53. laisser du temps

En la cabeza de Théo

Mallory termine de soigner les petits pieds de la blonde fatiguée.

— Alors, ce n'est pas si grave que ça. Mais évite trop de marcher dessus, déclare ma mère en se redressant.

Catalina la remercie avant que ma mère nous laisse seuls dans le salon. Je m'assieds en face de Catalina. Celle-ci est morte de fatigue et elle pue la fumée.

— Ta famille va dormir où ? demandé-je pour briser le silence qui s'est installé.

— On a une villa, très loin du centre-ville. Contrairement à l'autre, elle est plus petite, dit-elle en baillant.

J'acquiesce longuement.

La blonde m'a tout raconté de ce qu'il s'est passé dans l'incendie. C'est le cinglé de Bellamy qui a provoqué cette incendie mais par la suite il a trouvé sa mort dans ces flammes. Enfin, on n'est pas sûr s'il est mort ou pas. C'est la petite sœur de Catalina qui a tiré, seule elle peut nous donner le verdict.
Si j'entends que ce mec est encore en vie, cette fois-ci c'est moi qui le tue. Sa mort apaisera nos esprits.

— Une question. Pourquoi au début on s'est détesté ? s'enquiert Catalina en levant les yeux vers les miens.

Ah ouais. Bonne question ça.

Pourquoi on s'est détesté ? Pourquoi on s'est détes...

— T'es sérieuse là ? m'écris-je dés que j'ai retrouvé de mémoire ce souvenir mémorable.

Elle me regarde, incrédule. Puis, ses yeux se mettent à s'illuminer avant qu'elle pouffe de rire.

Ce jour-là, je me suis bien ridiculisé sous les yeux de ma nouvelle classe. Je sens encore la honte de ce jour malgré cela date depuis six mois.

— Je t'ai renversé mon bal de céréale sur la tête ! rit-elle. Bordel, j'étais conne d'avoir amené mon petit déjeuner en cours !

Et elle explose de rire. Son rire est mélodieux, similaire à celle d'Ava. Une magnifique mélodie à bercer les oreilles. Son fou rire résonne dans toute la pièce mais au fil du temps, elle commence à s'étouffer dans son rire. Couillonne.

— Eh ! Calme toi ! intervené-je avant de me déplacer et taper sur son dos.

— Arrête ! Tu me fais mal là ! Espèce de sadique, crie-t-elle en se décalant de moi.

Vous savez que mon deuxième prénom c'est Emmerdeur ?

Je prends un verre d'eau sur la table basse et balance par la suite le liquide sur le beau visage de Schtroumpfette.

— Éh ! sursaute-elle avant de tourner vers moi, surprise.

— Excuse-moi mais tu puais grave la fumée. D'ailleurs, tu vas dormir où ? Parce que je te rappelle que ta mère t'a foutu dehors, enfin... ta maison est désormais en cendre.

— Eh bah... Je vais aller chez mon nouveau chez moi. On doit faire le point de tout ce qu'il est arrivé et je crois qu'on aura cette fois-ci besoin de moi, souffle-t-elle avant de bailler.

Une partie moi voulait qu'elle resterait chez moi. Ne pensez pas à autre chose !

D'ailleurs, il faut que je lance le sujet du « baiser » avec elle. Je ne l'ai pas embrassé pour le fun. À vrai dire, j'étais poussé par mon instinct de mâle en manque car elle m'a beaucoup manqué. Et ce baiser échangé n'était pas comme les autres précédents. Il était plus passionné.

— Euh... Mec ça va ? T'as le visage tout rouge comme une langouste, raille la blonde.

Ah... C'est pour ça que j'avais soudainement chaud.

— Je... J'ai... J'étais en train de penser à quelque chose, bredouillé-je en passant nerveusement une main dans mes cheveux.

Bordel, Théo ! Reprends-toi !

— Et c'est quoi ? Je souhaite que c'est moi le centre de tes pensées, chuchote-elle, curieuse.

— Mince, mais il fait super chaud ! Je vais allumer la clim, annoncé-je en battant mes mains comme des éventails.

Je prends la télécommande et active la machine.

— Théo, sois sérieux un instant, soupire Catalina en posant une main sur mon avant-bras.

Je me mets aussi à soupirer avant de m'affaler comme une baleine sur le canapé. Mes tentatives de changement de sujet ne portent pas ses fruits.

— Catalina, je ne vais--

— Laisse moi parlez avant, m'interrompt-elle sérieusement. Je... Je ne sais pas ce que nous sommes devenus. Je sais même pas si on est des simples amis ou plus ! Peut-être toi, tu as rien à foutre, tu t'en fiche complètement mais je ne veux pas être une sorte de sexfriend pour toi. Je ne veux pas être ce genre de personne, tu comprends ?

— Catalina, je ne m'en fiche pas du tout, clamé-je. Ça a une grande importance pour moi ! Je ressens des nouveaux sentiments et ça, c'est grâce à toi. Si je veux être en couple, je veux que cela dure.

Je me vire vers elle et plante mes iris dans les siens. Cette fille n'est pas comme les autres nanas que j'ai fréquenté avant. Elle fait beaucoup d'effet à mon cœur, elle me provoque des frissons parfois en me touchant ou en riant. Elle me donne le sourire dans mes jours déprimants. J'ai de très peu personne dans mon cercle d'ami, mais cette fille est entrée si vite dans la mienne. Elle est plus qu'une amie. Cette fille est mon rayon de soleil. Elle me fait de l'effet.

— Je... J'ai jamais fait de relation durable avec une personne et j'ai peur d'échouer avec toi. J'ai peur de te blesser. Je crois que nous deux on a besoin de réfléchir et surtout moi, ajouté-je.

Schtroumpfette hoche la tête en pinçant ses lèvres. Je l'ai probablement vexé, mais nous allons pas prendre une décision sur la tête. On doit prendre notre temps sachant qu'aussi j'irai à Los Angeles pour mes études, faire une relation à distance me paraît impossible. Je refuse catégoriquement une relation à distance.

Une demi-heure plus tard, le petit frère de Catalina vient la récupérer. Je me mets en face de la blonde tandis que son frère l'attend dans sa belle voiture.

— Arrête de faire la gueule, dis-je en voyant son visage faire six mètres de long.

— Je ne fais pas la gueule ! se défend-t-elle en me donnant une tape sur mon bras.

— Si.

— Non !

— Si.

— Non.

— Si.

— Théo je vais te foutre une ! s'agace-t-elle en montrant sa main.

— Ce n'est pas une main qui va m'empêcher à dire la vérité, lancé-je en voyant sa main venir dangereusement vers moi.

J'esquive de justesse sa gifle.

— Je te déteste, dit-elle en entrant dans la voiture.

— Nous savons tous que c'est le contraire de ce que tu penses. Tu m'adores, m'esclaffé-je.

Elle lève les yeux au ciel et la voiture s'en va.

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