En la cabeza de Catalina
- Oh, tu vas commencer à descendre sur ton cheval blanc ! rétorqué-je, irritée. Tu ne sais pas qui je suis dans cet établissement.
- La tepu ? moque-t-il.
Irritée de ce qu'il vient de dire, je prends mon bol de céréale et le renverse sur lui. Celui-ci, fou de rage se lève et me donne une gifle monumentale, me faisant tourner la tête vers la droite.
C'est une blague j'espère... Il a frappé Catalina Rodriguez-Gonzalez, non ?
Mais c'est pas ça le plus important. La première chose qui passe dans ma tête, c'est mon cousin qui n'a pas manqué une seule miette de la scène. Je tourne la tête vers mon cousin mais c'est trop tard.
Il fait une petite tape sur l'épaule du nouveau et celui-ci comme un con se retourne et reçoit une droite.
- ALEXANDRE ! cris-je en me levant.
Personne dans la classe ose de bouger le petit doigt même le professeur. Ils savent bien qu'il ne faut pas se mêler dans notre vie.
J'essaye de le calmer car le pauvre nouveau... ah non, en fait il se débrouille bien. Donc je m'en fiche de lui. Là c'est mon cousin qui est en jeu. Il n'aime pas lorsqu'on me fait du mal.
Quelques minutes plus tard, je réussis à le mettre dehors et je lui donne une gifle pour le faire calmer.
- Mais t'es malade Alexandre ?! t'as failli d'le tuer ! hurlé-je en ancrant mes yeux dans les siens.
- Il t'a giflé Cat' ! Tu sais très bien que je n'aime pas lorsque quelqu'un te frappe ! réplique-t-il.
- Je peux me débrouiller Alex ! Ne gâche pas ton année scolaire pour moi.
Il pose ses deux mains sur mes épaules avant de dire :
- T'es ma cousine et ma meilleure amie Catalina. Je ferai tout pour toi.
Ce gars est irrécupérable.
Je le prends dans mes bras avant de soupirer.
***
Lentement j'ouvre mes yeux, triste de ce souvenir lointain. Je me redresse de mon lit et m'adosse contre le bois en passant une main dans mes cheveux d'or.
Putain, pourquoi j'ai rêvé ça ? Je suis totalement perdu et je-- Éh ! Qu'est-ce que je fais dans ma chambre ?
La dernière chose dont je m'en rappelle c'est que j'étais dans le parking de l'hôpital et je... je... J'ai cru entendre mon cousin.
Je sortais de l'hôpital et je sais bien que j'ai rendu une petite visite à Bellamy.
... Et là, je me retrouve dans ma chambre ?
Quelque chose s'est passé au parking. Mais bordel, je ne trouve rien !
Je me suis probablement évanouie. Et parlant de mon cousin, c'était bien réel. Je pense que j'ai pas pu supporter ce retrouvaille assez original.
Je me lève de mon lit et baisse mes yeux sur mon habillement. Je porte toujours la même robe noire de la vieille mais je suis cette fois-ci pieds nus. Je me mets à soupirer et m'élance vers le salon.
J'entends des éclats de rire et j'accélère mes pas. Il y a des invités ? Pourtant ma mère m'a pas prévenue. Comme à son habitude...
Bref, les voix proviennent de la minable pièce qui nous sert de salle à manger.
Et là, bam !
Ma petite famille réunie autour d'une table. Quand je dis famille, c'est l'intégralité, c'est-à-dire tontons, taties, cousins-cousines. Mes yeux analysent chaque membre de Rodriguez-Gonzalez et ils s'arrêtent soudainement sur un homme que je n'ai jamais vu auparavant. Est-ce un cousin de mon père ? no sé.
Il me paraît plus vieux que moi. Ses cheveux sont coupés courts et je ne peux malheureusement pas identifier la couleur de sa chevelure. Mais je me pencherais sur un blond cendré, la lumière au-dessus de la table fait des lueurs sur sa coiffe. Je le surprends de me regarder avec un air ému. Un petit sourire se forme sur les lèvres fines charnues. Mes iris montent de plus en plus et s'arrêtent sur la couleur de ses prunelles. Un vert forêt. Et n'importe pas lequel. C'est un vert unique, comme celui de ma mère et de mon oncle . La dangerosité dansent dans ses iris et aussi de la tristesse.
Mon visage se décompose littéralement quand je réussis à reconnaître cette personne. La couleur de ses yeux me fait couper la respiration et je sens mes jambes flageoler, me menaçant de me laisser tomber au sol, comme une merde.
— Alexandre... soupiré-je, ahurie.
Je comprends mieux maintenant. C'était bien lui à l'hôpital, je ne vois pas d'autre personne. En plus il m'a appelé « cousine» ! Qui peut d'autre m'appeler comme ça en dehors de lui ? Sûrement un malade. Mais bref, c'était sa voix, je le reconnais entre mille.
— Je t'ai bien dit que je reviendrai et sans ton aide, s'exclame-t-il en se levant sous les regards de tous.
Bordel, il est méconnaissable ! Il a changé physiquement. Il est plus baraqué qu'avant, il me semble plus mature et dégage une forte aura effrayante. Sa voix a un léger accent, dans l'endroit où il était, il était obligé de parler constamment la langue arabe, un truc de ce genre. Autrement dit Alexandre a changé et m'effraie. Chaque pas qu'il fait dans ma direction resserre mon intestin, comme s'il avait l'intention de m'étrangler vif sous les yeux de tous.
Je déglutis en le voyant arriver en face de moi et soudainement, il me prend dans ses bras, faisant augmenter ma respiration. J'ai le corps tout raidis et je ne peux guère le serrer aussi dans mes bras. Il me fait peur. Terriblement peur. J'essaye de calmer ma respiration qui devient presque sifflante et ainsi que mon organe vital. Putain, c'est pas normal !
Prise d'une panique, je me dégage brusquement de ses bras sous son air incrédule. Je repars en courant dans ma chambre après ce moment bizarre. Ma famille me prendrait pour une folle mais bref, j'avais l'impression de crever !
J'enfile les premières baskets qui me passent sous la main et ouvre la grande fenêtre avant de regarder la hauteur qu'il y a entre le sol et ma chambre.
Bon d'après mes calculs, je pense que je peux ressortir vivante, j'ai quatre-vingt-dix pour cent de chance de ressortir indemne. Et dix pour cent d'avoir les jambes brisées...
Je prends une grande respiration.
— Je vais ressortir vivante...
J'enjambe mon pied droit de la cloison puis l'autre et me voici les deux pieds dans le vide, les mains tenant le mur.
Je lâche tout soudainement et retombe sur mes deux pieds comme un chat.
Dans les rues de Monterrey, mon esprit est toujours embrumé depuis l'arrivée de mon cousin. Pourquoi ? Comment ? Et depuis quand il est à Monterrey ?
Je devrais être contente de son arrivée et lui asséner deux bonnes gifles pour son départ soucieux.
Il s'est barré comme ça, sans prévenir !
Mais pourquoi je ne suis pas contente, putain ?! Je devais m'en réjouir.
Pouah, je suis compliquée. Mais vraiment.
Je me suis promis d'aider Alexandre coûte que coûte dans son merdier, mais il s'est pointé devant moi, comme si rien ne s'était passé. Tout est redevenue comme avant.
Je ne sais même pas pourquoi je suis maussade. Je dois être contente bordel ! Et non tirer une gueule qui fait six mètres de long.
Mon cousin est revenu, c'est super bien !
Tout va redevenir comme avant, enfin je crois.
— J'en étais sûre que t'allais me suivre, m'exclamé-je avant de me retourner.
Je me tourne et vois Alexandre s'approcher de moi. Je sais comment fonctionne mon cousin. C'est mon ange gardien, il me suit de partout et ma petite escapade ne lui a pas passé inaperçue. Il me connait comme je le connais. Enfin, je croyais le connaître...
— Tu as sauté sous mes yeux aussi, répond-t-il avec un petit sourire.
— Pourquoi Alexandre ? Pourquoi es-tu revenu ? questionné-je avant de m'asseoir sur le trottoir. Je devais m'en réjouir mais c'est étrange...
— Je peux tout t'expliquer... souffle-t-il.
— Bah tu as intérêt d'expliquer. Tout le monde est perdu. Je suis perdue et j'ai l'impression de ne pas te connaître ! brusqué-je sèchement.
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