76. Wateke bar

En la cabeza de Catalina

Nous sommes enregistrés.

Je sentais que ces caméras n'étaient pas seules. Il a des minis microphones partout dans la maison. L'idée qu'on puisse être enregistré m'est venue à la tête quand je me douchais.

Ça fait deux heures qu'Alba et moi cherchons des gadgets dans la villa. Ne croyez pas qu'on s'est réconciliées. On fait ça pour le bien de tous.

Je reviens avec d'autres micros dans les mains. Ils sont assez petits mais ce genre de trucs entendent dans un périmètre de trois kilomètres. Je les dépose sur la table basse avant de m'asseoir en face. Alba en fait de même et écrit sur une page avant de me la montrer « que vas-tu faire ? »

J'écris en retour « je vais en démonter un pour voir si on peut le tracer. »

S'ils sont traçables, je serai aux anges. Je vais tuer l'enfoiré qui a fait tout ça, je le jure sur la tête de mon perroquet mort !

Avec précaution, j'en démonte un. Après avoir observé les composants, je constate qu'ils sont intraçables. Tout pour me mettre hors de moi.

— Fait chier ! pesté-je en balayant la table basse.

Les micros tombent sur le parquet.

Je passe une main sur mon visage décomposé. J'ai grave, mais grave le seum ! J'ai envie jeter mon corps depuisune falaise.

— Tu... Tu as une idée sur la personne qui nous fait ça ? me demande une petite voix.

Je regarde le parquet sans quoi dire. Après quelques minutes je dis :

— C'est peut-être l'homme en noir. Enfin, je suis pas sûre.

J'ai conscience qu'elle ne comprend rien et je n'en ai rien à cirer. Cet homme habillé en noir est mon premier suspect. Aucune tête me vient à l'esprit. Je dois dresser un tableau comme dans les films policiers. J'aurai besoin de ficelles rouges, des photos, des hypothèses... Tout ça est si étrange et indéchiffrable. La personne est très intelligente et veut vraiment nous anéantir. J'ai la rage contre cette personne, ma situation amoureuse et contre moi-même. Je ne suis même pas capable de résoudre ma vie sentimentale alors...

Mon téléphone se met à sonner et fatiguée, je regarde le nom de l'interlocuteur avant d'être hésitante. Mes yeux font la navette entre Alba et mon téléphone et finalement je décroche, une boule dans le ventre.

— Allô ?

— Bonsoir, je suis le barman de Wateke Bar, grisaille la voix à travers de la combine.

— Pourquoi avez-vous le téléphone de Théo ? demandé-je, incrédule.

J'entends de la musique de l'autre côté. Le soit disant barman soupire avant de dire :

— Votre mari est totalement claqué. Il n'est même pas capable de marcher correctement et il m'empêche de téléphoner un taxi en prétextant que c'est cher. Il m'a donné son téléphone et m'a demandé de vous appeler.

— Il fait quoi là ? m'inquiété-je sous les yeux d'Alba.

— Oh, il est actuellement en train de faire un concours de shot, répond l'autre avec amusement. Enfin, veuillez de venir le récupérer.

Il raccroche rapidement. Oh doux Jésus, qu'est-ce qu'il s'est passé dans sa tête ?

Je me lève et pars mettre mes chaussures. Je prends deux bouteilles d'eau dans la cuisine et reviens dans le salon où Nathan dort sur le canapé et Alba qui regarde la télé.

— Surveille Nathan pendant mon absence. Je vais aller récupérer Théo dans un bar, dis-je, gênée.

Et puis, je n'ai pas trop de choix. Les autres sont partis je-ne-sais-où. La seule personne qui passe sous ma main c'est Alba. Celle-ci hoche la tête en esquissant un sourire crispé et je sors de la maison après avoir pris la clé de la voiture de mon frère.

Le trajet se fait dans l'inquiétude et dans la peur. J'ai peur que Théo se comporte comme l'autre fois ; il n'était pas lui-même. Il était terrifiant, dangereux, dans ses yeux ils n'y avaient que de la colère noire et j'étais pétrifiée. C'est la première fois que je vois Théo ainsi, il m'a étranglé. Et puis il avait raison, j'étais égoïste. Je n'ai même pas cherché le pourquoi je le voyais moins à la maison. Il a sûrement des problèmes et je n'ai pensé qu'à moi.

Je regrette énormément. Dommage qu'il n'y ait pas de mur à côté de moi sinon je me fracasserais la tête jusqu'à l'os. Je gare maladroitement ma voiture en faisant un crissement de pneu. Je m'élance vers le bar où des personnes font une file d'attente pour y avoir accès dans ce bar. Je dépasse tout le monde et alors que je m'apprête à entrer dans le four, une main ferme me fait reculer de trois pas.

— On fait la queue comme tout le monde ! crie une voix suave.

Je tourne légèrement ma tête vers l'homme de sécurité et le foudroie du regard.

— Tu as cinq secondes pour enlever tes sales doigts sur mon bras, grincé-je sentant mon énervement monter en moi.

Il semble déconcerté de mon regard pendant quelques secondes mais reprend son air sérieux et sert l'emprise sur mon bras. Il ne sait pas qui je suis ?

— Vous vous prenez pour qui ? Faites la queue comme tout...

Dans une vitesse hallucinante, je mets à terre l'homme avec un genou sur le milieu de son dos sous les cris d'effroi des autres.

— Trop tard. Les cinq secondes sont passées, susurré-je d'une voix froide.

Je me relève en époussetant mon jean et entre dans Wateke Bar. La température étouffante s'abat sur mon visage. La musique sont à fond dans les enceintes et les gens qui se collent à moi et je regrette déjà de mettre mes pieds dans cet endroit. On dirait que je suis dans une chaudière, il fait super chaud. Quand mes yeux s'habituent à la luminosité, je pars à la recherche de Théo et c'est avec facilité que je le remarque sur une table en train de se déhancher. Il danse mieux que certaines filles.

Je m'avance lentement vers lui, je n'ai pas besoin de bousculer ces animaux en rut, ils me laissent le passage car je suis Catalina Rodriguez-Gonzalez. Pendant ces six dernières années, je n'ai absolument pas changé physiquement à part que j'ai pris un peu du poids. La diablesse de Monterrey est malheureusement pour eux, revenue.

C'est incroyable comment je me retiens d'exploser. Voir Théo se laisser aller, ces filles qui essayent d'attirer son attention en dégrafant leur soutient-gorge me foutent les j'tons. Je me contente de contracter ma mâchoire en les foudroyant.

— T'as raison de ranger tes seins, raillé-je à une fille qui remet rapidement son t-shirt. Vu leur état, ça peut nous rendre aveugle.

Je m'arrête devant la table de Théo avant de monter au-dessus et l'attrape par l'oreille. Je nous fais sortir de la pièce...

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