(4.1) - DIA & TANIA
DIA & TANIA. 1 / (28/07/2022)
— En rapport avec EDV
♡
Sally se place devant moi malgré mes ordres, sa lance à la main, elle menace la jument folle face à elle. Je lui attrape l'épaule, essaye de la forcer à poser son arme car elle empire les choses mais elle ne m'écoute pas. Je ne peux rien faire quand elle est dans le feu de l'action. Son tigre a coté d'elle rugit contre la jument qui cabre – décidément, son lié est un parfait reflet de sa personnalité.
— Bordel Dia, tu veux l'aider la petite fille ou pas ?! Bouge toi, va la chercher avant que je transperce sa folle de jument !
Je reprends mes esprits. Ça crie dans tous les sens, et je suis tellement perdu qu'il me faut quelques secondes pour que mes yeux croisent ceux de la petite fille plus loin. Elle tremble, crie à sa jument d'arrêter, elle est terrifiée. Ça me brise le coeur. Comment ça a pu dégénérer autant, moi qui voulais l'aider de base ? J'avance vers elle, le dos courbé pour que sa liée à elle ne me voit pas. Mon cœur bat à milles à l'heure. Plus jeune, j'aurais ri en disant que j'étais capable d'encaisser le coup de sabot d'un cheval, plus maintenant, depuis que Grenadine, une ponette quand j'avais fait de mon ancien centre équestre m'en avait vraiment asséné un. Depuis je n'avais plus jamais sous-estimé les chevaux, et je n'en avais plus vu aussi. Jusqu'à maintenant.
— Mirage, arrête !
La petite brune pleure, elle couvre son visage de ses mains. Elle ne veut pas voir ce qu'il va arriver à sa jument. Je la prends dans mes bras, fais de mon mieux pour la rassurer en la berçant et en lui chuchotant des mots doux, mais rien n'y fait. Un nœud se forme dans ma gorge. Je m'en veux que ça ait autant dégénéré. Pourtant les dernières interactions se sont bien déroulées. Mais cette fois, la jument était plus nerveuse, et Sally avait trouvé judicieux de l'énerver encore plus en laissant son prédateur sortir de sa cage.
— Sally ! Arrête, tu lui fais peur !
— Et alors gros chien ?! Tu penses que c'est en disant ça que ça va aller mieux ?! Dépêche toi et sors la fille de cette ruine, que je puisse attacher ce foutu animal et qu'on en finisse !
Je sers les dents, et crache. Dans ce genre de situation, le comportement de Sally m'énerve vraiment. Si têtue que j'avais presque envie de me ranger aux côtés de Mirage et de la frapper pour lui faire se rendre compte que c'était de sa faute si ça avait dérapé. Si elle m'avait laissé faire, on n'en serait pas là. Mais je ne dis rien, et pour le bien de Tania, je me presse et sors de la pièce. J'ai à peine le temps de voir Sally dégainer ses cordes et son tigre, Fureur, plaquer Mirage au sol que je ferme la porte.
Les cris se font encore entendre. Alors je bouche les oreilles de Tania entre mes mains et me plaque contre un mur en la serrant fort dans mes bras. Je me sens mal pour Tania, la pauvre, elle est si jeune et elle ne doit pas comprendre en voyant sa liée se faire agresser de la sorte.
Tania se recroqueville sur elle-même. C'est le désordre dans l'autre pièce.
— Ils lui font du mal ! Ils lui font du mal ! Je ne veux pas que Mirage se blesse ! Je veux pas qu'elle meure !
Mes dents se referment sur ma lèvre inférieure.
Putain, arrêtez.
Mes mains caressent les cheveux de Tania et je sèche ses larmes à l'aide de mon pouce.
— Ça va aller Tania, ils ne vont pas lui faire du mal. Ils l'immobilisent juste. Mirage est dangereuse pour tout le monde.
— Mirage est pas dangereuse ! Elle est pas dangereuse ! Pourquoi tout le monde dit qu'elle est dangereuse ?! Elle est pas dangereuse ! C'est ma jument !
Tania se débat. J'ai beau essayer de la calmer, ça ne marche pas. Elle tend ses bras vers la porte, comme si elle voulait l'ouvrir avec sa pensée. Je la retiens, et j'ai beau essayé de la réconforter et de la calmer, ça ne marche pas. Je remets un peu mes qualités avec les enfants en doute.
Au bout d'un moment, Mirage répond aux cris stridents de Tania avec un hénissement. Et soudainement, plus rien. Je me crispe, et pendant un moment, j'ai moi-même peur que Sally est tuée Mirage. Je l'ai déjà vu tuer des gens, et sincèrement, j'ai toujours du mal avec sa brutalité. Elle ressort de la pièce, en se frottant les mains. Je crois voir du sang sur ses doigts, mais ce n'est que mon imagination : j'ai juste tellement l'habitude de cette vision que je vois ce liquide rouge partout désormais. Terreur n'est pas avec elle, elle a du le mettre en mode passif.
— Voilà. La jument est calmée.
Je fronce les sourcils.
Calmée ? Sérieusement ?
Je me tourne alors vers Tania, elle pleure encore, mais elle a arrêté de bouger. Elle est complètement stoïque, et son visage est pâle. Je grimace.
Je dois la soigner, alors je la dépose à côté de moi avant d'attraper mon sac. Il me faut quelques secondes pour sortir toutes mes affaires.
— Tu as mal où, Tania ?
Elle ne me répond pas. C'est à peine si elle m'adresse un regard. Elle doit se sentir trahie. Je grimace encore plus. Alors j'attrape son bras, et je commence à désinfecter les plaies sans dire un mot de plus.
Quelques secondes plus tard, je sens une odeur de cigarette. Mes sourcils se froncent. C'est Sally qui en a allumé une. Décidément, elle faisait tout pour m'énerver, aujourd'hui.
— Sally. Pas ici.
Elle roule les yeux et grogne, je la foudroie du regard. Furieuse, elle se relève et sors de la pièce en trombe.
Je reporte mon attention vers Tania qui a enfin relevé les yeux vers moi. J'applique la lotion sur son bras fragile.
— Je suis désolée. Ça va te laisser une petite cicatrice.
Elle ouvre grand les yeux. Soudainement, elle a l'air un peu plus consciente et vivante que tout a l'heure. Avec curiosité elle tend ses doigts vers mon visage et je frissonne quand elle retrace le chemin de ma cicatrice. J'esquisse un léger sourire quand même, elle doit être impressionnée.
— Comme toi. Tu t'es fais ça comment ?
Ses yeux brillent légèrement, j'avais raison.
— C'est une histoire assez drôle. C'est Canyon qui m'a fais ça.
— Canyon ? Ton loup d'Abyssinie ?
— Loup d'Abyssinie ?
— Oui. C'est sa race.
— Oh.
— Tu savais pas ?
— Euh...Non ?
— Oh...T'es nul. Moi je sais que Mirage c'est une mustang. Comme dans les séries télévisées.
Je ne vois pas de quelles séries télévisées elle parle, mais je pense quand même savoir un peu.
— Celles où une jeune fille va empêcher son cheval de se faire vendre ?
— Oui.
Un petit silence s'installe entre nous. Je continue de désinfecter et bander ses plaies. Tania a l'air dérangé par ce blanc soudain, alors je démarre une nouvelle conversation.
— Tu veux savoir comment Canyon m'a fait ça ?
— Je savais pas si j'avais le droit de demander.
— Eh bien enfaite, il est apparu au moins moment et il m'a griffé le visage sans faire exprès, dans la mêlée. En gros. C'est pour ça que je l'ai nommé Canyon.
— Comment ça, c'est pour ça ?
— Les canyons c'est les cicatrices de la Terre.
Elle hoche doucement sa tête, avant de glisser son regard vers sa nouvelle cicatrice. Elle sourit.
— C'est cool les cicatrices.
— Ouais, c'est cool les cicatrices.
Après avoir fini, je range les affaires dans mon sac et le referme. Je me penche alors vers Tania pour lui tendre la main et l'aider à se relever. Elle accepte mon aide avec plaisir. Cependant, elle grimace un peu de douleur. Alors je fais ce que ma mère a toujours fait quand j'avais encore mal. Je lui embrasse son bras.
— Bisous magique. Comme ça, tu guériras plus vite.
Son sourire s'élargit encore plus, et un rire s'échappe de sa gorge. Ne pouvant contenir son excitation, elle sautille, comme tous les enfants de son âge.
— Tu penses que tu peux faire un bisous magique à Mirage ?
— Ça dépend, elle va pas vouloir me frapper ?
— Non, je pense que c'est bon.
— Alors c'est d'accord.
1379 mots
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