2,


𝐒𝐞𝐨𝐣𝐮𝐧


— Seojun, par ici !

— Seojun, quand sort votre prochain album ?

— Seojun, regardez la caméra !

— Est-ce que vous avez une petite amie ?

Les flashs m'assaillent, mais je garde la tête haute. Je ne réponds à aucune de leurs questions, comme me l'ordonne mon manager. Les mains dans les poches, je me contente de garder une posture qui me met en valeur pour la prochaine Une de journal. Un grand nombre de journaliste et paparazzi me prennent en photo en posant toutes les questions qui leur passe par la tête et hurlant mon nom à s'en arracher les cordes vocales.

Mais ça fait du bien. Ça fait du bien d'avoir une autre compagnie que la solitude. Savoir que j'existe, que je suis entouré (même si ce n'est que par des fan) me rend heureux. Ce bonheur disparaît cependant lorsque mes gardes du corps me font signe d'entrer dans la limousine. Comme si j'allais disparaître à tout jamais, les journalistes se bousculent et les flashs redoublent, m'aveuglant par la suite.

— Merci ! Dis-je en joignant mes mains vers la foule.

Je souris lorsque mon regard croise celui d'une fan qui hurle d'excitation. Oui, merci d'être là. La portière se referme sur moi, me coupant du brouhaha de l'extérieur. La solitude me colle déjà comme un drap humide. Je dis à mon chauffeur de me ramener chez moi tandis que je consulte mes courriels.

J'ai énormément de demande concernant mon nouvel album. Le bémol est que je n'ai aucune musique pour le moment. Hormis quelques textes écrit çà et là, je ne trouve pas d'inspiration en ce moment. Mais je ne m'inquiète pas pour ça, j'ai encore le temps de m'y pencher. Le plus important après sera la chorégraphie et d'après mon manager, nous sommes en manque de danseur.

— Tu pourrais danser seul, faire un solo ? M'avait-il suggéré après m'avoir annoncé la nouvelle.

— Impossible, ai-je rétorqué, j'écris déjà des tonnes de musiques seul, il me faut des danseurs pour les clips !

D'ailleurs, c'est ce que mes fans aiment et demandent. Je ne peux pas me permettre de les décevoir.

Une star internationale peut-elle décevoir ? Aucune idée, je préfère ne pas connaître la réponse. S'il me faut des danseurs, alors je vais trouver des danseurs. Je tape un numéro que je connais par cœur sur mon téléphone et ça n'a pas le temps de sonner que mon interlocutrice répond déjà.

— Bonsoir Seojun, comment vas-tu ?

— Bien, merci. J'appelle concernant les prochaines auditions, tu peux me rappeler les dates ?

— Bien sûr, je t'envoie toutes les infos par message.

— Super, merci.

Je raccroche et mon regard se perd de l'autre côté de la vitre. La ville de Séoul est magnifique, mais lorsqu'elle est plongée dans le noir ça me rappelle la solitude. Heureusement que la lune est là pour sauver la mise.

Mon téléphone vibre contre ma cuisse, j'ouvre le message que l'on vient de m'envoyer. Il s'agit des dates des prochaines auditons. Je suis rassuré de voir qu'elles n'ont pas lieu le week-end prochain, puisque je ne serais pas sur Séoul. Pour être honnête, je n'ai pas envie de partir, mais étant donné que je broie du noir ces derniers jours, Misul, mon meilleur ami, a insisté pour que je l'accompagne. D'après lui, cette sortie va me changer les idées.

D'après moi, cette sortie va surtout me rappeler des souvenirs de mon frère. D'un côté, ce n'est pas plus mal. Ces dernières années je me suis un peu éloigné de lui, ou plutôt de l'image qu'il me reste de lui. Son départ a laissé un creux au fond de mon cœur. Je n'ai plus revu mes parents non plus. Apprendre que le dernier enfant qu'il leur reste abandonne tout pour devenir une célébrité n'a été qu'une défaite à leurs yeux. Ils m'ont alors amèrement rejeté quand je leur ai annoncé la sortie de mon premier album en 2010. À l'époque, je n'avais que 14 ans et m'assumer financièrement était très difficile. Heureusement que la mère de Misul a pu m'accueillir chez elle jusqu'à mes 19 ans. C'est d'ailleurs comme ça que je suis aussi devenu ami avec son cousin, Sanho, qui lui a réussi à être docteur. Il a quatre ans de moins que notre groupe d'ami, mais semble plus mature que d'autre...

Pour être bref, notre groupe d'ami est constitué de quatre personne très différente. Sanho (le p'tit génie) qui vient d'être diplômé docteur. Misul (le cousin de Sanho et mon plus proche ami) est mannequin. Suwon (l'américain du groupe) est psychologue. Et moi... Moi je suis Seojun.

Le paumé qui fait de bonnes musiques.

Il faut cependant voir le bon côté des choses. Je pense qu'un artiste ne serait pas autant reconnu par son talent s'il n'avait pas vécu des choses traumatisantes. Le départ de mon frère, l'abandon de mes parents, ça aide à écrire de belles chansons !

Je descends de la voiture lorsqu'elle se gare à l'entrée de ma résidence. Je jette mes affaires sur le sofa et mets de l'eau à chauffer pour me préparer à manger. Je m'apprête à lancer une playlist, mais mon meilleur ami m'appelle :

— Salut, mec ! Ça va ? Lance Misul à l'autre bout du fil.

— Ouais, je viens de rentrer. Tu veux passer manger ?

— Non, désolé... J'ai rendez-vous avec une fille de mon agence ce soir !

Je cache ma déception. J'ai beau repousser ma solitude, elle revient au pas de course.

— Sinon, poursuit-il, ça tient toujours pour demain ?

— Oui, on se rejoint là-bas à 18h, dis-je.

— Ok, à demain alors !

Je raccroche et lance une playlist au hasard pour combler le silence de ma maison. Et surtout pour trouver de l'inspiration afin d'écrire des chansons ! Je me saisis d'un stylo et de mon carnet afin de pouvoir écrire les phrases qui me viennent en tête. C'est Suwon qui m'a offert ce carnet pour mes 23 ans, quelle déception de voir qu'il n'est toujours pas plein... Pour ma défense, j'écris beaucoup dans les notes de mon portable ! Je suis d'ailleurs certain qu'il offre ces carnets à tous ses patients pour qu'ils « couchent leurs maux » dans l'espoir qu'ils se sentent mieux.

— Allez Seojun, concentre-toi, me dis-je en me penchant sur mon plan de travail.

Pendant que mes nouilles cuisent, je ferme les yeux en faisant un petit tour dans mon esprit. Qu'est-ce que je ressens ? De quoi aimerais-je parler ? Je griffonne un mot sur deux en coréen et anglais, me disant que ce serait une bonne idée de matcher deux langues dans une seule musique. Je me débrouille plutôt bien en anglais, mais j'avoue que reprendre des cours pour la prononciation des mots me serait utile. J'en parlerais à mon manager dès lundi !

Je mange rapidement mes nouilles en prenant soin de ne pas éclabousser sur mon carnet, parce que je pense avoir une idée de titre. Je demanderais l'avis aux garçons demain soir. J'aime les inclure dans mon travail, ils sont toujours là pour me conseiller et valider mes sons et ça me permet aussi de ne pas me sentir égoïste et à l'écart. Comparé à leur métier, le mien sort du lot. Dieu merci, Misul est mannequin et se vente toujours de ses conquêtes. Ça m'évite d'être le mec « spéciale » de la bande. Quand je vivais chez lui, il m'avait aidé pour les sons d'une de mes musiques nommé « Friends Never End » que j'avais chanté uniquement en coréen, dédié à mes amis. Je me souviens que le titre en anglais avait énormément plus à mon public. J'avais d'ailleurs proposé à Misul s'il ne voulait pas qu'on monte une bande, tous les deux, mais son refus était compréhensible. Il est mannequin, certes, mais ne veut pas être aussi célèbre que je le suis devenu. Alors j'ai continué d'écrire, de chanter et de danser seul. Woua, sérieux je me fais pitié ! Qui penserait qu'une star internationale du monde de la k-pop souffrait de dépendance affective ? En général, lorsque mes fans me voient, elles ne voient qu'un mec super sexy, doué et plein aux as. Ce qui n'est pas faux.

Je suis même presque certain qu'elles écrivent des histoires de romance sur moi ou embrassent leur poster chaque soir avant d'aller se coucher. J'espère cependant ne pas prendre le rôle d'un dieu, ce serait blasphémateur...

Pour revenir au titre de la musique, je n'ai rien trouvé de mieux que « Save Me From Loneliness » qui veut dire « sauve-moi de la solitude ». Yep, ceci est un appel à l'aide ! J'en ai marre d'être seul. C'est beau d'être célèbre, mais nous avons énormément de règle à respecter. Ne pas boire, ne pas fumer, ne pas avoir de petite copine (attention si mes fans apprennent que j'ai une amoureuse, elles se sentiront trompée).

De toute façon, je n'ai ni l'envie, ni le caractère d'avoir une femme dans ma vie. Lorsqu'il s'agit de créer de nouvelle relation, ce n'est que pour le boulot. Dans le cas contraire, je me renferme toujours sur moi par peur d'être rejeté, ou qu'ils se servent de moi pour devenir célèbre... C'est déjà bien si je peux voir mes amis sans agent de sécurité. D'ailleurs, Sanho et Suwon ont pour ordre de ne révéler à personne qu'ils m'ont en tant qu'ami. La petite célébrité de Misul l'empêche de porter ce secret sur ses épaules, une raison pour laquelle je peux sortir et voyager avec lui sans craindre de créer une vague de haine sur les réseaux. Parfois, les fans sont toxiques et prennent du plaisir à harceler ceux qui s'approchent des célébrités. J'ai déjà vécu ça avec mon frère, hors de question de le revivre avec Sanho et Suwon. Le cyberharcèlement atteint plus qu'on ne le croit...

Je passe la nuit à rédiger, griffonner et fredonner pour ma musique. Mon refrain est déjà rédigé, j'ai même des idées de son ! Mon premier couplet a l'air pas mal non-plus, je les montrerais demain aux garçons, puis j'en parlerais à Yoo-Joon, mon manager. Dans la logique, je chanterais mon deuxième refrain après le pont. Mais, comme toujours, c'est pour le dernier couplet que l'inspiration se fait la malle. Je pourrais écrire un couplet dans un ton plus doux et plus lent avant l'outro, mais je ne trouve plus l'inspiration.

Certainement la fatigue, me dis-je en voyant que mon téléphone affiche 3h du matin. Je referme mon carnet, le met sur le coin de mon plan de travail parce que d'après Suwon « Personne ne lira un carnet exposé sur le plan de travail d'une cuisine ». De toute façon, je suis seul ici.

Je prends une douche, me brosse les dents et vais directement me coucher. La nuit est douce, calme, enveloppé d'une solitude qui laisserai penser que la ville est toujours dans cet état. En y repensant, c'est vrai que ça me fera du bien de retourner à New York, la ville qui ne dort jamais. Là-bas, au moins, je suis certain de ne pas être accompagner par la solitude.

Mais la solitude n'habite pas à Séoul, c'est dans mon cœur qu'elle y est logée.

J'ouvre la fenêtre et tire les rideaux pour laisser entrer la solitude qui frappe sur le carreau. L'air frais pénètre soudainement ma chambre, mais ça fait du bien de retrouver un peu d'oxygène. Allongé sur le dos, mon regard se perd dans le ciel. C'est difficile de le voir à cause de la pollution. Mais ce soir les étoiles brillent plus fort qu'à leurs habitudes. Mon espoir brille certainement plus qu'elles.

Qu'est-ce que j'espère, en fait ?, me questionnés-je. J'aime ma situation actuelle, j'aime ma célébrité, j'aime mon métier, alors pourquoi suis-je si malheureux ?

En regardant les étoiles, je me permets en même temps de regarder vers le passé.


★★★


Le lendemain matin, je me réveille sur les coups de 9h. Je sors courir, puis je descends au sous-sol, dans ma salle de sport. Être un chanteur et un bon danseur ne suffit pas. Il faut être beau et en bonne santé. Chaque semaine, je suis ma règle des 7, 5, 3. Sept jours d'écriture, cinq jours à la salle de sport et trois jours consacré à mes chorégraphies. Pour le reste de mon emploi du temps, je le consacre aux interviews, à mes amis et à d'autres rendez-vous divers. Après une course d'une heure, j'effectue des exercices de renforcement musculaire. Ça m'aide à me vider l'esprit et après je me sens mieux pour ma journée. Après un bon petit-déjeuner, je consacre ma matinée à la rédaction de mon nouveau titre. Puis je me cuisine des makguksu (nouilles de sarrasin) aux alentours de 13h. Lorsque je m'installe à table, Suwon me passe un coup de fil.

— Salut Suwon !

— Salut, je te dérange ?

Ça, c'est Suwon. Il pense toujours déranger lorsqu'il m'appelle. Je m'empresse de lui dire :

— Non, pas du tout. Je m'apprêtais à manger.

— Bon app' ! Je suis dans le coin, j'ai acheté deux, trois bricoles pour ce soir. Je voulais savoir si t'avais besoin de quelque chose ?

Je réfléchis un instant avant de répondre.

— Non, je ne pense pas. T'as déjà mangé ? Tu veux passer ?

— Je suis devant ta résidence !

Yes, fini la solitude !

Suwon raccroche et je vais lui ouvrir la porte d'entrée. Mes amis ont tous une paire de chaussons chez moi, c'est un peu pour leur dire qu'ils sont comme chez eux. Je salue Suwon et rajoute un couvert pour lui. Par chance, j'ai cuisiné pour deux.

— Assieds-toi, je te serre, lui dis-je.

Mon ami pose ses sachets de course et prend place à table. Je sens qu'il m'observe de son œil de psychologue, mais je ne le relève pas.

— Comment tu vas ? Finit-il par demander.

Je lui donne son assiette avant de répondre. Comment je vais ?

— Comme un samedi, je suppose. J'ai commencé à écrire une nouvelle chanson !

— Laisse-moi deviner, t'a écrit toute la nuit ?

— Bingo ! Pourquoi, j'ai des cernes ?

Suwon enfourne ses nouilles tout en s'exclamant :

— Non, même pas... Purée, Seojun, tu cuisine tellement bien !

Je souris en le taquinant :

— Viens manger plus souvent, tu sais que je cuisine toujours pour deux !

D'ailleurs, d'après mon psycho-ami, cuisiner pour deux révèle une crainte du célibat, qui est directement lié à ma dépendance affective. Parfois, j'ignore s'il invente, ou s'il est vraiment sincère. Comment peut-il cerner une personne rien qu'en voyant ses habitudes ?

Un psychologue ? Un psychopathe, ouais.

— J'y penserais, promit-il. Et sinon, tu comptes me montrer en avant-première ce que t'as écrit ?

Je me tourne pour me saisir de mon carnet et l'ouvre sous ses yeux.

— Bon, c'est un peu brouillon...

— Arrête de te sous-estimer et laisse-moi lire, râle-t-il en reprenant une bouchée de nouilles.

— Et ne le salit pas !

Il me fait signe de me taire. Quelle audace. J'en profite pour finir mon assiette en espérant ne pas avoir écrit n'importe quoi. Ce matin, j'ai pu finir de la rédiger, il ne manque plus que le son. Lorsqu'il relève la tête, je commence à stresser.

— Seojun...

— Non, mais je peux reformuler et changer certaines phrases, je t'ai dit que c'était un brouillon...

— Mais arrête, s'énerve-t-il. C'est très bien ! Vraiment ! C'est magnifique ce que tu as écrit ! Au lieu de vouloir te débarrasser de ta solitude, tu devrais te débarrasser de ton syndrome de l'imposteur... Sérieux, mec, tu remets en question le goût d'un million de personnes qui écoute tes sons.

Il referme le journal en le pointant du doigt.

— Montre-le aux garçons, ce soir ! D'ailleurs rassure-moi, Sanho n'est pas au courant ?

— Normalement non, c'est le but d'une fête surprise. J'espère que Misul n'a rien dit par maladresse...

Ce soir, Suwon, Misul et moi-même organisons une fête surprise pour le diplôme de Sanho. Ce type est une tête, mais il mérite quand même d'avoir sa fête. Ce n'est pas tous les jours qu'on devient médecin, encore moins à 24 ans. Il a sauté des classes au collège, puis une au lycée et a fièrement remporté tous les examens et concours qu'il a passés. C'est d'ailleurs lors d'un concours qu'il a rencontré Suwon et sont devenus amis. Il a ensuite intégré le groupe rapidement en nous donnant l'impression de toujours avoir été notre ami.

— Je pense qu'il s'en doute, ajoute Suwon. Il sait toujours tout avant tout le monde !

— Pas grave. L'important c'est qu'on passe un bon moment tous ensemble jusqu'au lever du soleil !

Je mange mes dernières nouilles, heureux de pouvoir enfin passer du temps avec mes amis. Ça faisait si longtemps ! C'est de plus en plus difficile de nous voir avec nos agendas variés et notre métier, mais je suis content que notre relation ne change pas.

Suwon semble pensif. Je lui demande à quoi il pense pendant qu'il se perd au fond de son bol.

— C'est une de mes patientes..., commence-t-il en jouant avec sa baguette.

— Ah, elle. Je t'avais dit de ne pas mélanger vie privée et vie professionnelle !

J'ai droit à un regard de travers.

— On était amis bien-avant, monsieur je sais tout ! C'est juste que je ne pourrais pas rester toute la soirée avec vous...

— Attend quoi ? M'exclamés-je en me redressant. Mec, tu rigoles !? C'est la fête de Sanho !

— Je sais, je sais, rétorque-t-il, l'air de s'en vouloir. Mais Sanho a trois amis alors qu'elle, elle n'a que moi ! Et, j'ai été son ami avant d'être le vôtre...

Je me rassieds en râlant.

— Je suis invitée chez ses parents. Je bois un coup avec vous et après je pars.

Suite à ses mots, je fronce les sourcils.

— Tu lâches une soirée entre copain pour soutenir ta pote dépressive chez ses parents ? Putain, Suwon, t'abuses !

Un ange passe tandis qu'une lueur passe dans le regard de mon ami. Mes paroles me reviennent soudainement comme un boomerang. C'était méchant et super déplacé. Je regrette, mais c'est trop tard. Suwon a entendu et ne semble pas content.

— Tu ne connais pas sa vie, mais par contre tu te permets de la juger ? Tous mes patients ne sont pas dépressifs. T'es vraiment un connard quand tu t'y mets, Seojun.

Il se lève, ramasse ses sacs de courses en se dirigeant vers l'entrée. Je suis trop mal à l'aise pour m'excuser ou le retenir. Avant de partir, il se tourne en disant :

— Et t'es surtout culotté de dire ça quand on sait par quoi est passé ton frère.

Touché.

Il claque la porte sans un regard en arrière. Bravo, Seojun, tu ne sais pas mettre la solitude à la porte, mais tes amis, si !

Je me note de m'excuser auprès de lui. J'avoue avoir flippé en pensant qu'il ne viendrait pas du tout ce soir. Suwon ne parle pas du tout de ses patients, ni des problèmes qu'ils ont. Mais cette patiente-là semble avoir un gros impact sur sa vie sociale. Il est allé jusqu'à devenir son meilleur ami. Depuis, Suwon est comme un grand frère protecteur, ce qui explique la réaction qu'il a eu envers ma remarque désagréable. Je ne la connais ni d'Adam, ni d'Ève, mais s'il a fait référence à mon frère, c'est qu'elle en a autant bavé que lui.

Je m'attèle à lui rédiger un message d'excuse tout de suite. Je ne me fais pas de soucis pour notre amitié, Suwon n'est pas du genre à faire la tête ou à laisser les choses s'éterniser. Il est plus du genre à s'angoisser et repenser aux choses qui le mettent mal à l'aise. J'imagine que ma remarque lui est resté de travers, ce pourquoi je vais essayer de trouver les bons mots pour m'excuser.

J'espère ne pas passer pour un raté qui s'excuse par SMS. Que voulez-vous ? Parfois je perds courage lorsqu'il s'agit de mes sentiments. Surtout quand la peur de perdre des proches me menace. 

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