1,
𝐇𝐚𝐧𝐚³ ⁶⁷⁹
J'ai si froid quand Seojun quitte la pièce, me laissant seule avec ma honte. La honte. Je ne cesse de la ressentir à ses côtés. A croire qu'il fait tout pour que je le déteste. Sauf que ce n'est pas comme cela que ça fonctionne.
Un coup il calme mes crises d'angoisse et un autre coup il m'incite à abandonner. Puis il m'emmène dîner pour ensuite me lâcher comme une vieille chaussette alors que je venais de me confier. La cerise sur le gâteau ? Il m'emmène chez lui pour ensuite me rejeter.
Me rejeter comme si je n'étais rien. Rien. Je préfère encore être morte que de ne rien être. Je déteste ce que Seojun me fait ressentir.
Il nous mène, mes sentiments et moi, par le bout du nez. Devrais-je me sentir en sécurité à ses côtés ou plutôt être sur la défensive ? Aucune idée. Parfois c'est l'un, d'autres fois, c'est l'autre.
Mais cette nuit, j'aurais aimé qu'il soit celui qui calme mes crises d'angoisse et pas le salopard qui me rejette.
Un réveil est posé sur le bureau de Seojun, affichant quatre heures du matin. J'ai soudainement le bout des doigts qui me démangent et l'envie de noter mon 3 677ème jour dans mon carnet. Sauf que je ne suis pas chez moi et que je n'ai pas mon carnet.
Depuis que j'ai survécu au cancer, je compte mes jours depuis la date de cette terrible annonce. Parce que c'est ce jour là où je me suis sentie mourir. Défaillir. Perdre pieds.
Suwon dit que ce n'est pas bien de compter mes jours, mais je le fais car je n'ai pas la certitude de vivre le lendemain. Chaque jour dois être noté. Si je meurs aujourd'hui, les gens sauront que j'ai survécu 3 678 jours après le cancer. Sauf que je n'ai pas noté et que je risquerais de mourir aujourd'hui.
En fait, je pourrais mourir à n'importe quel moment. On dit que la mort est surprenante, avec moi elle est surtout patiente. Chaque matin, je me lève en me demandant si je me coucherais avec un cœur qui bat toujours.
Chaque jour, je me demande s'il s'agit de mon dernier.
Une bonne odeur de nourriture me chatouille les narines en éveillant mon estomac et faisant taire mes pensées. Je descends les escaliers et rejoins Seojun dans la cuisine. Je me sens timide quand son regard se pose sur moi – ou plutôt sur mes jambes nues – mais je ne me détourne pas. Je m'installe au comptoir où il a soigneusement disposé des couverts.
Je me râcle la gorge pour lui demander ce qui ne cesse de me stresser.
— Tu aurais du papier et un stylo ?
Je ne me fais pas répéter. Seojun ouvre un tiroir et en sort un bloc-notes ainsi qu'un crayon. Ça devrait faire l'affaire, me rassurais-je en me saisissant des objets. J'ignore le regard curieux de Seojun et note :
Mes mains tremblent, ce qui rend la rédaction plus difficile. Je veille également à cacher cette phrase de la vue de Seojun.
Je ne veux pas qu'il me pose des questions et encore moins être rejetée quand je lui aurais répondu. J'arrache le post-it des autres et le plie de façon à cacher mon écriture.
— Merci, dis-je en lui rendant le crayon.
— Mange, maintenant.
Il dépose un bol de riz et un bouillon de légume. Je ne le remercie pas une seconde fois et commence à manger sous l'air étrange de Seojun.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Je demande.
— Rien, tu fredonnes toujours quand tu manges, remarque-t-il.
Je me sens rougir, heureusement que mes cheveux sont lâchés.
— Ça me fait me sentir vivante, confessés-je contre mon gré.
Il fronce les sourcils et appuie ses coudes sur le plan de travail, face à moi.
— Alors pourquoi te nourris-tu si mal ?
Stupéfaite, je le regard sans trop savoir quoi lui répondre. Je connais parfaitement la réponse à sa question, c'est juste que je n'ai plus envie de lui confier mes maux.
Seojun est doué pour panser mes plaies et les rouvrir par la suite. Voyant que je ne réponds pas, il se redresse en déclarant :
— Je pense que tu devrais dîner plus souvent avec moi pour remédier à cela.
Je vois une lueur d'étonnement dans ses yeux, comme s'il ne voulait pas se prononcer à voix haute. Je rétorque sèchement :
— Je croyais que tu n'étais pas ce genre de mec ?
M'étudiant patiemment du regard, il répond :
— Et quel genre de mec penses-tu que je suis ?
— Un salopard ?
Un mince sourire naît sur ses lèvres, révélant une fossette.
— L'un de tes préférés, je présume ?
Quelque chose en moi, peut-être mon cœur, se retourne à l'idée que Seojun ait retenu cette bribe de conversation.
— Je disais ça parce que tu es plus gentil que mes harceleurs.
Soudain, son sourire se fane sur ses lèvres. Sa mâchoire se contracte, mais il dit tout de même :
— Ne me compare pas à eux, Hana. Jamais.
Je ne pensais pas pouvoir le blesser ou abuser dans mes propos. Pour moi, toute personne qui me fait du mal entre dans le même sac où se trouve ceux qui m'ont harcelé. Le cancer y est également (en première place, même).
— Tu l'as toi-même dit, réponds-je, tu es un salaud.
Je fais la moue en repoussant mon assiette. Seojun contourne le plan de travail, recule la chaise haute où je suis assise pour me faire face. Mon cœur sursaute de peur quand il place ses bras de part et d'autre de mes épaules.
— Ok, je te l'accorde, poursuit-il et son souffle s'écrase sur mes lèvres. Mais n'oublie pas que je suis là pendant tes crises d'angoisses, n'oublie pas que je veille à ce que tu manges, n'oublie pas que je t'ai amené ici, chez moi, parce que j'avais peur qu'il t'arrive quelque chose de grave parce que tu es incapable de prendre soin de toi.
Il fait une pause, ancrant son regard noisette dans le mien. J'ai le souffle coupé, le cœur qui bat à tout rompre. Seojun se rend compte de notre proximité car il se redresse.
— Tu n'es pas une danseuse, Hana, tu es ma danseuse. S'il t'arrive quelque chose, toute l'équipe est dans le pétrin.
— Pourtant, tu n'as pas l'air de te préoccuper des autres, dis-je à bout de souffle.
— Je doute que les autres soient sous antidépresseurs.
Je hoquette de surprise, puis la honte m'enlace en repensant à l'évènement d'hier soir. Seojun sait que je suis une dépressive qui pense tous les jours à la mort. Quelle honte !
— Tu n'as pas à avoir honte, rassure-t-il comme s'il venait de lire dans mes pensées.
Le silence s'installe, me permettant de n'entendre que mon cœur qui bat. C'est à la fois inconfortable et réconfortant. Je me triture les doigts quand je lui avoue finalement :
— Peut-être que tu pourrais être le genre de personne qu'on appelle un véritable ami ?
𝐒𝐞𝐨𝐣𝐮𝐧
J'ai envie de l'embrasser, de lui retirer mon t-shirt, de la coucher sur mon plan de travail et de parsemer son corps de baiser, mais Hana me propose de devenir son ami ? Je tombe des nues. Elle me déteste, pourtant.
— Tu ne seras plus dans le même sac que mes harceleurs, fit-elle en haussant les épaules d'un air assurée.
— Ok, dis-je sans réfléchir, mais je ne te promets rien. Un salaud reste un salaud.
Putain, mais qu'est-ce que je fous ?
— Cool. Ça va me changer de détester un ami.
J'ignore si elle plaisante ou non, mais ses épaules se relâchent. Elle se lève de sa chaise en m'effleurant au passage et quand elle dit qu'elle va prendre une douche en s'éloignant avec pour seul vêtement mon t-shirt sur ses épaules, je me dis qu'être son ami sera plus difficile que de la détester.
Bravo Seojun, tu viens de laisser une personne entrer dans ta vie alors que tu t'es juré de ne plus jamais le faire.
Une dépressive, de plus est.
𝐇𝐚𝐧𝐚³ ⁶⁷⁹
Je m'autorise à lâcher mes larmes qu'une fois sous la douche. Des larmes de soulagement. J'ai toujours rêvé de me lier d'amitié avec mes harceleurs et me dire que ce n'était qu'une phase, qu'un mauvais moment entre deux nations différentes.
D'oublier et d'aller de l'avant main dans la main. Mais à l'époque, je savais que c'était impossible. Quand une personne me déteste, elle le fait jusqu'à me voir morte. Or, Seojun ne semble pas avoir les mêmes façons de penser que les autres, ce qui me réconforte énormément (d'où mes larmes).
Dire qu'il fait partie de mes harceleurs à part entière est un grand mot. J'ai été tellement marqué par la haine que maintenant, je mets tous ceux qui me blessent dans le même sac. Voilà qu'en moins d'un mois, je me suis fait deux amis.
Je ne compte pas encore l'entièreté de mon groupe de danse, parce que nous ne sommes pas aussi proche, mais Jiny compte.
Et j'aimerais que Seojun aussi.
Toujours plongé dans mes pensées, je m'enveloppe dans une grande serviette de bain que j'ai piqué dans l'armoire. Je réenfile ma culotte et son t-shirt trop grand, puis quitte la salle de bain. Je retrouve Seojun dans son bureau, en train de rédiger. Quand il me voit arriver, il relève la tête et lance :
— T'es fatiguée ?
— Non, mens-je en sentant mes paupières lourdes, et toi ?
— Plus tellement, non. Il est déjà six heures du matin.
En effet, la nuit s'est vite écoulée. Je m'installe sur le sofa, juste en face du bureau, me couvre d'un plaid et replie mes jambes contre la poitrine.
L'ambiance est étrange, presque gênante. Je me sens soudainement timide et Seojun ne cesse de se râcler la gorge.
— Tu peux aller te recoucher, me dit-il, je vois bien que tu es en train de lutter.
— Non, je ne suis pas fatiguée.
Mais c'est plus fort que moi. Ma tête bascule en arrière et mes paupières se ferment définitivement, m'enfermant dans un sommeil de plomb.
★★★
Une vive lumière me chatouille le visage, me forçant à ouvrir les yeux pour savoir d'où elle provient. Des murs inconnus me font facent, mais le cadre d'un Grammy Awards me rafraîchit la mémoire. Les évènements de la veille me percutent soudainement.
L'alcool ;
Les médicaments ;
Seojun et son costume bleu ;
Seojun et son souffle qui s'écrase sur mes lèvres ;
Seojun et sa douche ;
Je suis en alerte. Toutes ces bribes de pensées se mélangent et je suis incapable d'y mettre de l'ordre.
— Merde, je rêve ! M'exclamais-je en découvrant que je suis en culotte sous les draps.
Soudainement, la porte s'ouvre avec fracas. Par réflexe, je remonte la couverture sur mes épaules, mais Seojun me sourit.
— Tu cris souvent en te levant, le matin ?
— Qu'est-ce qu'on a fait ?
Il réfléchit longuement, faisant perdre ma patience, puis rit ouvertement.
— Ouah ! Je m'étais dit que tu avais vite dessoûlé, mais en fait t'avais pas du tout les idées claires, cette nuit.
Cette nuit ? La honte me brûle les joues. La seule chose dont je me souvienne, c'est moi en train de rendre dans les toilettes de Jiny. Ensuite, je me suis endormie dans la voiture de Seojun et...
Des bribes de souvenirs de cette nuit me reviennent ; la douche, mon cœur qui s'affole sous le souffle de Seojun et...
— Oh Seigneur...
Je passe une main moite sur mon visage rougit par la honte. Je suis en culotte et je porte un t-shirt qui ne m'appartient pas. J'ai bu et oublié la moitié des évènements de cette nuit, mais je devine rapidement que...
— On a couché ensemble, me plains-je.
J'ai droit à une énième moquerie de Seojun. Je relève la tête et le fusille du regard.
— Salaud, c'est pas drôle !
— Oh que si !
— T'a profité de moi !
Il s'esclaffe plus fort en marmonnant que le seul moment où il profite de moi c'est en cet instant présent.
— Tu ne te souviens vraiment de rien ? Dit-il en percevant mon visage cramoisit.
Je fronce les sourcils en cherchant quelque chose qui pourrait me rassurer, en vain.
— Écoute, chérie, si tu avais couché avec moi tu t'en souviendrais très bien, assure-t-il en s'adossant contre le chambranle de la porte.
— Aïe, grimace-t-il en remuant la tête, le mélange d'alcool et de médicament n'est vraiment pas une légende...
— Je suis en colère contre toi, lui dis-je en me remémorant son comportement de ces derniers jours.
Seojun hausse les sourcils.
— Ah bon ? Pourtant, tu m'as demandé d'être ton ami.
Puis il sourit, l'air vainqueur quand je percute. Mes épaules se relâchent (et ma colère aussi). Je me confonds en excuse une fois mes pensées en ordre.
— Fais-moi promettre de ne plus jamais boire !
Il se rapproche et s'installe au bord du lit.
— Promets-moi de ne plus jamais boire, alors.
Il me tend sa main que je serre en répétant cette promesse. Il semble se détendre et je comprends qu'il ne l'étais pas il y a un instant.
— Allez viens, j'ai fait des pancakes.
Mon regard pétille d'excitation.
— Sérieux ? Tu sais faire ça ?
Mon étonnement lui fait lever les yeux au ciel.
— Je sais faire beaucoup de chose, dit-il en souriant.
Cette fois, c'est moi qui roule des yeux. Je quitte mon lit en veillant à couvrir un minimum mes jambes, puis mon regard se pose sur un sachet que Seojun me tend.
— Tu seras plus à l'aise avec ça.
Voyant mon air interrogateur, il pose le sachet sur mon lit et quitte la pièce. Je jette un œil dans le sac pour découvrir une chemise à manche courte et un pantalon. En dessous des vêtements se trouvent une paire de basket et des chaussettes.
Je m'apprête à le rattraper pour lui dire que je n'ai pas besoin de tout ça, mais mes jambes nues et le t-shirt trop grand que je porte me prouvent le contraire. Mon estomac grogne de faim alors je m'empresse d'enfiler les vêtements.
Je rougis en découvrant une culotte propre et un soutien-gorge. Seigneur, c'est si embarrassant. Le pire c'est que c'est exactement ma taille. Il a dû acheter tout ça pendant que je dormais.
Seojun a dressé la table et un souvenir d'hier – ou plutôt de cette nuit – me revient. Il m'avait préparé un bouillon de légume juste avant de lui avoir proposé de devenir mon ami. Je cache mon embarras en enfournant un morceau de pancake dans la bouche.
— Tu veux du bacon ?
— Volontiers, m'exclamais-je la bouche pleine.
Seojun attrape la casserole, fait le tour de son plan de travail pour atteindre mon assiette. Son bras me frôle l'épaule et je repense soudainement à notre conversation de cette nuit.
Tu n'es pas une danseuse, Hana, tu es ma danseuse. Je m'embrase, sentant encore son souffle caresser mes lèvres.
— Ça va ? S'assure-t-il.
Pour couronner le tout, il plaque sa paume sur mon front.
— Tu as chaud...
A cause de toi, pensais-je, mais je trouve rapidement une excuse :
— Je me suis dépêchée de m'habiller pour manger.
Il s'éloigne pour prendre place en face de moi. Nous mangeons en silence et je m'aperçois que je fredonne quand je mange. Lorsque Seojun se râcle la gorge, je pense qu'il va faire une remarque sur cela, mais il me surprend en disant :
— Ils te vont bien, les vêtements.
— Oh, désolé, je te rembourserais !
Son rire chatouille le creux de mon ventre.
— Mais non, voit ça comme une excuse à mon comportement de salopard.
Je réponds à son sourire.
— Je te pardonne, alors.
Puis je rajoute :
— Mais je te rembourserais quand même.
Seojun râle, mais nous sommes interrompus par la sonnerie de mon téléphone. Je blêmis en voyant qu'il s'agit de Suwon, mais suis rassurée en remarquant qu'il ne m'avait pas appelé auparavant.
— Excuse-moi, dis-je, je dois répondre.
Je décroche et Suwon s'exclame comme à son habitude :
— Hey ! Comment va mon américaine préférée ?
𝐒𝐞𝐨𝐣𝐮𝐧
Quelque chose me brûle les entrailles en entendant l'exclamation de Suwon à travers le téléphone d'Hana. Certainement pas de la jalousie, me dis-je. Je mange mes pancakes en feignant de ne pas écouter la conversation.
— Euh, ça va !
Je lève le regard vers Hana en entendant sa voix trembler.
— Je me suis réveillée il n'y a pas longtemps, se rattrape-t-elle.
— Ah oui, tu étais à une fête pour votre premier clip ? Ah, en parlant de ce clip... Il est incroyable !
Hana sourit fièrement en le remerciant.
— C'est un bon travail de groupe, ajoute-t-elle.
— Vous avez eu raison de fêter tout ça. D'ailleurs, tout s'est bien passé ?
Le silence lui-même se tait. Hana gesticule nerveusement sur sa chaise en se rongeant un ongle.
— Oui, bien sûr !
Je sais qu'elle ment puisque je connais la véritable histoire. Mais la réaction de Suwon ne m'étonne pas, après tout il connaît mieux Hana que moi.
— Tu devrais t'améliorer en mensonge, Hana, rétorque Suwon.
Elle blêmit.
— T'abuses, souffle-t-elle sous un rire nerveux.
J'entends Suwon répondre, mais ne parviens pas à comprendre ce qu'il dit. Hana se redresse en disant d'une voix claire :
— Bon, ok, dit-elle, j'ai fait une petite crise de panique à cause du monde, mais en dehors de ça j'ai dansé, bien mangé et j'ai...
Bu ? Vomis ? Mélanger l'alcool aux médicaments ? Mais elle ne répond rien de tout cela.
— J'ai fait la fête, quoi, finit-elle.
Je vois une lueur de panique danser dans son regard, mais contre toute attente Suwon avale ce mensonge. J'ignore s'il sait qu'elle ment, mais je lui dirais la vérité une fois que je le verrais en personne.
Si Hana ne lui dit pas et que moi non plus, Suwon s'en voudra de ne pas avoir été avertie. De plus, l'acte idiot d'Hana est très grave. S'il s'avère qu'elle recommence un jour, je ne serais peut-être pas là pour la ramasser à la petite cuillère.
Je n'écoute pas le reste de leur conversation, puis Hana fini par raccrocher. Je la regarde entre l'avertissement et l'envie de lui dire que c'est une menteuse.
— Ne me regarde pas comme ça, souffle-t-elle, je ne lui ai rien dit parce que si mon ami l'apprend il me hurlera si fort dessus que je deviendrais malentendante.
Elle pique nerveusement sa fourchette dans une tranche de bacon.
— Et tu m'as déjà hurlé dessus, rappelle-t-elle, je n'ai pas envie d'être sermonnée une fois de plus.
— Tu ne devrais pas cacher ce genre de chose. Et si j'ai hurlé après toi, c'est parce que j'étais en colère que tu sois si irresponsable.
Hana semble piquée un fard.
— C'est bon pas la peine de t'y mettre, toi aussi. J'ai déjà assez de remords comme ça.
— Tant mieux alors. Parce que te ramasser à la petite cuillère n'est pas mon activité favorite.
Hana sourit en se concentrant à nouveau sur son assiette.
— Parmi tes activités favorites, il y a la cuisine ? Parce que j'ai vraiment l'impression de manger des pancakes de New York tellement ils sont réussis !
J'acquiesce fièrement en la regardant finir son assiette.
— Merci, c'est la première fois que j'en fait.
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