Chapitre Douze

Je comptais poster ce chapitre un peu plus tard because... il est triste. En l'écrivant j'ai pleuré sur mon clavier et il n'a plus fonctionné pendant quinze minutes. Je conseille d'écouter la musique, elle met vraiment dans l'ambiance. Ne me tuez pas par ce que vous allez lire. Je vous nem!
~~~~~~~~~

Les jours suivants je m'étais plu à aider Bobby dans son épicerie pour me faire un peu d'argent et ne plus dépendre de mon alpha sûrement trop généreux. Bobby était un garçon plein d'énergie et au rire tellement communicatif que même si vous étiez dans une mauvaise passe il pouvait vous donner le sourire. Le trait de plus drôle de son physique étaient ses yeux aussi petits que des fentes, même qu'ils se fermaient complètement lorsqu'il se mettait à rire. D'ailleurs tout le faisait rire, mes cheveux, mon visage fatigué du matin, les clientes timides, les voleurs et les humains qui n'étaient pas au courant de notre nature. D'ailleurs, chaque fois qu'un humain entrait dans la petite épicerie j'étais forcé de passer derrière la caisse pour cacher mon ventre qui jour après jour prenait plus de formes. Les femmes humaines étaient très douces et c'était agréable de pouvoir les servir car elles ne dégageaient pas d'odeurs aussi fortes que nos louves. Enfin, parfois, certaines sentaient trop fort l'envie et cela me donnait quelques haut-le-cœur. En effet plus j'avançais dans ma grossesse moins je ne supportais certaines odeurs, et celle des humaines excitées étaient la pire de toutes. Bobby lui appréciait de voir qu'il plaisait à ces jeunes femmes mais pour ma part je tentais la plupart du temps de garder mon nez le plus loin d'elles. Sinon, ce travail était agréable et passer la journée autrement que face à la télévision faisait du bien. De plus, il arrivait souvent que Jungkook arrive pour prendre des nouvelles et faire quelques courses ce qui me permettais de récupérer quelques informations sur l'autre meute. A la fin de ma première semaine de travail Jungkook m'avait dit que la meute avait retrouvé une cohésion de l'autre côté de la forêt et quand je lui avais parlé de réunir les deux clans il avait souri largement et m'avait murmuré un « J'en parlerai avec leur alpha mais ce serait un honneur pour moi. Tu sais bien que diriger une meute me fera toujours plaisir, alors plus elle est diversifiée mieux ce sera ».

Rien que cette phrase m'avait donné beaucoup d'espoir et tout en passant ses articles j'avais émis un rire soulagé. Nous étions sur la bonne voie mais il n'avait réussi à gagner qu'une certaine cohésion et cela ne voulait pas dire que ses loups étaient sains et prêts à accepter les omégas comme des loups à part entière dans la meute bien qu'ils soient plus faibles. Mais je faisais confiance en mon amant et à la fin de la seconde semaine j'avais prié que tout soit bientôt fini. Je n'avais plus qu'environ deux à trois semaines de grossesse et j'espérais aussi que mon amant puisse assister à la naissance du petit. Mais, en ce vendredi soir j'avais autre chose à penser. J'étais assis derrière ma caisse, Bobby rangeait les rayons mais nous avions reçu la visite d'un petit roux qui en quelque temps s'était bien intégré à la meute. Il était devenu même indispensable à la communauté car il avait pris le rôle d'électricien, et dans ce vieux village l'électricité manquait facilement. Mais ce soir-là il devait passer me prendre pour m'emmener à l'extérieur du village. J'avais un petit qui allait arriver et je n'avais rien pour l'accueillir, ni couffin, ni vêtements, rien. Au début je ne m'en étais pas importé mais lorsque Jimin était venu réparer la lumière de ma chambre il m'avait fait remarqué que rien n'était prêt. Je n'aimais pas l'idée de me balader dans un magasin avec le ventre enflé et ce en compagnie d'un autre homme, mais avais-je vraiment le choix ?

Ainsi, après avoir abandonné mon poste et avoir souhaité une bonne soirée à Bobby j'avais rejoint Jimin. J'avais pris place à l'avant dans sa voiture alors qu'il s'était mis derrière le volant. Maintenant que j'avais passé le mois et demi j'avais un joli ballon de basket sous le t-shirt et je devais avouer que marcher avec ce poids dans le bas ventre était on ne peut plus désagréable. De plus, en pleine nuit il arrivait que mon petit se mette à taper du pied, et cette sensation me réveillait toujours en sursaut. Et le pire était que je ne pouvais dormir après m'être réveillé de la sorte et donc je passais le reste de la nuit devant la télévision à manger de la crème glacée à même le pot. D'ailleurs dès que j'en mangeais le petit s'agitait et j'avais l'impression d'être une vraie petite femme, riant aux réactions du petit être qui s'amusait à tourner en mon sein. D'ailleurs, alors que Jimin nous conduisait le petit s'était mis à taper du pied. J'avais alors pris la main du conducteur et l'avais déposée sur ma peau tendue. Le petit avait alors doucement caressé la paume du conducteur qui s'était mis à rire à la sensation, avant de s'arrêter à un feu rouge et de poser ses deux mains sur la forme arrondie qui gonflait mon bas-ventre.

« Il bouge beaucoup ! »
« Oui, il le fait souvent quand je suis heureux... »
« Donc là tu es heureux ? »
« Oui, je suis content de me dire que bientôt je l'aurais dans les bras. »

J'avais sûrement l'air d'un petit bonhomme bien niais qui perdait ses lunettes à force de baisser le nez vers mon ventre. J'étais réellement heureux d'être dans cette situation, de plus la radio laissait filtrer une douce musique, et la climatisation me réchauffais les entrailles tandis qu'au dehors la neige s'amusait à tomber dans des nuées longues comme de grands voiles de tulle blanc et gelé. Le temps était parfait pour annoncer Noël et la nouvelle année qui devaient arriver d'ici quelques semaines. Si tout allait bien, le petit devait venir juste après Noël mais tout juste avant la Nouvelle Année. C'était une belle période pour lui montrer le monde et il allait être un joli petit esquimau car j'allais sans hésiter le fourrer dans un gros manteau, lui enfiler de gros gants et un bonnet encore plus gros que lui... Etait-ce niais ? Oui, on ne peut plus...

Le feu passa au vert et Jimin relâcha mon ventre. Il reprit le volant et roula prudemment jusqu'à la ville. Malheureusement la neige tombait de plus en plus et la visibilité devint rapidement nulle. Le bêta bien prudent décida de se garer sur le bas-côté pour y attendre que la neige cesse. Mais celle-ci continua à tomber dans de gros blocs si bien que rapidement la voiture ne ressembla plus qu'à un gros bloc de neige. Les balais des essuie-glaces commençaient à faiblir sous le poids de l'eau gelée tandis que l'habitacle avait sûrement perdu cinq à six degrés. Nos souffles étaient visibles et nos muscles se contractaient dans des tremblements violents. Nos instincts n'avaient en effet pas pu nous maintenir au chaud bien longtemps mais ce ne fut pas le seul drame. A vrai dire le pire n'était pas arrivé, mais ce pire fit surface sous la forme d'un conducteur peu vigilant. Il avait mal préparé son virage et à cause de l'épaisse couche de neige il avait perdu le contrôle du véhicule.

Je n'avais à peine ressenti la collision car Jimin s'était jeté sur moi pour me serrer contre lui. Malheureusement cela n'empêcha pas l'inconscience de m'emporter. J'avais pris un lourd coup au crâne et bien que je fusse dans l'inconscience complète je sentais mon loup s'affoler. Il n'y avait plus que lui aux commandes et il devait faire en sorte que je ne meure ni de mes blessures, ni de froid, et il devait aussi sauver l'enfant. Il ne sut par quoi commencer, devait-il refermer la plaie sur l'arrière de mon crâne qui répandait une grosse tâche rouge sur la neige dans laquelle j'étais tombé après avoir été éjecté de la voiture? Ou devait-il provoquer mon réveil pour que je tente de sauver ma vie par moi-même ? Ou alors devait-il mettre le reste de mon énergie dans la confection de chaleur pour que mon cœur ne cesse pas de battre ?

Tant il était indécis mon loup prit la pire décision et pensa que je devais sauver ma vie au profit de l'enfant. Il avait alors mis toute l'énergie disponible pour refermer la plaie dans mon crâne ainsi mon sang ne s'échappait pas trop de ma plaie, et pendant ce temps il espérait que quelqu'un ferait quelque chose pour mon corps qui commençait à être couvert par l'épaisse couche de neige. Mes doigts étaient immobiles, mon torse s'emplissait de froid et mes jambes incapables de faire un seul mouvement. Pour finir, de la neige se déposa sur mon visage, m'empêchant peu à peu de prendre des inspirations correctes. J'allais mourir, je le sentais, je me sentais même trembler en vint sous cette affreuse couche de givre, lorsque des mouvements se firent entendre. Quelqu'un retirait la neige de par-dessus mon corps avant de me prendre dans ses bras. Le corps de cette personne était brûlant et j'avais senti un minuscule sentiment de bien-être à me trouver contre un corps vivant. Je savais que ce loup qui m'avait pris contre lui puisait dans ces dernières forces pour me ramener vers un endroit habitable, lui-même ayant subi la collision avec la voiture. D'ailleurs le conducteur, tel un lâche, s'était enfuit et avait disparu au loin. Il ne restait plus que Jimin, qui me tenait contre lui avec délicatesse, mais qui avait sa force faiblissante. Le reste je ne l'avais pas senti pour le simple fait que mon loup s'était aussi abandonné à l'inconscience.

Le seul moment où je sentis le conscient me reprendre j'étais sous une tonne de couvertures, allongés près d'une cheminée dans laquelle brûlait un énorme feu de bois. Je ressentais une douleur lancinante dans la grande partie de mon corps, mais surtout dans mon ventre. Paniqué d'avoir perdu l'enfant j'avais retiré toutes les couvertures pour m'asseoir sur le parquet. J'avais relevé mon pull de laine et avait découvert mon ventre toujours aussi gros, toujours pareil, sauf qu'une entaille profonde apparaissait sur le côté. Elle était à peine refermée, elle était encore rougeâtre et le sang avait légèrement séché sur ma peau blanche. Les larmes me montèrent immédiatement tandis que je me recroquevillais sur moi-même. Je ne le sentais plus, j'avais beau toucher la peau je ne le sentais pas passer son poing comme il le faisait autrefois et j'avais une impression de vide en moi. De petites perles salées se mirent à dévaler le long de mes joues brûlées tandis que j'avais émis un petit gémissement plaintif. Je n'avais plus la force de pousser mon cri de détresse et la seule chose que je faisais était couiner en serrant mon ventre.

C'est alors que des pas rapides se précipitèrent vers moi, j'avais dès lors reconnu les pas de Lalisa. Elle s'était jetée à genoux à mes côtés et se mis à me caresser délicatement le crâne de ses doigts fins. Elle sentait le sang et les larmes lorsqu'elle me fit face et je me rendis compte que quelque chose d'autre et de plus tragique encore s'était produit. Je ne savais quoi, mais quelque chose s'était produit et ce n'était pas que mon petit qui s'était envolé.

« L-lalisa... »

Elle ne répondit pas et posa juste une main sur mon ventre. Elle le caressa avant de presser doucement dessus. Dès lors la peau de mon ventre caressa une petite forme à l'intérieur, le petit poing était encore là. Mes yeux s'ouvrirent en grand et je su que le petit était toujours là, il était juste immobile...

« Pendant l'accident tu t'es ouvert. Ton loup a réparé toutes tes blessures comme il l'a pu... le petit a été épuisé par l'accident alors ne t'en fais pas... mais... quelque chose d'autre s'est produit... »

Un nœud se glissa dans ma gorge alors que je touchais mon ventre doucement. Une odeur de mort planait dans l'air et sans même qu'elle ait eu à m'expliquer ce qu'il s'était passé j'avais compris. J'avais tenté le plus possible de retenir mes larmes, mais celle-ci grossirent si vite que je ne pu que les laisser glisser sur mes joues un peu trop pâles. Je ne l'avais jamais fait encore mais je priais le seigneur pour ce que je pensais soit faux, je priais pour avoir tort, je ne voulais pas que Jimin ait donné sa vie pour me sauver moi et le petit. Moi qui pensais qu'il était un monstre sans cœur à toujours dire que par ma position j'étais inférieur, il m'avait sauvé. Il avait troqué sa vie contre celle d'un membre plus inférieur à lui, j'avais là perdu un frère, un membre de la meute, un ange que j'avais mal jugé. Mon cœur se serra considérablement alors que mes sanglots doublèrent de force. Si j'avais pu j'aurais donné ma propre vie pour cet idiot trop généreux, je lui aurais volontiers laissé ma place, ma vie, il méritait de rester dans notre communauté. Je refusais le fait qu'il soit parti pour mieux me laisser vivre. Mais peut-être avait-il fait cela pour l'enfant, se disant que la petite chose n'avait le droit de partir avant d'avoir vu le monde ? S'était-il dit que lui en avait vu assez et que sa vie pouvait s'arrêter ? Il n'avait pas eu le droit de penser cela, c'était injuste ! Il ne pouvait pas m'avoir abandonné !

J'avais tenté de me remettre sur pieds or mes muscles avaient lachés et je m'étais retrouvé allongé sur le côté, mes coudes me maintenant à peine. Je regardais mes larmes silencieuses s'échouer sur le parquet de Lalisa tandis qu'elle s'était allongée à mes côtés pour me serrer contre elle. Elle sentait tellement le sang que j'eu un profond haut-le-cœur que je retins de justesse. Elle avait entendu ma nausée et alors elle s'était éloignée et m'avait aidé à m'asseoir sur le canapé. Elle avait les yeux larmoyants et ses doigts tremblaient doucement.

« Je v-vais te laisser... »
« Non ! Je veux savoir pourquoi il a fait cela ! »
« E-Et bien il a mal prit son virage et il est entré dans votre voiture. Il est venu chercher de l'aide bien qu'il saignait abondamment mais nous n'avons rien pu faire... »
« M-Mais je parle de Jimin ! »
« Oh Jimin se repose dans la chambre d'ami, j'ai dû lui recoudre le bras mais il cicatrise très vite. »

Mes larmes se stoppèrent d'un seul coup tandis qu'elle souriait tristement. Mais, si ce n'était pas Jimin, qui était mort ?

« M-mais... Qui est mort ? »
« T-Taehyung... I-Il... Jungkook est effondré... je ne l'ai jamais vu si triste... »
« Puis-je le voir ? »

Elle hocha de la tête alors que mes larmes s'étaient remises à couler. Lalisa m'avait prit par les épaules et m'avait mené vers l'une des chambres. Là, elle l'avait lavé, allongé et avait coiffé ses cheveux. Ses yeux étaient clos, ses lèvres aussi blanches que de la craie, mais pourtant on aurait dit qu'il dormait. Elle avait lié ses doigts sur sa poitrine immobile, elle avait même étiré ses lèvres dans un petit sourire macabre qui m'avait provoqué un nouveau sanglot. Je m'étais jeté à ses côtés pour prendre une de ses mains entre les miennes, la mort avait déjà gelé ses doigts et pourtant j'avais du mal à croire que l'un de mes dominants, ami et frère venait de perdre la vie. Son sourire me faisait encore face et je me mettais à me confondre en excuses. Il avait perdu la vie à cause de nous et je suis sûr que si nous nous étions arrêté plus loin, et non aussi près d'un virage il n'aurait pas perdu la vie. Je serrais ses doigts avec toute la force qui me restait tout en caressant ses cheveux d'une douceur presque envoûtante. Je n'imaginais pas la douleur de mon alpha dont je sentais la détresse pesante. Il était à des kilomètres et pourtant je sentais son deuil et sa douleur. Douleur que nous partagions tous. Je me souvenais à quel point je l'avais haï lorsqu'il m'avait attrapé, mais à quel point je l'avais aimé dès mon entrée dans la meute. Avec lui, j'avais vécu d'heureux moments, il avait même été l'un des loups les plus doux de la meute. Il se faisait une joie de faire rire les enfants et les plus vieux, leurs faire oublier souffrance et déprime... A cet instant nous aurions eu besoin de lui pour nous donner le sourire, besoin de son sourire rectangulaire, de ses yeux noisette et de son rire grave et envoûtant...

« Pardonne moi Taehyung... Pardonne nous tous... »

Pour en finir, Lalisa m'avait tiré à l'extérieur, elle m'avait forcé à m'asseoir face à sa cheminée avant de m'offrir un thé. Je l'avais bu sans grande conviction, noyant la boisson avec mes larmes. Je m'en voulais pour avoir insulté le conducteur de lâche pour nous avoir abandonné alors qu'il avait sauvé nos vies. Il avait envoyé des loups pour venir nous chercher et ils nous avaient trouvé, Jimin et moi, alors que Jimin tentait de me ramener au village. C'était la louve qui m'avait tout raconté, elle m'avoua même qu'une cérémonie allait être mise en place le lendemain pour laisser partir le bêta. Nous devions honorer sa mémoire en compagnie de l'alpha. Je ne savais si j'étais prêt à voir Jungkook dévasté par la mort de son amour mais je savais que j'avais envie de montrer à la meute à quel point ce loup était exceptionnel. Ainsi, animé de derniers sanglots j'avais pris Lalisa dans mes bras pour la serrer délicatement. Elle avait tout fait pour lui, et pour cela je lui devais le plus grand respect. Bien qu'elle n'ait pu le sauver elle avait tout fait pour, et cela faisait d'elle un vrai ange sur terre...

~~~~~~~~
*évite une table*
Vous savez je comprends votre colère!
*se cache sous un meuble*
Sinon ça va vous?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top