49. Surprise !
En la cabeza de Catalina
- Catalina, tu peux donner du foin à Mireille ? me demande mon grand-père, concentré sur son arrosage des fleurs.
Et c'est le seul endroit que j'aime dans cette foutue baraque. Le jardin exotique. Des hibiscus, des magnolias, l'oiseau du paradis, des passiflores... Une odeur tropicale plane dans cette serre est c'est apaisant. Je suis éloignée du monde civilisé, polluante...Il y a même un majestueux paon blanc comme animal domestique dans ce jardin. C'est juste parfait !
Mais ce que mon grand papa Jason me demande est à mourir de rire. Moi, nourrir sa vache toute dégueulasse ? Ahah !
- Papi t'as demandé de donner à manger à...
Je dépose brusquement mon livre sur la table, faisant sursauter ma cousine très lointaine, lointaine et lointaine.
Je crois qu'elle est la fille du fils du cousin de mon grand-père.
C'est la première fois que je rencontre cette cousine et mon Dieu... Comment elle peut être énervante !
Nuit et jour, elle me colle au cul, me raconte sa vie, me propose d'aller nourrir ces bêtes... Je n'ai pas le même délire qu'elle, okay ?! Catalina qui nourrit une vache, erk !
- Ouais mais non. Tu ne vois pas que je suis occupée, là ?! Grand papa sait de toute façon que je ne mettrais pas ma main dans la gueule d'un bison, rétorqué-je, la voix cinglante.
Noémie met un de ses doigts sales dans sa bouche et je me retiens à vomir mon déjeuner de cet après-midi. Comment peut-elle mettre ses doigts dans sa bouche après avoir fait sa routine ?! C'est-à-dire, ramasser les crottes des vaches, des escargots, faire le potager...
Noémie et moi ne pourrons jamais être « amie». Nous sommes trop contradictoire. En fait, j'ai déjà l'idée qu'elle est plutôt un mec qu'une meuf, quoi !
Je la regarde avec dégoût.
- C'est une vache, me rectifie-t-elle. Aller, sors un peu du jardin et viens avec nous nourrir les bétails ! Je t'assure qu'ils sont sympas !
- Tu sais pourquoi j'évite d'aller chez mamie et papi ?
- Non...
J'esquisse un sourire malicieux.
- Parce que ça, ces trucs qui broutent l'herbe sont dégueulasses. Ils puent, réponds-je voyant le visage de Noémie se décomposer.
- Comment oses-tu dire qu'il puent ?! Ils sentent bon ! contredit-elle, pas du tout contente de ma réponse.
Excuse-moi mais ils ne sentent pas Coco Channel...
- Mais pour soulager ton cœur. Ils sentent très bon quand ils sont grillés sur le barbecue. Le lait de la vache est succulent et la viande, huum...Une tuerie ! renchéris-je en humant l'air sous le regard tueur de Noémie.
Celle-ci est vegan. Pas de tissu à la peau d'animal, pas de viande, pas d'œuf, pas de miel, pas de Mcdo ! Quelle vie de merde pour les vegans ! Une petite pensée à eux ça les fera du bien.
Je viens tout juste d'énerver Noémie. Mon sourire provocateur étire toujours mes lèvres.
- T'es cruelle Catalina ! crie-t-elle avant de tourner les talons.
Elle claque la porte faisant pousser un hurlement au paon et celle-ci déploie immédiatement ses magnifiques plumes d'un blanc immaculé. Bordel, elle est plus jolie que mon avenir !
- Tu es méchante avec elle, intervient Jason. Tu sais qu'elle n'a pas eu une enfance en rose, Caty'. Essaie d'être gentille avec elle...
- Je sais mais elle est très perturbante. Je n'arrive jamais à la comprendre, on a pas les mêmes délires. Moi, nourrir les vaches... et puis quoi encore ! On va peut-être aussi me demander de fourrer mon bras dans le trou duc' d'un cheval ? soufflé-je en roulant des yeux.
Si ma mère m'a envoyé loin de la civilisation, c'est pour me faire changer de comportement. Mais une personne ne change jamais. Je suis naturellement provocante, c'est une de mes grandes qualités. J'aime embêter les autres, les énerver mais tout cela est évidemment pour le fun. Parfois, il faut enlever le bâton entre les fesses !
N'empêche ce séjour chez les grands-parents, m'a fait beaucoup réfléchi sur mes actions précédentes. Et je ne suis absolument pas fière.
Je me suis disputée avec Alba, j'ai tué de sans-cœur Penelope, ignorer mes sentiments envers Théo Jiménez et boire. Boire c'est l'action que je regrette amèrement. Le reste, je m'en fiche un tout petit peu.
Je suis rongée par la culpabilité.
« Tu n'es qu'une source de problème Théo et je ne veux plus te voir. Dégage de la mafia dégage de ma ville et dégage de ma vie ! Monterrey n'a pas besoin de traître de ton genre. Personne a besoin de toi, t'es inutile ! »
Si cette réplique était destinée à moi, c'était sûr que je pleurerais de tout mon âme. Je regrette d'avoir dit ça à Théo ! Je n'ai pas remarqué que c'était blessant, déchirant, humiliant...
C'était la colère qui a sûrement parlé. Il ne méritait pas ça, en tout cas... Personne ne mérite ces mots aiguisés à transpercer l'âme.
En y repensant à cela, je baisse ma tête, honteuse.
- Arrête de penser à ça... Tu sais que tu n'étais pas dans ton état normal, dit grand papa en posant une main sur mon épaule.
- Mais il ne méritait pas ça. J'étais très méchante sur ce coup.
Putain, c'est chiant ! Je pense qu'à lui en ce moment.
- Je sais comment retrouver le sourire, moi ! débarque ma grand-mère, sa voix remplie de bonheur, Mon cake à la citron remonte toujours le moral !
Une délicieuse odeur titille mon odorat et de suite, je lève mes yeux en direction du cake qui m'a l'air appétissant. Ma grand-mère fait toujours des bons pâtisseries. Je m'en rappelle quand j'étais encore une pure gamine de sept ans, je volais ses cookies aux pistaches fraîchement disposaient dans un bocal. D'un côté, je regrette de ne pas rendre visite à mes grands-parents. J'ai totalement oublié que ces personnes-là sont en or et qu'ils me comprennent plus que moi-même.
- Cette journée devrait être importante pour toi, Catalina. Tu vas au bal de la fin d'année, tu vas sans doute revoir une dernière fois tes amis. Profites-en ! T'es vraiment folle pour rendre cette journée foireuse, ajoute-elle en me servant une part du cake.
Oui... Je vais revoir mes amis, peut-être une dernière fois. Je dois profiter cette soirée au maximum.
Nous continuons à parler dans une ambiance joyeuse et des minutes plus tard, Noémie nous rejoint toute transpirante. Je me retiens de répliquer avec moquerie. Cette fille est hyper sensible. Ça fait un bien fou de parler ainsi, avec la famille. Avec mes frères et soeur, nous avons jamais eu une discussion comme celle-ci. Chaque fois qu'on tentait de lancer une discussion, c'est obligé à la fin ça part en dispute, bagarres, coups de claquettes et punitions.
Une demi-heure plus tard, je termine de me vêtir de ma longue robe noire. Celle-ci met en valeur la forme de ma silhouette. Mes épaules sont dénudées laissant voir ma peau hâlée, ainsi qu'une fente à ma jambe droite qui s'arrête vers le milieu de ma cuisse. La robe est parfaitement à mon goût et je me sens à l'aise.
Je m'attaque au maquillage. Je ne veux pas un maquille du genre WAOUH, vous voyez ? Je veux qu'il soit discret mais qu'il met en valeur mes yeux bleus lagon, mon atout. Je me lance pour un smoky gris. D'après Google, le moteur de recherche, les tons gris mettront en valeur les iris lagons. Je mets par la suite un gloss transparent sur mes lèvres pulpeuses, un peu de blush et bim ! Le résultat est-- merde, j'ai oublié quelque chose !
Je lâche mes cheveux déjà lissés à l'avance, passe quelques doigts pour arranger les mèches rebelles et bim ! Voilà enfin le résultat !
Je suis de base une bombe atomique mais là, je suis splendide ! Je dépasse cent pour cent la miss Univers. Perfection est mon troisième prénom.
Je me chausse de mes talons noires, voilà ! Comme ça on ne remarque pas ma grandeur de naine.
Mon téléphone vibre, attirant mon attention. Je l'allume et tombe directement sur un message assez étrange, à vrai dire :
| Inconnu, 19:04 :
Ta méchanceté te retombera dessus, dans le pyriphlégéthon. |
Un canular. J'ai déjà reçu de nombreuses fois ce type de SMS. Ce sont des personnes qu'ils croient me faire peur. Mais non. Ça m'amuse car de un : je peux pirater son téléphone et savoir qui est l'enflure qui m'a envoyé cela. Et de deux : des petits cons se dressent devant moi avec des stupides menaces. Pitoyable.
Je ne fais pas attention au message et la porte de ma chambre s'ouvre laissant ma grand-mère pétrifiée devant moi, la bouche prête à se décrocher de la mâchoire. Je rigole face à son comportement d'adolescent.
- Tu..es magnifique ! dit-elle, béate.
- Je sais. On me l'a déjà assez dit mais merci quand même, réponds-je avant d'entendre un étrange bruit sur ma fenêtre.
Nous nous stoppons net. Je souffle de soulagement que cela s'arrête. Mais cinq secondes plus tard, ça recommence. Comme si quelqu'un est en train de jeter des cailloux sur la fenêtre.
Avec le regard, je dis mon intention à ma grand-mère et elle hoche la tête. Nous nous avançons prudemment vers la fenêtre et je décale le rideaux.
Je fronce mes sourcils, en voyant l'individu. C'est sûrement mon esprit qui se moque de moi... Mais j'ai l'impression qu'il soit réaliste.
Mais quand il me fait un salut avec un bouquet de fleur dans ses mains, je crois mourir. Une sorte d'explosion de joie se fait dans mon ventre en revoyant Théo. Mes mains tremblent légèrement dues à cette personne venue l'improviste , tandis que mon cœur s'apprête à sortir de ma cage thoracique.
- Eh bien... Ce jeune t'apprécie beaucoup, me confie grand-mère en posant une main sur mon épaule gauche.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top