34. El final
En la cabeza de Catalina
Mes yeux se lèvent vers mon reflet sur la glace et mon visage qui était autrefois hâlé reflétant tout le bonheur est tout pâle.
Je baisse mon regard sur ma Beretta M9A3 en déglutissant. C'est ma première arme et je l'ai pris d'une couleur dorée. D'après Théo - qui m'a aidé de choisir l'arme- pense qu'il est parfait pour moi. En effet, il est de bonne taille pour ma main. Mais j'ai extrêmement peur d'appuyer sur cette gâchette.
Je vais tout faire pour éviter de tuer, finalement.
Grâce à l'aide de Lara nous savons où se trouve les otages. Dans un entrepôt miteux près de la sortie de Monterrey.
Tout le monde est prêt pour ce futur massacre. Il y aura des morts et je souhaite qu'aucun des otages ont déjà perdu le souffle.
- Tout va bien se passer, ils sont encore vivants, tenté-je de me rassurer à voix haute.
D'un geste mécanique, je prends l'arme froide dans ma main et la charge. Je la place derrière mon jean avant de rejoindre les autres dans la pièce commune.
Malheureusement, certains seront obligés de rester ici. Comme ma mère et les parents d'Alesia.
Les bavardages autour de moi me paraissent si lointain. Je ne sens absolument pas bien aujourd'hui. Je crois même que je vais mourir.
Mais n'en parlons pas de la tête de Tim'. Il est pire que moi.
Des minutes passent et tout le monde s'apprête à partir.
- Il est temps d'y aller, dit doucement Théo en me tenant le bras.
Je fais un sourire crispé et me lève toujours sans rien dire.
Comment... Comment j'ai pu aller aussi loin l'autre soir ? J'ai pratiquement fugué en volant la voiture de Théo... Et en parlant de sa voiture, il est à cette heure dans une ravine près de l'hangar. Je serai dans l'obligation d'en racheter une autre ou plus précisément en voler une.
... Malgré le fait ma famille m'a oublié pendant ces trois derniers jours, Théo, comme d'habitude était là. Il a réussi à me faire sortir du ring et il a surtout réussi à me retrouver. Il a pensé à moi. C'est si inimaginable de songer qu'il s'était inquiété pour moi. Je m'en rappelle encore son regard effrayé d'hier soir. Il m'a soutenu et je le remercie.
- Théo, tu peux me laisser Catalina. Elle te rejoindra dans quelques minutes, dit soudainement ma mère.
Je hoche simplement la tête et Théo décide de me laisser seule.
Je me retourne lentement vers ma mère en croisant mes bras contre ma poitrine et rencontre le regard perçant de ma mère.
- Un truc à dire ? décidé-je à dire dans une voix faible.
Ma mère s'approche vers moi avec un petite sourire.
- Je... Je ne te force pas à tuer des gens Catalina, dit-elle en me prenant les mains. Je veux que tes frères et ta soeur et toi aussi, vous ressortez vivants de cet enfer. Ne laisse pas cette Chelsea te ridiculiser. Fais-lui sa fête, ok ?
- J'essayerai de ressortir vivante, chuchoté-je.
- N'oublie pas, hija. Dans ce monde il faut être parfois égoïste. Réfléchis bien à tes décisions avant de t'y lancer. Car quand tout est en marche, impossible de revenir en arrière.
Je hoche une énième fois la tête avant de serrer légèrement ma mère dans mes bras.
**
- Calme-toi Cat', ça n'a même pas encore commencé, soupire Théo tandis que j'arrache nerveusement l'herbe.
Nous sommes planqués derrière un buisson, le meilleur angle - selon mon père - pour buter les gardes. Comme avait prédit papa, il y a carrément une armée aux portes de l'entrepôt.
- Je n'ai pas l'habitude d'être sur le terrain, avoué-je en jouant avec l'ourlet de mon débardeur.
Je suis grave stressée. Il y a un nœud qui serre énormément mon intestin et me donne envie de dégueuler mon petit dej'.
Heureusement que je suis assise. Je n'aurai plus de force de rester debout avec ce stress. Tous mes sens sont en aguets. Le moindre bruit me fait sursauter.
Mais je vais ressortir vivante avec les jumeaux et avec Alba.
- Écoute, tu as juste comme mission d'aller récupérer les otages avec moi. Alesia elle, elle va couvrir nos arrières. Et le peu chance que nous aurons, peut-être que Chelsea va se montrer et je vais tirer une balle dans sa tête, m'explique-t-il en détachant du regard l'entrepôt.
Aussi simple que ça, tu meurs...
Je me contente simplement d'analyser le magnifique visage de Théo. Jamais je m'en lasserai des ses iris bruns. Pour certaines personnes ils vont dire que ses yeux sont d'une couleur banal, mais pour moi ils m'ont l'air uniques. Des petites tâches orangés autour de sa pupille sont reflétés par les faisceaux du soleil et cela rend aussi ses iris plus clairs qu'auparavant. J'ai devant moi un sublime paysage.
- Arrête de me mater là. Je sais que je suis beau mais ça devient grave gênant, rit Théo me faisant sortir de ma contemplation.
Je détourne le regard en rougissant tandis qu'une voile frisson me monte jusqu'au cou.
- Je te matais pas, je t'analysais. C'est pas pareil, répliqué-je vivement.
Immédiatement, il explose de rire fortement faisant retourner tous les gardes vers nous.
D'un bond, je saute sur Théo en mettant ma main sur sa bouche. Même pas une microseconde des coups de feu se font entendre ainsi que des cris déchirants et mon cœur se serre fortement. Je me lève en trombe et cours me plaquer contre un arbre en faisant signe à Théo de rester par terre.
L'adrénaline coule dans tout mon corps et c'est en prenant mon arme que j'assomme dans la tête d'un mec venu de nul part. Il s'effondre au sol telle une merde.
Je l'ai pisté depuis des minutes avant que la rafale de balles arrivent. Il avait bien compris qu'il y avait nous derrière ce buisson mais il a fait le con et a décidé de nous ignorer. Imbécile !
- Bravo Jiménez, grâce à ton rire d'ogre tu viens de réveiller les méchants vilains loups, lancé-je avec sarcasme.
Théo se lève et se planque à côté de moi, droit comme un piquet.
- C'est toi qui m'as fait rire. Depuis quand on analyse quelqu'un, wesh ? Tu m'as pris pour un document ?!
Je roule des yeux avant de me pencher discrètement sur le côté et observe le foutu carnage fait par les alliés.
Mes yeux s'ouvrent en grand en voyant quelques corps jonchés au sol, baignant dans leur propre sang. Autrement dit, c'est dégueulasse.
- Ils ont pas assez neutralisés les adversaires, annoncé-je en regardant partout. Mais si quelqu'un pouvait au moins blesser les deux agents vers la porte ça serait mieux pour nous. Théo tu dois faire signe au...
En me retournant, je ne trouve plus Théo. Mon sang ne fait qu'un tour et je commence à m'affoler en hélant le prénom du con.
Deux coups de feu si près de moi se font entendre et Théo arrive comme par magie devant moi.
- J'étais dans l'arbre, mademoiselle, souffle-t-il. Bref, perdons pas de temps, la voie est libre pour nous.
Il me prend la main par la suite et nous fait courir comme des dératés vers l'entrepôt.
Je saute au-dessus des corps inertes tandis que le chilien marche sur eux, comme si c'était des tapis orientaux... Mais avec lui, il y a aucun respect.
- Attention ! cris-je en nous faisant projeter au sol pour nous éviter de prendre des balles.
Et pitié soit-il nous avons tombé dans une marre de sang.
Je me lève en grimaçant avant de secouer ma main tachetée de sang. Théo se contente de marmonner des mots incompréhensibles.
Nous reprenons notre route en courant vers l'entrepôt et doux Jésus... Deux malabars nous attendent en souriant comme des gros sadiques.
- Vous aurez aucune chance de passer derrière nous, nous menace un des deux.
Un des deux s'approche dangereusement vers moi et un coup de pied part seul vers ses parties génitaux. Tandis que Jiménez s'occupe de l'autre ours, j'essaie d'esquiver les coups violents de l'autre.
J'intercepte un de ses poings envoyé en grimaçant et le fait tordre le bras en le faisant hurler. Je lui assène un coup de pied dans son abdomen avant d'enchaîner par la suite une droite violente dans le creux de sa joue. Il réussi à me bloquer en tenant fermement mon cou et ma respiration se bloque.
- Sale pétasse ! crache-t-il. T'as cru vraiment que tu sauveras tes amis de merde ?!
Être maligne fait partie de moi.
Je me contente de faire un sourire provocant avant d'enfoncer d'un geste vif mes ongles dans ses yeux. Il me lâche lourdement, me donnant enfin accès à l'air .
- C'est mon but. Sale con, susurré-je avant qu'il reçoit un balle dans la cervelle par Théo.
Je me relève en soupirant avant de regarder Théo dans un piteux état. Son visage est presque méconnaissable à cause du sang des victimes. Mes mains me font assez mal mais surtout les jointures, c'est une horreur. Sans donner la peine de les regarder, je sais déjà qu'ils sont pigmentés de rouge dû aux coups j'ai envoyé à mon ennemi.
- Ça s'appelle un duo de choc, dit fièrement Théo.
Je souris avant de courir en prenant les escaliers. Je suis sûre qu'ils sont au dernier étage, je le sens.
Mon cœur commence à s'affoler en pensant que je vais retrouver ma famille.
Et c'est vraiment le cas. Je vois avec soulagement que les otages sont en vie et malheureusement bâillonnés et attachés sur une chaise. Leur regard est terrifié et j'ai l'impression qu'il me donne un message.
Un raclement retentit. Instantanément, je me tourne et découvre avec sans surprise Chelsea habillée toute en noire avec un sourire carnassier. Ma colère se redouble face à sa posture posée et son attitude calme.
- Es-tu sûre que tu sois la fille d'Émeraude Gonzalez ? commence la folle, avec une voix sereine. Je ne vois pratiquement aucune ressemblance. D'ailleurs, je suis très surprise que tu as réussi à venir jusqu'à moi sans tuer aucun de mes hommes. Félicitations.
- M'en bats couille frère ! craché-je en la foudroyant du regard. Maintenant libère ma famille et déverse ta colère sur moi.
Je tente d'aller vers elle mais Théo me tient par le bras et me force à rester à côté lui pour éviter que j'écrabouille la gueule de cette saleté.
- Tsss, fait-elle en balayant mes mots avec un geste de la main. Tu seras spectatrice du meurtre d'un d'entre eux.
Mon sang ne fait qu'un tour et mes mains sont tremblantes. J'ai l'impression d'avoir un volcan en moi et il s'apprête à exploser.
Je m'accoure vers elle mais celle-ci pointe son arme vers Jayleen qui est toute tremblante. Elle me supplie du regard de venir de l'aider.
- Un pas de plus et c'est ta soeur qui crève avant toi ! me hurle-t-elle, la colère dansant dans ses yeux. J'ai dit que tu seras spectatrice du meurtre d'un d'entre eux ! Tu vas comprendre c'est quoi de perdre un proche sous nos yeux !
J'ai vraiment envie de crier les toutes sortes d'insultes qui passent dans ma tête mais une boule m'en empêche. Chelsea va tuer quelqu'un.
- Alors, sur qui le sort va tomber ? Alba ? Non, trop peureuse. Hum... Mathias ? Non, il s'est évanoui. Hayden ?
- Non, non Chelsea ! Ne fais pas ça et laisse-les partir ! la coupé-je, affolée. Je... Je sais que tu veux te venger pour ta mère mais t'en prends pas à eux !
Je prends des inspirations lentement. Si je me calme pas, je vais m'évanouir.
Je sors mon arme et pointe de canon vers Chelsea. Celle-ci s'ouvre grand les yeux avant d'exploser de rire.
- Tu crois vraiment me faire peur avec cette arme, Catalina ? s'esclaffe-t-elle en faisant semblant d'essuyer des larmes. As-tu vraiment le courage d'appuyer sur cette gâchette et de voir cette balle me transpercer ?
- Je n'hésiterai pas à tirer Chelsea ! cinglé-je, les mains tremblantes. Détache-les, maintenant !
- Arrête de te voiler la face, Catalina. Tes mains sont toutes tremblantes. Tu n'as pas la force de tirer une balle. Regarde-moi, dit-elle en tirant une balle près de mon oreille.
Un gémissement et un corps qui s'écroule attirent mon attention. Je me tourne et retrouve avec effroi Théo à terre baignant dans son sang.
- THÉO !
Je me baisse à son niveau, le cœur commençant à se briser en morceau. Un sanglot en sort de ma bouche en voyant Théo gémir de douleur. J'ai l'impression de voir ma vie s'effondrer tel un château de carte. Putain, je vais perdre mon ami ? Son visage devient pâle et je n'ose pas le toucher tellement je suis pris par mes spasmes.
Le rire de Chelsea résonne dans la grande pièce ainsi que des pleurs étouffés.
Putain, non ! Je ne veux pas qu'il meure !
Pas comme ça !
- Arrête... Arrête de faire cette tête, bordel, dit difficilement Théo. Je... je vais encore rester en ... vie.
Enfin, il ne paraît si mourant que ça. Il a juste le visage pâle, comme si il a vu un ovni devant lui. Bon au moins, il cache bien sa douleur.
- Mais tu saignes ! m'affolé-je, les mains dans les cheveux.
Il réussit à rouler les yeux.
- Ferme ta gueule et occupe toi d'elle ! tranche-t-il en faisant des gros yeux.
J'acquiesce la tête, peu convaincue et me lève en prenant mon arme à feu.
Je me retrouve face à face avec Chelsea les canons pointer sur nous. Elle me fixe avec une férocité tandis que moi je vais la faire regretter de ce qu'elle vienne faire.
Je pose mon doigt lentement sur la gâchette.
Je vais peut-être trouver ma mort aujourd'hui, mais je serai au moins soulagée que ma famille sera libérée.
- J'attendais ce moment avec impatience.
Je me contente de froncer les sourcils.
- Tu ne vas pas réussir à appuyer sur la gâchette, tu es fragile, ajoute Chelsea en commençant à baisser son arme.
- Je suis désolée...
Un coup de feu retentit. Et pour une dernière fois avec le souffle coupée, les larmes dévalant sur les joues ; un autre retentit.
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