64. Étrange
En la cabeza de Théo
Après quelques salutations avec la méduse, je monte finalement jusqu'à mon appartement où ma magnifique et future femme et mon fils m'attendent.
Bordel, il faut que j'y songe à déménager. Avec Nathaniel qui commence à jouer au ballon, le chien qui ne cesse de gigoter partout et Catalina qui hurle toutes les deux minutes, je plains sérieusement aux voisins. Nous sommes des horribles locataires.
Je ferme la porte derrière moi en fronçant les sourcils. C'est bizarrement silencieux. L'appartement qui est calme, c'est nouveau ça ! Et ce n'est pas normal.
Oh putain, imagine qu'un petit morveux est entré par effraction à la maison et qui détient Catalina et Nathaniel en otage ! Oui, c'est pour ça que l'appartement est si calme. Même le chien qui est d'habitude un casse-couille me semble absent.
Sur la pointe des pieds, je marche jusqu'à la cuisine et cherche le couteau le plus aiguisé. Je prends un couteau et vérifie sa lame avant d'hocher la tête.
Un bruit sourd se fait entendre dans le couloir et comme une fillette je me mets à sursauter brusquement. Les yeux grands ouverts comme des soucoupes, je bondis mon couteau au dessus de moi.
¡ Éh mamamia ! Qu'est-ce que je fais encore ici ?
Je dois me casser immédiatement, être loin de cette appartement. La situation où je me retrouve est terriblement effrayante. Oui, j'ai déjà vécu cette scène, plusieurs fois, mais les années passent et ce intrépide Théo Jimenez a disparu pour laisser place à une putain de mauviette !
Je ne contrôle plus mon corps. Je remarque que j'ai les mains qui tremblent légèrement et le cœur qui commence à trop s'emballer.
- Putain Théo, reprends-toi ! Respecte les hommes car tu en es un aussi, me sermonné-je à moi-même.
Aller, je suis un mec, j'ai une petite-amie - qui d'ailleurs va devenir ma fiancée - je suis père d'un petit blondinet de deux ans et qui va fêter ses trois ans dans six mois. Mon rôle dans tout ça, c'est de protéger ma petite famille !
Ouais, j'ai des couilles !
Rassemblant tout mon sang froid, je m'élance vers le couloir. Prudemment, j'ouvre chaque portes silencieusement. J'allume la lumière de la chambre de Nathaniel et après une observation perturbante, il y a aucun signe de vie dans cette pièce. À part ses peluches effrayants. Non, mais ses doudous me font grave peur, j'ai les frissons qui longent le long de ma colonne vertébrale. Putain de merde, comment mon fils peut dormir paisiblement avec ses trucs effrayants ? Moi, personnellement, c'est sûr que je péterai les plombs et l'idée de brûler ses peluches me rendra satisfait.
Mes pas se dirigent vers ma chambre. Je peux voir de la lumière entre le cadrant et la porte. L'idée que ma famille soit en danger me revient soudainement en tête et une boule se forme dans le ventre.
Aller Théo ! Tu peux le faire !
Je donne un coup de pied dans la porte, ne manquant pas de faire un trou dans celui-ci. Je rentre dans la pièce, le couteau devant moi et en criant :
- Espèce d'enfoiré ! Viens te battre contre moi ! Je vais...
Je reçois un projectile en plein nez. Oh, bordel ! Ça fait mal !
Avec les larmes qui brouillent ma vue, je distingue deux chevelures blondes sur le matelas en eau. Je me tiens le nez qui a pris sûrement la couleur pivoine.
- Mais c'est ton problème Théo ? Faut vraiment que t'ailles voir un docteur, persifle Catalina.
J'essuie les gouttes d'eaux salées avant de surprendre des valises sur le lit. Quatre prunelles aux couleurs lagon me regardent intensément et cela me perturbe énormément. Ça me mets mal à l'aise.
- Arrêtez ça... soupiré-je en passant une main dans mes cheveux parfaitement plaqués avec du gel.
- De quoi ? Ah oui, le sentiment d'être un bout de steak haché ? raille Schtroumpfette en pliant ses vêtements.
- Catalina. Par rapport de tout à l'heure je voudrais m'excuser.
- En fait, c'est à moi de m'excuser. Je suis tête en l'air et j'ai oublié ton défaut que je ne supporte pas : ne pas respecter les promesses. Mais je commence m'y faire avec. Ça devient une habitude, souffle-t-elle en mettant ses vêtements dans sa valise tandis que notre enfant joue avec ses longs cheveux.
Je m'assis à l'autre extrémité du lit, regardant Nathaniel s'amuser et de lâcher des petits mots comme «mama». Je peux sentir que Catalina est contrariée. Comme d'habitude, j'ai foiré. C'était un petit délire avec Jonathan. Je n'ai absolument pas l'intention de fumer jusqu'à la fin de ma vie.
- Je veux juste... Je veux juste que tu ne donnes pas de fausses promesses à Nathaniel dans le futur. Je ne veux pas qu'il soit déçu de son père, ajoute-elle en bouclant sa valise. Je souhaite que tu la tiendras cette fois-ci. Bref, prépare ta valise, c'est pas moi qui vais la faire.
Je hoche la tête. Je préfère de ne rien dire à part si je veux volontairement recevoir un coup de pied dans l'entrejambe. Catalina peut être très différente quand elle est en colère. Le silence est la meilleure des solutions.
Elle se lève et part de la chambre avec Nathaniel. Alors que je commence à mettre a l'arrache mes vêtements dans ma valise, une petite mélodie me fait arrêter dans mon occupation, c'est-à-dire le tri des boxeurs.
L'écran de Catalina se met à s'allumer, quelqu'un lui a envoyé un message.
Une idée gerbe dans ma tête, mais je la repousse très loin. Elle doit avoir son intimité... Oh et puis zut ! Je vais faire vite de toute façon.
Je prends son téléphone entre les mains sous le regard attentif de Snoopie. Je déverrouille le système de sécurité et le message envoyé me laisse septique.
« Je suis pressé de te revoir. La vengeance est un plat qui se mange froid.»
Bruh. Qui est l'enfoiré qui l'envoie ce genre de message ? De plus, c'est un numéro inconnu et ça vient du Mexique.
- J'ai entendu mon téléphone, éh ! Tu fais quoi là ? me surprend Catalina.
Elle m'arrache violemment son cellulaire entre mes mains.
- C'est qui cette personne qui t'envoie des messages bizarres ? D'après mes petites recherches, ce n'est pas la première fois, constaté-je suspicieux.
- C'est Alba. Elle est à Monterrey, du coup elle s'amuse à m'envoyer des sms comme ça. Bref, oublie ça, tu veux ? dit-elle en souriant. D'ailleurs, tu peux surveiller Nathaniel, il est seul au salon.
Convaincu, je pars au salon et découvre mon fils sur son tapis de jouet. Je m'allonge à côté de lui en soupirant.
- Ça sera ton premier voyage petit couillon. T'es pas trop stressé ? demandé-je en caressant son petit dos.
Bien sûr, il ne vas pas parler. D'après son docteur, Nathaniel sera un peu en retard pour parler. Pour ses deux ans, il prononce à peine quelques mots comme «mama», « Snoopie» et ect... Bref, je souhaite qu'il ne sera pas un petit con.
- Je vais mourir à Monterrey. Bordel de merde...
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