Chapitre 8
On vient de s'arrêter devant notre maison familiale. On a déposé Abby puis Cole devant chez eux. On est dans les quartiers riches de Boston. Notre père, Calvin, a sa propre entreprise dans le bâtiment tandis que notre mère, Katherine, est professeure de musique. On s'entend très bien avec nos parents enfin, moi car pour Jayden c'est autre chose. Nos parents savent comment il agit envers les femmes. On entre dans la maison et notre mère nous saute dessus. Elle nous prend dans ses bras avant de nous embrasser sur la joue. Je regarde la maison qui est décorée aux tons de noël. J'avais presque oublié que c'était les vacances de noël mais je n'ai pas oublié les cadeaux. J'en ai même un pour Cole. Je lui donnerai mercredi quand on se verra. Notre père arrive et il fait comme notre mère.
– Vous avez fait bon voyage ? Demande notre père.
– Excellent. Abby et Jayden ne se sont pas engueulés.
– Un miracle. Poursuit notre mère.
– Ce n'est pas ma faute si cette fille est énervante. Ajoute mon jumeau.
– J'aime bien cette petite. Avoue notre père.
– Ce n'est pas mon cas. Dit Jayden.
– Allez ranger vos affaires et ensuite vous nous raconterez vos cours et tous ce qui va avec. Poursuit notre mère.
On s'exécute et je prends ma valise pour me diriger vers l'étage où je trouve ma chambre. Je souris en la regardant. Elle n'a pas bougé d'un poil. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ma chambre n'a rien à voir avec celle d'un adolescent. Elle a des murs gris, un placard et un parquet dans les mêmes tons mais plus clairs. J'ai toujours adoré ma chambre en plus ma fenêtre donne sur le jardin et c'est là que se lève le soleil. Je range tranquillement mes affaires quand je sens une présence à mes côtés. Je tourne la tête pour voir ma mère qui me sourit. Elle a fermé la porte signe qu'elle veut me parler sans que personne ne l'entende. Elle me laisse terminer mon rangement avant qu'on ne s'assoit sur mon lit.
– Ça va ? Me demande-t-elle.
– Parfaitement et toi ?
– Pareil. Ce n'est pas trop dur pour toi ?
– De quoi tu parles ?
– De Cole. Il vit avec vous et vous êtes dans la même classe.
– Pour être honnête, je pensais que je n'allais jamais y arriver mais ça va. On se parle et on a même fait une dissertation en littérature, ensemble. Et comme si c'était fait exprès, c'était sur l'amour.
– Jayden le laisse te parler ? M'interroge ma mère.
– Pas vraiment. Des fois il ne dit rien mais il arrive quelque fois qu'il fasse la morale à Cole mais ce dernier s'en fout. Il m'a dit qu'il m'appréciait et que même si Jayden ne veut pas qu'il me parle, il le fera. J'avoue que par moments, Cole m'ignore mais je sais pertinemment que c'est à cause de Jayden.
– Ça avance alors.
– Maman, il ne se passera rien entre lui et moi pour mon plus grand malheur.
– Ne dis pas ça mon chéri. Avant, il ne te parlait jamais et là, il le fait et tien tête à Jayden. Ce n'est pas pour rien. Explique ma mère.
– Il fait ça car on est dans la même classe et qu'on habite dans le même appartement.
– Il parait qu'il est à côté de toi en littérature.
– Oui et c'est très dur de l'avoir aussi proche. Ce n'est pas comme dans l'appartement. Chez nous, je peux changer de pièce si ça devient compliquer mais en cours, c'est impossible.
– Je vois ce que tu veux dire.
– Je le vois mercredi car Jayden sera avec Alicia.
– Mais c'est génial mon chéri ! C'est toi qui lui as proposé ou c'est lui qui l'a fait ? Demande ma mère.
– C'est lui. Et j'ai un cadeau de noël pour lui.
– Il n'a pas fait ça pour rien Shawn. Un homme ne demande pas un rendez-vous avec quelqu'un dans le vent. C'est quoi ton cadeau ?
– Ce n'est pas un rendez-vous maman. C'est juste une sortie entre amis. Je lui ai acheté un livre sur l'astronomie car il adore ça.
– Il veut que vous vous voyiez dans le dos de ton frère. Ça serait une simple sortie entre amis, il s'en foutrait de Jayden. C'est un beau cadeau. Si avec ça il ne comprend pas que tu tiens à lui, c'est qu'il n'est pas très futé ton brun.
– Je te dis que ce n'est pas un rendez-vous. J'ai peur qu'il comprenne et qu'il le dise à Jayden.
– Mais bien sûr. Il ne dira rien à ton frère. Il sait très bien que Jayden te ferait passer un sale quart d'heure. Me rassure ma mère.
– Tu as peut-être raison. Enfin tu n'as pas raison pour le rendez-vous mais pour le fait qu'il ne dira rien à Jayden.
– Allez, tu descends pour qu'on parle tous ensemble ?
– Je te suis.
Ma mère me sourit avant qu'on ne sorte de ma chambre pour rejoindre mon père et mon jumeau dans le salon. Je m'installe sur le canapé à côté de Jayden tandis que mes parents se trouvent sur deux fauteuils à nos côtés. J'espère qu'on ne va pas trop parler de Cole. Ça ne me dérange pas d'en parler avec ma mère. Elle sait depuis longtemps ce que j'éprouve pour le meilleur ami de mon frère. Mais mon père ne sait rien et surtout, il ne veut pas que son petit garçon oméga fréquente un garçon pour le moment. J'ai vingt ans, je suis en âge d'avoir quelqu'un même si l'homme que je veux n'est pas accessible.
– Les cours se passent bien ? Demande notre père.
– On se débrouille plutôt pas mal. Répond Jayden.
– Vous avez une bonne classe ? Poursuit ma mère.
– Du moment que je suis avec Abby, ça me va. Je ne parle pas aux autres. Déclaré-je.
– Tu parles à Cole des fois et à moi. Je n'apprécie pas forcément que tu parles avec mon meilleur ami mais je fais des efforts car je sais que vous vous appréciez. Explique mon jumeau.
Faire des efforts, c'est vite dit. C'est vrai qu'il ne prend plus Cole par le col quand il me parle mais il désapprouve toujours autant notre proximité. Mais je ne vais rien dire devant nos parents car sinon, mon jumeau va gueuler comme un débile en disant que je mens. Il se fait passer pour un frère à l'écoute alors que ce n'est pas le cas. Nos parents pensent qu'il me protège des autres alors qu'il ne fait rien quand Miles et Tisha s'en prennent à moi. Je ne vais pas non plus leur parler de ces deux cons. Je ne veux pas qu'ils viennent me prendre dans leurs bras par pitié.
– Tu n'as pas trouvé un garçon Shawn ? Demande mon père.
– Euh... Non... Réponds-je, surpris.
– Je sais que j'ai tendance à vouloir qu'aucun garçon ne s'approche de toi mais ta mère m'a fait comprendre que ce n'est pas parce que tu es un oméga que tu ne dois pas avoir quelqu'un dans ta vie.
Je ne sais plus quoi dire. Comment ma mère lui a fait changer d'avis ? Il m'indique qu'il aimerait bien me parler seul à seul alors je le suis dans son bureau. Il ferme la porte derrière nous et on reste debout car d'après lui, si on se met assis, on va croire qu'on a un rendez-vous professionnel. Mon père est peut-être entrepreneur mais il est là pour sa famille. Il n'a jamais délaissé ses enfants et encore moins sa femme. Il est loin d'avoir l'image de l'homme riche qui est égoïste et qui pense qu'au travail. Je décide, ensuite, de me lancer.
– Tu voulais me parler de quoi ?
– De ta vie amoureuse.
– C-comment ça ? Bégayé-je.
– Ta mère m'a fait remarquer certaines choses.
– Certaines choses ? Comme le fait que je sois assez mature pour avoir un copain ?
– Entre autres mais pas que. Elle m'a parlé de tes sentiments. Avoue mon père.
– Putain...
– Ne lui en veut pas. C'est sorti tout seul lors de notre conversation. Elle m'a fait promettre de ne rien dire à Jayden et je tiendrai cette promesse.
– Merci papa.
– Alors comme ça, tu es amoureux de Cole ?
– Oui. Dis-je timidement.
– Il n'y a pas de honte. J'aime bien ce garçon et il est bien élevé. Enfin, sa mère a fait du bon boulot car on ne peut pas dire que son père a été là pour lui. Je n'ai jamais trop aimé ce type.
– Il s'entend quand même bien avec lui mais ils n'ont pas une vraie relation père et fils.
– J'avais remarqué. Depuis combien de temps tu es amoureux de lui ? M'interroge mon père.
– Je ne sais pas vraiment mais je suis sûr que ça fait au moins trois ans.
– Vous iriez bien ensemble.
– Mais on ne sera pas ensemble.
– Ne dis pas ça mon chéri. Rien n'est impossible.
– Si quand tu as un frère comme Jayden, c'est impossible. Si par miracle Cole développe des sentiments pour moi, il y aura toujours un obstacle de taille, mon jumeau.
– Laisses Jayden dans son coin. Fais ta vie.
Je ne sais pas quoi répondre à cela. Je baisse la tête et mon paternel relève mon visage avant de me sourire et me prendre dans ses bras. J'ai quand même de la chance d'avoir des parents comme eux. Ils sont formidables. Ils ont toujours été là pour nous. On n'a jamais manqué de rien et on se faisait des week-ends jeux ou on sortait. C'était génial. Je me sépare de mon père avant de lui embrasser la joue. On sort ensuite de son bureau pour rejoindre ma mère et mon frère. Ils discutent des aventures sans lendemain de mon frère. On reprend nos places initiales.
– Il faut que tu arrêtes ça Jayden. Tu ne trouveras pas une femme en faisant cela. Déclare ma mère.
– Je ne veux pas de femme. Je veux profiter de la vie.
– Tu promets des trucs à ces filles et tu les jettes le lendemain. Poursuit-elle.
– Elles savent dans quoi elles s'embarquent.
– Et puis tu vas voir Alicia cette semaine. Alors je ne la veux pas ici. Si tu veux la baiser, tu le fais ailleurs.
Mes parents n'ont jamais eu peur de parler avec des mots crus. Il n'y a aucune gêne à la maison.
– Tu vas voir Alicia ? S'écrit mon père.
– Oui, les samedis et les mercredis. Avoue sans complexe, mon jumeau.
– Changeras-tu un jour mon fils ?
– Surement mais pas pour le moment. Dit calmement Jayden.
Mon père souffle bruyamment. Ils n'ont jamais compris pourquoi Jayden faisait ça et moi non plus d'ailleurs. Je suis sûr qu'il peut être un type amoureux et heureux avec une femme exceptionnelle mais je crois que je peux encore attendre avant d'avoir une belle-sœur. Il n'a pas peur de choper une vacherie ? Je veux bien qu'il se protège toujours mais ça n'empêche pas qu'il peut choper un truc. Ce n'est pas fiable à cent pourcent les préservatifs. Mon frère est un cas désespéré. Mais je sais qu'il y a une femme dans ce monde qui le fera se poser, arrêter ses coups d'un soir. Une femme qu'il va aimer. Je ne sais pas quand ça arrivera mais je sais qu'un jour, il y aura cette femme qui va débarquer.
– Tu vas voir Abby pendant les vacances ? Me demande ma mère.
– Surement. On n'a pas vraiment le temps de trainer à cause des cours.
– Je comprends.
Ma mère me sourit tendrement. Je n'ai qu'Abby comme amie mais ça me suffit amplement. C'est vrai qu'on ne peut pas trop sortir en ville car on a toujours des devoirs à faire ou des contrôles à réviser. Mais on va se rattraper durant ces vacances. On va dévaliser les boutiques. Il faudra qu'on aille à la cinquième avenue quand on n'aura pas cours. Je sais que c'est cher mais mes parents m'accordent une limite de six cent dollars par semestres pour acheter quelque chose de cher. Sinon, je me paie moi-même mes autres affaires. J'ai des parents géniaux.
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