Chapitre 18

Bonjour ce petit monde Wattpadien! Je vous embrasse fort et à très bientôt! J'espère que la fin sera à votre goût car elle approche !

Des bisous!

« Sangki ! réveille-toi, il est déjà midi ! » la voix rocailleuse et endormie de Jackson résonna sans réponse dans la maison bancale, flottant dans un air froid et pur.

N'obtenant pas de réponse de la part de son fils, il grimpa alors les escaliers, sauta la porte de Kyungsoo qui était entrouverte, et frappa à la porte du jeune adolescent. Il resta figé face à la porte alors qu'il cru un instant qu'il y avait un mouvement à l'intérieur de la pièce, or il n'eu aucune réponse malgré tout. Il avait peut-être rêvé ? Ou Sangki était trop épuisé... il poussa donc lentement la porte de la chambre et entra en murmurant. Son fils était dos à lui, allongé sur le côté, caché jusqu'à la tête par la couverture. Il s'approcha donc, posa une main glacée sur son épaule et le secoua. Il ne râla même pas, pas un mot même, pas un souffle... Jackson se dressa et se pencha par-dessus le corps de son fils et le fit basculer sur le dos. Il roula lentement sur le matelas, une main sur le torse. Paniqué, il posa ses mains sur ses joues et grogna en le sentant aussi glacé qu'une pierre. Il lui criait au visage, il lui disait de se réveiller, pourquoi ne réagissait-il pas ? il prit son poignet et grogna en le voyant noircit jusqu'au coude. L'autre bras... il était encore plus atteint. Il le redressa et le secoua en hurlant, voyant ses cheveux cendrés s'agiter dans une délicate caresse, flottant au grès d'un air poussiéreux et chaud. Sa peau était si pâle, bleue presque. Il glissa alors le corps de son fils dans ses bras et sanglota. Il n'avait jamais autant pleuré, et même Daeho ne lui avait pas fait tant de mal. Il le ramena à nouveau face à son visage, prit son pouls, chercha son souffle et un hoquet quitta sa gorge.

En catastrophe Kyungsoo entra dans la pièce, et recula à grand pas, la voyant baignée de lumière qui brûlait si fort le père éploré. Il appela alors à grande voix à l'aide mais personne l'entendrait de toutes manières. Il se couvrit donc d'un plaid, entra et tira le Jiangshi qui serrait le corps de son fils dans ses bras. Il s'écroula ensuite sur le mur en face de la chambre, grognant légèrement à la sensation de brûlure sur ses mains, tandis que tristement Jackson caressait le front glacé de son fils. Il lui avait pourtant promis d'être là jusqu'au bout, d'être son père et de le soutenir... mais même dans la mort il n'avait su le soutenir... et s'il était mort c'était sa faute... il savait que son espèce ne devait se reproduire et pourtant, il avait fait vivre pendant dix-sept ans un jeune homme, qui était mort pur, sans se reprocher quoi que ce soit, et malheureusement il n'avait jamais rien connu... ni l'amour, ni la tendresse... juste un peu de joie et surtout de la tristesse, de la peur...

« Jackson... je... »
« Passe un appel à Daeho et... Hyunsu... je t'en prie Kyungsoo... ne me questionne pas... »

Le jeune vampire tenta de poser une main sur le front glacé du petit amant, mais il fut vivement repoussé par le jiangshi. Il boitilla alors jusqu'au téléphone fixe de la maison et passa l'appel aux deux parents. Il ne put que leur raconter que Jackson les voulait, que Sangki n'était pas bien, et que le père pleurait. Daeho, prit alors de panique, parti en courant jusqu'à l'habitation partagée par les trois jeunes hommes et grimpa quatre à quatre les escaliers grinçants. Il trouva alors son ancien amant, le corps inanimé de son jeune fils, souriant et caché dans le cou pâle et abimée du buveur de sang. Il se figea alors, regarda la scène et senti comme un courant électrique le parcourir des pieds à la tête. Il regarda les mains noircies de son fils, son teint si pâle, ses yeux si tristes et pourtant si reposés, et il regarda ensuite son amant en larmes. Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre, et c'est une fois à genoux qu'il se mis à maudire le ciel. Ils restèrent ainsi à serrer les doigts meurtris, à embrasser le front glacé et à regarder cet air paisible sur ce visage sans vie pendant des heures. Ils se trouvèrent durement ankylosés mais cela ne comptait pas, leur enfant était parti.
Hyunsu, lui, quitta la maison lorsqu'il vit le corps et l'on entendit toute l'après-midi le bruit sec des bois frappant dans les troncs, et le son déchirant des ramures se brisant contre les conifères. Kyungsoo, quant à lui, fixait un mur en soupirant, baissant les yeux alors qu'il repensait à ces journées qu'il avait vécues en sa compagnie, ces nuits également, ces chasses et ces étreintes. Il pensait qu'il aurait le temps de tout lui avouer, lui dire qu'il était fasciné, qu'il était fou même de ce drôle de regard qu'il faisait, de ces lèvres, ces yeux si clairs. Mais il avait peur... peur d'être rejeté et il était persuadé d'avoir encore des années devant lui... qu'ils étaient tous deux immortels ! mais il n'avait rien dit ! il remonta alors dans sa chambre et prit un cadre entre ses doigts et mordit sa lèvre. Ils avaient pris une photographie ensemble avec un ancien polaroïd, et même si le vampire n'apparaissait pas, qu'on y voyait que ses vêtements, il aimait regarder ce sourire, il entendait presque le rire du jeune garçon. Il caressa alors l'image d'un doigt faible avant de sursauter. Quelque chose venait de tomber de l'arrière du cadre pour rouler sous le lit. Il se glissa alors dessous et rattrapa le vieux morceau de papier roulé. Il allumé une bougie près de son lit et commença à lire.

« Bonjour Kyungsoo !
Aujourd'hui, j'ai dit à tout le monde que je me sentais mal et que je restais au lit, en effet, je sens la fin arriver et je ne pense pas passer la nuit alors nous y voilà. Je voulais à tout prix t'écrire, te dire ces quelques mots qu'en face je ne pouvais prononcer. J'ai toujours été trop timide et notre première rencontre le prouve. Je n'aime pas parler, je préfère largement écouter, et toi j'adorais t'écouter. Tu m'as toujours soutenu, et lorsque mes parents sont revenus tu es devenu le meilleur ami que je n'ai jamais connu. Lorsque je t'ai vu te battre à mes côtés également, je savais que jamais je ne voudrais te quitter, et pourtant le temps m'a toujours été compté. Nous étions comme le jour et la nuit, nous ne vivions jamais en même temps, et la lumière t'était mortelle alors que je brillais dans la nuit. Et pourtant nous étions si bien ensemble... parfois je me demande si j'aurai dû t'embrasser avant de partir, disparaître avec le goût de tes lèvres mais à présent je me dis que je n'en ai pas le droit. Je ne peux enfermer un garçon avec de l'avenir dans une relation vouée à mourir alors je t'en prie, trouve quelqu'un pour te prendre la main, et donne la vie à des enfants, et si tu m'aimes ne leurs donne pas mon prénom. J'ai peur qu'ils n'en meurent eux également ! je suis stupide... mais sérieux... ne leur donne pas mon prénom, je n'ai pas besoin que l'on me rende hommage, ce n'est pas nécessaire...
Tu trouveras joint à cette lettre une mèche de mes cheveux mis dans un collier d'or, tu les parcourais trop souvent pour que je ne t'en laisse pas un morceau... c'est comme si je restais encore un peu avec toi.

Vis, sois heureux,
Je t'embrasse,
amoureusement tien,

Sangki. »

Kyungsoo fondit en larme et prit de la table de nuit le collier. Le pendentif en forme d'étoile s'ouvrait et laissait entrevoir une fine mèche grise attachée par un superbe ruban noir. Il porta la mèche à son nez et parmi ses larmes il respira cette odeur qu'il avait tant adorée avant de tomber dans son lit et pleurer à chaudes larmes l'après-midi entière.

La nuit arriva vite, et le corps sans vie avait été rallongé dans son lit, pendant ce temps les parents remplissaient des immenses cartons des affaires du jeune homme. Il n'y avait pas grand-chose, un carnet griffonné de différents dessins, un journal intime scellé où un prénom était délicatement gravé, un sac de billes, quelques morceaux de rubans de tissus, un mouchoir brodé, un stylo plume, un bandage usagé et quelques morceaux de craie de couleurs. Ils allèrent ensuite laver ses mains blanches des couleurs crayeuses, le visage de ce teint cireux, le changèrent. Tous versèrent plus de larmes en voyant son corps chétif, amaigris, et dont la peau était brûlée par la mort qui coulait dans ses veines. Ils lui enfilèrent un superbe complet blanc, et le couvrirent d'un drap blanc, surveillant tout de même si son souffle ne surélèverait pas le tissu, mais rien ne se passa.
Daeho resta tout de même dans la chambre éclairée par la bougie, demandant à ce qu'on le laisse seul pour ce soir. Il posa alors une main glacée sur ses yeux et tenta encore de pleurer, mais il en était devenu incapable et ses sanglots n'étaient plus que hoquets secs qui brûlaient els yeux et la gorge. Il ne savait expliquer comment son sanglot pouvait être si fort, ni ce qu'il ressentait, c'était comme s'il devenait fou... il se glissa alors à ses côtés et buta sur sa table de nuit. Il en vit alors tomber une lettre lisse, roulée et attachée par un ruban rose. Au bout du ruban, il put lire son prénom et celui de son mari, gravée par une main légèrement tremblante.

« Bonjour papas,
Je suis désolé de partir à présent que vous êtes revenus, mais c'était inévitable... j'en ai discuté avec Jimin et Taehyung et personne ne pouvait me sauver... ils disaient que Yoongi avait un pouvoir destructeur si fort que cela me permettrait de ne pas souffrir mais j'ai refusé de boire le sérum, je voulais finir ce que j'avais prévu. Cette lettre est donc... juste une avant-première... je veux vous montrer encore plus, vous prouvez que tous, vous tous qui êtes de ma famille, vous comptez pour moi comme le soleil, la lune et les étoiles. Je vous joins alors à cette lettre une carte, désolé elle n'est pas à l'échelle et très rudimentaire, mais vous devriez savoir où je veux vous mener.
Je vous aime.
A très vite.
Sangki. »

Daeho sanglota encore plus fort et détacha la lettre de la carte. Celle-ci était superbement dessinée, coloriée et appliquée. Il ne l'avait faite qu'au stylo plume et chaque ombre était pourtant aussi belle que s'il avait utilisée de l'aquarelle. Il tenta de retirer la brume sur ses yeux et regarda avec attention la petite croix rouge qui se trouvait tout juste au milieu de leu forêt non loin de Dusk Cove. Il rassembla alors toutes ses affaires, embrassa le front couvert du drap et emmena avec lui toute sa famille, comme il l'avait voulu. Kyungsoo marcha très lentement, éploré, Jackson se cachait derrière ses mains, alors que Yoongi et Namjoon ne cessaient de sangloter sur les épaules de leurs enfants. La mort avait meurtri cette famille et pourtant ils étaient là, accompagnés par la meute qui avait emporté des bougies, des fleurs, et tout ce qui avait été possible. Ils suivirent en silence Daeho qui marchait parmi les mousses, remontait la rivière, et suivait des dessins à la craie sur certains arbres. Et enfin, ils arrièrent. Ils trouvèrent face à eux, une immense ferme abandonnée, délabrée et mise en pièces. Pourtant, quelqu'un s'était embêté à bouger tous les débris pour les mettre de côtés, libérant ainsi le sol. Ils 'approchèrent donc, et observèrent le béton qui avait été griffonné, colorié, magnifique sublimé. Des dizaines de couleurs faisaient des volutes superbes au sol, se mêlaient et donnaient une superbe fresque. Tous se reconnurent donc dans la représentation, chaque membre de la meute, chaque ami, chaque famille, chaque père chaque mère, au centre, l'artiste c'était dessiné les regardant avec admiration, ses mains noires pourtant couvertes de craie, son front plissé de joie, et ses yeux dirigés principalement vers ses parents, un Jiangshi, un loup, un cerf, tous trois mains dans la main. Et à l'écart, un jeune homme était entouré d'une flore claire et abondante, entouré d'un flux coloré, représentant les couleurs de l'amour. Kyungsoo tomba alors à genoux face à sa représentation et hoqueta désespérément. Il avait là fait le cadeau le plus beau jamais voulu, et tous se prirent la main, regardant avec admiration ce travail d'artiste, et c'est alors que Hyunsu vit au loin des milliers de morceaux de papiers cachés sous les pierres. Tous passèrent alors et sans marcher sur la craie chaque membre de la meute trouva son nom sur un des morceaux de papiers. Chacun lu alors, des remerciements, des adieux, des vœux, des joies, des tristesses et surtout des encouragements.

Jackson trouva alors sa lettre au milieu, pliée et percée par les traces d'une dentition faible.

« Papa...
Cette lette est juste pour toi. Je te remercie, et je t'en prie, ne me pleure pas... ne pense pas que je meure par ta faute, tu ne pouvais le prévoir, et merci d'avoir été là pendant que je vivais, de m'avoir surveillé, aidé et aimé. Même si je ne t'ai connu physiquement que depuis quelques mois, je sais que pour toujours tu as été là. Je t'aime papa. Et quoi qu'il advienne je t'aimerai. Tu comptes pour moi, énormément, et je te remercie d'être là pour moi, toujours. Ne pleure pas... et je t'en prie... trouve le bonheur sans moi. Trouve un amour, une femme, un homme, un loup ou un jiangshi, mais aime. Tu en as besoin, et ne survies plus, vis. Vis papa ! vis comme j'ai vécu ces derniers temps ! vis pour vivre, aimer, goûter, sourire, respirer, sentir l'air sur ta peau, toutes ces choses. Tu dois le faire, car je sais que tu es empli de tristesse, et tu dois oublier Daeho. Je t'en prie papa, ne m'oublies pas non plus... et... peux-tu respecter mes dernières volontés ?... »

Jackson leva le nez et parlant aux étoiles il hurla un grand « oui ». Le lendemain ses dernières volontés lui furent accordées. Il eu droit à un magnifique cercueil en chêne, tout comme il le voulait, ses souvenirs les plus précieux mis avec lui dans la boîte de bois : une photographie avec Kyungsoo, la tétine de son enfance, son livre préféré, et enfin, une rose sur le torse. Enfin, le cercueil fut refermé et c'est accompagné par un chant de choral qu'il fut mis en terre, sur le bord de la rivière, non loin de l'ancien village des cerfs. Kyungsoo, en secret, avait passé un anneau d'or au doigt de son amant, portant le même, il s'était promit de ne jamais l'oublier. Et enfin, lorsque la tombe fut refermée tous prirent une petite graine claire et la plantèrent dans la terre encore meuble et fraîche. C'est alors que Jackson se mis à genoux sur la tombe, une main sur la pierre qui bientôt serait avalée par les roses et murmura.

« Tes dernières volontés ont été respectées, on ne t'oubliera jamais. »

Ce soir-là, le ciel prit une nouvelle couleur, une nouvelle étoile venait de s'y installée, repoussant les autres, brillant aussi fort que possible. Kyungsoo la regarda naître avec tendresse et embrassant son pendentif il dit adieu à son premier amant. Il mit la lettre sous son oreiller et s'allongea, épuisé et encore secoué. Les jours suivants, tous vinrent voir la fresque, la prirent en photo, et les parents avaient prévu de la graver dans le temps en la couvrant d'une résine. Mais cette nuit-là, on vit glisser un nuage, solitaire, qui vint pleurer par-dessus la fresque l'effaçant. Il avait voulu que sa surprise soit éphémère et elle le fut, on ne vit plus que des magnifiques couleurs se mélanger, et restèrent simplement les photographies de l'œuvre, son journal intime que Kyungsoo avait prit, et ses derniers souvenirs que ses parents avaient mit dans son ancienne chambre, comme s'ils l'attendaient toujours, ils ne voulaient pas encore tout effacer.
Sur sa pierre tombale, on ne lisait pas son nom, ni son prénom, comme il l'avait voulu, mais simplement une phrase « Qui que vous soyez, sachez que je vous aime. »

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top