syanna
Comme chaque matin, Syanna s'habille avec l'aide de sa servante qui lui sert aussi de confidente, car elle n'avait pas vraiment d'amie féminine autour d'elle à cause de son mode de vie très particulier, ainsi qu'au fait qu'elle est un garçon manqué. Syanna ne porte presque uniquement que des pantalons et agit aussi comme tel. Comme tous les matins, elle enfile un pantalon d'homme qui a été ajusté à sa taille. Une tunique ample qu'on avait également confectionné pour elle et ses bottes de soldat. Se préparant pour sa promenade quotidienne avec son cheval préféré King, une fois prête, elle se fit une longue tresse ramenée ensuite en chignon très serré, car l'épaisseur de ses cheveux bruns qui sont très longs, ne lui donnent pas le choix sur la coiffure. Puis, elle se couvre la tête d'un casque, que son père l'obligeait à porter pour protéger sa tête d'une part, pour ne pas qu'on la reconnaisse et surtout, d'après son père, pour la protéger d'éventuelle chute.
"Ah papa… Tu ne changeras jamais", se dit-elle en souriant dans ses pensées pendant que sa servante Rachel l'aide pour réajuster sa tenue.
Depuis que la mère de Syanna est morte d'une chute de cheval, il s'est transformé en un vrai papa poule toujours angoissé et toujours à avoir peur qu'elle se fasse mal.
Pour elle, à la longue cela devenait pesant car elle adore son indépendance.
Ça a été une vraie prise de tête entre eux, le jour où elle à déclaré vouloir faire du cheval. Quand elle lui a annoncé son désir de monter, son père en a fait toute une histoire, au point de simulé un malaise. Ah oui... et le bouclier de thorax en cas de chute qu'il a créé rien que pour elle.
"Mon père ne changera jamais", pouffe-t-elle en secouant sa tête. Sa servante l'aida à le mettre correctement sous peine de se faire gronder par le duc de Mongor, "son père".
« Et puis, d'un côté tant mieux que ce plastron cache le haut de mon corps » pensa t-elle « s'il pouvait faire le même truc pour le bas, ça m'arrangerait franchement »
Syanna n'a jamais aimé son corps entier, mais alors pas du tout. Pourtant, combien de prétendants se sont massés devant la porte de sa demeure à demander audience au Duc pour la conquérir… des milliers.
Elle ne voulait rien savoir d'eux et n'était pas du tout intéressée, car tout ce qu'eux voulaient avant de s'intéresser à elle, c'était surtout la grandeur de son héritage le jour où son père rejoindrait sa mère.
« Affligeant », pense-t-elle, « Comment vouloir d'un homme si ce dernier n’était attiré que par l'appât du gain… Affligeant. »
Quoi qu'on en dise et quoi qu'elle en pense, Syanna était une belle femme. Elle était juste plus grande que la norme de cette époque. Elle avait une crinière sauvage très épaisse, ondulée qui était très dure à dompter ainsi que des yeux clairs limite translucides d'un bleu éclatant. Syanna trouvait qu'elle avait un corps sans formes et mal proportionné. Comparé à sa servante qui avait de belles formes pulpeuses que Syanna enviait beaucoup. Elle trouvait aussi que son postérieur était trop petit, mais il était en réalité, rond et légèrement bombé. Sa magnifique chute de rein, aux dires de cette dernière pour la rassurer, et le comble des seins énormes sont pour elle, une vraie entrave à ses mouvements.
"Le rêve, quoi", rumine Syanna.
Enfin pour son âge, il est normal de ne pas s'aimer. Aux dires des siens, elle avait 18 ans et pour eux, une jeune de son âge avait toujours un souci avec son corps. Son père, le jour de son anniversaire, a tenu a le fêter comme il se doit, car pour lui, c'est un passage de l'enfance à l'âge adulte.
Ah oui, il y a aussi sa taille, elle mesure 1 mètre 75.
"Une girafe, je suis une girafe", se plaignait-elle à un tel point que son père, qui ne cessait de la rassurer, lui disait souvent :
- « La nature t'a fait comme ça, tu ne peux rien n'y faire, alors prends en ton parti. De tout manière, tu n'as pas vraiment le choix, ma puce » rit-il.
Et Syanna, soupirait à ses mots et savait qu'en effet, elle n'avait pas le choix. Déjà dans sa prime jeunesse, elle était plus grande que les autres. Les enfants entre eux étaient loin d'être tendres. Oh ça non et elle en a beaucoup souffert malgré ce que ses parents disaient.
Pour eux elle était la belle du monde, toujours resplendissante mais pour elle, elle était le vilain petit canard que personne ne voulait, surtout les hommes.
Enfin prête, elle descend avec un garde à l'écurie d'un pas las, fatiguée d'avoir toujours un chaperon. Ça aussi cela l'agaçait et pourtant, elle savait se défendre. Son père y tenait vraiment beaucoup.
- «Au cas où, on ne sait jamais. Si on se faisait submerger par l'ennemi et que, trop occupés à combattre les gardes ne puissent pas la protéger », disait-il.
Il voulait qu'elle sache se défendre si jamais un envahisseur se présentait devant elle et cherchait à la tuer ou à l'enlever pour une quelconque rançon et qu'ils ne pouvaient rien faire pour la sauver des intrus qui envahirait leur domaine.
L'entraînement est rude et douloureux par certains moments, mais ne lâchant rien on lui laisse aucun répit, entraînée comme tous les gardes qui se trouvent ici. Mais au final, elle en est reconnaissante et ne remercierait jamais assez son père pour ça, car elle est enfin prête à se défendre, comme à protéger sa famille.
L'écurie se situe assez éloigné du château, à environ 500 mètres en contrebas d'une colline. Une fois devant la grande porte en bois de l'écurie qui était fermée, elle poussa la porte pour entrer comme à son habitude et se dirige directement aux boxs où se trouve King, le cheval préféré de sa mère ; celui qui, malheureusement sans le vouloir l'a tuée.
La pauvre bête a été effrayée par un serpent qui passait son chemin qui, malheureusement, croisa celui de King. À la vue du serpent, il avait prit peur et c'était cabré, terrorisé et a projeté sa mère par terre qui n'a pas le réflexe ce jour-là, de se cramponner, et la tua sur le coup.
Son père, malgré son chagrin n'a pas pu se résoudre à le tuer pour ce qu'il a fait.
Syanna entre en se glissant doucement sur le côté tout en l'appelant d'une voix apaisante, pour qu'il tourne la tête vers elle et pour qu'il prenne conscience de sa présence ce que fait King au bout de quelque minutes. Il relâche l'air de ses poumons par les naseaux tout en plongeant son beau regard dans ceux de sa cavalière qui s'approche tout en caressant sa belle robe claire et elle finit par le flatter sur les flancs et la mâchoire.
Syanna pose ses lèvres sur le côté de la mâchoire du cheval en gardant un contact visuel avec lui, ce qui a plu énormément à King qui hennit doucement en relevant légèrement sa tête. Contente, elle le récompense en lui donnant une carotte qu'il s'empresse d'arracher de ses mains en mordant à pleines dents dedans en tirant d'un coup sec, impatient.
La mère de Syanna savait cela et le grattait souvent, sous les yeux remplis de mécontentement de son père, mais sa mère, ne l'écoutait jamais et continuait. Ces deux-là s'aimaient énormément, leur amour était inébranlable. Cela faisait rêver leur fille.
Le garde qui était à la porte du box sourit aux échanges entre elle et King et part préparer sa monture Queen qui était la compagne de King et qui s'adoraient.
Syanna le prépare de son côté, en chantant joyeusement, ce qui calme les craintes du cheval qui, depuis la mort de sa première cavalière, était devenu très nerveux. Taylorde le garde, était dans le box d'à-côté et l'accompagne dans sa chanson en sifflotant tranquillement.
Concentrée sur ce qu'elle faisait, elle n'entend pas qu'on prononçait son nom. C'était Taylorde qui l'attendait dehors prêt d'un enclos qui était en face de la porte d'entrée de l'écurie.
Pour son père, ce n'était pas à elle de faire cette tâche.
"C'est à un homme de le faire," disait-il sur un ton autoritaire.
Pour elle, c'était hors de question, c'était une manière de faire "Corps" avec le cheval. Alors, quand son père posait la question, personne ne le contredit sur le sujet et c'était mieux comme ça.
Une fois son cheval préféré harnaché, elle rejoint son garde qui l'attendait déjà installer sur sa selle avec une Queen totalement détendue. Refermant la porte du box derrière les fesses de son cheval et arrivant dehors, une sensation bizarre l'envahi. Ce silence même reposant ne la détend pas pour autant et elle sent un stress insidieux monter progressivement en elle et affoler ses sens.
Pas un bruit, ni d'oiseaux chantant leurs habituelles mélodies tellement plaisantes à son oreille, mais là rien. Alors, elle se stoppe, monte sur sa monture et lève les yeux sur l'horizon. Autour d'elle sur la moindre forêt, le moindre arbre ou monticule, rien.
C'est désert et calme, malgré ça, elle ne se sent pas rassurée. Elle détourne les yeux et voit le garde qui sifflotait gentiment en l'attendant avec un beau en sourire aux lèvres.
- Mademoiselle Syanna, êtes-vous prête vous et King, pour la balade?
- Bien sûr, allons-y !
Voyant le calme environnant, elle hausse les épaules sans rien dire et tire sur les reines de King pour le diriger dans la bonne direction, en essayant par-dessus le marché d'étouffer son appréhension pour ne pas gâcher cette balade qui était son seul plaisir hormis l'entraînement pour se défouler... Enfin, en temps normal.
Pendant qu'ils rejoignaient leur chemin habituel, elle se sent détendue. Une fois arrivés sur le sentier légèrement escarpé, elle souffle de soulagement puis se penche en tendant sa main pour gratter l'encolure de King.
•••
Corriger par Marie Laure
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