4- on échange#2

2-un pouvoir inutile

Sakada sent le danger pointer du nez. Les hommes ne l'ont pas remarqué et s'attardent sur ses deux autres camarades. Elle ressent quand même un petit pincement au cœur. Ils n'arrêtent pas de mal leur parler en plus de leur faire des propositions indécentes. Sakada n'en peut plus et s'apprête à intervenir quand Midorya l'arrête.

- Ne fais pas ça. Ce serait idiot. On va plutôt suivre mon plan. Avec de la chance, vous pourrez toutes vous en fuir.

Il parle bien de les sauver mais ne s'inclue pas dans le lot.

- Tu compte te sacrifier pour nous?

- Ne t'en fais pas. J'ai l'habitude de me battre contre plus costaud que moi. J'aurais juste besoin que tu fasses diversion. L'effet de surprise augmentera...

- Alors, ça fait des messes basses par ici? l'interrompt celui qui semble être le chef du groupe.

Midorya et Sakada sont surpris par cette irruption. Inquiète, la jeune adolescente jette un coup d'oeil vers ses camarades. Elles sont toujours assises à leur table, la tête baissée, effrayées et tremblantes. Ce spectacle écoeure Sakada. Elle ne peut plus se retenir.

- Vous n'êtes que de salles... Vous ne voyez pas que vous dérangez tout le monde. Non, pas tout le monde puisque vous avez fait fuir les autres clients, gronde-t-elle.

- Mais c'est qu'en plus elle a de la jugeote. Pile mon genre de fille, répond le chef du groupe.

- Tu avais raison de changer de cible, Kagao, clame l'un de ses sbires.

- Tout à fait. Mais tu viens de gâcher les présentations. On va tout reprendre depuis le début. Je me présente: Kagao, chef de la bande de motards de la ville. Et toi jeune fille?

- Pas sûre que tu retiendras mon nom. T'as l'air trop bête pour ça.

- Que...

- Quoi...? fait un autre.

- Tu as bien entendue, reprend Midorya. Elle veut pas te parler. D'ailleurs aux autres non plus.

Il dit ça en même temps qu'il retire les nappes de table et les balance sur les voyous. Ces derniers devenus partiellement aveugles, le jeune garçon en profite pour faire sortir les filles du restaurant. Seulement quelques pas plus loin, les brigands sont déjà libres et se lancent à leur poursuite.

- Tu es en filière héroïque alors pourquoi tu ne te bats pas? interroge l'une des filles.

- C'est contraire au règlement et puis je pourrais détruire des objets autour. Qui payera les frais?

- Dans ce cas, commence Sakada. Allez vous en. Je vais régler leur cas.

Ses amies s'exécutent mais Midorya reste planter là.

- Qu'est-ce que t'as l'intention de faire?

- Rien de bien méchant.

Elle croise ses doigts et ses cheveux commencent à voltiger dans les airs. Une lumière violette enveloppe son corps.

- Éloignes-toi, Midorya. Tu vas être toucher par mon onde sinon, le prévient-elle.

Cependant, le jeune homme reste choqué par la nouvelle apparence de Sakada. Il la trouve même belle. Entre temps, les bandits se sont rapprochés et sont persuadés d'avoir gagné. Or, leur expression faciale change quand ils aperçoivent la nouvelle apparence de Sakada. Ils commencent à avoir peur.

- Ça vous fait marrer de vous en prendre à des jeunes filles innocentes, n'est-ce pas? Eh bien, aujourd'hui c'est votre jour de chance. Vous pourrez enfin comprendre ce que c'est d'être une jeune... Lycéenne.

Disant cela, la lumière violette se disperse sur quelques mètres autour d'elle. Sakada s'évanouit juste après avoir utilisé son alter. Ses amies reviennent pour l'aider à se lever. Elle est réveillée par les cris de jeunes filles.

- Qu'est-ce qui nous est arrivé? S'écrie l'une d'elle.

- On dirait qu'on est devenues des jeunes lycéennes.

Cette réponse a pour effet d'effrayer les autres. Elles ont les mêmes vêtements que tout à l'heure, des vestes en cuire, jean et colliers à épines. Sauf que les loubards de tout à l'heure ont laissé place à de jeunes et jolies filles. Jolies, ça dépend du point de vue. Sakada se relève difficilement, aidée par ses amies. Elle commence par se moquer d'eux.

- Et maintenant ? Toujours envie d'aller vous balader avec nous? On risque de vous faire des avances mal...

- Aaaaaaaahhhhhh!

Elle est coupée par un hurlement des plus affreux. Tous se retournent vers l'origine de ce bruit horrible. Une jeune fille vraiment mignonne est à genoux par terre. Elle a les yeux écarquillés car elle ne comprend pas ce qui lui est arrivée. Elle ne cesse d'observer son corps. Cette jeune fille n'est autre que Midorya. Sakada se frappe le front avec sa main.

- Je lui avait dit de s'éloigner, soupire-t-elle.

- Il a aussi été touché par ton alter, confirme une de ses camarades.

- Que... Qu'est-ce qui s'est passé? panique-t-il ou elle.

- Eh bien, t'as été frappé par mon rayon métamorphosant, lui explique Sakada.

- Rayon quoi?

- Rayon métamorphosant. Mon alter me permet de changer les garçons en filles et vis versa. Un pouvoir inutile en soit. Mais pour l'heure, il m'a servi à me débarrasser de vous. Vous là, les loubards, vous allez voir ce que ça fait d'être une jeune fille innocente.

Elle se parlait à elle-même car les loubards devenues jeunes filles s'admiraient par la vitre d'un magasin. Elles se trouvent jolies.

- Allez, venez les gars. On va se faire payer des verres gratos. Maintenant qu'on est des filles en plus d'être jolies, on a tous les droits et tous les pouvoirs.

Les autres la rejoignent dans un cri de guerre et disparaissent aussitôt.

- Ils ont plutôt l'air ravis de leur nouvelle apparence, se moque une des vraies filles.

- Au-moins ils ne vont plus nous déranger, ajoute l'autre.

- Mais moi je ne suis pas satisfait... faite? Je veux retrouver mon apparence normale, demande Midorya.

- Awn, ta voix est si douce et agréable à écouter.

- En plus tu es si mignonne. Tu es sûre de vouloir redevenir un mec tout de suite. Parce qu'on pourrait en profiter et se balader toutes les quatre.

- De toutes façons, si tu retournes comme ça au dortoir, on va se faire griller par les profs, renchérit Sakada.

- Est-ce que je vais retrouver mon apparence normale un jour?

- Oui... Normalement, affirme sans conviction Sakada. En fait, il y'a quelques conditions à remplir. Normalement, les victimes retrouvent leur corps dès le soir même. Mais si la victime apprécie sa nouvelle apparence, cela peut mettre des mois à s'estomper.

- Quoi?

- Mon père est resté coincé dans un corps de femme pendant six mois. Il trouvait que ça lui allait bien et les gens faisaient tout ce qu'il voulait alors... Mais il est redevenu lui-même. Sûrement que les rayons étaient devenus faibles.

Midorya en reste bouche-bée. Comment tout ça a pu lui arriver ? Il aurait dû l'écouter et ne pas rester planter derrière elle.

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