52. El fuego

En la cabeza de Catalina

Ma marche est rapide. Je frotte frénétiquement mes deux bras dénudés en regardant droit devant moi.

Je commence à stresser. Ma mère a laissé le suspens et je n'ai strictement aucune idée si c'est une putain de blague ou pas.

Mais de loin, je vois de la fumée et quelques lueurs rougeâtres, mon visage se décompose. Mon cœur rate un battement avant de s'affoler. Je me mets à courir difficilement avec les talons. Plus mes pas sont rapides, plus la distance entre ma maison et moi se réduit.

Ma mère a raison, la villa est en train de brûler. Des grandes flammes brûlent notre cocon familiale. L'odeur de la fumée titille mon odorat et me fait tousser. Mon cœur se brise en morceau face à cette horrible scène. Mon enfance est en train de réduire en cendre sous mes yeux.

Je vois mes parents à côté de leurs amis et je m'empresse d'aller vers eux.

— Qui a brûlé la maison ? m'exclamé-je avant de voir ma mère dans les bras de mon père.

Celle-ci sanglote fortement et une boule forme dans mon ventre. Il y a un truc qui ne va pas.

Personne ne répond à ma question. Mon père est concentré à consoler ma mère, Timéo se tient à côté de mes parents, Kayden est par terre, le regard vide vers notre maison et Jayleen est...

Je tourne autour de moi mais je ne vois pas une petite tête brune aux yeux bleus-verts.

Mon dieu...

— Où. Est. Jayleen ? demandé-je froidement.

Pitié, faites qu'elle est là...

— Dans la maison, me répond mon frère cadet.

J'ai envie de briser mon cou.

Ma soeur est encore à l'intérieur, terrorisée voire peut-être morte. Et eux, ils ne daignent pas de lever le petit doigt pour la récupérer ?!

J'ai le sang qui bat dans les tempes, mes sourcils se froncent tellement qu'ils me donnent une douleur. Et la colère... J'ai la colère contre ces personnes qui me servent de «famille».

— Et vous attendez quoi, là ?! Quand les pompiers arriveront sur place, Jayleen sera probablement morte brûlée ! m'emporté-je.

— Catalina tu baisses d'un ton avec moi ! me rétorque mon père sévèrement.

— Que je baisse d'un ton ? Il y a ton sang à l'intérieur ! Elle est terrorisée et vous, vous ne foutez rien du tout à part chialer ! Regardez Hayden, il est déboussolé sans sa sœur jumelle ! cris-je hors de moi.

Pris d'un élan, j'avance vers mon père, les yeux dans les yeux. Mes iris n'expriment que les sentiments que j'éprouve en ce moment. Le dégoût et la haine. Je pointe du doigt mon père et celui-ci se contente de dégager ma mère de ses bras avant de se poster vers moi, me regardant de haut.

— Si ma petite sœur ne ressort pas vivante dans cet enfer, je vous promets je vais vous faire descendre un à un. Et vous allez emmenez dans votre chute votre superbe et pathétique empire ! menacé-je, la voix devenant grave.

Je toise quelques secondes mon père avant de me baisser à la hauteur de mon petit frère. Il m'a l'air vide comme une coquille d'œuf, comme un mort.

— Je te promets de ramener ta soeur, lui chuchoté-je calmement malgré qu'il ne m'écoute pas.

Je passe une main dans ses cheveux mi-longs avant d'enlever mes talons. Je me relève et déchire ma robe vers ma jambe gauche pour avoir plus d'agilité dans mes mouvements.

— Tu vas faire quoi ? demande ma mère, incrédule.

— Sauver ma soeur.

Je cours vers la porte d'entrée sous les avertissements de mes parents.

Je franchis la porte et la fumée me brûle les rétines. Je ne vois pas grand chose, la brume m'empêche de voir les obstacles devant moi.

— Jayleen ! cris-je en espérant d'entendre sa petite voix fluette.

Rien.

Elle est sûrement à l'étage.

Je ne perds pas une seconde et m'élance en sautant sur les flammes.

Le monoxyde de carbone me brûle l'œsophage ainsi que les poumons. Heureusement que l'étage n'est pas encore en feu. Mais pas pour longtemps.

J'ouvre à la volée chaque porte en hurlant le prénom de ma soeur. Mon cœur se fissure lentement en rendant compte que ma petite soeur est morte asphyxiée. Je jure que la personne qui a commis ce crime, paiera très cher.

— Jayleen ! hélé-je en la voyant dans un coin de sa chambre.

Un soupir de soulagement franchit entre mes lèvres. Alors que je m'apprête à venir vers elle, le bruit de rechargement d'arme me fait tressaillir.

— Un pas de plus et tu mourras devant les yeux de ta soeur, dit une voix grave dont je reconnais entre mille.

Je me tourne lentement vers Bellamy, mes mains en l'air. Celui-ci détient une arme dans sa main, le canon pointé vers moi.

— Alors, c'est toi l'enfoiré qui as mis le feu dans ma maison, sifflé-je entre mes dents.

— Théo te tiens beaucoup à cœur. Alors l'idée de brûler cette magnifique baraque me semble satisfaisant. Tu as grandi ici et c'est ici que le commencement a commencé, s'exclame-t-il, la voix posée.

Je pince mes lèvres en entendant les sanglots étouffés de Jayleen. Ne pas stresser... Ne pas stresser...

— T'es complètement malade...

— Tant que Théo ne souffre pas alors je n'aurai pas l'esprit tranquille ! clame-t-il en tirant une balle.

Je l'esquive en me baissant avant de m'élancer vers lui. Je donne un coup dans sa main et fait tomber son arme. Je fais projeter l'arme à feu loin de nous grâce à mon pied.
J'esquive son coup de poing et lui rend la pareille dans le creux de sa joue. Il vacille en arrière et j'en profite d'aller voir ma sœur et la prendre par la main. Mais mon adversaire m'attrape par les cheveux et me bat à terre. Il se met au dessus de moi et resserre ses mains autour de mon cou et fait pression. Je tente d'enlever ses sales pattes autour de mon cou, en vain. L'air ne passe plus et je commence à suffoquer. Je tente de me défendre avec mes jambes mais mon adversaire les bloque avec ses longues jambes.

Je suis vulnérable. Mes poumons me brûlent et me demande de l'oxygène, j'ai le sang qui me monte à la tête et prêt à exploser. Mon organe vital est en tachycardie et menace de sortir de ma cage thoracique. Mes tentatives ne servent à rien, mes bras sont toutes molles et mes yeux menacent de se fermer.

J'ai les oreilles qui bourdonnent et de coin de l'œil je vois que le feu progresse rapidement. Avec les oreilles qui sifflent, j'ai pu distinguer deux coups de feu. Le corps de Bellamy tombe lourdement sur moi et ses mains se desserrent de mon cou me faisant prendre une grande goulée d'air.

Je me dégage sous lui avec mes maigres forces et ma sœur s'accoure vers moi.

— Dépêche-toi ! crie-t-elle en essayant de me mettre sur pied.

Bordel, j'ai l'impression de mourir !

— Cours...

— Mais tu--

— J'ai dit cours ! ordonné-je Jayleen en criant.

Je serai un retard pour ma soeur. Elle hoche la tête, effrayée, et s'en va en esquivant les flammes. Je me remets lentement sur les pieds et reprend mon chemin vers la sortie sans regarder derrière moi.

Le sol est brûlant et je me mords les joues pour me retenir à crier.

Mon but c'est de ressortir vivante de cet enfer. Je dois rester vivante !

Je toussote fortement à cause de la fumée. Mes yeux me font terriblement mal, ils sont asséchés à cause du monoxyde de carbone.

Je ressors de la maison en feu et enfin ! L'air pur !

— T'es complètement malade ! hurle ma mère en courant vers moi.

Je m'allonge au sol en voyant les pompiers entrer dans la maison. Ils vont retrouver le corps de Bellamy.

— Un simple merci était suffisant, tu sais, soupiré-je en roulant les yeux. J'ai sauvé un de tes enfants.

Je retrouve peu à peu mes sens. Mes yeux sont sur Jayleen et son frère jumeau et un petit sourire esquisse sur mes lèvres. Ils sont enlacés et un pompier tente de les séparer. Comment ils sont mignons...

— Tu es aussi ma fille, Catalina ! T'allais mourir dans ces flammes ! m'énerve ma mère.

Calmos, calmos...

— Bah moi je suis pas égoïste, tu vois ! Je ne suis pas comme toi et je ne le serai jamais ! Je préfère mille fois de sauver ma soeur et de sacrifier ma vie pour la sienne. Pourrisseuse de vie ! craché-je avant de la laisser en plan.

Je sais que ce n'est pas sympa de traiter sa mère à une moins que rien mais elle commence sérieusement à m'agacer. Elle et moi sommes différentes. Quand on parle la vie de ma famille, je ferai tout pour eux. Je mets ma vie en danger pour les sauver. Je ne suis pas égoïste sur ce coup. Et même si entre ma mère moi ce n'est plus l'amour fou, je suis capable de la sauver. N'oublions pas qu'elle a mis sa vie en danger pour m'accoucher.

— Bordel, Catalina ! Tu vas bien ?! s'enquiert Théo en tenant mon visage entre ses mains.

J'acquiesce vigoureusement la tête.

— Je vais super bien mon petit Théodore. Mais j'ai les pieds qui me brûlent, moqué-je tandis qu'il lève ses yeux au ciel sombre.

— Je sens qu'elle va m'embêter avec ça, peste-t-il avant de me prendre tout à coup dans ses bras.

— Tu m'emmène où ?

— Chez moi. Ma mère va soigner tes pieds, me répond-t-il en dirigeant vers sa voiture.

Je vais pas faire la fille qui ignore ses sentiments. J'adore d'être dans ses bras ! Je suis cash.

Alba me fait un clin d'œil que je la rends avec un sourire complice.

Ma sœur a tué Bellamy, enfin je crois.

Je souhaite que notre vie sera paisible.

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