Chapitre 11

Chapitre 11 Bis

Nous avions discuté de tout et rien, ri sur certains sujets, et le temps était vite passé. Nous étions retournés dans notre chambre, et je me sentais fatiguée. Surtout avec la petite transformation surprise que j'avais eue.

Alejandro avait fermé la porte derrière lui, et il bailla en se frottant les yeux. Peut-être que je ferai mieux de le laisser dormir au lieu de parler de ça maintenant. Je l'avais empêché de dormir ces derniers temps, et je n'avais pas pris la peine de prendre soin de lui, comme il prenait soin de moi.

- Une douche, un brossage des dents, et au lit ! m'exclamais-je.

Il rit en secouant la tête de gauche à droite.

- Toi, tu prends ta douche, ensuite je change tes compresses, et après t'être brossée les dents, au lit.

Je fis la moue alors qu'il avait retourné la situation de l'autre côté.

- Il faut que tu te reposes aussi, Alejandro. Tu as passé trop de temps à prendre soin de moi, et maintenant, tu es fatigué.

Je pris sa main, et je le guidais vers la salle de bain.

- Donc à toi de faire ce que je dis.

Il leva les yeux au ciel, mais ne protesta pas. Il entra dans la salle de bain, alors que j'allais m'allonger sur le lit. Alors que je commençais à somnoler, je le vis en ressortir, une serviette autour de la taille seulement, et les cheveux trempés.

Le rouge me monta aux joues bien rapidement, en me rendant compte à quel point il était attirant, et à quel point j'étais troublée.

L'apotéose arriva lorsqu'il croisa mon regard, et qu'il me fit un sourire narquois. Si j'avais encore un coeur, il ne battrait plus du tout.

- Tu sembles apprécier la vue.

Je prenais le premier coussin qui était à ma portée pour le balancer vers lui. Il esquiva aisément, en riant, alors que je détournai le regard.

- A ton tour pour la douche.

Je me relevai doucement du lit, et j'allais dans la salle de bain, sans lui jeter le moindre regard. J'étais bien trop embarrassée.

Fermant la porte derrière moi, je me lavai avec soulagement, en prenant garde à ma blessure à la hanche. Les anciennes blessures que j'avais eues lors de mon dernier combat en tant qu'être humain n'étaient presques plus visibles, grâce aux soins qui m'avaient été apportés, et j'en étais reconnaissante.

Je me séchai et je mis des vêtements qu'Alejandro avait du laisser bien avant que je n'entre dans la pièce. Je m'essuyais rapidement les cheveux, avant de sortir de la salle de bain. Alejandro, portant un t-shirt kaki et un short noir, me fit signe de m'allonger sur le lit. Il avait sorti la trousse de soins, et attendait patiemment. Obéissant, je me posai doucement, et il vint m'aider. Il souleva ensuite le pull, pour dégager les compresses qui avaient un peu pris l'eau. Il nettoya les plaies, et je l'observai faire. Il était concentré sur ce qu'il faisait, et prenait garde à ne pas me faire souffrir par la même occasion.

- Tes plaies guérissent correctement. Si tout se passe bien, tes cicatrices ne devraient pas être visibles.

Il scotcha la dernière compresse, et rabaissa mon pull. Il rangea ensuite la trousse, alors que je me relevais tout en essuyant mes cheveux. Il apparut alors devant moi, en me faisant légèrement sursauter sous la surprise, et attrapa ma serviette. Je fronçai les sourcils, puis il se mit à frotter mes cheveux.

- Si tu ne les sèches pas correctement, tu risques de tomber malade.

Je soupirai.

- Je peux encore me débrouiller, Alejandro.

- Je sais, mais j'avais envie de le faire.

- Je me demande ce que diraient les gens de ta meute en te voyant tout attendri comme ça.

- ...Ils n'ont rien à dire dessus.

Je le stoppai dans son geste et le fixai droit dans les yeux.

- Ils t'admirent Alejandro. Tu peux t'ouvrir à eux aussi. Tu es un bon Alpha, et personne ne dit le contraire. Tu serais encore mieux si tu pouvais te comporter de manière moins froide avec eux.

- ...J'essayerai...

Un sourire s'installa sur mon visage, et je me détachai de lui, pour aller dans la salle de bain. Il me suivit, pour déposer la serviette, afin qu'elle sèche, et je lui tendis sa brosse à dent. Il sourit à son tour, et me tendit la mienne. Il y a plus d'un an, si on m'avait dit que je serai en train de me brosser les dents, avec mon âme soeur dans la même pièce que moi, j'aurais ri en disant que ce n'était pas possible. Mais à présent que je vivais tout cela, je me fichais de ce qui avait pu se passer par le passé.

Du moment que je pouvais être avec lui.

Une fois terminé, nous étions allés au lit directement. Je sentais à quel point Alejandro était fatigué, mais il ne voulait pas le montrer. Une fois sur le lit, il me prit dans ses bras en fermant les yeux. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne sombre.

- Bonne nuit, dit-il en même temps que moi.

Ce qui nous fit sourire.

- Repose-toi, Alpha.

Je déposai un baiser sur sa joue, avant de fermer les yeux à mon tour.

A mon réveil, le soleil était déjà présent et j'étais seule dans le lit. Regardant autour de moi, je vis Alejandro assis à la table, discutant de quelque chose à voix basse avec les deux Warriors. Je me frottai les yeux et passai une main dans mes cheveux, puis je baillai silencieusement.

- Bonjour Luna, firent deux voix.

Je laissai mes yeux dévier dans leur direction, les saluant à mon tour, et je sortis du lit lentement.

- Vous préparez le départ ?

- Oui, confirma Tom.

- Combien de temps durera le trajet cette fois ?

Les Warriors se jetèrent un coup d'oeil avant de regarder Alejandro, qui me répondit.

- Quatre heures.

Je soupirai.

- Dans combien de temps partons nous ?

- Une fois que tu auras pris ton petit déjeuner qui t'attend sur le chariot.

J'acquiesçai avant de me rendre dans la salle de bain où je m'enfermai pour faire ma toilette. Ma mine s'était améliorée, et j'espèrais que je n'aurais pas à subir de transformation si rapidement à l'avenir, mais je savais que cela faisait un moment que je n'avais pas fauché d'âmes. Et ma faux n'allait pas tarder à se manifester pour réclamer son dû.

Lorsque je ressortis, j'eus la surprise de voir qu'il ne restait qu'Alejandro.

- Ils sont allés préparer leurs bagages.

Je m'assis face à lui, alors qu'il avait posé les assiettes qui étaient sur le chariot, sur la table. Du café, du thé, ainsi que de la brioche et des croissants se trouvaient devant moi, me donnant l'eau à la bouche.

- Fais toi plaisir, Flo'. J'ai déjà mangé.

Je fis la moue en le regardant.

- Tu aurais pu me réveiller.

Il secoua la tête de gauche à droite.

- Il te faut encore du repos.

Je soupirai avant de me mettre à manger sous son regard inquisiteur.

- Tu manges de plus en plus, c'est bon signe.

Il prit son téléphone, regarda quelque chose un instant avant de le ranger.

- Un problème ?

- Non. Je vérifie à chaque fois si je n'ai pas eu un appel manqué de Cole.

Pas de nouvelle, bonne nouvelle ? Ou peut-être pas vraiment... J'avais terminé de manger, et je me disais qu'il fallait peut-être profiter de ce moment pour lui en parler.

- Quelque chose ne va pas ?

- Tu ne veux pas savoir ce qu'il s'est passé sur le territoire des Van Der Sand ?

- Si, mais j'attends que tu ailles mieux avant de t'interroger. Et surtout, comment as-tu fait pour rouvrir tes points de suture ?

- Et si je reprenais là où tout a commencé ? Il y a plus d'un an.

Il acquiesça, et me fixa de ses yeux ambres. Je me sentais tout à coup anxieuse à l'idée de voir sa réaction. Je jouais avec mes propres mains, en tentant de me calmer. Je lui devais bien la vérité avec tout ce qu'il s'était passé.

- J-je ne sais pas comment tu vas réagir sur tout ça... mais tu mérites la vérité.

Je me mordis la lèvre inférieure, avant de prendre une inspiration.

- Il y a plus d'un an, lorsque je t'ai rencontré pour la toute première fois, j'étais avec Tren.

Il hocha la tête en se souvenant de ce qu'il s'était passé.

- Tren était mon gardien. Il était en charge de ma protection, et ce jour-là, nous étions en fuite, parce que le clan Van Der Sand avait subi une attaque d'origine inconnue. Nous étions paniqués, et surtout, c'était la première fois que je me retrouvais à l'extérieur.

Alejandro écoutait avec attention, même si je savais qu'il voulait m'arrêter pour me poser des questions.

- Sur le trajet, Tren ne pensait pas que ta meute traverserait la route d'un coup. Et encore moins que je rencontrerai mon âme soeur aussi rapidement, alors que je venais à peine de sortir du territoire.

Je tentais de récolter tous les souvenirs que j'avais de tout ça, pour lui en faire un bon résumé.

- Nous avons fui. Mais tu persistais à nous poursuivre. Et mon sang d'hybride a commencé à faire des siennes. Le sang de mon père qui ne s'était jamais manifesté s'est éveillé au contact de ta meute.

Père que je n'avais jamais connu, et dont je ne savais absolument rien.

- Je cherchais constamment à t'éviter. A ne pas être proche de toi, mais tu me facilitais pas la tâche, et je ne pouvais absolument rien te dire à ce propos. A cette époque, si je t'avais dis quoi que ce soit, tu serais mort. Et je ne pouvais pas laisser quelque chose de ce genre t'arriver.

Rien qu'à l'idée qu'il perde la vie de ma faute était une idée insoutenable.

- La famille Filigna, depuis des siècles, portait une malédiction. Cette malédiction tuait les âmes soeurs de ma famille. Il suffisait que je sois proche de toi, pour te tuer à petit feu, Alejandro.

Je sentis les larmes me monter aux yeux, alors qu'il comprenait de plus en plus mon comportement.

- C'est pour cela que depuis que ma naissance, le clan Van Der Sand s'est chargé de ma protection, et m'avait confiné sur leur territoire. Pour que je ne te croise jamais. J'étais censée me marier bientôt à quelqu'un. Pour perpétuer la famille Filigna, mais l'attaque est survenue.

L'Alpha grogna, et ses yeux s'assombrirent un instant.

- Tu es mienne, Flolène !

Il inspira et expira pour se calmer, et j'attendis patiemment avant de continuer.

- Des vampires étaient à mes trousses, et je ne savais pas pourquoi. Le clan savait surement quelque chose à ce moment-là, mais personne ne m'en avait parlé. J'étais à nouveau dans ma cage.

Je fixai ma main gauche, en me rappelant de la sensation du sablier que j'avais eue autrefois.

- Quand je me retrouvais à tes côtés, j'avais un petit sablier dans la main, qui me montrait combien de temps il te restait à vivre, si je continuais à être près de toi. C'était de la torture... Et le seul soir où j'ai pu passer du temps avec toi, avant que la bataille n'éclate, c'était grâce à quelqu'un. Quelqu'un qui a retiré ce sablier l'espace d'une soirée.

Une boule dans la gorge avait pris place.

- Tu te souviens quand tu avais eu accès à quelques souvenirs grâce à la Lune Bleue ?

Il hocha la tête.

- Ces expérimentations... le coup du feu, et autres, c'était pour mettre fin à la malédiction. Mais rien n'avait fonctionné. Cette malédiction qui pesait sur ma famille... apportait le malheur au monde entier, si on venait à mourir. C'est pour cela que les sorciers Van Der Sand prenait un grand soin de chaque dernier de la famille.

Alejandro serra les poings, mais ne dit rien.

- Le jour de la bataille... une femme est apparue. Cette femme se nommait Sandy. L'information que de nombreuses générations de Filigna a connu était que Myriam, la soeur de Sandy, avait jeté la malédiction sur son âme soeur, Darren, mon ancêtre. Parce que Darren aurait trahi Myriam. Mais c'était faux. J'ai appris la vérité ce jour-là. Sandy était la seule responsable de tout ça. Par jalousie, elle avait tué sa soeur.

Une larme roula le long de ma joue, alors que je me souvenais de ce qu'il s'était passé.

- Darren avait voulu mettre fin à cette malédiction en tuant Sandy, mais quelqu'un l'avait arrêté. J'ai su ce jour là, que ma vie, comme celle de chaque génération de Filigna, avait été liée à Sandy. Si je venais à mourir, elle mourrait également.

Je ressentais une douleur dans ma poitrine, là où se trouvait mon coeur autrefois.

- J'ai pris la décision de mettre fin à ma vie ce jour là. Mettre fin à toutes ces années de malédiction qui pesait sur ma famille.

Les larmes longeaient mes joues.

- Durant les expérimentations que j'avais subies, l'une d'elle, m'avait fait passer à côté de la Mort. Tu ne me croiras peut-être pas, mais la Mort existe. Il fauche les âmes, et rééquilibre le monde. Si tu vois toi-même, cette silhouette, c'est qu'il est venu faucher ton âme. Personne ne peut survivre après l'avoir vu. Sauf exception.

En parlant de lui, la Mort était apparue non loin de nous, et suivait la conversation.

- Il m'a laissé vivre. Mais il revenait, me prévenir, à chaque fois que j'aurais déjà du être morte.

"C'était mon boulot"

- C'est lui, qui m'a permise de passer une soirée avec toi, sans le sablier. C'est lui qui m'a maintenu en vie durant toutes ses années, jusqu'à ce que je te rencontre. C'est également lui, qui m'a appris la vérité ce jour là, sur la malédiction. C'est également avec lui, que j'avais passé un contrat pour rester un peu plus longtemps en vie à cette époque. Et en échange... il avait mon âme.

D'autres larmes jaillirent de mes yeux, en me rendant compte à quel point ma vie avait été triste jusqu'à présent.

- Il m'a montré comment tuer Sandy. Et comment mettre fin à la ma vie, pour enfin lui donner mon âme. Q-quand je suis morte sous tes yeux, il venait de faucher mon âme. Et...

J'avais tellement peur de lui dire. Mais il attendait en me fixant. Il voulait la vérité.

- Je suis devenue la Mort.


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BIIIIIIIIM

Faut vous avouer que ça faisait longtemps que j'avais pas touché à cette histoire, j'avais complètement oublié ce qui avait pu se passer dans ce chapitre aha J'avoue que c'est assez sadique de terminer un chapitre de cette manière, mais bon... au plaisir aha

Comment Alejandro va-t-il réagir à ça ?

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- Rendez-vous au prochain chapitre !

Deux chapitres en moins de 24h, c'est quand même pas mal !

© Cette histoire m'appartient, merci de me prévenir en cas de plagiat !
Présence de fautes en tout genre. A éditer.

Lil', le 18.03.2018 à 14:40

PS : Nouvelle histoire "A thieving Luna", allez y jeter un coup d'oeil si vous ne l'avez pas déjà fait ! Déjà 7 chapitres de publiés !

Kiss Kiss


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