Chapitre 3
Chapitre 3 Bis
Du sang était répandu sur le sol, les cadavres étaient éparpillés autour et des loups se battaient avec rage. Je voyais parfaitement ceux qui attendaient que leurs âmes soient fauchés. Certaines d'entre elles finirent avec la Mort, alors que je restais au même endroit à observer la scène, sans pouvoir me décider, malgré ma grande envie de faucher des âmes qui grandissaient en moi.
J'avais ce besoin urgent d'assouvir ce besoin, et je savais que ça ne passerait pas tant que je n'avais pas bougé ma faux.
Au loin, je discernais vaguement le loup qui représentait Alejandro, son pelage couvert de sang. Je savais que je pouvais l'aider, en fauchant les âmes de ces loups qui l'attaquaient, et pourtant, je ne pouvais pas.
Ces âmes n'étaient pas miennes.
Celles que ma faux voulait à tout prix étaient là, à attendre le moment. Les loups étaient à l'agonie, dans l'attente que je mette fin à leur souffrance.
Serrant mon arme, je m'avançai à la hauteur des victimes, les regardant un instant, un par un, avant de laisser ma faux les attraper.
Restant focalisée sur ce que je devais faire, mon travail se termina doucement, en même temps que la bataille. Seuls quelques loups appartenant à la meute d'Alejandro avaient péris, alors que concernant ceux du camp adverse, il ne restait qu'un seul survivant, et qui n'allait pas tarder à rendre l'âme à son tour.
Alejandro le surplombait de sa taille en forme de loup, mais bientôt, il reprit forme humaine pour faire face au dernier ennemi.
- Qui t'a envoyé ?
Sa voix était imposante et menaçante. Digne de son statut d'Alpha.
Mais avant qu'il ne puisse répondre, je vis la Mort apparaitre entre les deux, et il faucha celui qui était face à Alejandro. Son âme sortit de son corps pour finir en possession de la Mort, alors que son corps s'écroulait sur le sol, comme une poupée de chiffon.
Alejandro grogna de frustration avant de donner des ordres aux membres de sa meute, et je fis demi-tour. Il ne fallait pas que je m'attarde, et je n'étais pas prête psychologiquement à me retransformer en humaine.
La douleur que j'avais ressentie était vraiment un des facteurs qui me donnait envie de rester la Mort.
Mais Alejandro surpassait largement tous les facteurs.
Me dépêchant de revenir sur mes pas, je me hissai jusqu'à la fenêtre d'où j'étais partie, et je me retrouvai dans la chambre que j'avais quittée.
"Prête ?"
Je regardai la Mort qui était à nouveau là, et je tendis ma faux vers lui. Cette dernière pivota et flotta jusqu'à lui et sans que je ne puisse dire quoi que ce soit d'autres, la douleur afflua comme un torrent dans mes membres, me faisant flancher, et me tordre sur moi-même, allongée sur le sol, voire complètement recroquevillée.
Ce processus était terrible, et je ne pouvais que serrer les dents pour m'empêcher d'émettre le moindre son.
Une fois complètement transformée, mes lèvres émirent un soupir de soulagement, et mes muscles humains semblaient avoir des courbatures. Mes poumons pouvaient à nouveau respirer, et la sueur due à ma transformation était présente sur ma peau. Je me relevai péniblement, sentant mes mucles s'étirer.
"La transformation sera toujours et encore plus douloureuse pour toi."
- C'est le prix à payer, soufflai-je.
Il était normal de devoir payer un prix pour vouloir revenir à la vie, malgré le fait que j'étais censée être morte. Mais j'avais promis à Alejandro que je reviendrais. Et j'étais prête à tout pour tenir cette promesse jusqu'au bout.
Je me trainai jusqu'au lit pour m'y allonger, sentant mon corps satisfait de pouvoir se reposer à nouveau. La Mort vint se placer près du lit, et se pencha un peu vers moi.
"Ton corps humain n'a pas l'habitude de ces transformations. La fièvre va monter rapidement."
Je sentais déjà mon corps frissonner, et je n'eus pas d'autres choix que de me pelotonner dans les couvertures, pour réchauffer mon enveloppe charnelle.
"Des âmes m'appellent."
- A plus tard, murmurai-je.
La Mort passa sa main rapidement sur mon front, me soulageant légèrement de la fièvre qui grimpait à vitesse grand V, puis disparut, en me laissant seule dans cette pièce.
Alejandro devait s'occuper de sa meute, et il ne reviendrait qu'une fois qu'il aura réussi à remettre la sécurité sur son territoire. Gardant les yeux fermés, je tentai de faire plonger mon corps dans un sommeil, mais les frissons qui me prenaient ne me facilitaient pas la tâche.
Sans l'aide de la Mort, je serais en train de subir quelque chose de pire, et tout ça pour une seule transformation. Je ne préférais pas imaginer à quel point j'allais souffrir les prochaines fois.
La porte s'ouvrit doucement dans un grincement, et je rouvris les yeux pour voir Alejandro, vêtu d'un pull et d'un jean. Il fronça les sourcils en me voyant recroquevillée sur moi-même, et vint rapidement à mes côtés.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda-t-il d'une voix paniquée.
Il passa sa main sur mon front, et écarquilla des yeux.
- Tu as de la fièvre. Infir...
- Je vais bien, le coupai-je.
- Non, tu ne vas pas bien. Tu es malade ! Tu aurais dû appeler quelqu'un !
- Ca va passer, Alejandro...
J'attrapai ses mains.
- J-j'ai froid. Tu veux bien rester à côté de moi ?
Ses yeux ambres reflétaient de l'inquiétude, et face à ma question, il soupira. Il retira ses chaussures, et souleva la couverture, ce qui me fit frissonner l'espace d'un instant, avant qu'il ne me prenne dans ses bras, laissant ma tête se poser contre son torse. Son coeur battait dans sa cage thoracique, et le rythme régulier m'apaisa, alors que sa chaleur corporelle m'aidait à ne plus frissonner.
- Merci...
Il caressa mes cheveux d'un geste, et déposa un baiser sur mon front.
- Repose-toi, Flolène.
Je savais qu'il hésitait à appeler quelqu'un pour m'ausculter, mais sachant que cette fièvre venait de ma transformation, est-ce que leur traitement aurait un effet sur mon corps ?
Sa cage thoracique qui s'élevait et s'affaissait me berçait lentement et surement, et ce fut avec plaisir que je pus enfin sombrer dans un sommeil réparateur.
Ding !
Je sursautai, en ouvrant les yeux rapidement, cherchant l'origine de ce bruit. Puis j'entendis une voix pester contre quelqu'un. Je vis alors Alejandro enguirlander un pauvre jeune homme. Ce dernier gardait la tête baissée, apeuré des sanctions que pouvaient lui infliger son Alpha.
Je passai une main sur mon front pour sentir que la fièvre avait baissé, et je jetai un coup d'oeil à l'extérieur pour voir qu'il faisait déjà nuit. Combien de temps avais-je dormi au juste ?
- Tu te sens mieux ?
Je reportai mon attention sur mon âme soeur qui avait remarqué que j'étais levée, et je me redressai pour me mettre assise sur le lit, tout en hochant la tête, pour répondre à la question d'Alejandro.
- Désolé si on t'a réveillé.
Je secouai la tête de gauche à droite.
- Je me sens mieux, inutile que je dorme autant.
Il s'approcha de moi, avant de poser sa main sur mon front, et l'autre sur le sien pour mesurer ma température.
- C'est bien descendu.
- Tu doutais de ma parole ?
Il fit non de la tête en souriant doucement.
- Je veux simplement m'assurer que tu vas bien.
- Que s'est-il passé pendant que je dormais ?
- La sécurité de la meute a été renforcée, et j'ai eu vents de nombreuses autres attaques dans d'autres territoires. J'imagine qu'une réunion d'urgence sera établie entre Alpha.
Ce qui voudrait dire que je serai éloignée d'Alejandro ?
- J'imagine que tu pourras faire la connaissance de toutes les autres Lunas à ce moment-là.
J'arquai un sourcil face à ce qu'il venait de dire, et il me regarda comme si c'était évident.
- Hors de question que tu te retrouves à nouveau éloignée de moi.
- Merci.
J'étais reconnaissante qu'il ne me laisse pas derrière. Alejandro passa sa main sur ma tête, ses yeux ambres me fixant avec intensité.
- Vu l'état d'urgence auquel nous faisons face, tu dois te reposer autant que tu le peux. Le voyage ne sera pas facile si tu tombes malade de cette manière.
De mes deux mains, j'attrapai la sienne, et je le regardai en souriant.
- Tout va bien, Alejandro. C'était juste passager.
- Prendre soin de toi est une de mes priorités, Flolène.
- Et te voir sourire, est la mienne.
Il fronça les sourcils avant de sourire d'un air taquin.
- Cette absence t'a rendu bien plus confiante, Flo'.
- Si c'est pour te moquer de moi, tu peux partir, bougonnai-je.
Il s'esclaffa avant de me prendre dans ses bras.
- Je suis content d'avoir à nouveau l'opportunité de te tenir dans mes bras, et d'avoir la chance de découvrir des facettes de toi que je n'avais pas eu le temps de voir auparavant.
J'étais tellement bien dans ses bras. Comme un petit cocon qu'il était en mesure de créer. Le paradis.
- Alejandro ?
- Mmh ?
- Je t'avais promis de revenir auprès de toi au bout d'un an...
- Oui...
- Mais... est-ce que je pourrais retourner voir ma mère ?
Son emprise sur moi se resserra, et je pouvais comprendre qu'il n'avait pas de très bons souvenirs de tout ce qu'il s'était passé depuis ma mort. Je sais que les loups et les sorciers ne s'étaient pas quittés en très bons termes.
Mais cette femme restait ma mère.
- Tu veux dire par là que tu veux retourner sur le territoire des Van Der Sand ?
- ...Oui. C'est là-bas qu'ils vivent.
J'avais appris par la Mort qu'après ma mort, ils s'étaient tous repliés dans leur ancien territoire, et qu'ils avaient fait en sorte de tout rénover depuis l'attaque.
- Je ne peux pas te laisser y aller seule.
- Et... et si tu venais avec moi ?
Je savais que c'était égoïste de ma part de lui demander ça alors que les loups subissaient une crise importante à cause de ces Abandonnés, ou ces Solitaires. Mais il fallait que je la revoie.
Alejandro soupira doucement.
- Je ne sais pas encore, Flolène. J'ai énormément de choses à régler encore avec la meute.
- Je comprends. Tu n'as pas à te presser. Je peux attendre.
- Pourquoi tiens-tu tant à retourner là-bas après tout ce qu'ils ont fait ?
Il était vrai qu'Alejandro ne connaissait que la moitié de l'histoire. Il n'était pas au courant pour la malédiction que j'avais portée durant mon vivant. Personne n'avait pris la peine de lui expliquer. Cette malédiction qui avait pris fin grâce à la Mort. Aller voir le clan Van Der Sand était la première étape avant que je ne révèle tout à mon âme soeur qui avait droit à la vérité.
Quoi que pour la partie où j'étais morte, j'imaginais que je devrai mentir pour éviter toute nouvelle explication.
Je ne me sentais pas encore prête au rejet qu'il me ferait subir une fois qu'il connaitra la vérité sur ma nature à présent.
Je voulais juste profiter de ces instants avec lui, alors que j'avais droit à une seconde chance.
- Pour pouvoir te dire la vérité sur ce qu'il s'est passé il y a un an. Je sais que tu as beaucoup de questions à me poser, mais je ne pourrai te répondre que lorsque je les aurais vus.
Alejandro passa sa main sur ma tête, avec un pauvre sourire.
- Très bien. Nous irons les voir une fois que la crise sera réglée avec les autres meutes.
- Merci.
- Tu as faim ?
Depuis que j'avais récupéré mon corps, je n'avais rien ingurgité. Je n'avais pas touché à de la nourriture depuis plus d'un an... Comment mon corps allait-il réagir ?
- Un peu, lui répondis-je.
- Tu te sens en mesure de descendre en cuisine avec moi ? Ou tu préfères que je t'apporte quelque chose ?
- Je peux descendre ! m'exclamai-je en me levant.
Alejandro rit doucement, avant de passer sa main sur ma taille, et de me soulever.
- Allons-y !
J'étais clairement contente d'être à ses côtés, et je ne pouvais pas regretter ma décision.
Jamais.
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Bonjour/Bonsoir,
Le quota de vote n'a pas été atteint, mais pour quelques votes, je ne vais pas chipoter (je sais, je peux être sympa parfois), et voici un chapitre ! J'espère que ça vous a plu ! D'ailleurs, je me posais une question en écrivant les chapitres de cette histoire...
Comment est-ce que vous appeleriez les moments entre Alejandro et Flolène ?
Comme je n'avais pas d'idées, je me suis plutôt tournée vers les moments "FloJandro" xD ça sonne un peu comme un nom de pub pour compotes...AHAHAHAHA
Si vous avez des meilleures idées, je suis preneuse !
Aussi, je viens de poster un nouveau chapitre (Chapitre 3 déjà !) pour "L'Envol". Je vous invite toujours à aller le lire, je vous jure que ça fait passer le temps. En plus de ça, c'est une histoire que j'ai bien plus travailler que "Ne m'approche pas, Alpha" et "My Lovely Scythe" ou encore la série de l'Ange de la Mort, c'est visible par rapport à mes tournures de phrase... ahah
Bref,
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- Rendez-vous au prochain chapitre (pareil que précédemment, je me base sur le quota de 150 votes, surtout que c'est bientôt la rentrée)
© Lil, le 16.08.2017 23:00
Cette histoire m'appartient. Pour tout plagiat, merci de me prévenir.
A éditer.
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