça lui donnait juste envie de la repousser.

Mais qu'est-ce qui ne va pas avec moi?

Melinda se redressa et retira sa robe. Ainsi que son soutif. Blue déglutit légèrement. Ils n'étaient pas de petites tailles.

On dirait des ballons de hand-ball...

Elle prit les mains de Blue en tremblant et les posa sur ses seins.

- Touche-moi... Murmura-t-elle.

Blue sentit son visage s'enflammer alors qu'il commençait à jouer avec la poitrine de Melinda avec ses mains. C'était la première fois qu'il allait aussi loin avec une fille. C'était également la première fois qu'il touchait des seins. C'était doux et agréable à toucher... Mais c'était tout ce que ça lui procurait.

Melinda faisaient des petits bruits qui mettaient en marche les fonctionnalités d'une certaine partie de son corps. Ou, du moins, qui étaient censés les mettre en marche. Parce que, là, il n'y avait rien, mais rien du tout. C'est le moment où il doit commencer à paniquer, n'est-ce pas?

Elle se pencha pour l'embrasser à nouveau et gémir dans sa bouche, et elle ouvrit la braguette de Blue dans l'espoir de glisser sa main dans son sous-vêtement... Mais il l'en empêcha. Il se redressa et la repoussa gentiment, l'air plus torturé qu'autre chose.

- Je crois qu'on devrait s'arrêter là... Murmura-t-il.
- Quoi?! Cria Melinda. Mais pourquoi?!
- T-tu... Tu n'est pas... Mon...
- Ton quoi?! Ton genre?!
- Non... Enfin, si. Enfin, j'en sais rien! C'est probablement ça, vu que mon sexe ne réagit pas!

L'expression qui apparut sur le visage de Melinda lui fit immédiatement regretter ses mots.

- Attends! Lança-t-il alors qu'elle s'éloignait déjà à toute vitesse avec ces vêtements, rouge de honte.
- Tu ne me trouves pas bandante, alors à quoi bon rester! Répondit-elle en commençant à courir.

Une fois qu'elle fut hors de son champ de vision, Blue soupira.

Décidemment, j'ai un problème.

Son regard se tourna à nouveau vers l'océan, et il se mit inconsciemment à marcher sur le bord de la plage, les yeux rivés sur cette étendue d'eau qui se trouvait devant lui. La mer semblait si dangeureuse, la nuit. Elle avait abondonné son habit bleu pour prendre une teinte noire, et la seule chose qui lui offrait un semblant d'éclat était la lune, qui envoyait ses rayons dancer à sa surface. On n'y voyait rien, rien du tout. L'obscurité s'était engoufré dans les eaux tout entier, et si un monstre avait décidé de s'y cacher, on ne l'aurait pas détécté. Etrangement, cela fascinait Blue.

S'il y a vraiment un monstre sous ses eaux, j'aimerai bien le rencontrer. Juste pour voir.

Il s'arrêta, laissant les petites vagues du rivage lui rafraichir ses pieds, et se mit face à la mer en fermant les yeux.

- Je suis vraiment stupide, soupira-t-il. Hein, monstre des eaux...?

Il rouvrit les yeux et faillit frôler la crise cardiaque de très, très près. Quelque chose se tenait devant lui. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Un garçon. Quelques mètres plus loin, dans la mer, se tenait un garçon. Blue ne distinguait pas les traits de son visage de là où il était, mais de toute façon, il était trop occupé à essayer de se remettre de sa frayeur pour s'en soucier.

Sérieusement?! Juste au moment où je suis en train de parler à un monstre des eaux, ce garçon apparait?! Pas mal, la blague, Dieu!

Il n'avait pas remarqué que quelqu'un était en train de se baigner. Blue fronça ses sourcils. Il aurait dû le remarquer, il n'a pas quitté la mer des yeux...

Comme c'est étrange... J'aurais pourtant dû le remarquer...

Il fut coupé dans sa reflexion quand le garçon commença à s'avancer vers la surface, dans sa direction. Et plus il s'approchait, plus Blue avait le pressentiment que quelque chose de bizarre allait se produire. Quand le garçon fut assez près pour que Blue puisse voir son visage, il en eût instantanément le souffle coupé.

Oh. Mon. Dieu...

Ce garçon... Avait le plus beau visage qu'il n'ait jamais vu de toute sa vie. Ses lèvres semblaient faites pour être embrassés, pulpeuses et adorablement colorées ; son nez bien tracé lui donnait des airs de dieu grecque, ce qu'il devait probablement être ; et les joues parfaites de son minois donnaient envie de les couvrir de baiser jusqu'à ce que ça lui face mal. Blue n'arivait pas à dinstinguer la couleur de ses yeux, de ses cheveux ou de sa peau ; mais même avec tous ces elements manquants, il était divinement et purement beau. Et son corps allait avec tout le reste.

Blue resta figé alors qu'il sortait peu à peu de l'eau, découvrant de longues jambes dont les seuls défauts étaient le fait d'être caché par un short de plage. Néanmoins, il était torse nu et Blue eût la satisfaction de dévorer son anatomie de rêve du regard...

Il secoua fortement sa tête pour se sortir de cet étrange état de transe qui l'emportait.

Mais qu'est-ce qui m'arrive?! C'est un garçon! Je ne dois pas le reluquer!

Et pourtant, il n'avait jamais ressentit quelque chose d'aussi étrange, d'aussi fort et d'aussi agréable pour quelqu'un. Son coeur commença à battre sans son conscentement dans sa poitrine et, oui, il battait de nérvosité, mais pas le genre de nervosité qu'il ressentait avec les filles qui le draguaient. C'était autre chose.

Le garçon ne sembla pas remarquer sa presence jusqu'à ce qu'ils soient face à face, à seulement un demi-mètre l'un de l'autre. Il sursauta légèrement, surpris au premier abors, mais il ne le resta pas longtemps. Il fixa Blue dans les yeux pendant ce qui sembla être une éternité, laissant à Blue la satisfaction de savoir que ces yeux étaient d'un bleu très turquois, ce qui étaient étrangement plaisant à regarder.

Blue avait arrêté de respirer depuis un moment déjà, médusé par le regard de cet inconnu sortit de nulle part. Qui était-il? D'où venait-il? Diable, comment s'appellait-il?! Il avait envie de le lui demander, mais, à son plus grand malheur, sa bouche refusait de s'ouvrir.

- Je... Commença le garçon, envoyant un long frisson dans le dos de Blue.

Oh, seigneur...

Le garçon sourit légèrement, apparemment amusé par on ne sait quoi. Il s'avança vers Blue et se pencha vraiment très près du visage de Blue pour lui murmurer à l'oreille :

- À très bientôt. Blue...

Puis il s'en alla, abandonnant Blue avec ses frissons et sa chair de poule. Que venait-il de se passer? Blue n'en avait pas la moindre idée. Il ne savait pas non plus combien de temps il était resté planté là, parce que quand il s'est retourné, le garçon avait déjà disparu.

C'était quoi, ça?! Et comment diable est-ce qu'il connaît mon nom?!