Chapitre 5 Bis

Comme prévu, Alejandro n'était pas revenu quand j'étais retournée dans sa chambre. Après avoir remis ma faux à mon compagnon de travail, j'avais subi cette douloureuse phase qui me permettait de redevenir humaine. La Mort était repartie après avoir tenté de faire baisser ma fièvre qui était alors apparue.

Mais la douleur était incroyablement intense. Et ce n'était que la troisième fois que subissais cette transformation. Je savais que ce n'était pas naturel de revenir à la vie pour quelqu'un qui était censé être mort, et que cette douleur était la contrepartie pour l'équilibre du monde.

Encore et toujours cette histoire d'équilibre. C'était essentiel pour que le monde ne s'autodétruise pas. Durant mon apprentissage, la Mort m'en avait parlé quelques fois sans pour autant partir dans les détails. Je n'étais pas sure de tout comprendre, mais j'ingurgitais les informations qu'il me fournissait, pour être en mesure d'accomplir mon objectif : rejoindre Alejandro au bout d'un an.

Et j'avais réussi.

Malgré la fièvre, j'avais fini par m'endormir dans les draps d'Alejandro. Mais lorsque je rouvris les yeux, une serviette humide se trouvait sur mon front. Je fus alors surprise de voir que l'Alpha était endormi, la tête posée sur le matelas, et le corps assis sur le sol. Retirant la serviette de mon front, je me redressai pour voir le temps gris à l'extérieur.

Combien de temps avais-je dormi ?

"Près de 14 heures."

Je tournai la tête pour voir la Mort adossé contre le bord du lit.

- Tant que ça ? soufflai-je.

Je posai ma main sur mon front un instant pour sentir que la fièvre avait baissé, mais elle était toujours présente.

"Tu ne veux toujours pas abandonner ta vie humaine ?"

- Jamais. Cette vie vaut la peine d'être vécue, même si je dois en souffrir.

Je passai ma main dans les cheveux de l'homme qui était endormi et il émit un léger ronronnement, ce qui me fit rire doucement. Je jetai un coup d'oeil à l'endroit où la Mort se tenait auparavant, mais il avait déjà disparu, en nous laissant seuls. Je caressai la tête de cet homme, qui dormait toujours, et je souris. Il était adorable, et je savais que mon coeur aurait pris de la vitesse sous ce geste. J'étais déjà reconnaissante d'être en mesure de ressentir la joie seulement en faisant ça.

Au bout d'un moment, alors que je laissais toujours ma main dans ses cheveux, il se mit à bouger, et je le vis ouvrir les yeux lentement. Il cligna plusieurs fois des yeux, et bailla un court instant, avant de se rendre compte de ce que je faisais. Il posa alors sa main sur la mienne, et il releva la tête.

- Tu te sens mieux ?

- Oui, lui assurai-je. Merci.

- Tu aurais du m'appeler quand la fièvre est apparue.

- Tout va bien, Alejandro.

- Ce n'est pas normal que tu sois dans cet état. Tu ne m'avais pas dit que le clan Van Der Sand t'avait jeté un sort pour ne pas tomber malade ?

Je souris pauvrement.

- Tu te souviens encore de ça ?

C'était il y a plus d'un an et pourtant, il se souvenait de ce genre de détails.

- Les sorts se sont brisés... A présent, je ne suis qu'une humaine. Ma partie de louve n'existe plus, et ma magie a disparu...

J'aurais aimé conserver au moins ma partie de louve, qui montrait que je tenais toutefois de mon père, mais maintenant, j'étais la Mort. Mes pouvoirs surpassaient la partie louve et ma partie sorcière.

- C'est pour cela que tu veux retourner voir ta mère ? Pour avoir de nouveaux les sorts ?

Je secouai la tête de gauche à droite.

- Non. Cette fièvre sera fréquente, mais je n'en mourrai pas. Tu peux en être certain.

Du moment que j'étais toujours partante pour redevenir humaine, j'allais devoir passer par cette phase.

- Et si je t'amenais voir un médecin humain ?

- Tout va bien, Alejandro. Ils ne pourront rien faire pour m'aider. Seul le temps me guérit.

- Mais pourquoi cette fièvre apparait ? Peut-être que si l'on consulte une sorcière, elle sera en mesure de préparer une potion qui...

- Arrête de t'en faire, Alejandro. Et si on allait manger ?

Il soupira face à mon entêtement, se leva, et passa sa main sur mon front, avant de hocher la tête.

- Allons-y.

Il me prit la main, et me fit sortir du lit.

- Mmh, par contre, je dois d'abord passer rapidement à la salle de bain, avouais-je en relâchant sa main.

Il s'esclaffa, et me fit signe d'y aller. Soulageant ma vessie avec joie, je me lavai les mains, avant de jeter un coup d'oeil au miroir, où je pouvais voir mon reflet. Mes blessures guérissaient mais j'avais encore les joues creuses, et la peau pâle. Comment Alejandro faisait pour ne pas prendre peur à chaque fois qu'il me voyait ? J'étais terrible à regarder !

Je sortis de la salle de bain pour voir qu'il était adossé contre le mur, les bras croisés. Il releva la tête en m'entendant arriver, et me fit signe de le suivre. Je souris et je me rapprochai de lui pour prendre sa main dans la mienne. Elle était si grande et rassurante, que j'adorais la tenir. Il m'entraina à sa suite à la cuisine, où des gens s'affairaient à préparer le diner. En dormant, j'avais carrément sauté le petit déjeuner et le déjeuner.

- Que veux-tu manger ?

Je vis les regards des femmes qui préparaient le repas, et je rougis, lorsqu'elles m'adressèrent un grand sourire. J'imagine qu'elle n'avait pas vu leur Alpha agir de cette manière depuis si longtemps. Je l'espérais en tout cas, autrement, ce ne serait pas très bon signe pour moi.

- Comme tu veux.

- Sarah ?

- Oui, Alpha ? fit une femme d'une trentaine d'années.

Elle avait les cheveux blonds attachés en une queue de cheval, et les yeux bruns chaleureux.

- Peux-tu préparer quelque chose pour ta Luna ?

Je me sentis rougir face à la manière dont il avait prononcé "Luna".

- Oui, Alpha ! confirma-t-elle avec un grand sourire.

Elle me regarda et ajouta avec joie.

- Luna.

Alejandro sourit et me ramena à une table où il me fit asseoir pendant que les femmes s'agitaient en cuisine, discutant entre elles. Il se tenait face à moi, et m'observait en ayant repris son air habituel lorsqu'il se trouvait en présence des membres de sa meute. Et pourtant, quand il avait parlé avec cette Sarah, il paraissait presque détendu, normal. Pourquoi ce changement ?

- Que se passe-t-il dans ta tête ?

Il me fit une petite pichenette sur le front, et j'entendis des gloussements venant du côté de la cuisine. Ne me dites pas qu'elles suivaient nos moindres faits et gestes ? Je savais que si je disais quelque chose, elles étaient en mesure de m'entendre. Je ne pouvais pas demander à Alejandro pourquoi il se comportait de cette manière devant tant de témoins !

- Je me demandais juste comment allait réagir ma mère quand elle me verra...

- J'ai reçu un autre appel de l'Alpha Jaxon qui prévoit la réunion d'urgence. Son territoire se trouve au Nord du clan Van Der Sand... Ce sera sur notre trajet.

- Tu veux dire que...

- Oui. Nous nous arrêterons là-bas, comme tu le souhaites.

- Merci...

Il hocha simplement la tête, et je vis une assiette se poser devant moi. Je levai la tête, et je remerciai Sarah. Elle avait préparé des spaghettis, mais l'assiette me semblait bien trop remplie. Je cherchais à reprendre mes habitudes, et de manger plus, mais mon estomac n'était pas encore habitué, et ça me paraissait encore étrange de manger quelque chose.

Alejandro me mit la fourchette dans la main, et m'incita à manger d'un mouvement de la tête. Sous ses yeux observateurs, je commençai à manger, mais je fus rapidement remplie.

- Tu devrais manger plus, Flolène...

Je savais de quoi j'avais l'air, et je comprenais qu'il me dise ça. Mais il me fallait un peu de temps.

- Tu ne veux pas manger aussi ?

J'avais enroulé les spaghettis autour de la fourchette, et je l'avais tendu vers sa bouche. Il regarda la fourchette, avant de jeter un coup d'oeil autour de nous. Les femmes continuaient à préparer le repas, mais nous observaient quand même. Alejandro sembla réfléchir un instant, avant d'approcher sa bouche et de l'ouvrir, pour ensuite ingurgiter le contenu. Il paraissait gêné, et ce qui me fit sourire.

- Mange maintenant.

Je pris une bouchée avant de lui tendre à nouveau la fourchette entourée de spaghettis. Il arqua un sourcil, avant d'ouvrir et de refermer la bouche, comme s'il hésitait sur ce qu'il voulait dire. Or, il rouvrit la bouche, et je me mis à le nourrir. Je vis alors le rouge lui monter aux joues, lorsqu'il entendit les gloussements venir des cuisines. Je me mis à rire en reposant la fourchette contre l'assiette.

- Tu n'as pas à te forcer, si tu ne veux pas, lui dis-je en souriant.

- C'est la première fois que tu oses te comporter de cette manière avec moi, je ne voulais pas rater cette occasion, marmonna-t-il dans sa barbe.

Ugh, il était trop adorable.

J'entendis des bruits de pas, et je vis des gens entrer en cuisine, saluant les femmes qui travaillaient. Des hommes qui s'arrêtèrent en nous voyant. Ils inclinèrent alors tous la tête dans notre direction, nous saluant à l'unisson.

Alejandro leur fit un signe de la main, afin qu'ils retournent à leur occupation, alors que j'avais vu son corps changer de posture, passant de l'instant détendu en mode Alpha. Il était vrai qu'il était le leader, et qu'il devait montrer qu'ils pouvaient compter sur lui pour la protection de la meute, mais ne pouvait-il pas se comporter de manière un peu plus ouvert ? La seule fois où il s'était vraiment laissé aller, c'était lorsque j'étais morte dans ses bras...

Je n'aimais pas ce souvenir. Rien que le fait d'avoir vu des larmes longer ses joues m'avaient fais mal au coeur. Je secouai la tête de gauche à droite pour chasser ces images de ma tête, et Alejandro me regarda avec anxiété.

- Un problème ?

- Non, rien. Je chassais juste de mauvais souvenirs de ma tête.

J'attrapai la fourchette, et je commençai à enrouler les spaghettis autour de cette dernière, avant d'en prendre une bouchée. Je voulus faire la même chose pour l'Alpha, mais ce dernier attrapa la fourchette et la tourna en direction de ma bouche.

- Tu dois manger, Flolène. Tu n'as pas très bonne mine.

- Je vais vomir si tu m'obliges à manger tout ça d'une traite.

J'étais sérieuse. J'étais déjà remplie, mais j'avais pris encore quelques bouchées en me disant que ça m'aiderait à retrouver la forme. Il soupira, avant de manger le reste sous mes yeux.

- Satisfaite ?

- Oui, confirmai-je.

- Que veux-tu faire maintenant ? Aller te reposer ?

- Non, me plaignis-je. J'ai passé mon temps au lit, j'ai besoin de me dégourdir les jambes.

- Allons faire un tour dans la forêt.

Il se leva, prit l'assiette qu'il alla déposer en cuisine, et je sortis du bâtiment pour l'attendre. L'air frais à l'extérieur me fit du bien, et je souris face aux petits rayons de soleil qui s'étaient frayés un chemin entre les nuages gris.

- Une petite promenade avec un loup, ne te dérange pas, j'espère ?

Je me tournai pour voir qu'Alejandro avait retiré son pull, et je me sentis rougir d'un coup.

- Q-qu'est-ce que tu fais ?

- Je vais me transformer.

Je me mis dos à lui pour ne pas le regarder retirer complètement ses vêtements, et j'entendis le craquement de ses os. Puis quelque chose de doux effleura ma main gauche, et je sursautai avant de voir qu'il s'agissait de la truffe d'Alejandro. Ses yeux ambres ressortaient avec la couleur de ses poils, et il me paraissait bien plus imposant que dans mes souvenirs.

Je le pris dans mes bras comme un enfant l'aurait fait face à une grosse peluche.

- Même sous ta forme de loup, tu restes le plus beau, soufflai-je pour moi-même.

Je me doutais bien qu'il m'entendait, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il me lèche le visage, en laissant un filet de bave.

- C'est dégueulasse, Alejandro !

Il eut un semblant de rire qui le secoua, et se mit à ronronner en frottant sa tête contre moi.

- Allons nous promener, lui proposai-je en passant ma main sur son cou.

Il se redressa, et me fit signe de monter sur son dos.

- Tu veux que je monte ?

Croisant son regard, je compris qu'il attendait que je me décide. Je ris doucement, avant de le voir s'abaisser à ma hauteur. Après un effort qui me couta énormément d'énergie, je finis par me retrouver sur son dos, et il se releva lentement, comme s'il avait peur que je ne tombe.

- C'est parti ! m'écriai-je.

Il se mit à trottiner, et notre balade débuta.

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Hellooooo !

Bon je sais, le quota n'est pas atteint, mais j'ai posté ce chapitre pour vous souhaiter une bonne rentrée !

Je sais, je parle d'un sujet qui fâche x) mais bon, tout le monde reprend à peu près dans quelques jours, donc je vous souhaite une bonne rentrée, travaillez bien, et profitez des derniers jours !

© Lil, le 02.09.2017 à 14:05

Cette histoire m'appartient. Pour tout plagiat, merci de me prévenir.

A éditer.

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Merci à celles qui ont pris la peine de lire l'Envol, et d'avoir acheté le livre ♥
J'attends également vos avis, j'aimerais avoir des retours aussi :)

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Lil.