10. Une vraie garce
PDV Catalina
– T'es vraiment folle, ma parole ! s'esclaffe Alesia en déposant son verre d'eau.
– Il a dit que notre guerre était nulle ; les lycéens la trouvaient barbante. Bah, je vais leur donner le spectacle à ne pas rater, réponds-je en haussant les épaules.
Lorsque je vois mon cousin faire apparition dans le self, je frotte mes mains en souriant machiavéliquement. Oh my god... je suis une fille, vraiment, mais vraiment suicidaire. Enfin, un peu d'ambiance dans ce lycée. Depuis que ce con a débarqué à Monterrey, mes conneries ont bizarrement diminué. Pourquoi ? J'en sers rien.
Probablement parce que j'essaie de sauver ma moyenne, ce qui ne me laisse absolument pas du temps à faire la perturbatrice.
À cause de mes tentatives de sauvetage de moyenne que je fais actuellement, la deuxième bande populaire prend place au dessus de la notre. Et surprise sur le gâteau, cette Nora Suarez décide de déclarer la guerre contre moi. Dans tous les cas, c'est moi qui vais gagner.
– Le voilà ! Oh my god, lâche Alesia me faisant sortir de ma rêverie.
Je suis sa ligne de mire et un sourire moqueur s'installe sur mes lèvres en voyant Jimenez débarquer dans le self avec comme seul tissu pour dissimuler sa nudité : une serviette.
Au premier regard, il a l'air extrêmement en colère contre moi.
Les élèves du self s'arrêtent de parler pour voir ce chef-d'œuvre de la nature pratiquement nu. Même les cantinières ont arrêtées de servir de la soupe semblable à de la pisse aux lycéens.
C'est la honte totale ! J'en suis sûre dans les spectateurs, il y a quelques imbéciles qui vont filmer cette scène hilarante et cela va faire le tour de la ville, et voire dans l'État !
– T'es vraiment partie loin Catalina. C'est pas sympa, me réprimande mon frère.
– Qui a dit l'autre fois que notre--
– Toi, tu viens avec moi ! intervient Théo en me prenant par le bras.
– Mais j'ai pas fini mon yaourt ! protesté-je en me débattant de son emprise.
Je regarde Alesia pour qu'elle vienne m'aider mais elle me sourit sadiquement en prenant mon yaourt et le manger. Quelle traîtresse !
Quand les portes battantes du self se ferment, nous entendons un rire général ce qui fait serrer l'emprise que Théo a sur mon bras.
– Aïe ! Wesh t'as cru que je suis faite en coton ou quoi ?!
Il me plaque brutalement contre les casiers rouges. Je frotte l'arrière de ma tête en le foudroyant du regard. Mais il est complètement taré, ce mec !
Nos visages sont si près que si une personne passe à côté de nous il va croire que nous nous apprêtons à nous embrasser. Moi ? Embrasser Théo Jimenez ? Toz.
Son souffle chaud saccadé s'écrase sur mon visage faisant entre temps voler quelques de mes mèches rebelles. Nos corps sont à proximité. Les yeux dans les yeux, nous ne cessons pas de nous envoyer des éclairs, reflétant tout l'amour que nous portons en vers l'autre.
– Où sont mes vêtements ? demande-t-il entre ses dents.
Bon, cessons de faire la garce.
– Ils sont dans la benne à ordure, derrière le lycée. Mais à cette heure, le camion de poubelle est passé.
Il recule en lâchant des jurons entre ses dents et en passant une main nerveusement dans ses cheveux, comme s'il allait les arracher. Je croise mes bras contre ma poitrine en ricanant.
– Pourquoi... Pourquoi tu as fait ça, bordel !
– Nous sommes des ennemis, Jimenez. Ce n'est pas parce que l'autre fois on s'est entraidé au QG qu'on a enterré la hache de guerre. J'ai une réputation à tenir, on me connaît non seulement parce que je suis la fille des chefs de la mafia mexicaine mais parce que je suis moi aussi dangereuse. Tout le monde me connaît et n'ose pas du tout de m'approcher, exceptés mes potes et toi. Mais entre nous Jimenez, c'est la guerre dès qu'on croisé nos regard. Ne sois étonné si je suis sans pitié.
Tout le long de mon petit discours cinglant, il ne lâche pas mon regard. Je peux être un danger pour tout le monde quand je m'y mets et là, j'ai l'impression que Théo vient de voir mon vrai visage.
– Tu veux chercher la guerre contre Théo Jimenez alias la perfection ? D'accord. Mais sache que tu vas amèrement le regretter. Au fil du temps, tu ne vas rien comprendre de ce qu'il se passe en toi et autour de toi, chère ennemie, lâche-t-il d'un ton glacial avant de tourner ses talons.
Je le fixe, un peu perplexe de ce qu'il vient de dire. Je ne vais rien comprendre de ce qui se passe en moi et autour de moi ? Est-ce une menace à prendre au première degré ?
Si c'est le cas, il faut impérativement que mon cousin soit en dehors de notre conflit. Il ne va pas hésiter hésiter de foutre son poing dans la face de Théo.
**
Je suis dans mon lit, les yeux rivés sur mon ordinateur. Aucun signe de Théo Jimenez sur mon pc, ça va.
Si j'avais une oreille dans la bande de Théo, cela sera plus facile pour moi à savoir de ce qu'il manigance. J'ai trouvé une solution suicidaire et Alesia me réprimande.
– Non mais t'es sérieuse Cat' ? Mettre un micro dans la chambre de Jimenez et surveiller l'historique de son ordinateur et de son téléphone ?! s'écrit-elle, contre cette merveilleuse idée que j'ai trouvé.
– Je sais que c'est la guerre entre-vous mais là ça s'appelle violer l'intimité des autres, ajoute-elle.
Ma sœur roule des yeux et chasse ses mots avec un geste de main.
– Quand on a un ennemi, il faut absolument savoir ses intentions et ce mec est un dur à cuir. Je veux que ma sœur triomphe dans cette guerre et je suis partante de mettre les bidules chouettes chez lui, dit-elle en terminant sa natte.
Alesia nous regarde à tour de rôle avant de se lever et de se diriger vers ma fenêtre ouverte.
– Faites comme vous voulez, mais ça va partir en couille. Je le sens, marmonne-t-elle avant de sortir par ma fenêtre.
Ne vous inquiétez, c'est une de ses habitudes de passer par les fenêtres des autres.
Ma sœur ferme la fenêtre tandis que je me lève en soupirant avant de sortir de ma chambre. Comme je suis toujours la dernière à savoir, nous avons un dîner avec je ne sais qui. On m'a donc forcé de porter une robe noire ainsi que des escarpins. En descendant les escaliers, nous pouvons entendre les rires des invités mêlés à ceux de mes parents.
– C'est quand vous allez faire cette escapade nocturne ? demande soudainement Hayden, me faisant soudainement arrêter ma sœur et moi.
– Eh bien petit con, c'est pas bien d'écouter derrière la porte, le sermonné-je alors qu'il sourit innocemment.
– Hayden, ne dit surtout rien aux darons ! T'es mon frère jumeau, donc tu dois garder mes secrets et aussi ceux de Cat', s'empresse à dire Jayleen en posant ses deux mains sur les épaules de son acolyte.
Je les laisse dans les escaliers et pars rejoindre mes parents en train de parler avec deux femmes dos à moi.
Ma mère me remarque et me sourit en tendant son bras vers moi.
– Voilà ma fille aînée : Catalina, Avant que vous me posez des questions idiotes, oui c'est ma fille malgré qu'elle soit sortie de mon ventre avec des cheveux blonds, déclare-t-elle faisant tourner tous les regards vers moi.
Les deux femmes se retournent vers moi... Oh, c'est la maman de Jimenez.
Wait ?
La maman de Jimenez ?! Donc il doit être ici, sous mon toit ?
Doux Jésus.
Madame Jimenez me sourit et s'empresse de me prendre dans ses bras.
Je lance un regard interrogateur à l'autre femme et celle-ci hausse les épaules avant de nous rejoindre dans le câlin. Mais c'est quoi leur problème ?!
– Mais lâchez-moi ! Je suffoque ! cris-je en essayant de sortir dans leur emprise.
En vain.
Mon père qui a vu la souffrance étirée mes traits du visage, vient à mon secours.
– C'est ma fille, donc foutez-lui la paix, dit-il en essayant d'être gentil en me poussant vers lui.
Mais ces femmes sont des grandes malades ! Depuis quand on accueille les gens de cette sorte ? Elles allaient m'étouffer avec leur force, quand même, surprenantes.
Je jure que c'est la dernière fois que je les vois.
Je vous saute les présentations ennuyeuses et nous voilà autour de la table où règne la joie. Mais je ne suis pas dans le clan des bons joyeux depuis que j'ai vu cette figure en face de moi, quelle coïncidence !
Aucun de nous deux parle et préfère de baisser la tête vers la salade accompagnée d'une cuisse de poulet.
Timéo essaye de me remonter le moral ainsi que les jumeaux, en vain.
Je suis extrêmement déçue de partager ce repas avec Théo Jimenez. Je suis une très grosse gourmande mais voir cette gueule que je déteste tant m'a coupé l'appétit. Et dire que cette cuisse de poulet se retrouvera à la poubelle, ça me fait mal au cœur.
– Je suis surpris, Mallory ! s'écrit mon père. Vous êtes ensemble depuis combien temps, maintenant ?
Hein ?
Je relève ma tête, les sourcils froncés. Mes frères et ma sœur font de même et se tournent vers les deux femmes.
- Depuis vingt ans maintenant, répond Mallory en riant, et nous avons pris Théo. Grâce à lui, il nous a rendu plus heureuses et sommes devenues enfin des mères. Il nous a rendu notre union plus solide et surtout il nous a donné la force de supporter les préjugées des autres. Vous savez, voir deux femmes se tenir la main, les yeux qui pétillent d'amour est assez mal vu par quelques personnes...
Attendez ?
Theo est adopté !
La révélation de choc.
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