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𝐇𝐚𝐧𝐚 ¹² ᵃⁿˢ
Chaque larme qui ruisselle sur mon visage encourage davantage mes camarades à me martyriser. Recroquevillée sur moi-même, j'attends douloureusement que cette souffrance cesse.
On me tire les cheveux.
On me frappe avec les pieds.
Avec leurs mains.
Leurs coudes.
On me griffe.
On me hurle dessus.
« Sale koreaboo. »
« Tu te crois supérieure parce que t'es étrangère ? »
« T'es vraiment qu'une pute ! »
« Va te suicider ! »
Cette remarque a fait rire tout le monde.
Sauf moi.
Puis ils ont commencé à chantonner cette phrase en me frappant encore plus fort, plus vite.
« Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! Va te suicider ! »
Ces mots s'ancrent en moi au fer rouge. J'ai envie de hurler, mais je n'en ai pas le droit.
« C'est bon, arrêtez. Regardez, elle saigne. »
« Berk, ne touchez pas à son sang ! »
Puis je reste seule.
Seule.
La cabine des toilettes me semble soudainement trop grande sans toute cette foule et ce silence pesant.
Je regarde mon sang sur mon avant-bras. On a dû me griffer trop fort, mais au moins elles sont parties.
Elles s'arrêtent toujours quand je commence à saigner.
Parfois, j'aimerais saigner sans cesse. Mais cela reviendrait à me vider de mon sang.
Et donc, à mourir.
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