PDV Catalina

Je crois que Mallory a détectée la surprise sur mon visage et elle sourit. Je regarde ensuite Théo qui a l'air... triste ? Mais pourquoi il aborde la tête d'un chien mort ? Il y a quoi de triste face à cette révélation ?

– Vous aimez les femmes ? demande Jayleen en criant, faisant rire Mallory et sa compagne.

– Mais ta gueule, putain ! grogne Timéo suivit d'un regard noir.

Théo est adopté ? Après, en regardant attentivement ses deux mères adoptives, Jimenez n'a aucune ressemblance avec elles. Après une demi-heure, me voilà, assit sur un transat en face de la piscine avec Smarties qui est sur mon bras. Smarties est un perroquet rouge trop mignon. C'est notre seul animal de compagnie et encore avec mes frères et sœur nous étions obligés de supplier nos parents de nous acheter au moins un animal de compagnie.

Enfin, acheter quand même pas... On l'a volé dans une animalerie.

– Ne dis pas au bahut que mes parents sont--

– Sont des femmes ? Il y a quoi d'avoir honte ? coupé-je Théo qui vient de s'asseoir sur l'autre transat. Théo Jimenez a honte parce que ses parents sont deux femmes et qui s'aiment... Il faut s'assumer parfois Théo. Tes parents sont des femmes et c'est comme ça.

Quel con, celui-là. Il pense qu'à sa réputation. Si je dis au lycée que ses parents sont des femmes, il va se faire critiquer. Mais moi, j'ai tout de même des limites, je ne vais pas dénoncer aux autres qu'il se fait élever autour des femmes. Puis, je ne vois pas pourquoi devrait-il avoir honte. Je sais que c'est pas tous les jours que nous voyons des femmes se tenir la main ou encore s'embrasser en ville, mais c'est la vie. Nous vivons dans une autre société et tant que ces deux individus sont heureux alors tant mieux pour eux.

– Non, c'est pas ça... Elles sont heureuses depuis que nous avons changé de pays. Mais si quelqu'un sait que mes parents sont deux femmes... commence-t-il.

Il regarde la piscine avec mélancolie. L'eau de la piscine éclairée par les spots reflètent sur son visage dont les traits sont attirés par la tristesse. Pour une fois dans ma vie, je vois Théo fragile et non le connard que je connais au bahut.

– Non on va m'insulter d'avoir grandi avec des femmes, mais c'est elles qui vont le plus souffrir. Même si elles ne sont pas mes parents biologiques, elles m'ont aimés comme si j'étais leur propre fils, elles m'ont offert un toit et je serai toujours reconnaissant. Donc, s'il-te-plaît, ne dis à personne.

Je hoche la tête en souriant tristement. Timéo nous appelle et nous rentrons à l'intérieur. Je dépose Smarties dans sa cage, puis par m'asseoir à côté de Jayleen qui est entrain de parler avec son frère jumeau.

– Alors Catalina et les enfants, nous avons une bonne nouvelle à vous annoncer, débute mon père en me regardant, souriant.

Woaw, ça sent pas bon. Surtout que cette nouvelle vient de mon père.

– Si vous osez nous dire que maman est encore enceinte, j'me tire de cette baraque, lâche Tim tandis que je hoche la tête.

– Mais moi je veux une autre sœur, rouspète Jayleen.

– Une autre ?! Depuis que t'es veneu dans la famille tu me pétais les couilles avec tes cris. C'était un enfer de t'entendre chialer tous les soirs parce que t'avais mal au ventre. Donc pas de bébé ! intervené-je.

Seul Timéo sait ce calvaire que nous avons vécu depuis que les jumeaux sont arrivés. Quand Hayden pleurait, sa sœur le suivait. Puis, ils faisaient les quatre cent coups en prenant mes jouets et ceux de Timéo quand nous étions petits. Je ne veux pas une troisième fois supporter un gosse en train de chialer.

– C'est tout le temps comme ça ? interroge la compagne de Mallory à ma mère.

– Non mais là c'est rien parce qu'il y a des invités, soupire ma mère.

– Bon je vais y aller droit au but : Catalina tu peux refaire des missions ! crie mon père me faisant ouvrir grands les yeux.

Je lâche soudainement un cri de joie en sautant sur le canapé qui a coûté une fortune, mais je m'en fiche. Les gens, l'heure est grave !

Je peux enfin refaire des missions ! Trois semaines de travail acharné. Je me suis privée d'aller à des fêtes, à des courses poursuites pour des stupides notes.

J'ai tout à coup envie de danser de la salsa et ce que je décide de faire sous le regard désespéré de mon père.

– Mais t'as un nouveau coéquipier, dit ma mère. Alexandre fera équipe avec Tim et toi, tu seras avec le fils de Mallory et Ava.

Retour en arrière !

Ma mère vient de dire quoi ? Je... Je vais faire équipe avec Jimenez ?

– Quoi ? hurlé-je en même temps que Théo.

Heureusement qu'il soit du même avis que moi. Nous deux, c'est impossible de faire équipe. Je ne pourrai pas le supporter ! Déjà, l'avoir à mes côtés dans tous les cours me gave mais faire équipe avec ce con, cela ne sera pas possible. Il va mettre ma vie en péril, bordel !

– Vous avez une mission dans deux jours. Vous devez prendre des dossiers d'un gangster qui travaille pour le gang des fantômes. Soyez parfait, réplique mon père comme s'il en fichait de notre avis.

C'est fini pour moi. Mon père va regretter de son choix, j'en suis sûre !

**

Le lendemain...

La cloche vient tout juste de sonner, signifiant qu'on a notre pause.

Je rejoins Alesia qui m'attend près de mon casier avec son nouveau petit-ami dans les bras. Mon cousin n'est pas venu aujourd'hui. Hier soir, il est parti en Floride avec sa mère, me laissant toute seule dans la classe avec Jimenez à mes côtés. En Floride, nous avons quelques de nos collègues qui nous aident à gérer la mafia Mexicaine et malheureusement, je ne pars pas régulièrement à Miami. J'ai quelques bribes de souvenirs avec les enfants des collègues. Je m'en rappelle juste Beverly, une rousse avec qui je passais mon temps ainsi qu'une asiatique prénommée Waylann.

– Ma mère est enceinte, déclare Alesia d'un ton calme.

Je me retourne vers elle, surprise. Elle m'annonce ça d'un ton tellement calme qui me laisse penser qu'elle s'en bat les couilles. Tia Rosena est enceinte ? À son âge, sa grossesse sera difficile. Je vous assure qu'elle a pas cinquante ans, mais elle a dans la quarantaine. Tia Rosena est ma marraine et elle est comme une seconde mère pour moi et je m'inquiète un peu pour sa santé. Elle a quelques problèmes de santé alors qu'elle entame sa troisième grossesse.

– Et ça va, toi ? demandé-je à Alesia, un peu inquiète par son calme.

Son mec s'excuse et part rejoindre ses amis.

– Cat' je serai grande sœur ! Je ne te dis pas à quel point que je suis heureuse ! Je souhaite que c'est un garçon, avoue-t-elle avec les yeux qui pétillent de bonheur.

Ah, ouais. J'avais oublié qu'elle voulait être grande sœur puisque elle était la benjamine dans sa famille. Jelyssa sa grande sœur, ne sera pas enchantée par cette annonce car elle a peur de perdre sa mère à cause du danger qui nous guette H24 mais aussi la santé de sa mère. Jelyssa est partie faire ses études de médecine à New-York. Elle ne veut aucun cas être mêler dans les histoires de la mafia.

– C'est super pour toi, mais dis à ta mère de faire attention. Le nombre de nos ennemis se sont multipliés. Je te conseille vivement de convaincre à tes parents d'aller vivre temporairement dans un autre pays.

Le sourire d'Alesia se fane en pensant que j'ai raison. J'ai toujours raison. C'est naturel chez moi.

– Merde, j'avais oublié ça, soupire-t-elle en s'adossant contre les casiers.

– Tu peux rester chez moi si tu veux, enfin c'est à toi de décider parce que j'en suis sûre que ta mère va partir en Floride ou soit à San Francisco, lui proposé-je.

J'ouvre mon casier quand tout à coup, mes yeux se posent sur une grande photo. Une photo d'Alba et de moi, toute souriante à la plage. Une tristesse s'empare de moi et je me précipite à prendre cette photo entre mes mains. Qui est le diable d'avoir faire ça ? Seuls les gens que je connaisse donc mes amis savent que mettre sur le tapis le sujet d'Alba me rendra triste et je ne pense qu'un de mes amis ont eu le toupet de foutre un photo d'elle et moi dans mon casier.

– C'est quoi ? Oh...

C'est impossible que mes amis peuvent me faire un coup pareil. J'ai essayé d'être discrète sur ce sujet. Alors qui peut être le fou d'avoir faire ça ?

Je fais marcher mes méninges, puis mon regard se bloque sur un petit mot écrit en bas de la photo.

Pour ma meilleure ennemie.

Théo Jimenez. Comment... comment il a trouvé cette photo ? Qui l'a donné ces informations ?

– Cat', penses à tes notes. Ne va pas faire une gaffe pour te faire virer du lycée. Je te promets qu'on va trouver qui est le connard, tente Alesia de me calmer en posant une main sur mon épaule.

Je froisse la photo entre mes mains tandis que la colère bouillonne en moi contre ce mec. Il est vraiment parti loin. Mais quelle conne aussi ! Il m'avait menacé de me rendre bizarre à l'intérieur de moi... Bah, bravo il a gagné. Mais Alesia a raison. Je dois penser à mes notes, je n'ai pas fait tous ces efforts pour un rien.

– Ne t'inquiètes pas, je sais qui est la personne de toute façon, murmuré-je dans une voix étrangement froide avant de m'élancer dans la cour.

Je pousse tous les élèves qui se trouvent sur mon chemin. J'ai juste une pensée et c'est de faire regretter à Théo Jimenez. Non, je vais pas dire que ses parents sont des femmes. Il va rien comprendre quand il posera son pied dans le lycée, demain.

Des personnes me laissent le passage en me regardant. Mes yeux sont ancrés sur une personne qui veut vraiment chercher la mort.

Arrivée devant Jimenez, je ne lui laisse pas le temps de se préparer et le gifle violemment sous les halètements des témoins. Sa tête tourne vers sa droite et il s'empresse à me regarder sans comprendre.

– Je ne te croyais pas comme ça, Jimenez ! Mais bravo ! Tu as changé un truc en moi et ça je vais te le faire payer amèrement. Je t'ai pourtant bien dit de ne pas jouer avec moi, tu verras maintenant, grincé-je en jetant la photo froissée sur son visage.

Je repars, la tête haute, sous les regards craintif des lycéens. J'ai compris son but et c'est de faire perdre ma réputation, me rendre faible et ainsi m'apitoyer sur mon sort.

Je me fais arrêter par Nora alias la botoxée. Cette fille veut être comme moi. Elle a teint ses cheveux en blond, enfin ce qui censé être du blond, mais plutôt la couleur de rouille. Ensuite, elle a mis des lentilles de contacte d'un bleu tout moche. Franchement, elle n'a pas honte faire de me copier ? Ça devrait me ressembler ? Cela me vexe énormément. Je vais commencer à douter sur ma beauté s'il y a des gens qui essayent de me copier de cette sorte.

– Tu veux quoi la botoxée ?

– Wesh, tu t'es pris pour qui pour frapper Théoninou ? crache-t-elle dans sa voix horrible.

Théoninou ? Laisse-moi rire. « le con » va cent fois mieux à Théo.

– Hum... Pour Catalina Rodriguez-Gonzalez. Ah mais oui, c'est moi ! Bref j'ai pas le temps pour parler avec un pouffe de ton genre, soufflé-je en la poussant par terre.

Je reprends mon chemin sous ses menaces à deux balles, m'arrachant un rire. J'adore ma popularité. Mais revenons à nos moutons. J'aurai besoin de l'aide de mon frère et d'Alesia pour ma vengeance de demain.