3. Allergique à l'Or - Soon
ALLERGIQUE A L'OR| (28/07/22) — Texte en rapport au RPG Echo des Vengeances de Pashminou
— Soon (qui est le narrateur) est un de mes o.c's
—
Furieux, je rentre dans le wagon, et claque la porte derrière moi, manquant au passage de défoncer les derniers verrous rouillés qui la retenaient. J'en ai marre. Mes jambes font des allers-retours dans le petit espace étroit qui me sert aussi de camp. Mes mains passent nerveusement dans mes cheveux, arrachant des mèches, puis sur mes joues que je me mets à cogner de ma paume avec force.
J'essaye de me calmer. Alors mes yeux se posent sur un pot de fleur vide qui décorait une des fenêtres non loin. D'une certaine manière, cette vision m'aide un peu, mais rapidement une nouvelle étincelle de colère s'allumer en moi. D'autres, plus petites, se ramènent et créent ensemble une explosion puissante qui s'attaque à ma colonne vertébrale, me faisant violemment trembler.
Qu'ils aillent se faire foutre.
J'ai envie de tout détruire : eux, mon camp, les groupes, la ville, le pays, le monde entier. Mais je ne peux pas, et cette réalité me frustre encore plus. Je les déteste.
Je pense être sorti d'affaire quand je sens mes muscles se détendre sous ma peau. Cependant, ce n'était que le calme avant la tempête. Mon cerveau n'a pas le temps de comprendre et de se coordonner avec les autres membres que ma main vient s'écraser sur le pot de fleurs et le renverse par terre. Il se brise en milles morceaux. Le bruit désagréable du terreau séché m'agace encore plus. Ce n'est qu'un cercle vicieux : je frappe quelque chose par colère, le casse, et finit par m'irriter encore plus. Mais maintenant que je suis lancé, je ne veux plus m'arrêter.
Mes jambes donnent des coups violents aux pieds des chaises qui ont tant cause du tort à mes doigts de pied. Ma main se venge des feuilles installées sur une table pour toutes les fois où elles les ont coupé. J'arrache les rideaux troués qui ont ri et se sont amusés de mes yeux en plongeant le wagon dans une ambiance mi-lumineuse, mi-sombre, qui me dérangeait quand j'essayais de dormir. La moindre petite chose m'énervait, encore plus maintenant.
Une partie de moi est encore pourvue de raison, et me conseille d'arrêter de saccager mon propre camp. Mais je la fais taire. Quelques secondes plus tard, et je me retrouve à dévaliser un de mes tiroirs comme un voleur en éparpillant toutes les affaires par terre. Pendant un moment, j'oublie ce que je cherche. Mais la sensation de brûlure qui s'attaque à mon doigt et en dévore la peau me le rappelle.
En portant mon le bout de mon doigt à ma bouche, j'écarte les sacs en plastique qui me gênent et saisit l'ornement dans ma main.
Une chaîne en or où pend, par la racine, une petite sculpture de fleur, là aussi dorée.
Elle me brûle.
Un présent qu'on donne par amour, disait-elle
Mais je continue de la serrer.
Je ne savais pas que l'amour faisait aussi mal
Une boule de feu se forme au creux de ma main. Je sens la chaleur tailler ma paume de toutes parts comme des mites qui chercheraient à creuser des tunnels dans mes veines. Ma mâchoire se déforme à cause de la douleur et mes doigts commencent à lâcher prise, devinant bien que s'ils restaient dans cette position, ils allaient partir en fumée.
Mais je resserra l'emprise. J'avais comme une soudaine envie d'attraper et étrangler l'esprit démoniaque qui m'empêchait de porter ce collier autour de mon cou depuis que j'étais devenu Spécial. Allergique à l'or, quelle belle ironie quand on avait grandi avec une mère qui raffolait de ces bijoux dorés, même si la très grande majorité avait été fabriqué avec une contrefaçon de ce matériau. Dans tous ces petits ornements, un seul avait réellement été fabriqué avec de l'or, du moins avec assez de pourcentage de ce matériau pour que mon corps puisse réagir à ce collier.
Mon sang battait dans mes tempes, et je fixais ce collier avec rage. Le dernier cadeau de ma mère. Lui aussi je le détestais. Je les détestais tous.
Une odeur de chaire cramée se répandait dans l'air. Mes membres entiers commençaient à brûler, mais je ne savais pas si c'était à cause de ma colère ou de l'or. Puis, soudainement, je lâcha prise, et le collier vint s'effondrer sur le sol dans un bruit d'acier.
Shadow se pose sur mon épaule. Il m'envoie un coup de bec sur le crâne comme quand il me réveille le matin. Cette fois, il m'ordonne, non pas de sortir de mon sommeil, mais de ma torpeur. Je ne suis pas du genre à écouter les ordres d'un piaf, mais ma main, épuisée, s'est permis de se détendre avant que je ne puisse me décider. Un grognement s'échappe de ma gorge, un mélange entre de l'agacement et un couinement.
Ma main est marquée par les traces encore fumantes, et à chairs vives que le collier vient de me laisser. Ce n'est qu'à ce moment là que je me rends compte à quel point je viens de me blesser. Un cri de douleur s'échappe de ma gorge. Sur le moment, la sensation est si violente que je reste figer sur place. Elle parcourt tout mon système nerveux tel un cheval lâché au galop qu'on aurait enflammé sans moyen d'arrêter les flammes.
Shadow me donne un nouveau coup de bec, plus brusque cette fois-ci et tout d'un coup, c'est comme si mes jambes fonctionnaient de nouveau. Sans réfléchir une seconde de plus, je fonce vers l'arrière du wagon, attrape une bouteille d'eau et en renverse le contenu sur ma main. Tant pis pour le sol. Mes yeux cherchent un sceau et quand j'en trouve un, je le place en dessous. Enfin, je plonge ma main dans l'eau.
J'ai mal. Si mal. Mais le liquide froid apaise un peu mes douleurs. Je n'arrive pas encore à analyser les dégâts mais je sais que ça va laisser des marques sur ma paume. Mon visage se décompose, et ma bouche forme une grimace.
Quel con.
En me retournant pour observer l'état de mon camp, je m'effondre encore plus alors que je me rends compte de la charge du travail qui m'attend.
1053 mots
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