Chapitre Trente-neuf
*se cache dans un abri antiatomique* ici je suis sûre que vous m'aurez pas haha!
La nuit était déjà tombée depuis quelques heures lorsque je senti que mon père m'aidait à me dévêtir. Nous étions au milieu de la forêt, lui complètement dénudé et sans honte, alors que personnellement je me sentais rougir et greloter sous l'air frais. Habituellement je ne me montrais pas nu, et le seul de mes pères qui me voyait souvent nu c'était le moins dominant, et à l'instant me trouver nu comme un ver devant mon ancien alpha me faisait mal au cœur. J'avais la cage thoracique serrée par la gêne, et ce fut encore pire lorsque mon sous-vêtement tomba au sol dans un bruit de froissement déplacé. Ma peau blanche était alors totalement exposée au clair de lune, à cette mère pleine qui faisait frémir mon épiderme de ses rayons. La pleine lune était de sortie ce soir-là mais la chasse avait été annulée après la bataille du matin et l'excitation des humains dans la forêt, et les seuls autorisés à se balader entre les arbres avaient été les membres de ma famille, donc la famille d'alpha. D'ailleurs, Taehyung avait voulu se joindre à nous pour faire sa toute première transformation. Sa sœur avait déjà su se changer et son pelage blanc, brillant sous le clair de lune nous avait de suite indiqué qu'il s'agissait d'une alpha en herbe, tandis que lui étant trop timide il n'avait jamais tenté de laisser son loup sortir et ce même s'il avait 11 ans déjà. Mais, il n'était pas prêt et à mes yeux il n'avait pas de grand attachement à notre race et il n'était pas aussi investi dans la vie de la meute que sa sœur. Donc, si l'un des deux devait prendre le relais sur ma personne je considérais ma sœur comme plus apte à le faire, tout en sachant qu'elle prenait toutes les situations avec philosophie et jamais je ne l'avais vue perdre son sang frois.
« Daeho, tu rêvasses, concentre-toi un peu. »
« T-Tu es sûr que tu dois m'apprendre complètement nu toi aussi ? Je pense que ça me déconcentre. »
« Tu es déconcentré parce que tu vois d'où tu viens ? »
J'entends mon père retenir un rire avant de simplement se calmer et reprendre sa respiration.
« C'est une blague ne fait pas cette tête. J'ai exactement la même chose que toi à ce niveau enfin Daeho. De plus, je suis ton père et tu me vois nu chaque transformation et ce pendant des années déjà. Pourquoi tu paniques ? »
« Je ne sais pas. »
Mon père souffla lentement avant de prendre mon menton entre son pouce et son index. Il avait plongé ses yeux dans les miens alors que je me mettais à rougir. Je le voyais alors redécouvrir mes traits avant qu'l ne sourit en coin, une moue plus que nostalgique déformant ses pauvres lèvres pâles.
« Tu me rappelles vraiment ton père quand il a dû se lier à moi pour la première fois. »
« Je veux pas savoir que j'ai le visage de papa avant que vous ne me conceviez ! C'est gênant ! »
« Tu es vraiment comme lui, un rien vous gêne alors que je suis simplement sincère. Que veux-tu que je te dise ? »
« Que la transformation finale n'est ni dangereuse, ni douloureuse, et que je ne risquerais pas de perdre l'esprit. »
Il avala de travers en m'entendant et évidemment il ne put me répondre. Il se contenta simplement de m'ignorer pour mieux aller se poster sous la lue blanche. Le ciel était découvert et il semblait que c'était parfait pour une nuit de chasse, mais ce soir il nous fallait devenir plus que des loups et mélanger humanité et notre côté sauvage. C'était la seule chose que je savais sur la transformation finale, c'était en fait une parfaite association de nos deux natures, et notre corps en devenait plus rapide, plus discret, plus grand, plus puissant, un loup supérieur aux autres dans le règne, voilà pourquoi seuls les chefs de meute en étaient capables. Et le fait que j'avais une nature d'oméga n'empêchait rien. Il suffisait d'obtenir la confiance de notre loup, en gagnant celle de toute une meute, pour qu'il ait confiance en votre côté humain. Notre nature de canidé était comme indépendante et pour que nous puissions aller jusqu'au bout il fallait comme lui prouver que nous étions capable d'être plus qu'un simple loup, et être à la tête d'une meute était donc indispensable. Comme je venais d'avoir gagné la confiance complète de mon loup, en tout cas nous le supposions, il devait être simple de me changer, mais je n'étais pas moi-même sur de moi.
« Alors maintenant Daeho, il va falloir que tu te mettes sous la lune. Tu vas laisser ton loup émerger, tu vas l'encourager à te rendre loup et une fois que la transformation aura bien avancé et que tu auras gagné ta forme lycante presque complète tu devras revenir. Tu feras en sorte que ton loup reste aux commandes et que toi aussi. C'est à ce moment que tout va devenir affreusement douloureux et si tu laisses ton loup céder à la douleur je ne pourrais plus rien pour toi. Evidemment je ferais tout pour te contrôler, pour que tu ne te tues pas, mais Daeho c'est un combat contre soit même. Je ne suis qu'un accompagnant et si tu ne t'en sors pas je ne pourrais pas agir plus. je ne pourrais pas forcer ton loup à te rendre le contrôle, et je ne pourrais pas inverser le processus. Promets-moi juste que tu agiras comme je te le dirais et que tu feras exactement ce qu'il faut pour revenir. »
« Promis papa. Je suis fort et je ne laisserai pas tout foirer. »
« Alors il faudra aussi que tu m'écoutes pour revenir. Pour redevenir humain cela va être encore plus compliqué mais je ne veux pas te stresser. Tout d'abord réussit à atteindre la transformation finale et je te guiderai pour redevnir toi. D'accord ? »
« D'accord. »
Mon père me pris alors dans ses bras et c'est rougissant et tentant de contenir mes mauvais mots que je l'avais serré en retour. Ceci fait il me relâcha et me laissa m'asseoir au milieu de la clairière. La lune me donnait presque chaud lorsque ses rayons balayaient mon dos, mais alors que je me mettais à laisser apparaître mon loup, mes cheveux gris se mettant à briller et mon corps se préparant au changement, que la voix de mon père se manifesta.
« Et donc... tu es lié à ce cerf ? »
« P-Pardon ? »
« Bah je veux savoir si tu as couché avec lui. Pour savoir si maintenant j'aurais un chef de meute d'une autre espèce. »
« p-papa je ne connais qu'à peine Hyunsu... »
« Et alors ? Je ne connaissais ton père que depuis un mois quand on t'a eu. »
« Oui, mais papa était un oméga que tu devais sauver de ses chaleurs, c'est différent. Et puis pourquoi tu me demandes ça alors que je suis tout nu dans une forêt sérieux ! »
« Parce que je suis curieux. »
J'avais grogné en secouant mes cheveux gris, avant de reprendre là où j'en étais. J'avais lentement appelé mon loup qui s'était assoupi pour qu'au final il refasse surface. Il m'avait fait m'étirer, mes bras s'élevant au ciel avant qu'il n'étire notre dos en nous faisant nous cambrer. Enfin, ce fut lui qui eut les rênes et il commença à se manifester. Tout le long qu'il apparaissait je sentais mon corps se briser pour mieux se reformer, tandis que je lui disais d'y aller tout doux car il fallait qu'ensemble nous allions plus loin. Ainsi, alors que ma cage thoracique s'était reformée pour laisser place à des poumons immenses, que mes cuisses s'étaient rétractées en des pattes puissantes, j'avais à nouveau tenté de refaire surface. Je sentais alors une douleur affreuse se répandre dans mon échine tandis que ma colonne vertébrale semblait s'étirer, comme si l'on tirait dessus comme sur un élastique. Ma peau était étirée à l'extrême, et sous la chair mes os crissaient et se brisaient sans cesse. Je m'entendais hurler d'une voix mi-humaine mi-animale la douleur devenant trop insupportable. Je pensais devenir fou tant mon corps semblait couvert de plaies ouvertes et dans laquelle on avait fait couler une solution saline. Je me tordais sur le sol, mes pattes raclant le sol alors que les ongles devenaient des doigts minus d'énormes griffes noires. Mes pattes étaient alors presque redevenues des mains, mais elles étaient affreusement longues, comme des brindilles puissantes et prêtes à tout déchiqueter. Rien que pour voir apparaître ces doigts j'avais souffert près d'une minute et les mains n'étaient que le début. J'avais ensuite senti mon nez revenir mais s'écraser, se casser au moins dix fois avant qu'il ne trouve la bonne position pour donner une gueule longue et encore plus puissante que cette de mon loup. Les dents étaient tranchantes et je m'étais senti couper mes lèvres rien qu'en les glisser sur la dentition tranchante. Le nez fut pourtant facile comparé au reste de mon corps qui commença à se couvrir de plaies immenses provoquées par le déchirement de ma peau trop étirée. J'avais hurlé à chaque sensation de déchirure, avant qu'une peau comparable à du cuir ne reprenne la place des plaies. D'ailleurs ma peau entière était devenue une vraie cuirasse et j'avais du mal à bouger mes membres tant elle était devenue dure. Pourtant, une fourrure poussa sur le corps entier, maintenant aussi large qu'un tronc et surtout aussi grand qu'un arbre adulte.
Mes pieds étaient devenus des pattes au bout desquelles se trouvaient des griffes comparables à celles au bout de mes mains. Je me tenais simplement sur le bout de mes pieds, mes talons s'étant changés en une articulation pour m'assurer des sauts plus efficaces. Le reste de mon corps ressemblait principalement à celui d'un homme, et mon ventre était strié par des abdominaux développés et presque dépourvus de fourrure. C'est ainsi que je su que j'avais réussi la transformation, et à mes côtés j'avais vu mon père, assit tranquillement et changé sous la même forme que moi. Lui était toujours blanc et ses yeux bleus brillaient dans la nuit, mais pourtant il semblait sur ses gardes. Et je le remercie pour l'avoir été car soudainement j'étais devenu hors de contrôle. Mon loup était paniqué et je m'étais senti me relever et commencer à menacer mon père. Je ne me contrôlais plus et j'avais beau tenter de retenir mon corps je n'avais pas assez d'impact sur le loup. Ainsi, parfois il chutait au sol alors qu'il essayait d'attaquer mon paternel, mais j'avais surtout l'impression d'être enfermé dans le corps d'un autre. Je paniquais de plus en plus et j'avais peur de ne jamais pouvoir retrouver ma forme naturelle et plus j'abandonnais plus je laissais des occasions à mon loup. Celui-ci en profita d'ailleurs et il sauta au cou de mon père qui me rejeta à l'aide de ses pattes arrière. Mon dos s'écrasa donc sur l'arbre le plus proche, ma poitrine se retrouvant embrochée par une branche brisée. Je m'entendais couiner de douleur et lorsque je voulais me dépêtrer de la situation douloureuse, mon père m'accrocha encore plus, balayant mes jambes pour que je ne sois plus maintenu que par le bois dans ma chair. Dès lors mon corps trembla des pieds à la tête et hurlant de douleur mon loup commença à me laisser les commandes. J'avais alors pu attraper les épaules de mon père pour le regarder dans les yeux et tenter de parler. Etonnement j'avais réussi et un « Cela suffit » s'échappa de ma gorge dans un voix mi rauque mi aigue.
Dès lors mon père jugea que j'étais apte à y aller et en quelques secondes j'étais sorti de la situation compliquée. Ma plaie se soigna en trente secondes tout au plus, alors que je me sentais courir après mon père dans la forêt. Nous étions si rapides que nous avions atteint la scène de bataille en à peine quelques secondes, nos corps se pliant à notre guise et pouvant se faufiler partout entre les pins et les chênes. Je sentais mes poumons brasser une quantité d'air impressionnante alors que mon sang pulsait dans ma jugulaire comme jamais. La pression du sang dans chaque partie de mon corps était affreusement jouissive alors que ma forme me faisait un bien fou, comme si j'allais enfin au bout des choses. Ainsi, je ne m'étais même pas senti saccager la zone de recherche et je ne m'étais même pas senti faire les choses. En fait, notre corps était fait pour ne pas laisser de trace et étrangement il nous suffisait de balayer le sol d'une main pour qu'une empreinte ne s'efface, et il nous suffisait de lécher une tâche de sang pour qu'aucune trace ne reste. Ainsi, après un lapse de temps très court nous avions fait un carnage dans la zone de fouille tout en effaçant tout ce qui pouvait être compromettant. Nous avions posé des troncs immenses sur certains endroits pour perturber les hommes tandis qu'à d'autre nous avions lissé la terre, la zone était maintenant comme à la normale et comme si rien n'était passé à part quelques animaux. C'est alors que je surpris mon père grimper en haut d'un arbre immense avant de me faire de même. J'avais donc choisi l'arbre à ses côtés et je vis mon père ouvrir sa gueule. Lentement il poussa un cri qui me fit longuement frissonner. Ainsi, après un instant il me fit signe du bout du nez pour que je fasse de même et ma voix se fit lentement suppliante. Ma gorge s'était dégagée pour laisser s'échapper un cri de détresse qui fit frémir tout la forêt. Je vis alors une tonne d'animaux en tous genre rappliquer vers nous. C'est donc affreusement surpris que j'étais descendu de l'arbre pour vois que renards, lapins et biche se trouvaient sur la même zone pour mettre leurs propres phéromones partout et brouiller les pistes, comme s'ils avaient compris notre détresse.
Notre nature était absolument fascinante et c'est fièrement que j'avais approché un renard qui s'était mis à se frotter à une zone où se trouvait auparavant une tâche de sang. Il me regarda alors dans les yeux et lentement il se mit à se frotter à ma jambe, laissant une touffe de pouls roux sur mon mollet, et enfin il disparut dans un bosquet. En effet, tous les animaux avaient disparu aussi vite qu'ils étaient apparus et mon père décidé de descendre à son tour. Là je le vis chercher la lune et en claquement de doigt j'avais vu un homme tomber à genoux sur la terre meuble. Il avait fait attention de se changer loin de la scène de crime pour ne pas faire encore plus de dégâts, pour finalement me faire signe d'approcher. Là, il me fit signe de m'agenouiller et tremblant de douleur il pressa le bout de ma truffe noir. Assit, je faisais sa taille et mon imposante présence me faisait peur. Et si je perdais à nouveau l'esprit et que je le tuais sans faire exprès...
« D-Daeho, je n'ai pas la force pour me changer à nouveau alors à présent tu es seul. Je ne pouvais pas te guider sous ma forme lycante alors je prends le risque d'être humain avec toi. Je te donne toute ma confiance car tu es fort mon fils. Tu vas maintenant devoir, arrêter ton cœur et... et te laisser mourir. »
J'avais penché la tête sur le côté alors qu'il commençait à paniquer. Je ne comprenais absolument rien et la seule chose qui m'animait était la panique.
« J-Je sais c'est fou mais cette transformation est presque définitive. C'est comme l'espèce ultime tu comprends ? Alors pour que tu puisses t'en sortir il faut mourir. Il faut que ton cœur s'arrête et que donc ton corps se dise qu'il faut reprendre une forme plus facile à soigner. Tu vas alors devoir.... Te tuer. Comment ? C'est très simple. »
Il prit ma main et la posa juste sur mon corps encore battant la chamade sous mes côtes et là il appuya mes griffes.
« Tu vas devoir te percer le cœur. Avec tes griffes. »
« J-J'ai peur... »
« Fais-le, sinon nous te perdrons à jamais... »
J'avais longuement grogné, paniqué à l'idée que maintenant j'allais enfoncer mes doigts dans ma poitrine et c'est alors que je vis une trace de sang le long de la poitrine de mon père. Alors lui aussi il l'avait fait, mais il l'avait fait parfaitement et en quelques secondes. J'avais donc décidé qu'à mon tour j'allais devoir le faire fièrement et comme un homme. J'avais donc positionné mes doigts de sorte qu'ils fassent une pointe, avant de commencer à griffer la peau. Dès lors j'avais senti des lambeaux d'épiderme se loger sous les ongles tandis que je commençais à trembler de douleur. Mais alors que j'avais retiré mes doigts j'avais vu que ma peau s'était déjà reformée et que donc ce n'était pas la bonne technique. Donc, j'avais directement planté mes doigts sur ma poitrine et portant toujours plus de force dans ma main j'avais commencé à enfoncer mes doigts. J'avais senti alors mes phalanges casser mes cotes et commencer à fouiller dans ma cage thoracique à la recherche du muscle vital. J'avais alors vu mon père se reculer considérablement, apeuré de prendre un coup tandis que mon corps tremblait de douleur. Je m'entendais couiner de désespoir, des larmes coulant le long de mes joues pâles, qui se plus en plus se creusaient alors que je me dévorais les joues. Je n'en pouvais plus et mon corps entier prenait feu tandis que mon sang coulait abondamment autour de mes doigts fins. J'appelais au secours mon père qui désespérément tenta de se changer en loup mais qui ne put que prendre sa forme canidé. Il avait alors grimpé sur ma poitrine, ses pattes faiblissant alors qu'il attrapait entre ses mâchoires mon poignet. Il mit alors toute sa force dans sa mâchoire et il poussa sur mes doigts. Je senti alors le muscle vital battre contre le bout de mes doigts et lentement j'avais enfoncé mes ongles dans la chair. Le sang s'échappa alors de la pompe vitale, me laissant suffoquer, mon corps devenant affreusement lourd alors que je sentais que mon loup s'affolait. Il se retira alors et mes os commencèrent à craquer or mon père étant trop épuisé pour m'aider il ne retira pas ma main de ma poitrine et mes doigts étaient encore posés sur le muscle en pleine contraction. Je le sentais mourir de plus en plus alors que doucement mon corps humain revenait. Or, j'avais senti ma chair se reformer autour de ma main jusqu'au poignet m'enfermant dans ma poitrine alors que mes ongles étaient encore en train de percer le muscle qui battait désespérément. Je suffoquais de plus en plus et étrangement un goût métallique remonta le long de ma gorge. Le sang commença lentement à envahir ma bouche et dans une telle position je sentais que je me noyais dans mon sang. J'avais peur, je tremblais tant je sentais que maintenant j'étais en train de me tuer, mais mon père ne pouvait m'aider et ce même s'il tentait désespérément de se remettre sur pieds. Je le vis alors chuter, me regarder et pleurer et ce même sous sa forme lycante.
Après un instant je m'étais rendu compte que cela ne fonctionnerait plus et j'avais simplement plissé les yeux et je m'étais allongé sur l'herbe. J'avais regardé la lune briller pour moi ce soir tandis qu'un liquide affreusement chaud coulait le long de ma joue. Mon père avait cessé de bouger il avait dû s'évanouir et donc avant de partir je l'avais caressé lentement, touchant ses oreilles délicates. Enfin, j'avais reposé ma main sur son dos encore couvert de sa fourrure blanche pour mieux voir ma vie défiler devant mes yeux. Je me revoyais faire des crises à mes parents pour obtenir un nouveau jouet ou une friandise et cela me fit rire. J'avais aussi vu mon père m'apprendre à faire du vélo, à monter sur la glace et surtout j'avais revu mes années au lycée, mes moments de pur bonheur avec Minhyuk. Ma dernière pensée alla à Hyunsu qui devait encore dormir. Cet ange qui m'avait sauvé une fois et qui cette fois ne pouvait plus rien faire. Je m'excusais silencieusement et enfin, le dernier souffle quitta ma gorge, me laissant sombrer dans un sommeil sans fin.
POV NAMJOON
A mon réveil j'étais allongé sur une masse glacée et ma tête me faisait affreusement souffrir. J'avais donc porté ma main sur ma tempe et lentement je l'avais massée. Mais c'est alors que tout me revint en tête et je m'étais jeté sur mon fils. Il était sous moi, gelé et immobile, tandis que ses yeux n'avaient jamais été si clos. J'avais tenté d'ouvrir ses yeux mais il était comme une poupée de cire et tout son corps était aussi rigide qu'un morceau de bois. Sa main droite avait disparu dans sa poitrine fine et inanimée alors que le long de son cou de porcelaine coulait un liquide séché et maintenant brunâtre. J'étais effondré, j'avais failli à ma tâche et j'avais tué mon fils. Mon cœur sembla s'arrêter de battre alors que je m'étais laissé tomber au sol. Je tremblais, hurlais et c'est alors que je senti l'agitation de mon amant. Je l'entendis arriver en courant et c'est un loup noir qui apparut quelques minutes plus tard, les yeux couverts d'une pellicule si épaisse de larmes que je n'en voyais plus ses pupilles. Il se laissa tomber sur le ventre et désespéré il se mordit la patte. Il semblait se demander si c'était vraiment arrivé et il commença à mutiler sa patte en hurlant à la lune. J'avais alors sauté sur son cou et serrant de toutes mes forces je l'avais stoppé. Il se reporta alors sur moi et commença à me grogner au visage. Il me montrait les dents alors que désespérément je m'étais plaqué contre un arbre. J'avais le visage ravagé de larmes et je ne comptais pas me battre contre l'homme que j'aimais et qui était fou de chagrin. Il se jeta alors sur moi, me hurlant au visage laissant une écume épaisse couler de ses babines jusqu'à mon visage. Un oméga pouvait tuer quiconque touchait à sa progéniture et je n'avais pas l'envie de l'arrêter. Je mourrais déjà me disant que je n'avais pas pu sauver Daeho et la mort me semblait méritée. Ainsi lorsqu'il planta douloureusement ses crocs dans mon cou pour tirer sur la chair et l'arracher je n'avais pas rechigné. J'avais hurlé de douleur simplement et m'étais laissé glisser le long de l'arbre en tenant la blessure sanguinolante. Je savais tout comme lui que la blessure n'était pas mortelle mais il sembla satisfait losqu'il me piétina pour aller s'allonger auprès de son fils. Il posa sa truffe contre le corps gelé et enfin il regarda la main implantée dans la poitrine. Je le vis lécher la peau un instant avant qu'il ne se blotisse contre lui et ne commence à lentement redevenir humain. Il tremblait lorsqu'il se retrouva nu et couvert de sang, le bras affreusement blessé et la bouche pleine de mon hémoglobine. Mais il ne s'en importa pas et resta ainsi allongé sur le corps sans vie de son fils, se laissant à son tour dépérir avec lui.
« Tu as tué notre fils. »
« J-J'ai tout fait pour l'aider ! Nous connaissions le risque encouru et il savait qu'il y avait une possibilité de mourir et... »
« TU AS TUE NOTRE FILS ! »
Mon amant se leva, soudainement revigoré alors qu'il serrait les poings et les mâchoires. Ses yeux étaient devenus soudainement noirs et je le voyais être pris de tics violents, ses épaules se contractant et son ventre se gonflant dans des inspirations rapides.
« Je suis tombé dans les pommes quand il partait et saches que je me hais pour l'avoir abandonné ! CE N'EST PAS TOI QUI VIVRA AVEC SA MORT SUR LA CONSCIENCE. MON PROPRE ENFANT. MON PREMIER ENFANT ET JE L'AI TUE ! TE RENDS TU COMPTE QUE JE MEURS AVEC LUI ET QUE JAMAIS JE NE POURRAIS VISITER SA TOMBE SANS ME DIRE QUE JE SUIS LA PIRE DES MERDES ?! »
« c'est car tu es la pire des merdes Namjoon. »
Je n'aurais jamais cru entendre une telle chose de la part de Yoongi. Il avait l'air affreusement déçu et son corps était si prit de spasmes que j'avais tout compris. Il avait renié notre lien établit il y a si longtemps et maintenant j'étais banni.
« Je m'en vais ne t'en fais pas. »
« Tu fais bien. »
Lentement je m'étais relevé et après avoir repris mes vêtements plus loin dans le bois je m'étais dirigé vers le fond de la forêt.
« Adieu mon ange. Je ne voulais pas que cela arrive... Je vous aimais et toujours je vous aimerais. »
*fuis telle une troll de niveau 7 en pleurant*
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