35. perdre la tête
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En la cabeza de Catalina
- Est-ce que les chiens peuvent montrer le doigt d'honneur ? surgit une voix.
Je quitte mon regard sur Alba qui est en train de faire de la mécanique pour le poser sur Théo, qui vient d'entrer dans le garage.
Est-il sérieux ?
Mon dieu, pourquoi pose-t-il des questions aussi bête ?
Un coup c'est le rat, un coup c'est les chiens.
- Qu'est-ce j'en ai rien foutre Jimenez, soufflé-je, désespérée.
Il s'élance vers nous en boitant et s'affale sur la canapé à côté de moi.
Depuis qu'il a pris une balle dans un de ses côtés, je me pose la question si la balle lui a pas infectée le cerveau. Il est devenu plus con et nous pose parfois des questions lorsqu'on ne peut pas répondre.
- Catalina, je suis très, très déçue de tes choix de tes amis, dit Alba sans jeter un regard vers nous. C'est même pas un mec ! Mais un...
- Un quoi, la chacal ?! crache Théo.
Alba dépose brutalement sa clé à molette sur la table à côté d'elle avant de venir vers moi en ignorant ouvertement Théo.
Ahah... Théo et Alba ne s'apprécient pas du tout. C'est obligé qu'un des deux se cherchent la bagarre et c'était bien le cas l'autre fois. Alba a insulté la mère de Théo et ce con a sauté sur elle en lui donnant un putain et magnifique uppercut . J'ai même pas osé de lever mon petit doigt. C'était trop géniale de les voir s'insulte.
Je soupire en repensant à cette magnifique scène.
Alba, qui est une spécialiste - mieux que moi- dans la mécanique a décidé de retravailler dans l'hangar qui pue de la merde. Malgré qu'elle ne s'entend vraiment pas avec Théo, elle lui fait quelques modifications sur sa voiture. C'est son travail.
- Bref, sinon ta bagnole est toute neuve et prête à faire la course ce soir, dit Alba (elle se retourne vers moi). Ta voiture aussi elle est prête.
- Merci mais non merci. Ce soir je vais laisser la victoire pour Théo. Il m'a fait tellement pitié l'autre soir, moqué-je.
- Il a même pleuré en plus, rit Alba en me faisant un high five.
Nous explosons toutes les deux de rire.
Comme je le disais auparavant, Théo est grave con.
- Aucun mot à dire Jimenez ? rigolé-je.
Il se contente de montrer son troisième doigt dans ladirection vers Alba et moi.
Je suis super contente qu'Alba est à côté de nous. Un mois est passé depuis que j'ai tué Chelsea et honnêtement, tuer Chelsea m'a pas tué de l'intérieur. Pour la première semaine, c'était une catastrophe pour les nuits. Il n'y avait que la grosse tête de cette pauvre Chelsea dans mes rêves et c'est pour cela le Chilien s'est installé dans ma chambre.
Oui oui, j'ai bien dit "installé". Seul lui qui a réussi à m'aider à escalader cette obstacle. Mais il a dormi par terre. Bah oui ! Je ne vais quand même pas le laisser dormir sur mon lit.
- Bon, c'est pas que je vous aime pas mais je dois aller faire mes valises, déclaré-je en me levant.
- Tu vas où ? s'enquiert Théo.
- Dios mio, este chico es stupido, souffle Alba en passant une main dans ses cheveux.
Est-ce que je dois m'inquiéter pour la santé mentale de Théo ?
- Théo, avec la classe et celle d'Alesia on va à Cuba... Tu... tu n'as pas oublié, j'espère ? m'inquiété-je.
Je prends mes distances au cas où, toujours en regardant Théo bizarrement. Celui-ci reste marbre avant de dire «aaaah» suivit d'Alba qui ne cesse de le ridiculiser.
- On est obligé d'aller ? Genre je vais me casser encore les noix pour préparer mes bagages et retrouver mon passeport ? En plus je sais même plus si mes parents m'ont payé le billet, râle Théo.
- Et c'est quand le départ ? poursuit-il.
Putain. Il faut que j'aille voir ses parents. Je dois leur expliquer gentiment que leur fils aîné a perdu une vis dans la cervelle et qu'il est sûrement atteint de l'Alzheimer. Nous saurons là pour lui soutenir.
- Dans deux jours Théo, soupiré-je.
Alba se précipite à poser sa main, celle remplie de graisse de voiture sur le front de Jimenez, qui lui, ne comprend pas toujours que son front est devenu noir à cause de la graisse.
- Il a pas de fièvre, ses yeux ne sont pas dilatés et il ne pue pas de l'alcool, cite-elle. Il est dans son vrai et état normal, le con ! Peut-être il a mal désinfecté sa blessure et du coup bah les microbes l'ont contaminés et cela l'a rendu plus con qu'avant.
J'acquiesce vigoureusement la tête en souriant.
- Bon, je vais me casser aussi. J'ai laissé mon frère seul à la maison et je sens qu'il est en train de maltraiter mon rat, déclare Théo en se levant lentement.
Je hausse un sourcil. Son frère est un petit gars méga, giga diabolique. L'autre fois quand j'étais chez Théo, son frère a balancé un caillou contre la fenêtre voisine et qui est comme par hasard la chambre de Nora Suarez. Le gars a fait exprès et puis tout cela est parti en vrille entre police, Théo qui s'énerve et moi en train de foutre une bonne raclé à Nora... Bref, ça a parti très loin.
- Depuis quand tu as un rat ? questionné-je avec amusement.
Il roule des yeux, néanmoins avec un sourire amusé.
- J'ai un projet dans la tête avec mon rat, explique-t-il. Je fais participer mon rat dans des combats de rat et cela me rapporte beaucoup de tunes ! En une semaine, j'ai reporté vingt milles pesos, putain ! Je pourrai enfin racheter une bagnole car une blonde a balancé ma putain de voiture dans un ravin.
Je souris innocemment et au coin de l'œil Alba part se changer en tenue de ville.
Mais je fronce mes sourcils quand j'y repense les paroles de Théo. Il a bien dit des combats de rat ?
Mais il est... non je ferme ma bouche car il est inutile de le dire. Vous savez comment Théo Jiménez est plus bête qu'un poisson rouge ?
Désormais à la villa avec Alba, nos yeux se posent sur la porte d'entrée qui s'ouvrent lentement. C'est Ronan qui décide de revenir parmi nous. Depuis presque un mois je ne l'ai pas vu. Il a disparu de la population. Je croyais même que c'était les fantômes qui l'ont capturé.
Surprise, je me lève et Ronan se dirige vers moi avec un big sourire et ses yeux se posent sur Alba qui tente de toucher son nez avec le bout de sa langue.
- Oh, un revenant ! m'exclamé-je avec sans enthousiasme.
- Je suis désolé de pas t'avoir prévenu que j'étais absent, débute-il. C'est juste que... Je recherchais mon grand frère.
- Oh...
Depuis que sa mère a quitté notre monde, j'ai entendu que la famille Riviera s'est disloquér. Le père est devenu un gros pervers et distant avec ses fils. Le grand frère de Ronan a fugué de son domicile mais il n'a pas pensé à son petit frère, qui avait vraiment besoin de sa présence quand il était petit. Quel genre de frère peut faire ça ? C'est dégueulasse.
- Bah sinon, je vais encore rester ici jusqu'à je trouve enfin un appartement. Tu m'as vraiment aidé Catalina et je ne veux pas trop en profiter...
- Mais non ! Cat' est quelqu'un de gentille et un mec comme toi ne la dérange absolument pas, coupe Alba. Mais y'a l'autre con qui a Catalina dans sa ligne de mire ! Je donne deux mois pour qu'ils se mettent ensemble et ensuite Catalina va se déflorer en hurlant le...
- Alba ! hurlé-je, horrifiée.
Que Dieu prenne pitié de son âme.
- Quoi ? lâche-t-elle sans comprendre. Tout le monde dit que vous faites un couple de tonnerre et j'avoue qu'ils ont pas tort. De toute façon, j'ai toujours raison, je suis médium et mon sixième sens me dit que vous finirez ensemble avec pleins de gosses, youpi !
Secouant la tête, je regarde Ronan qui reluque mon amie. Et puis, Alba n'est pas une fille laide. Bien au contraire. Sa chevelure est noire et légèrement ondulée, soulignant son visage en ovale et sa peau un peu bronzée. Elle est plus petite que moi - environ 1m57- mais cela lui donne encore un charme. Même quand elle est malade, elle reste toujours belle tandis que moi je ressemble à une morte-vivante. Alba paraît douce et sympathique et c'est le cas, avec des étrangers. En fait, elle est comme ma jumelle. Nous avons le même caractère, nous savons toujours dire le bon mot à la bonne personne et au bon moment. Cela n'est pas pour rien que le destin a décidé que nos chemins se croisent.
- Alors ça fait quoi de revenir entre les morts ? s'esclaffe Ronan en s'affalant à côté d'elle.
- Bah... rien. Je suis juste heureuse d'être encore en vie, répond Alba.
- Elle a trop de fierté d'admettre qu'elle avait grave peur, moqué-je. Tu as pleuré Alba et ça c'est rare !
- Chut ! Je suis humaine après tout ! Va là-bas, toi !
Je ris avant de me retourner, direction ma chambre pour préparer mes valises. Mais la porte s'ouvre un énième fois laissant cette fois-ci Alesia faire son entrée.
Et dire que ma maison est devenue un salon de thé...
Les deux tourtereaux s'arrêtent de bavarder. Les yeux d'Alesia sont fixés derrière mon épaule. Des frissons parcourent jusqu'à ma nuque et ses yeux sont devenus aussi sombre que les ténèbres, aussi indéchiffrables que ceux de Théo. Peut-être il a raison, Alesia a un problème, et je le réglerai plus tard.
Tournant légèrement la tête vers Ronan et Alba, celle-ci paraît paralysée, les yeux terrifiés vers la métisse.
Il y a un truc entre eux et je dois le savoir.
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