58. La fête

En la cabeza de Catalina

Bon, l'heure est grave.

Mes parents ont eu l'idée d'organiser une superbe soirée où tous les membres de la mafia du continent Américain seront spécialement venus pour nous. Et moi, je n'ai pas l'envie de me dandiner entre ces inconnus.

Mais malchanceuse comme je suis, je dois être là pour cette soirée spéciale puisque je suis l'enfant aînée du couple Rodriguez et peut-être je serai l'héritière de toute cette merde. Mon devoir est donc de faire la lèche-cul, de sourire hypocritement, de faire la gentille mais toujours en paraissant invincible et oh, de faire jalouser les filles présentent ce soir car mes chers parents m'ont toujours dit « tu es unique Catalina. Va montrer à ces pétasses que t'es toujours plus importante qu'elles ! »

D'un côté ouais, je suis originale, unique et parfaite !

J'ai tout cité ? Je pense.

Selon mes vagues souvenirs, il y aura environ plus que cent cinquante personnes et on doit être très mais trèèès vigilants. On ne sait pas s'il y aura des imposteurs qui veut nous anéantir. Mon père a été toujours pointilleux sur la sécurité de tous. Et ça, depuis l'enlèvement de maman il y a vingt ans de cela.

Je sens que cette soirée sera chouette. Il sera unique selon mon sixième sens.

Je trouve dommage qu'Alba n'est pas là. Elle est partie en Argentine il y a deux jours mais je lui ai promis d'être heureuse et non de chialer comme une pauvre merde perdue au centre ville. De toute façon, elle m'a promis de revenir me voir et je le souhaite vraiment. Son départ a été émouvant, je n'ai pas réussi à retenir mes larmes à l'aéroport.

Bref.

Pour cette soirée, je serai moins tape-à-l'œil. J'ai opté pour un body à manche longue de couleur noir à motif avec une jupe qui fait effet écaille de couleur or. Comme à mon habitude je porte des talons noirs en velours et mes cheveux sont toujours lâche, légèrement ondulés vers les pointes. C'est un habillement qui fait soirée et ce choix de vestimentaire est mon petit bonheur, je me sens à l'aise et je peux marcher tranquillement et non à un thon enroulé dans du plastique. Au cas où s'il y a des imposteurs, je peux me déplacer facilement.

— Tu trouves que mon maquillage est bien ? me demande une énième fois Naomi.

Je détache mon regard d'un air las du paysage pour analyser le make-up de... ma cousine.

— Non, tu es si ho---

Chut ! Rappel-toi de grand-mère qui t'a menacé d'être gentille avec ça.

Je suis obligée de mentir. Non mais sérieusement, matez-moi ça ! Son maquillage est catastrophique.. On dirait une sorcière, putain ! Son rouge à lèvres déborde de ses lèvres, la couleur du fard à paupière utilisée ne va absolument pas à ses prunelles hazels. Elle me fait peur. Peur que des frissons longent mes deux bras. Bordel, elle va terrifier le monde ce soir. Je dois sauver les yeux de ces pauvres inconnus !

— Je vais être franche avec toi, dis-je d'un ton sérieux. Ton maquillage est grave horrible. Dès qu'on arrive sur place, va dans les toilettes et enlève ton fard à paupière dégueulasse et ton rouge à lèvre qui ne te va pas du tout. Attends...

Je fouille dans ma pochette avant de faire sortir un mascara et un rouge à lèvre rose pâle.

— Prends ça et garde pour toi. Je pense que ça fera l'affaire. Si tu sais pas mettre un mascara, eh bien t'es une femme battue. Au pire tu vas sur Google et tu regarde le tutoriel. Pas la peine de me remercier, terminé-je avant de me re-concentrer sur le paysage qui défile sous mes yeux.

Putain ! Mon geste vient de me surprendre ! Je viens de donner des conseils à Naomi ? À la fille la plus bizarre qui puisse exister ?

Bordel, c'est quoi ce délire ?!

— Du Mac ?! C'est trop cher ! Tiens ! crie-t-elle surprise par la marque du maquillage donné.

— Naomi, j'ai un canif dans ma pochette et si tu ne veux pas accepter ce jolie cadeau, je t'assure que je vais t'égorger comme un vulgaire porc dans un abattoir, la menacé-je la voix aussi tranchante qu'une lame de couteau la plus aiguisée du monde.

Elle ne riposte pas et tant mieux !

Adelaïde se retourne de son siège et me fait un clin d'œil qui me fait soupirer d'un air insolent.

**

Nous sommes enfin arrivés dans la salle de réception et le décor est plus que splendide. Ça change vraiment du décor il y a un an.

Cette fois-ci, le thème de la soirée est : La tune plein des poches.

Et j'avoue que mes parents ne sont pas allés de la main forte. L'immense salle brille de mille feu. Des diamants sont de partout, les verres de couleurs dorées. Le sol est de couleur or, je m'en doute fort que cela est du vrai Or. Une gigantesque photo de ma famille tout entière trône sur le mur central. Et putain, mon nez est grave moche !

On dirait qu'une putain bestiole volante m'a piqué le nez.

La salle est de blanc et or. Elle est magnifique.

Je continue à visiter le bâtiment emprunté et mes doutes dont j'ai battis durant le trajet est bien vrai. Il y a une salle spéciale pour divertir des gros porcs friqués. Une salle de streap-tease. Je ne sais pas pourquoi mes parents ont mis ce genre d'activité mais finalement je ne veux rien savoir. Je veux être cette fois-ci dans l'ignorance totale.

— Catalina ! Alors mon maquillage est bien là ? me demande Naomi.

Je me retourne vers elle et ne manque d'ouvrir grand la bouche en voyant cette fille. Est-ce vraiment Naomi devant moi ? Alias la dégueulasse avec qui j'habite chez mes grands parents ?

Ses cheveux bruns sont lâchés, ce qui change vraiment d''habitude. Le maquillage est beaucoup plus naturel qu'avant. Et où se trouve sa vilaine robe fleurie ?!
Sa robe campagnarde est remplacée d'une robe bleue foncée beaucoup plus moulante et simple.

Elle est grave méconnaissable.

— Naomi... Je n'ai pas les mots.

— C'est pas bon, c'est ça ? dit-elle déçue. C'est ta mère qui m'a balancé cette robe ! À vrai dire, je me sens pas du tout à l'aise. J'ai l'impression...

— Non ! Reste comme ça. T'es sublime... Mais pas autant que moi. Personne peut atteindre Catalina Rodriguez-Gonzalez. Mais t'es ravissante ! Tu vas faire des ravages !

Elle sourit, attendrie par mes compliments avant de me remercier en venant vers moi pour me serrer dans ses bras. Le regard que je lui lance l'arrête sur place, terrifiée.

Je la laisse en plan et pars vers la pièce principale où quelques invités sont déjà arrivés.

— Tu es devenue plus pute qu'avant.

Je fronce mes sourcils en faisant demi tour sur moi-même.

— Oh Waylane ! m'écris-je, surprise. Ça fait vraiment un bail... Et je vois que tu n'es pas venue seule.

Waylane, est la fille d'une des collègues de mon père et est une de mes amis d'enfance. Depuis qu'elle est partie dans son pays natal, la Chine, on a perdu le contact mais là, c'est surprenant de la revoir devant moi. Elle me dépasse d'une tête et ses cheveux noirs qui étaient auparavant longs sont coupés jusqu'au cou, ça fait femme fatale.

Mon regard est posé sur le mec chinois à côté d'elle. Deux chinois ensemble, comme c'est mignon.

— Je te présente Liang, mon petit-ami, me présente-elle, son regard tourne dans la salle. Ça pue le frique, j'adore !

Alors que son petit-ami me tend sa main, je fais leur salut chinoise, c'est-à-dire rejoindre les mains ensembles comme si tu priais et baisser le haut du corps avant de me remettre correctement.

— Euh... C'était quoi ça ? questionne Waylane, incrédule.

— Bah votre salut, tête d'asiatique ! soupiré-je. Eh bien, je suis contente pour vous ! Un jour je vous inviterai chez moi et vous me ferez un repas typique de Chine : le Kimchi !

— Le quoi ? s'exclame Chang, sceptique.

Je les laisse en plan pour aller rejoindre mon petit frère. Alors que je m'élance vers Timéo d'un pas rapide, mes chaussures se mettent à glisser sur du liquide. Merde. Je tente tant bien que mal de reprendre mon équilibre mais mon corps se penche dangereusement vers le sol. Genre le sol en or vient vers moi.

Je ferme les yeux, attendant la collision. Cependant, un bras – ou un autre truc qui ressemble à un bras– me rattrape juste à temps avant que me tête se fait plaquer sur une façade dure comme du béton.

— La prochaine fois, pense à prendre tes lunettes. C'est plus que la dixième fois que je te sauve la vie.

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