Chapitre 31
Chapitre 31 Bis
Je somnolais presque, la tête posée sur les cuisses d'Alejandro, mon corps allongé sur le canapé. Il me caressait doucement les cheveux, ce qui m'avait tellement apaisée, que j'avais fermé les yeux, en sentant mon corps se détendre.
J'étais sur le point de m'endormir, lorsque j'entendis quelqu'un frapper à la porte, me faisant rouvrir les yeux en grands. Alejandro avait tourné la tête en direction de la porte en fronçant les sourcils.
- Alpha, votre mère est arrivée plus tôt que prévu.
C'était un peu comme se recevoir un seau d'eau froide sur le visage. Je me redressai rapidement, en passant ma main sur mon visage histoire de tenter de me réveiller complètement.
- Alejandro !!
J'écarquillai des yeux en entendant une voix féminine, et je perçus Alejandro se lever du canapé. Pouvais-je utiliser mes pouvoirs pour disparaitre avant qu'elle ne me remarque ?
- Ooh... je vous dérange peut-être ?
- Non, maman. On se reposait un coup.
Il était bien sur trop tard pour disparaitre. J'inspirai un grand coup, avant de me tourner, pour leur faire face, et je me levai du canapé. La femme aux longs cheveux noirs, et aux yeux ambres identiques à son fils était un peu plus grande que moi. Elle avait fait quelques pas dans ma direction avant de s'arrêter devant moi, puis elle se mit à passer sa main sur ma tête, mes épaules, tout en ayant l'air de réfléchir.
- Tu es toute pâle... mmh... un peu maigre aussi... Il va falloir manger plus, ma grande. Surtout si tu veux porter les enfants de mon fils.
Mon cerveau arrêta tout fonctionnement cohérent en l'entendant dire ça.
- Maman, arrête, intervint Alejandro en posant ses mains sur les épaules de sa mère.
- Qu'as tu fait à cette pauvre enfant pour qu'elle soit ainsi ?
- Je t'expliquerai plus tard. Pour le moment, laisse-moi te présenter. Maman, voici Flolène. Flolène, voici...
- Alice, le coupa-t-elle. Ou tu peux m'appeler Al', voire belle-maman.
Je ne pensais pas qu'elle serait comme ça. Je pensais qu'elle serait déjà en train de me juger et de me regarder de haut, après avoir vu mon apparence, mais elle était déjà à la conception des enfants.
- Enchantée de vous rencontrer.
- Tutoies-moi, Flolène. Nous sommes de la même famille à présent.
J'avais du mal à imaginer ma propre mère dire ça.
- Alejandro, tu peux retourner travailler. Je m'occupe de Flolène.
Je fixai Alejandro d'un air suppliant, pour qu'il ne me laisse pas seule avec elle, mais sa mère l'avait déjà poussé hors de la chambre.
Dire qu'il m'avait promis de rester à mes côtés. Traitre.
- Nous voilà entre filles !
Elle avait refermé la porte derrière elle. Elle portait un tailleur gris qui la rendait élégante. Je me sentais comme une tâche avec mes habits. Elle vint s'asseoir sur le canapé l'air de rien, alors que je me demandais ce que je devais faire.
- Tu es donc celle qui a rendu mon fils dans un état léthargique pendant près d'un an. Celle qui dès son arrivée à causé des problèmes en fuyant. Poussant mon fils à quitter son territoire pour la rechercher.
Je serrai mon poing droit en me rendant compte qu'elle savait bien plus de chose que je pensais à mon sujet.
- Mérites tu vraiment Alejandro ?
Elle avait tourné la tête pour me regarder droit dans les yeux, me donnant l'impression de voir Alejandro. Mais contrairement à la tendresse que j'avais l'habitude de voir, cette fois ci, il n'y avait que de la froideur.
- Alejandro n'a pas eu une vie facile depuis son enfance. Posséder les responsabilités d'Alpha n'est pas de tout repos, et pourtant, il a toujours pris sur lui. Le rôle de son âme soeur est de soulager ce poids qu'il a sur les épaules. Au lieu de quoi, ta présence n'a fait qu'en rajouter.
- J'avais mes raisons de ne pas pouvoir me retrouver à ses côtés lorsque j'ai su pour notre lien. Mais à présent, je suis à ses côtés, et je suis prête à tout pour l'aider.
- Et en quoi l'as-tu aidé jusqu'à présent ? Quels sont tes gestes ? En quoi est-il soulagé ?
J'allais rétorquer, mais elle m'empêcha de continuer.
- J'ai entendu parler du fait que tu passais ton temps dans cette chambre. A ne rien faire. Pendant que mon fils fait tout le boulot. N'as-tu aucune honte à te tourner les pouces ?
Elle commençait à me taper sur les nerfs à me critiquer de cette façon, alors qu'elle ne savait rien.
- Je fais ce que je peux. J'ai promis à Alejandro de rester à ses côtés, quoi qu'il advienne, quitte à revenir de la mort pour lui. Quitte à en souffrir, quitte à vivre avec un bras en moins. Je suis prête à subir toutes vos critiques, je ne le quitterai pas pour autant. Même si vous me rabaissez, que vous me dites que je ne le mérite pas. C'est à lui d'en décider si je dois continuer à faire partie de sa vie. Alors oui, je ne l'aide pas dans sa fonctione d'Alpha en tant que Luna. Je suis au courant. Mais je fais de mon mieux. J'apprends petit à petit, avec son soutien. Sans lui à mes côtés, je n'aurais surement pas pris la peine de faire tant d'effort.
Son regard ambre me fixait avec intensité, et je la toisai sans ciller. Elle finit par sourire de toutes ses dents, et se leva.
- Vraiment charmante, Flolène, dit elle en riant.
Elle se leva d'un coup.
- Détends-toi, Flo'. Je ne faisais que te tester. Je vois que tu es prête à tout pour lui. C'est tout ce qu'il me fallait. Je n'en attendais pas moins de son âme soeur. Je suis même surprise de cette petite déclaration envers lui.
Je me sentis rougir violemment en me rendant compte de ce que j'avais dit. Je ne lui avais jamais avoué mes sentiments. Et je venais pourtant de tout déballer à sa mère.
- Il est au courant n'est-ce pas ? De tes sentiments pour lui ?
Je secouai la tête vigoureusement de gauche à droite, avant de remarquer ma main droite. Elle s'était changée en squelette, sans que je ne me rende compte. Surement à cause de mon excès de colère.
- J'en étais sure ! Il t'aurait déjà marqué autrement !
Pendant qu'elle semblait joyeuse, je cachais ma main droite sous la manche de mon sweat, en cherchant à retrouver la chair. Elle me fit face un grand sourire aux lèvres, avant de grimacer.
- Je ne sais pas ce qu'il attend pour te marquer ! En même temps, habillée de cette manière, il ne doit pas être très stimulé.
Elle désigna mon sweat de la main, et se dirigea vers l'armoire, me laissant le loisir de contenir ma douleur en serrant les dents aussi forts que je le pouvais. La chair se reconstituait bien plus lentement que la normale, et j'avais beau tenter de serrer ma main gauche, elle ne réagissait toujours pas.
- J-je vais prendre l'air un coup.
- Oui, oui. Je m'occupe de cette armoire.
Elle n'avait même pas pris la peine de se retourner, et je sortais de la pièce avec soulagement. Je m'empressai de m'éloigner de la chambre, descendant les marches à vive allure, puis je courus jusqu'à la porte pour faire face à la pluie qui tombait.
Ma respiration saccadée, je laissais quelques gémissements de douleur s'échapper de ma bouche, et des larmes apparaitre. Il n'y avait que ma main... et pourtant, je souffrais tellement.Je ne préférais pas imaginer si cela avait été mon corps en entier.
- L-Luna !
Quelqu'un s'agenouilla à ma hauteur, et je croisais le regard anxieux de Tom.
- Je vais appeler l'Alpha...
- Non ! m'écriai-je.
S'il me voyait dans cet état, il serait à nouveau inquiet. Et il ne faisait que ça depuis que j'étais revenue.
- Ca va passer, ça va passer...
Et pourtant, j'avais l'impression de faire face moi-même à un mensonge. Le regard de Tom se porta sur ma main qui se reconstituait, et il eut un mouvement de recul.
- T-tu peux me laisser...
A cette allure, la douleur qui affluait allait me faire perdre connaissance. Je fronçai les sourcils surprise, alors que Tom avait décidé de me porter.
- L'Alpha ne me pardonnerait jamais de vous laisser là. Et moi non plus.
Il s'était mis à courir rapidement sous la pluie, traversant la cour à grande vitesse.
- Je suis désolé. Je ne savais pas ce que vous subissiez à chaque fois pour rester à ses côtés.
Je n'eus pas l'occasion de dire quoi que ce soit, alors qu'il s'était mis à frapper contre la porte du bureau où se trouvait Alejandro. J'entendis la voix de ce dernier et il entra après l'avoir ouverte.
- Flo' ?! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Tom me déposa sur le petit canapé, et s'excusa avant de partir, en me laissant seule avec Alejandro. Ce dernier s'était agenouillé devant moi, l'air inquiet.
- Que s'est-il passé avec ma mère ?
Je secouai la tête.
- J-je me suis énervée... et ma main...
Ses yeux ambres fixèrent ma main droite.
- J-je suis sortie de la chambre avant que ta mère ne voie ça...
- Que t'a-t-elle dit pour que tu t'énerves ?
Ses yeux étaient devenus sombres d'un coup.
- Rien... elle voulait simplement me tester... et j'ai pas su me conten...
J'avais atteint le pic de douleur qui me fit gémir de douleur. Alejandro passa ses bras autour de moi, alors que les larmes longeaient mes joues.
- J'ai mal, Alejandro...
- Chh...
Il passait sa main sur ma tête, et tapotait dans mon dos doucement.
- Ca va aller, Flolène.
Enfouissant ma tête contre son torse, j'inspirai et expirai aussi lentement que possible pour me calmer. Le parfum qui se dégageait de lui m'apaisa doucement, me laissant oublier quelques instants la douleur qui me submergeait.
- Ca va mieux ?
Je ne fis que hocher la tête légèrement contre lui.
- C'est bientôt fini.
Je me focalisais au maximum sur les battements du coeur de mon âme soeur. Il était calme malgré la situation et sa présence m'aidait énormément.
- C'est fini, fit Alejandro au bout d'un moment.
Il s'écarta légèrement de moi, et m'observa.
- Merci, Alejandro.
Il écarta une mèche de cheveux qui me rentrait dans les yeux, puis sécha mes joues avec ses doigts, avant de déposer un léger baiser sur ma tempe.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec ma mère ?
- E-elle a voulu me tester, et je me suis énervée... rien de plus...
- Tu veux que je lui parle ?
Je secouai la tête de gauche à droite.
- Elle voulait seulement voir si j'étais sincère à propos de toi.
- Et tu l'es ?
Sa voix était devenue un simple murmure que j'aurais pu ne pas entendre. Ses yeux ambres me fixaient avec intensité, comme s'il cherchait une réponse sur mon visage.
- Je ne te l'ai peut-être jamais dit, mais ça ne m'a jamais empêché de le penser fortement, Flolène. Tu es mon âme soeur, celle qui m'est destinée, et la seule femme que j'ai attendu jusqu'à maintenant que je veuille avoir auprès de moi. Tu es la plus importante à mes yeux, celle qui détient ma vie entre ses mains. Je suis prêt à tout pour toi, pour que tu puisses sourire, pour que tu sois heureuse. Nous nous sommes rencontrés dans des circonstances assez difficiles, mais tu as fait l'effort de revenir auprès de moi, au risque de souffrir toi même de conséquences. J'ai pu voir de nombreuses facettes de toi, et j'ai toujours envie d'en découvrir un peu plus à propos de toi. Pourquoi ? Parce que tu m'as envouté. Tu m'as fait ressentir ce que je n'avais jamais ressenti pour quiconque. Je suis tombé amoureux de toi, Flolène. Et te voir de plus en plus en mesure de t'appuyer sur moi, et me laisser t'aider me rendent heureux.
Ma vision devint floue un instant, avant de redevenir nette, en laissant les larmes rouler le long de mes joues. Ma gorge était nouée, et je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'Alejandro me dise tout ça. Je pouvais sentir sa sincérité, et la joie qui se propageait dans ma poitrine ne pouvait que se manifester par des larmes de joie.
- Je ne te demande pas de réponse à l'immédiat. Je sais qu'il te faut un peu de temps... surtout avec tout ce qui a pu se passer, mais j'espère bien qu'un jour, tes sentiments se connecteront aux miens, Flolène.
Je secouai la tête de gauche à droite et posai ma main droite sur sa joue gauche.
- Nous avons passé beaucoup de temps ensemble. Si je n'avais pas eu ses sentiments envers toi, penses tu vraiment que j'aurais pris la peine de revenir des morts pour toi ?
Il écarquilla les yeux, alors que je ne faisais que sourire.
- Je t'aime, Alejandro.
Ses yeux s'assombrirent l'espace d'un instant et sa main vint se poser sur la mienne pour la retirer, alors que son visage se rapprochait du mien, pour finalement, permettre à ses lèvres de se poser sur les miennes.
- Je t'aime, Flolène.
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Désolée pour les fautes ou incohérences qui doivent se trouver dans ce chapitre. Je n'ai pas relu les chapitres précédents et donc je publie sans vraiment avoir vérifié... Je corrigerai le tout lorsque je prendrais mon courage à deux mains pour tout corriger.
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- Rendez vous au prochain chapitre !
© Cette histoire m'appartient, merci de me prévenir en cas de plagiat ©
Présence de fautes en tout genre. A éditer.
Lil, le 10.05.2020 à 22:22
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