5. Plus que tout
PLUS QUE TOUT | (04/02/2024)
— Texte toujours en rapport avec le rp Echo des Vengeances de Pashminou !
— Soon est mon o.c, mais Zélie appartient à Pashminou
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La plaie de Zélie était béante.
De là où Soon se situait, il pouvait voir l’immense blessure sanglante qui barrait sa poitrine. Dans la panique, il avait ramassé toutes les affaires qu’il avait trouvé, et qui pourrait l’aider à stopper l’hémorragie. Mais les Autres avaient tout pilé, brûlé, saccagé, il ne restait plus rien pour les soigner.
Soon était encore sonné, son corps entier lui faisait mal, il avait la sensation qu’un de ses bras avait été brisé, il pouvait à peine bouger. Mais en cherchant Zélie des yeux, et en la voyant par terre, la respiration faible, l’adrénaline s’empara à nouveau de lui. Il avait amassé tout ce qu’il pouvait : des serviettes, le reste d’une bouteille d’eau, le peu qu’ils avaient réussi à acquérir depuis qu’ils avaient fuit les Animas. Son coeur battait à la chamade, comme un cheval lancé au galop, c’était une course contre la montre. Sa priorité était Zélie. Il ignora ses blessures, et appuya sur ses jambes ensanglantées. Soon n’avait jamais été connu pour sa capacité à se relever après une bataille, mais à cet instant, voir Zélie dans cet état le poussa hors de ses tranchées. Il avait mal, mais cette douleur ne valait rien par rapport à celle que Zélie devait ressentir en ce moment même. Elle qui avait tellement souffert à cause des Animas, et par sa faute.
Soon n’était pas un héros. Il fuyait au moindre problème, au moindre conflit, regardait des conflits se dérouler devant lui avec un œil impassible, était prêt à sacrifier les autres dès qu’il en allait de son intérêt, il était égoïste, il aurait abandonné les Animas autant de fois qu’il aurait fallu si c’était pour assurer la sécurité de Zélie. Se mettre à dos ses camarades, c’était un moyen de la venger, pour toutes les fois où ils lui avaient tourné le dos. Pour se racheter, de toutes les fois où ils les avaient vu la tourmenter, sans rien faire pour les en empêcher.
Soon n’était pas un héros, mais il aurait tout donné pour assurer le bonheur de Zélie.
Mais en cet instant, son estomac se retourna. La plaie de Zélie était béante, comme un séisme qui avait fendu la terre en deux. Il avait beau y plonger sa main, appuyer ensemble avec celle de Zélie, il ne pouvait rien faire, le sang continuait de jaillir de ses boyaux, recouvrant bientôt ses mains, puis ses poignées. Sa respiration devenait de plus en plus difficile, Soon pouvait le sentir.
— Je suis désolée, elle avait soufflé.
Le coeur de Soon s’arracha de sa poitrine. Il vit une larme couler de sa joue, et quand elle l’agrippa férocement, s’accrochant furieusement à la vie, Soon crut qu’il allait mourir aussi. Ah, il l’aimait, il l’aimait, il aimait. Il aimait sa ténacité, sa bonté, sa force. Il l’aimait de toute son âme. Il la voyait se débattre, essayer de reprendre sa respiration, s’accrocher à lui comme à une bouée de sauvetage. Mais dans cet océan rouge, ils étaient deux marins qui essayaient de nager. Soon allait s’étrangler, dans la panique, dans son impuissance, elle allait mourir mais il ne pouvait rien faire, toutes ses tentatives étaient vaines, même en plaçant son coeur, il ne pourrait pas retrouver le trou qui ouvrait Zélie. Il voulu pleurer, se fendre en excuses car il n’avait pas réussi à la protéger, car il était lui aussi perdu et confus, car il ne pouvait empêcher le sang de couler, car même s’il criait à l’aide, personne ne serait venu les sauver. Il ne voulait pas qu’elle parte, il ne voulait pas qu’elle meurt. Il était terrifié.
Ne pars pas, ne pars pas, ne me laisse pas, je t’aime, ne me laisse pas…
— Soon, je ne veux pas. Je ne veux pas, j’ai peur…
Elle aussi était terrifiée. Une larme roula sur sa joue, s’écrasant sur l’herbe. Soon ne voulait que le bonheur de Zélie, alors la voir aussi pétrifiée le brisait qu’encore plus. Il ne voulait pas continuer de la voir souffrir, il ne voulait pas qu’elle parte en étant aussi apeurée, en pensant que ce monde l’avait abandonné. Il ne voulait pas qu’elle parte, et que ses dernières pensées ne soient tintés que de peur et de solitude.
Alors, doucement, il se mit à lui caresser la tête. De la même manière qu’elle l’avait fait tant de fois pour lui, la nuit. Il se rapprocha d’elle, pour être sûr qu’elle sente sa présence, pour qu’elle sache qu’elle n’était pas seule, et qu’il serait toujours là pour elle. Il lui murmurait des mots doux, les plus doux qu’il connaisse, des mots qu’ils avaient échangé, des bribes de conversations qu’ils avaient déjà eu, mêlés à tout ce qu’il aurait aimé lui dire, à tout ce qu’il aurait voulu lui dire, toujours plus de je t’aime, toujours plus de tu es la plus belle. Il sentait le coeur de Zélie ralentir, et ses muscles se détendre. Il la sentait plus en paix, et d’un côté, ça le rassurait. Il avait promis à Zélie une prairie de fleurs, et non un champ de bataille, et c’est ce qu’il voulait lui donner en ses derniers instants.
— C’était bientôt fini, tout ira bien. Tu peux fermer les yeux.
Lentement, il vit que ses paupières s’abaissèrent, et vinrent caresser ses joues. Il sentit sa respiration était plus faible, et plus calme, et il continua de lui caresser les cheveux, et les mains. Il ne la quittait pas des yeux, jamais il ne la quitterait, jusqu’à la fin, il serait à ses côtés.
— Je t’aime plus que tout, Zélie.
Et il espérait que ses derniers mots lui parviendraient, qu’elle s’aille en paix, en sachant que Soon l’aimait, et qu’elle n’était pas seule. Il espérait que même encore après la mort, elle était capable de sentir le dernier baiser qu’il avait posé contre ses lèvres, alors qu’elle rendait son tout dernier souffle.
1007 mots (décidément que des petits textes)
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