Chapitre 15 Bis

Les deux Warriors étaient restés au bordure du territoire, laissant Alejandro reprendre le volant, pour nous amener un peu plus loin. Une fois la voiture arrêtée, Alejandro sortit et contourna l'engin pour m'ouvrir la porte. Durant ces deux heures de trajet, j'avais alterné entre sommeil et éveil, et je me sentais terriblement fatiguée. L'Alpha avait bien remarqué, et montrait clairement son inquiétude à présent.

- Tu aurais du rester à la maison te reposer..., marmonna-t-il.

Comme s'il s'en voulait de m'avoir embarqué dans cette histoire après toutes ces heures de trajet. Je secouai simplement la tête.

- Tout va bien, Alejandro.

J'étais dans des habits bien trop larges, et je me rendais compte que j'aurais peut-être du me changer à la station service, pendant que je le pouvais encore. Je tournai instinctivement la tête en me sentant observée, et je vis une femme se tenir dans les airs, son apparence était translucide, mais je me souvenais d'elle.

L'âme dont la Mort aimait bien s'occuper.

Elle croisa mon regard, mais je reportai mon attention sur Alejandro de suite.

- Flolène ?

- Désolée, j'ai cru voir quelque chose.

- Tu aurais vraiment du te reposer au lieu de venir avec moi à cette réunion...

- C'est l'occasion pour moi de rencontrer les autres chefs de meutes...

Il hocha la tête doucement, avant de passer sa main sur mon visage, puis avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, le bruit d'une branche cassée, nous fit tourner la tête en direction d'un homme, aux cheveux blonds, et aux yeux gris.

- Alpha Fernandez, Luna...

- Flolène, ajouta Alejandro.

- Luna Flolène. C'est un plaisir de vous rencontrer. Je m'appelle Drew, je suis le gamma de la meute. Alpha Ryan et Luna Valia vont vous accueillir d'ici peu.

Il nous fit signe de continuer tout droit, et Alejandro hocha la tête, avant de me prendre la main. Nous marchâmes dans la direction annoncée, et je serrai la main de mon âme soeur.

- Tout va bien ?

- J-je crois que c'est un contre coup du voyage. Je me sens fatiguée...

- Tu veux que je te porte ?

- Non. Ca ira...

Il allait ajouter quelque chose, mais il vit comme moi, le couple qui nous attendait. L'homme avait les cheveux noirs coiffés en arrière et des yeux verts incroyables. La femme était celle que j'avais vu en descendant de la voiture, et de près, elle avait cette petite aura bienveillante.

- Bonjour, Alpha Ryan, Luna Valia, commença Alejandro.

Il tendit sa main en direction de l'homme aux yeux verts et tous deux se serrèrent la main.

- Bonjour, bienvenue sur mon territoire, Alpha Fernandez, et...

Il s'était tourné vers moi, en ne sachant pas comment s'adresser à moi.

- Luna Flolène, continua Alejandro.

- Enchantée, Alpha Ryan, Luna Valia, dis-je doucement.

J'avais l'impression que même ma voix montrait mon état de fatigue.

- Je suis désolée de ma condition, mais je tenais à vous rencontrer.

- Bonjour, finit par dire la femme de manière douce.

Je reportai mon attention sur elle, alors que la Mort était apparu non loin de nous, nous observant comme s'il se divertissait.

"Elle veut te toucher. En savoir plus sur toi"

- Vu votre condition, vous feriez mieux de vous reposer un moment dans une de nos chambres, Luna Flolène.

Je ris doucement. Elle pouvait savoir pour ma condition, vu qu'elle était venue guetter un peu plus tôt, et en plus de ça, elle semblait bien intriguée.

- Tout va bien, et inutile de m'appeler Luna à chaque fois, Flolène me suffit largement.

- J'imagine que ces dames peuvent se tenir compagnie pendant que nous allons voir les autres alphas, tu ne penses pas Alejandro ?

L'homme aux yeux verts avait regardé l'Alpha qui se tenait à côté de moi, et ce dernier baissa la tête pour me regarder sous toutes les coutures.

- Je vais bien, lui assurai-je. Si j'ai le moindre problème, je n'hésiterai pas à t'appeler.

- ...Bien. Ne te force pas trop, Flo'.

- Promis.

Il déposa un baiser sur mon front, et s'éloigna avec l'autre Alpha, en me laissant seule avec cette femme, dont les yeux étaient fermés. Je prenai sa main dans la mienne, et la guidai vers un banc que j'avais repéré. Je l'aidai alors à s'asseoir, avant de la lâcher. La Mort nous avait suivi, et ne disait rien. Comme s'il hésitait à faire quelque chose.

- C'est étrange de rencontrer un autre chef de meute avec sa Luna, avouai-je.

- Je confirme, rit-elle.

- Beaucoup de personnes sont déjà là ?

- Une dizaine de personnes.

Déjà... J'avais un peu de mal à me tenir devant elle, mais heureusement qu'elle n'était pas en mesure de me voir. C'était surement pour cela que je me sentais à l'aise à ses côtés pour le moment.

- L'air est terriblement bon sur votre territoire... Je crois que le trajet m'a rendu claustrophobe, dis-je en riant.

Rien que de repenser au trajet que je venais de subir, je n'avais pas vraiment envie de rentrer.

- Je suis désolée de mon indiscrétion... mais...

- Oui ?

- Est-ce que vous êtes vraiment l'âme soeur de l'Alpha Fernandez ?

- Pourquoi penses-tu le contraire ? D'ailleurs, tu peux me tutoyer, nous avons quasiment le même âge j'imagine.

Elle me paraissait si jeune, et pourtant, elle portait ce pouvoir qui pouvait être vu comme un fardeau.

"Un contact et de la concentration lui suffisent pour pouvoir voir un fragment de l'avenir."

La Mort avait enfin décidé de parler !

- J-je suis juste curieuse.

Je ris aux éclats sans pouvoir me retenir. Elle était adorable à vouloir savoir la vérité.

- Tu n'es pas comme les autres, Valia. Je ne parle pas de ton handicap qui t'empêche de voir quoi que ce soit, mais tu as ce petit quelque chose qui pousse à t'aimer directement.

Je me levai alors du banc, en me mettant face à elle.

- Alejandro est, et sera toujours mon âme soeur. Celui qui m'est lié. La personne pour qui je serai prête à resusciter rien que pour passer du temps avec lui. Je serai prête à n'importe quoi pour lui. Mais ça, c'est un secret entre nous, n'est-ce pas ?

Elle sourit doucement, comme si elle avait compris quelque chose. Puis elle tendit ses mains vers moi, me les prit avec... gratitude.

- Merci de m'avoir répondu.

Je pressai alors mes mains sur les siennes, en souriant. Je n'avais jamais été doué pour être en contact des personnes, mais c'était facile avec elle.

"Elle tente."

La curiosité prenait le dessus sur elle, mais fallait-il la prévenir qu'il s'agissait d'un villain défaut ?

"Je m'en charge."

La Mort claqua des doigts, et la jeune femme devant moi partit en transe, discutant avec mon compagnon de travail. Au bout d'un moment, il finit par réapparaitre, et la jeune femme retrouva ses esprits.

- J-je suis désolée. Je suis partie dans mes pensées, et j'avais complètement oublié que je te tenais toujours.

- Pas de souci. J'ai surtout l'impression de tenir sur mes jambes grâce à ton soutien, en fait.

- Je suis désolée !

Elle me guida sur le côté afin que je puisse m'asseoir, et elle me lâcha, l'air troublé. La Mort l'avait chamboulé avec ces paroles...

- Ne te prends pas trop la tête, Valia. Vis l'instant présent. Tu auras le temps de réfléchir plus tard.

Elle voulut rétorquer, mais je poussai un long soupir.

- Le trajet jusqu'ici m'a parut interminable... Et parler avec quelqu'un d'autre que mon âme soeur et les Warriors, décidement, ça change !

Et maintenant, j'allais devoir rencontrer d'autres personnes. Je n'avais fait aucun effort vestimentaire, et cette femme était compréhensive. Mais les autres ?

- Comment sont les autres Lunas ?

Elle réfléchit un instant.

- Nous sommes différentes, mais je pense que l'on peut s'entendre.

Différente, c'était certain.

- Faisons de notre mieux, alors ! m'exclamai-je en lui prenant la main.

- Oui.

Elle sourit, et je voulus dire quelque chose, mais je me mis à tousser.

- Tout va bien ?

- Oui, oui, m'empressai-je de dire.

"N'en fais pas trop Flolène Filigna."

C'était peut-être les répercussions pour avoir utilisé mes pouvoirs sous ma forme humaine ? Je toussai encore une fois, avant d'inspirer et expirer plusieurs fois calmement.

- On ferait mieux de rejoindre les autres, se dépêcha de dire la jeune femme.

Elle ne voyait pas, et pourtant, elle se leva d'un coup, alors que je l'observai du coin de l'oeil.

"Aussi déterminée que lorsque je t'ai rencontré."

Je regardai la Mort qui semblait satisfait, et secouai la tête face à son commentaire.

"Occupe-toi d'elle, Flolène Filigna."

- Je n'ai pas besoin que tu me le dises pour que je le fasse.

- Pardon ? Tu as dit quelque chose ?

- Non, rien.

Je pris sa main dans la mienne, et nous marchâmes lentement, non seulement parce qu'elle ne voyait pas où elle allait mais également, parce que ma blessure à ma hanche et mon corps fatigué ne pouvaient pas avancer aussi vite que j'aurais pu. Alors que nous étions près d'une maison, une femme cria alors qu'elle se faisait porter par un homme. Elle avait de longs cheveux blonds, et semblait mécontente. Quant à l'homme, il avait la même carrure qu'Alejandro et l'Alpha Jaxon.

- D'après les voix, ce sont Luna Ailee et Alpha Lukas. Ailee est une humaine, qu'Alpha Lukas a enlevée sur la route, quand il a su qu'elle était son âme soeur.

Je pouffai de rire face à la nouvelle.

- C'est une habitude d'enlever leur âme soeur, chez les loups. Voire une tradition.

- Toi aussi ?!

- En quelque sorte...

Je ne pouvais pas vraiment dire cela, il m'avait emmené sur son territoire afin que je puisse terminer ma transformation en louve... et j'avais fui.

- Ils viennent d'entrer dans une des maisons.

- Je ne connais pas encore vraiment les alentours...

C'était sur que dans son état, l'Alpha ne devait pas la laisser marcher partout d'elle même... Mais si elle était en mesure de contrôler ses pouvoirs, elle pourrait avoir un aperçu de ses alentours, et faire les choses d'elle-même. A moins de lui retirer ce voile noire qui était présent devant ces yeux. J'étais en mesure de le voir puisque j'étais la Mort, et je savais que c'était cela l'origine de ces pouvoirs.

"Quand le moment viendra, il faudra le retirer."

Je m'en doutais.

- Mmh... peut-être que si on entrait dans la première maison et qu'on demandait à quelqu'un ?

Je me retins de rire. Elle vivait ici, mais elle semblait toujours étrangère des lieux.

- Faisons comme ça !

J'avançai et ouvris la porte, passant ma tête doucement afin de voir s'il y avait quelqu'un dans la pièce, et fut surprise de voir qu'il y avait une femme, assise sur une chaise. Elle était vêtue élegamment, et je me sentais tout à coup misérable comparée à elle.

- Oh Luna Valia...

Cette dernière se crispa en entendant la voix, ce qui me fit froncer les sourcils. Un faux sourire se plaqua sur les lèvres de la jeune femme aveugle.

- Luna Ditt...

- Et vous êtes ? me demanda cette dernière.

Ses longs cheveux noirs de jaie me rappelaient Sandy que j'avais combattu, et ses yeux bleus electriques me regardèrent de haut en bas. Me jugeant ouvertement, elle fit une moue de dégout, qu'elle masqua rapidement.

- Luna Flolène, me présenta Valia.

J'avais presque envie de lui dire qu'il était inutile de faire les présentations. Je savais que je n'allais pas m'entendre avec cette femme, qui nous prenait clairement de haut. Cette soi-disant Ditt croisa les jambes, laissant la robe noire qu'elle portait glisser le long de ses jambes, et laisser transparaitre sa peau parfaite.

- Je sais qu'il s'agit là d'une réunion afin de faire face aux attaques qu'il y a eu sur les territoires, mais... comment deux personnes comme vous peuvent être des Lunas au juste ? Je ne comprends pas. Les Lunas sont gracieuses, et montrent l'image de leur meute. Vous... Vous êtes juste des personnes rafistolées !

Le mépris qu'elle nous avait lancé avait eu l'effet d'une claque, et je sentis Valia trembler.

- Comment une personne telle que toi, aussi dégoutante sois-tu peut être à la tête d'une meute avec un comportement pareil ? Je ne comprends pas. Une Luna se doit d'être bienveillante, même à l'égard de personnes qui ne font pas partie de leur meute, dis-je calmement.

Valia resserra sa main sur la mienne, alors que cette femme s'était levée de sa chaise, tout sourire sur son visage ayant disparu.

- Je n'ai aucun conseil à recevoir de toi.

- Ce n'était pas un conseil, mais plutôt une constatation.

Elle grogna, et je me rendis compte qu'elle était une louve lorsqu'elle montra les crocs. Toute élégance avait disparu. Valia flancha sous le son, et je la cachai derrière moi. Il suffisait que j'entre dans une seule maison, pour tomber sur une folle.

Je devais protéger Valia.

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© Cette histoire m'appartient, merci de me prévenir en cas de plagiat.

Présence de fautes en tout genre. A éditer.

Lil', le 19.04.2018, à 17:28