7. l'allié du tonnerre

PDV Catalina

Je fixe l'imposante bâtisse avec mélancolie. La brise glaciale me fait frissonner mais mes yeux restent tout de même virés sur le mot ' Hospital' en grosses lettres au dessus de la façade.

- Vous êtes perdu ? surgit une voix, me faisant sortir de ma bulle.

Je me retourne vers la jeune femme et celle-ci se met pâlir avant de partir presque en courant. Ne vous inquiétez pas, c'est une routine. Tout le monde me connaît grâce à mes parents mais aussi par mon comportement de garce ; c'est-à-dire, ce que je fais subir aux autres.

Je souffle en mettant ma capuche avant de m'engouffrer dans l'hosto avec le cœur lourd.

Ce soir, j'ai décidé de rendre visite à Alba Gacias, le nom qui fait des ravages au lycée à cause de moi. Depuis que j'ai prononcé ce nom, son visage hante dans mon esprit. Ses yeux bruns, son caractère. Tout qui vient de chez elle me manque.

À vrai dire, venir dans ce lieu qui m'a plusieurs fois sauvé la vie m'enchante guère. Voir les proches des patients en pleurent me fait de la peine. Oui, Catalina a un cœur.

Je ne sais pas ce qui m'effraie le plus dans ce lieu. Sûrement les ondes que l'endroit transmet ou cette odeur de désinfectant que me soûle.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et ma respiration se fait fort en voyant ce long couloir que je dois longer.

Quelle conne d'avoir posé mes pieds ici ! J'étais sûre que je n'allais pas me sentir bien mais maintenant c'est trop tard. Je dois la voir.

Je prends une grande inspiration et m'élance dans ce couloir jusqu'à la dernière porte. Je sais où se trouve sa chambre donc trouver le numéro n'est pas un problème pour moi.

Chaque pas que je fais vers cette chambre me fait resurgir des bons souvenirs comme des mauvais souvenirs que j'ai passé avec elle. Chaque pas pour moi est comme une souffrance, ma respiration devient maintenant sifflante, tout autour de moi se met à tourner à cause des douloureux souvenirs.

Je prends appuie le mur à côté avant de me laisser glisser au sol. Seule Alba peut me mettre dans un état vulnérable.

Je commence sérieusement à regretter de venir ici. Je l'ai pas vu depuis sept mois, je pense c'est à cause de cela que je deviens si faible en ce moment, dans le couloir cet hôpital. J'ai tellement peur de la retrouver dans un état pitoyable...

- Aller Catalina, fais pas la conne et va la voir, dis-je à moi-même en me levant après avoir repris tous mes sens.

Je reprends ma direction vers la chambre et quand j'arrive devant celle-ci, j'ouvre la porte et rentre à l'intérieur. Mes yeux tournent dans la pièce et je suis très déçue qu'il y a aucune décoration à part une chaise, un bureau et ce bruit « bip » qui répète sans cesse. Je n'arrive pas à y croire que ses parents ont laissés leur fille dans une ville dangereuse pour leur travail. Alba est une fille unique qui vit chez sa grand-mère depuis qu'elle était petite. Sa grand-mère est ensuite décidé à cause d'un cancer et désormais, elle ne lui reste qu'Alesia et moi.

Mes yeux tombent finalement sur ce corps inerte sur le lit. J'avance lentement vers Alba avant de m'arrêter près de son corps. Je me mets à la fixer comme si quelque chose à changer sur elle, mais non, elle est comme avant. Ses jolis cheveux châtain foncé ont toujours l'air soyeux, son visage est dans une couleur assez pâle. Un masque à oxygène l'aide à respirer.

- Je suis tellement désolée, chuchoté-je en embrassant son front froid.

Je pousse les mèches qui était sur son visage puis tiens sa main où il y a ces nombreux bracelets. Je suis contente qu'ils ont laissés ces bracelets qui lui tient à cœur mais il y a un seul qui me fait sourire. Ce bracelet en argent où nos initiales sont ancrés : A+C.

Quelle conne de l'avoir laissé seule cette nuit-là !


*

J'entre dans le QG où se trouve les membres de mon gang qui sont en ce moment-même en train de se préparer.

- Bah voilà l'autre blonde ! dit Zach, un de mes petits cousins.

Franchement, je me sens rabaissée en voyant que des gamins de onze ans font des missions quand même assez facile. À leur âge, je n'étais même pas autorisée à faire des missions.

Ce soir, il y aura trois missions. Les jeunes dont il y a mon frère, mon cousin et Alesia vont tuer des hommes du camp ennemi. Les vieux vont à un gala pour chercher le petit con qui détourne nos marchandises et les gamins eh bah, ils vont s'infiltrer dans un entrepôt pour récupérer des informations grâce l'aide de mon oncle Niall et ma tante Britney.

Ça a l'air choquant et fou mais on gère la situation. Les plus jeunes ont été bien formés comme il se doit donc je n'ai pas à m'inquiéter.

- Catalina ! Je t'annonce que tu ne seras pas seule ce soir ! débarque ma mère alors que Alesia me fait une grimace.

Je croise mes bras contre ma poitrine. Ma mère vient vers moi, habillée d'une longue robe noire fendue sur sa jambe gauche. Ses cheveux sont rangés en un chignon bien coiffé et pour couronner le tout : ma mère a mis le collier préférer de ma grand-mère. Un collier dont le pendentif est un émeraude. Je trouve ma mère sublime. Malgré son âge presque dans la cinquantaine, elle reste tout de même jolie et puis les vêtements qu'elle porte la rendent plus jeune que son âge.

- Et c'est qui cette personne ? demandé-je, curieuse.

- Je crois que t'a déjà fait avec connaissance avec lui. C'est le fils aîné de notre fournisseuse d'arme. Franchement il est hyper canon ! chuchote-t-elle en me lançant un clin d'œil.

Hein ?

En parlant du loup, celui-ci descend les escaliers avec mon père à ses côtés. En fait, non cela me ne choque pas étant donné qu'il fait partie de la mafia mais malheureusement, je dois le supporter jusqu'à que mes parents arrivent. Doux Jésus.

- Attends, t'as pas confiance en moi, du coup tu engages un baby-sitter pour surveiller tous mes gestes ? cris-je, excédée.

Quelques membres de ma famille se retournent vers nous mais je n'y porte pas plus attention. Là, c'est vraiment vexant de me foutre un baby-sitter sur le dos. Ça montre bien qu'elle a confiance en moi, woaw !

- Entre-autre mais il est ici aussi pour ranger les nouveaux armes que nos amis en Floride nous ont envoyés. Aller, ne fais pas la gueule ! Bientôt tu reprendras ton poste de toute façon, dit-elle en posant une main sur mon épaule.

Je dégage d'un geste brusque sa main avant de m'élancer vers la salle informatique.

- J'ai pas besoin de lui, craché-je en me retournant vers les autres.

Je foudroie du regard Théo, qui son regard s'est arrêté sur moi.

Je rentre dans la salle informatique en claquant bien fort la porte pour montrer mon mécontentement.

*

Ça fait une heure que les autres sont partis et seul Dieu sait ce que l'autre con fait. Je me lève en soupirant avant de sortir de la salle informatique. Je tourne mon regard dans la pièce principale mais aucun signe de l'autre-- ah, si. Il est dans la salle d'arme vu le nombre de coups feu que je viens d'entendre. S'il continue ainsi, on n'aura plus de munitions.

Je descends les escaliers et ouvre la grande porte pour laisser voir Théo tester les nouveaux armes sur les mannequins.

- Tu fais quoi là ? demandé-je alors qu'il se retourne vers moi.

- À ton avis Schtroumpfette ? Je teste si les armes sont en bon état, dit-il en levant les yeux au ciel.

- Arrête de m'appeler comme ça, crétin. Tu sais, tu peux retourner chez toi.

Il me regarde en haussant un sourcil avant de se concentrer sur son occupation. J'avance vers les cartons et m'assieds juste à côté toujours en regardant l'autre débile.

- Est-ce que j'ai le choix de rentrer chez moi ? Non. Si Émeraude sait que j'ai laissé sa pauvre fille sans défense et toute seule, c'est sûr qu'elle va me tuer.

Je souris en levant les yeux au plafond. Il a pas faux, Théo. Ma mère est une vraie mère poule et si elle entend que mon baby-sitter m'a foutu toute seule, c'est la peine de mort pour Jimenez. Je crois que je ne suis pas la seule de sentir ce malaise dans la salle d'arme. Je ne sais pas comment lancer une conversation avec mon pire ennemi. Depuis qu'il m'a arraché la brosse des chiottes dans les cheveux, il y a un froid entre nous.

Il s'avance vers moi et s'assoit en soupirant.

- Dis, j'ai une question qui me tracasse depuis tout à l'heure et seule toi tu peux répondre, lâche-t-il tandis que je fronce mes sourcils.

- Bah... crache le morceau.

Il tourne son regard vers moi et se met à me fixer intensément. OK, il a quoi à me regarder comme ça ?

Je me mets aussi à le regarder, voire à le détailler. Je ne sais pas combien fois j'ai dit cette phrase mais Théo est un gars hyper séduisant. Le portrait craché d'un bad boy. Des yeux d'une couleur noisette dont on peut détecter facilement cette étincelle d'amusement, un nez un peu fin mais pas trop, des lèvres fines qui me donnent le message ''embrasse-moi''. Ses cheveux bruns sont en bataille donnant vraiment l'air d'un joueur. C'est vraiment contre la loi d'être aussi beau.

Il paraît soudainement gêné et détourne son regard vers le mur d'arme.

- Est-ce que tu as été adopté ? me demande-t-il soudainement me rendant perplexe.

Mais...

Il m'a pas laissé le temps à me préparer. Je croyais que c'était une autre question du genre ' Est-ce que c'est normal que tu te comportes comme la pire des garces ?'

Je repense à sa question et un sourire vient s'installer sur mes lèvres. Depuis mes huit ans j'ai fai face à cette question. Pourquoi j'ai des cheveux blonds, est-ce que Alexandre est mon frère jumeau, est-ce que j'étais adoptée... ou encore pire ! Est-ce que Alba est ta soeur cachée ? Seriously ?

Mes parents étaient abasourdis par ces questions mais pour mon père c'était vexant et ne parlons surtout pas de ma mère, qui est pensait que les infirmières ont échangé des bébés.

- Je ne suis pas adoptée, Alexandre est mon cousin, je suis la fille aînée d'Émeraude et de Jayden et je suis la sœur des jumeaux et de Timéo. Alexandre et moi avions hérités les cheveux de notre grand-mère. C'est génétique.

Il hoche simplement la tête. Bon, au moins il aura l'esprit tranquille maintenant. Pour certaines personnes c'est perturbant de voir la fille du couple le plus dangereux détenant des cheveux blonds.

- Tu te rappelles l'autre fois où t'avais la brosse à chiotte dans les cheveux, dit-il alors que je hoche la tête en me remémorant ce moment gênant. Je t'ai aidé maintenant c'est à ton tour de m'aider.

Bah, voyons ! Il ne faut pas être surprise par ce con.

- Si c'est pour me demander de tuer quelqu'un, je ne crois pas que je suis la bonne personne, rétorqué-je vivement.

Et il manquait plus que ça. J'ai pas la tête d'une tueuse mais d'une personne douée dans l'informatique. Ce n'est pas pareil. Je donne tout simplement des infos sur la personne ciblée.

- T'as des idées étranges, toi... Comme t'es une professionnelle en piratage--

- Je sais mais merci de m'en rappeler, le coupé-je en portant ma main sur le cœur.

Il souffle de frustration. Ce con est comme mon père, il ne supporte pas qu'on lui coupe la parole. Je sens que je vais bien m'amuser. Le faire chier en coupant sa parole, j'adore.

- Sois sérieuse, putain. En gros est-ce que tu peux...

Il ne termine pas la phrase en voyant les lumières de la pièce s'éteindre brusquement. Ma respiration se coupe et le stress mélangé à la peur s'emparent en moi. Des bruits se font entendre dans l'autre pièce.

- C'est quoi--

- Ta gueule Théo, je suis assez froussarde, donc ta gueule, chuchoté-je en me concentrant sur ces bruits sourds qui proviennent de la salle principale.

Les bruits ou plutôt les pas viennent vers nous puis je détecte des voix dans une langue étrangère : le russe.

Je me lève lentement en tenant fermement le bras de Théo qui commence à se plaindre parce que mes ongles sont entrés dans sa chair.

Mon cœur s'emballe rapidement lorsque j'ai compris ce que les personnes veulent de nous.

- Putain, faut pas rester ici, dis-je avec peur.

Nous avons eu juste le temps de nous cacher dans la réserve d'arme que la porte s'ouvre brutalement. Je sens la main de Théo se glisser dans la mienne et la serre tandis que j'essaie de calmer ma respiration devenue haletante et mon cœur et celui-ci bat plus vite que la normale depuis que cette main s'est glissée dans la mienne.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top