22. Feryel
En la cabeza de Catalina
La porte de ma chambre s'ouvre, laissant Jimenez avec une mine assez inquiète qui plane sur son visage de beau gosse. Son regard se pose sur le haut de mon bras bandé.
– Ça va mieux pour ton bras ? s'enquiert-il en s'asseyant sur mon lit.
– Alors, tu as dégagé un morceau de fer d'un geste vif, je suis par la suite tombée dans les pommes. Et ensuite j'ai hurlé comme jamais quand tu as reversé tout le contenu de l'alcool sur la blessure mais sinon oui, ça va, répondis-je en roulant les yeux.
Mon dieu.
Je ne vous explique pas comment j'ai souffert, je parie presque tout le quartier m'a entendu chialé tellement que l'alcool me piquait le bras. Mais bon, j'ai survécu et j'ai eu les informations. Je peux vous dire que Théo s'est comporté comme un pro. Il a su ce qu'il fallait faire mais malheureusement je n'ai pas encore avalé la pilule quand il m'a arraché le fer d'un geste vif comme si j'étais un animal sauvage. Oui, mon bras est soigné mais la douleur est toujours présente et c'est un miracle que je n'ai pas pris la tête de Théo et cogner contre le mur.
– Même vulnérable c'est une connasse, soupire Théo. Tu dois éviter de faire des efforts et surtout tu dois te reposer. T'as perdu beaucoup de sang donc évite de bouger.
Super, je vais faire la morte-vivante dans le lit et à tourner les pouces en regardant l'heure. Non, c'est impossible ! Je dois bouger, faire du sport pour que je me sente bien. Et sachant qu'avec ce putain de bras je ne pourrai rien faire, oui, ça me rend folle.
– Non ! Tu ne peux pas m'imposer ça et je te rappelle t'as aucun ordre de me donner.
– Donc démerde-toi. Fais bon te semble mais ne viens pas me voir avec le bras quasi pété et avec le sang qui pisse à flot, siffle Théo.
Il tient beaucoup à ma vie, dis-donc ! Plus que moi. Mais ses hypothèses peuvent être vrais, j'ai failli perdre un bras et Théo s'est acharné comme jamais pour me le soigner.
Alors pour changer de sujet, je décide de parler sur Alexandre, alias le cachottier.
– Tu sais où se trouve Mandat Parrat ?
– En tout cas, je sais déjà que tu ne pourras pas trouver sur Google Map. Le nom de la ville me fait penser l'Égypte, peut-être il se trouve là bas. Mais la folle alias la fille du démon nous a conseillée de n'y pas mettre le pied là-bas et j'en ai bien l'intention.
Et moi donc ! J'ai eu ma dose avec Nicole et à cause d'elle j'ai failli de perdre mon bras fétiche, alors n'y pensons même pas le nombres de disciples qui travaillent pour le pseudo Démon. Ce sont des vrais machines de guerre, ils ont la soif de sang. Ils peuvent même tuer un crocodile avec leur ongles.
Mais on parle de mon cousin ! Je dois mettre au courant le reste de la mafia que nous avons réussi à récolter des informations, dans les pires circonstances.
– Je dois sauver mon cousin avant qu'il devienne une espèce de descendant du diable ou je-ne-sais-quoi. Mais avant, je crois que nous devons y retourner à Monterrey et prévenir les autres, dis-je en essayant de m'allonger.
Théo qui a vu les grimaces dont je fais, m'aide à m'allonger délicatement sur le lit. Putain ! Mais est-ce vraiment Théo Jimenez devant moi ou est-ce son jumeau ? Je ne l'ai jamais vu aussi intentionné à mon égard, aussi inquiet à ma santé. Il a un cœur, même pour la personne qui souhaite constamment sa mort H24.
– D'accord, mais notre vol est dans deux jours et j'ai bien l'intention de revoir quelques amis qui traînent dans les parages.
Et moi, pendant ces deux jours ? Rester je dois rester cloîtrée dans le lit et regarder le plafond. On a-do-re.
**
[ Le lendemain, Hôtel The Ambrey, 14:35 ]
Je raccroche l'appel avec mon petit frère cadet avant de déposer lourdement mon téléphone sur le lit, bien sûr avec la main droite. Je crois que mon bras gauche est paralysé, enfin je peux bouger mes doigts mais ça me fout les boules de ne pas bouger un de ses membres, peur que la douleur te fasses pleurer. J'ai raconté à Tim notre petit intervention et les circonstances de la mission. Il m'a d'abord insulté, hurlé, et me faire ensuite la morale. Je l'ai menacé de ne pas avertir les parents, et plus précisément à ma mère car je sens qu'elle va débarquer au Chili avec sa claquette.
Théo est parti avec ses amis, me laissant seule dans le loft que nous avons réservé. Jamais je n'y arriverai d'habiter seule et de terminer ma vie seule ! C'est délirant. C'est silencieux, même une mouche n'ose pas faire du bruit tellement le silence est lourd. Moi, c'est sûr que je ne deviendrai tarée en restant seule dans une maison, ça c'est sûr.
Alors, profitons de l'absence de l'autre con pour aller grailler dehors. C'est dans un lenteur comme pas possible que je pars me préparer et me voilà désormais en ville, sous une chaleur étouffante de 32 degrés. Je suis mal à l'aise en voyant tous ces gens bizarres se retourner vers moi pour ensuite me scruter de la tête aux pieds. Finalement ouais, les chiliens ont un problèmes avec les blondes.
Et dire que nous sommes peut-être en voie de disparition...
Toujours en marchant sous les regards agaçant des passants, je vois de loin Jimenez avec ses potes se diriger vers un Starbucks. Je souris machiavéliquement avant de m'élancer vers eux, avec l'intention de le casser les pieds.
À peine que je pose le pied dans le magasin quelques personne s'arrêtent de parler pour se retourner vers moi. J'essaie de me calmer mentalement. Ces gens sont que des fous...
Je pars commander ma boisson et surprise ! La caissière est une blonde ! Enfin, je crois car la nuance de ses cheveux sont plutôt virées vers le blanc... C'est une blonde bizarroïde. Elle m'accueille avec un sourire Colgate et contagieux et me demande ce que je veux et je commande rapidement.
Alors que je me dirige vers le petit groupe de mec, avec l'intention d'énerver Théo, mon regard se pose au hasard sur une jeune femme que je reconnais parfaitement. Vous vous rappelez de la personne qui m'a presque pété le bras gauche, il y a maintenant quelques heures ? Eh bien c'est cette Nicole Rojas qui se trouve en face de moi, avec un donut dans la main et seule.
Mes sourcils se froncent quand je m'élance vers elle. L'autre fois quand j'ai fait des recherches sur cette fille, la photo qu'on m'a montré ne la ressemble pas du tout. L'autre femme qui prétend être Nicole et qui est morte il y a dix-sept ans a des yeux verts et surtout un grain de beauté à côté du sourcil droite. Or que la fille en face de moi a des yeux d'un marron glacé. Étrange...
– J'ai bien dit de ne pas m'approcher, dit-elle quand elle me voit.
– Nooon. Rectification : tu as dit de ne pas te chercher, dis-je. Dis, tu as eu aucune pitié quand tu m'as jeté vulgairement contre le mur ?
– On m'a entraîné comme ça et je resterai comme ça. Et c'est toi qui as voulu, on ne rentre pas chez les autres comme ça. Et encore moins chez la fille du Démon.
– Aller, dis-moi ton vrai prénom. Je ne suis pas si bête que ça, hein.
La pseudo Nicole semble surprise puisque qu'elle a la bouche entrouverte et les globes près à sortir de leur trous. Je veux réellement savoir qui est-elle, bon je sais qu'elle est la fille du Démon ou un truc de ce genre.
– Comment tu sais que--
– Je suis une informaticienne hors paire, donc il faut s'attendre à tout avec moi, la coupé-je.
– Feryel, chuchote-t-elle. Je sais c'est un prénom pas très commun et c'est pour cela que je décide de prendre le prénom de... ma mère.
Ouh... très intéressant. La serveuse vient de déposer ma commande et je m'empresse à prendre une gorgée en admirant Feryel qui vient de perdre sa joie de vivre. Je crois qu'elle ne supporte toujours pas la mort de sa mère. Je ne veux pas un jour me retrouver comme elle. Je ne veux surtout pas perdre ma mère. Je serai dévastée, dépourvue de joie. Une mère est ta première meilleure amie et confidente et je crois pour Feryel c'était bien le cas. Sa mère était importante pour elle.
Après, qui peut détester la personne qui nous a mis au monde, aussi ?
– Ma mère est morte dans les mains de mon père, susurre-t-elle, les yeux dans les vapes. Il avait aucune pitié en voyant ma mère suffoquer dans ses bras, il appréciait de voir ma génitrice souffrir comme un chien. J'avais que huit ans et j'avais déjà une haine immense contre mon père qui se croit tout puissant. Il veut que nous sommes comme lui, des démons et me sauver est bien déjà trop tard. Mais pour Alexandre il y a encore espoir et je te conseille d'agir rapidement avant que mon père prenne la décision fatale.
– Quel décision fatale ? interrogé-je, avec le goût de savoir plus.
Feryel lève son regard triste vers moi et son pauvre donut vient de se faire écrabouiller dans sa main. Rip à ce donut au chocolat...
– Alexandre est le petit chouchou de mon père et j'ai entendu qu'il allait le succéder la place de mon père. Alex deviendra le Démon et je serai obligée à contre cœur, de me marier à lui.
Ok, la révélation de choc...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top