Chapitre 9
voilà le deuxième chapitre pour ce soir as promised have fuuuun ;)
Jackson venait de m'emporter si vite que lorsqu'il s'arrêta je ne pus retenir un haut-le-cœur qui rapidement se changea une longue régurgitation de mes céréales. Je m'étais laissé tomber à genoux, toussant le lait et la bile qui s'était insinués dans mon nez et mes sinus, tandis que Jackson s'était mis à tourner en rond. Il semblait inquiet d'avoir été retrouvé, alors que pour ma part je mourrais de douleur dus aux nombreuses contractions de mon estomac endommagé par la course trop rapide. J'avais une drôle d'envie de le voir me prendre par la taille, essuyer mes lèvres et me promettre que tout passerait. Or, il n'avait pas l'air d'être prêt à m'aider et il ne me regarda qu'à peine lorsque je me mis sur le dos dans l'herbe, fixant le ciel couvert par les arbres. En effet, à cause du soleil, nous n'avions pas pu progresser énormément et le jiangshi s'était arrêté dès qu'une ombre bienfaitrice avait pointé le bout de son nez.
Dès lors, il s'était mis à chercher de l'eau du regard, la peau de son visage ainsi que de ses bras, ayant largement brulé. Elle n'avait pas simplement décollé, mais elle était devenue noirâtre, comme brûlée par des flammes infernales. Il était en si mauvais état qu'il n'hésita pas à me demander mon aide et me repousser dans la forêt pour que j'aille chercher de l'eau. Il m'avait forcé à trouver n'importe quoi, et lorsque j'aurais le liquide il me fallait le transporter à tout prix. Je voulais, bien sûr, l'aider, alors j'avais quitté notre petite zone d'ombre. J'avais ma nourriture qui tournait toujours dans mon estomac et à chaque pas j'avais l'impression que l'organe me pesait de plus en plus. Or, je n'avais d'autre choix que d'avancer si je voulais que le jiangshi se calme, ne parte pas en fumée, et surtout j'avais besoin de lui pour comprendre comment mes grands-parents avaient pu nous apparaître si jeunes.
Marchant sans jamais m'arrêter je m'étais finalement retrouvé face à un minuscule ruisseau, qui coulait à peine entre quelques herbes folles, accompagnées de quelques roseaux pointant vers le ciel. Ils étaient minuscules mais déjà appréciable par leur beauté. C'était d'ailleurs ces plants qui m'avaient aidé à trouver ce mince filet d'eau dans lequel j'avais trempé mon t-shirt pour l'imprégner d'eau. Ainsi, j'avais avec moi une grosse éponge de tissus imbibée d'eau fraîche. J'étais torse nu, c'était vrai, mais personne dans les alentours ne pouvais me voir et j'avais trouvé l'endroit rafraîchissant. Alors, j'avais mis mes mains en forme de coupe et j'avais attrapé le maximum d'eau possible entre mes doigts. Puis, j'avais ramené l'eau à ma peau blanche, la faisant couler tout le long de mon torse. Les gouttes s'imprégnaient dans le haut de mon slim clair, le rendant sombre, mais cela ne comptait pas et la douceur de sentir un peu d'eau fraîche parcourir mon corps endoloris par une vitesse écrasante avait calmé les haut-le-cœur.
Lorsque la peau de ma poitrine fut assez humide à mon goût, j'avais mis de l'eau dans ma nuque et dans mes cheveux, les plaquant en arrière pour mieux apprécier la caresse du soleil sur mon front. J'aimais cet astre, surement pas autant que la lune qui me transcendait presque, mais j'adorais sentir des rayons faire frémir, picoter, et surtout faire dorer ma peau. J'aurais, évidemment, voulu rester ici pendant des heures, mais mon t-shirt commençait à sécher et Jackson avait besoin de cette eau. Alors lentement, pour ne pas perturber mon corps, je m'étais relevé, prenant avec moi mon haut. Or, lorsque j'avais décidé de partir un son plus loin dans mon dos attira mon attention. Sur mes gardes je m'étais immobilisé, le corps tremblant de peur, transit tant je redoutais de trouver là un métamorphe. Or, comme on m'avait toujours dit de faire face je m'étais tourné. J'avais les poings serrés, tremblants certes mais serrés, alors que je forçais mon menton à rester monté pour regarder face à moi. C'est là que je vis un visage passer de l'arrière d'un arbre, des yeux fixés vers moi. Il n'était pas bien grand, j'aurais dit quelques centimètres de plus que moi, cheveux et yeux noirs, tandis que sa peau était presque luisante.
Nous nous regardions l'un l'autre, analysant le danger que pouvait représenter l'autre, tout en silence. Il n'avait pas même osé ouvrir la bouche et le premier qui le fit ce fut ma personne pour laisser échapper un soupire légèrement paniqué. Cela le fit reculer d'un pas, totalement paniqué que je ne lui fasse du mal. Or, j'avais eu le même réflexe que lui. Lorsqu'il recula d'un pas, j'en avais fait deux en arrière, tentant de ne pas lui laisser l'occasion de me sauter à la gorge. Or, ce ne fut pas ce qu'il fit, il me sourit juste en voyant que j'étais sur le point de m'enfuir en courant, et il s'approcha juste un peu plus, toujours sous l'ombre des arbres.
« Bonjour. »
Sa voix était douce à vrai dire, grave mais douce, alors que son visage androgyne me faisait me questionner sur son sexe. Au vu de sa voix je penchais sur un garçon mais à vrai dire son sexe ne m'importait pas et seul son regard sur le mien comptait. Je ne devais pas le quitter des yeux au cas où il représenterait un danger pour moi. J'étais triste de me méfier mais depuis le village je n'étais plus capable de croire qui que ce soit, aussi beau ou belle soit-il ou elle. J'aurais pu donner le bon Dieu en confession à certains enfants qui pourtant étaient venus me cracher dessus sous les ordres de leurs parents. Non, pas même ce drôle de personnage n'allait gagner une confiance minime de ma part.
« Peux-tu... me ramener un peu d'eau ? »
Il me regardait, attendant que je réponde, or je m'étais juste éloigné de trois pas supplémentaires. Il tendit sa main pour me dire de rester, or les rayons arrivant sur sa main maintenant au soleil firent fumer la chair et il fut forcé de ramener sa main vers lui. Un autre buveur de sang et déjà que je n'avais pas toute ma confiance en Jackson je ne voyais pas pourquoi lui je la lui donnerais. Or, lorsqu'il récupéra sa main douloureuse, un drôle d'air de de détresse passa sur son visage et je compris à cet instant qu'il ne me fallait pas jouer l'idiot. Donner un peu d'eau à quelqu'un en difficulté ne me couterait jamais la vie et donc j'avais fait quelques pas en avant. J'avais tendu mon t-shirt trempé, gardant une bonne distance de lui et il laissa un sourire ourler ses lèvres qui à cette distance étaient d'une pulpe épaisse. Elle traçait des sillons sur les croissants de chairs, alors que lentement lorsqu'elles se découvraient elles laissaient apparaître juste deux dents pointues. Ce n'était pas comme Jackson qui lui avait toute la dentition faite pour arracher la chair. Lui, c'était un vampire, un vrai.
« Merci... »
Je n'avais pas réussi à répondre, j'avais juste récupéré mon t-shirt lorsqu'il eut fini et que sa peau avait repris une couleur blanche. Ensuite, il laissa un plus grand sourire grandir sur sa bouche, et ce jusqu'à ce que des bruits derrière lui se firent entendre. Dès lors, j'avais rapidement fait des pas en arrière et d'autres créatures s'approchèrent, avant de prendre le personnage par l'épaule. En tout, maintenant, ils étaient trois. Il y avait celui que j'avais aidé, puis un blond qui le tenait par l'épaule, et pour finir il y avait un troisième personnage qui s'était installé dans la branche d'un des arbres à une vitesse folle. Tous les trois me regardaient de leurs yeux sombres, tandis que leurs peaux semblaient repousser quelques peu les rayons du soleil, les reflétant presque comme s'ils étaient de réels miroirs. Le soleil les brûlait lorsque l'exposition était trop forte et lorsqu'il s 'agissait de petits rayons comme ceux de la zone ombragée où ils étaient, la peau réussissait à éloigner les rayons. C'était étrangement beau à voir, comme s'ils rayonnaient, comme s'ils étaient de vrais anges déchus tombés sur terre.
« C'est qui celui-là, Kyung ? »
« Un loup qui m'a aidé à soigner mes brûlures... »
Les deux êtres vampiriques regardèrent le fameux Kyung qui lui n'avait jamais arrêté de sourire. Or, les deux autres ne souriaient clairement pas et avalaient doucement leur salive pour se calmer. Ils avaient l'air d'avoir une peur bleue rien qu'à l'idée de penser que j'étais un loup, ce qui les força à tirer sur les bras de celui qui jusque-là ne m'avait jamais quitté des yeux.
« C'est la loi numéro une, Kyung, numéro une, ne pas s'approcher des loups. »
Ce fut la dernière phrase qui me parvint avant que les trois hommes ne disparaissent. En fait, l'un d'eux avait été traîné par les autres plus qu'autre chose mais ils avaient fini par disparaître en un coup de vent, ne laissant aucune trace derrière eux. J'avais été figé un instant sur place, et ce jusqu'à ce que je me rende compte que je commençais à avoir froid et que Jackson m'attendait. Il me fallut donc remettre de l'eau dans mon t-shirt avant de retrouver mon protecteur. Lorsque je fus dans la même clairière que lui, ce furent deux avants bras rongés par les brûlures qui m'accueillirent, et je pu me blottir dans ses bras froids. Il avait l'air d'être soudainement câlin, et il ne me laissa partir de son étreinte avant qu'il ne soit sûr que je sois en bonne santé, me répétant toujours la même question qui était « Tu vas bien ? ».
Cela m'avait fait très chaud au cœur et je devais avouer que lorsqu'il m'avait embrassé le front j'avais laissé un léger sourire ourler mes lèvres.
Lorsqu'il vit que je ramenais de quoi se soigner, il prit mon haut et commença à étaler le liquide sur les chairs. Il avait fait cela longuement alors que je m'étais assis sous l'ombre d'un grand chêne. La chaleur faisait brunir doucement ma peau. L'après-midi se résuma en quelque sorte à ce silence et à ce repos constant. Je ne savais pourquoi je ne bougeais pas pour retrouver mes grands-parents, mais la présence de Jackson était rassurante, j'étais bien et je n'avais pas envie de quitter mon petit coin de verdure. Le calme était si reposant que je n'avais pas même voulu briser le silence pour parler des vampires que j'avais vu avec Jackson. Le connaissant cela allait l'inquiéter et je ne voulais pas vraiment le questionner sur le fait que les vampires fuyaient les loups. Alors j'avais gardé le silence et j'étais resté sous mon arbre.
Lorsque le soleil se coucha enfin, nous avions repris le chemin vers le village que mes grands-parents avaient déserté. Cette nuit-là, Jackson ne la passa pas dans son lit, il se contenta simplement d'aller voir le maire pour faire je ne sais quoi mais je le soupçonnais de lui demander de garder ma meute à distance du village. Je ne savais pourquoi je ne m'étais pas opposé, et j'avais même été plutôt d'accord. Alors j'avais dormi paisiblement, et le lendemain lorsque le Jiangshi alla se coucher j'avais pris inconsciemment la route vers la forêt. Je l'avais lentement parcourue, essayant de retrouver ce minuscule ruisseau qui avait été le théâtre d'une rencontre étrange.
Après plusieurs heures à parcourir les arbres, mon sac à dos plein de provisions pesant sur mon échine, j'avais retrouvé la zone. Elle était -malheureusement ?- vide. Tout était calme et le soleil faisait juste apparaitre de magnifiques reflets sur l'eau cristalline. Cela lui donnait un air paisible, brillant, frais, alors qu'avec mon minuscule pique-nique j'étais à l'aise. C'est donc assis au milieu de quelques roseaux bas que j'avais sorti un paquet de chips, une barquette de fraise et du sucre en poudre. Ne sachant que faire, j'avais commencé à manger les fruits rouges, les trempant dans le sucre cristal avant qu'un bruit de pas ne se fasse entendre. Il était rapide, léger et cela me rappela immédiatement Jackson. Or, l'odeur qui avait été transportée n'était pas celle du sang qui suivait partout mon logeur, mais une odeur plus délicate. Elle était semblable à celle d'une fleur, d'un jeune bourgeon même, qui commençait à déclore, commençant à dégager ses douces fragrances sucrées. Là, c'était la même chose, or l'odeur ne me disait rien et je ne pouvais définir de quelle fleur il s'agissait. Alors lentement j'avais fait volte-face et j'avais trouvé derrière les arbres, le brun de la veille assit en tailleurs.
J'avais espéré le voir arriver je devais me l'avouer, et c'est donc lentement que j'avais retiré ma fraise de ma bouche pour la poser dans la barquette. J'avais ensuite léché ma lèvre pour en retirer tout sucre ou jus du fruit, alors que le suceur de sang s'était mis à jouer avec l'herbe autour de lui.
« Alors tu es revenu, le loup ? »
J'avais simplement hoché de la tête alors qu'il s'était approché jusqu'à la limite de l'ombre pour venir humer l'air autour de moi.
« Tu es le premier loup que je rencontre. Et je dois avouer que tu sens meilleur que je ne le pensais. On me disait que vous aviez toujours cette odeur âcre de phéromones, d'animal sauvage et de sexe. Tu sais, ton espèce on ne l'aime pas vraiment par chez nous. »
Comme pour l'inciter à en dire plus je m'étais approché en tripotant mon haut. Je m'étais mis de l'autre côté de l'ombre, le soleil brûlant me caressant le dos alors que j'avais mis mon petit repas entre nous, la barquette autant entre l'ombre que le soleil, tout comme les chips et la bouteille d'eau que j'avais oubliée au fond du sac. Une fois les choses face à lui il regarda les fraises et en pris une. Il ne la mangea pas à vrai dire, il la tourna juste en tous sens avant de la poster dans sa bouche. Son réflexe fut d'y mordre fortement avant de sursauter en se rendant compte que la chair molle n'avait pas résisté à la force de la mâchoire et qu'il avait claqué ses canines dans ses lèvres.
Il retira donc lentement la fraise de sa bouche, l'analysant comme s'il s'agissait d'une drôle de chose qu'il n'avait jamais vue auparavant. Le jus coulait le long de ses lèvres blessées et cela le fit grimacer car l'acide du fruit venait ronger les plaies. Il se calma pourtant et commença à sucer le jus qui s'échapper d'un des deux morceaux de la fraise qu'il avait croquée. Or, il n'aima pas du tout la chose et frissonna de tout son corps, secoué d'un dégoût évident. Il termina par déposer le fruit dans l'herbe à ses côtés, ses doigts froids la posant avec une délicatesse consternante.
« Nous avons peur des loups, mais toi tu n'as pas l'air dangereux. A moins que tu ne fasses cela pour mieux me tuer ? »
J'avais répondu en secouant la tête pour lui prouver le contraire et il se mis à sourire découvrant ses dents d'un tranchant évident.
« Mes parents m'ont toujours dit de respecter la loi du clan avec ferveur, de traiter les lois comme les choses les plus importantes pour la survie du clan, mais j'ai toujours été curieux. On ne nous autorise pas même à rencontrer les autres buveurs de sang. On dit qu'il existe des Jiangshis qui seraient des êtres supérieurs à nous car ils pourraient manger également de la chair. Mais nous ne devons pas mettre en danger notre clan. Je t'en dis clairement trop et je sais que ce que je fais pourrais me coûter la vie au sein du clan. Mais avoir quelqu'un pour écouter et non ordonner ce qu'il faut faire cela me fait du bien » il s'arrêta pour soupirer et s'étirer avant de reprendre. « Mes parents m'ont dit que si je rencontrais quelqu'un de ton espèce je mourrais dès lors où j'aurais osé poser le regard sur lui. Alors, quand je t'ai vu dans la clairière, t'approcher peureusement du ruisseau je me suis demandé si ce qu'on disait était si vrai. Je t'ai vu retirer ton haut et j'avoue que cela m'a gêné, après tout tu es le premier corps que je vois, enfin à part le mien. » il soupira d'un souffle saccadé. « Ensuite je t'ai regardé récupérer de l'eau et en passer sur ta peau et j'ai été un peu perdu. Vous aussi aviez-vous besoin de l'eau pour vous protéger du soleil ? Où alors avais-tu trop chaud ? En tous cas tu n'avais pas l'air dangereux et encore moins lorsque tu me permis de me passer de l'eau sur la peau car j'avais trop tenté de m'approcher de toi. »
Après un sourire il se tourna vers le paquet de chips et en pris une. Il l'analysa sur toute la surface avant de commencer à la gratter sous sa canine droite. Je le regardais étrangement face à son comportement avant de prendre également une chips pour la manger. Me voyant faire, il imita mes mouvements. Lorsqu'il avala il se mis à tousser fortement, n'étant pas habitué à faire passer un objet solide dans son œsophage, s'étouffant presque. Un instant il me regarda comme si j'avais tenté de le tuer or, lorsqu'il me vit en pleine santé il se détendit et souffla avant de prendre une gorgée d'eau de la bouteille.
« Je ne comprends pas pourquoi ce genre de nourriture est interdit dans notre village... C'est clairement bon, mais nous n'avons pas le droit à ce genre de choses. Nous ne nous nourrissons que de sang d'animaux. Parfois un humain se perds parmi nous et une chasse est lancée. Je dois t'avouer que c'est affreusement excitant de plus le sang humain est tellement plus délicieux que celui animal... mais je m'égare... je ne comprends juste pas pourquoi on ne nous laisse pas goûter à autre chose qu'à notre breuvage vital. »
Comme je n'étais pas prêt à répondre j'avais juste haussé les épaules, le regardant fixement pour voir si ce qu'il avait mangé lui faisait du mal. Or, il ne semblait pas en mauvaise santé et nous étions resté à observer les alentours pendant longtemps avant qu'il ne se lève, époussetant son postérieur couvert de terre et d'herbe humide.
« Je reviens ici souvent. Ce serait agréable de te revoir. Ton écoute est bienfaitrice mais j'avoue que j'aimerai en entendre plus sur ton espèce. J'espère sincèrement que tu nourriras ma curiosité. »
Sur ce, il disparut en coup de vent, me laissant seul avec ma nourriture et ma bouteille d'eau au bout de laquelle il restait encore un peu de son sang drôlement clair. Je l'avais analysé du regard, frissonnant étrangement à la vue de l'hémoglobine, avant de venir boire à mon tour, prenant des lampées d'eau au goût métallique de sang. Ce n'était pas dérangeant mais je devais avouer que cela me provoquait une sensation étrange de satisfaction. J'avais goûté au sang d'un vrai vampire...
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