Chapitre X - Songes Mués

Suri s'est finalement avérée être plus douce et moins brutale qu'elle n'y parraissait. Heureusement, car je n'aurais probablement pas supporter son caractère trop enjoué très longtemps. De même qu'une fille si pleine de vie n'aurais pas su vivre tous les jours avec quelqu'un d'aussi calme que moi. Je redeviens peut-être celle que j'étais avant, mais j'ai toujours été plus sereine que la moyenne, à ne pas m'exciter pour un rien.

Nous avons discuter un bon moment avant de ressentir la fatigue nous assailir, et elle m'a avouée jouer la bonne fille pour me mettre à l'aise, en pensant davantage qu'une fille à le chevelure rosée ne pouvait être qu'une boule de nerfs. Apparemment, l'académie dans sa totalité est au courant de mon arrivée et les ragots vont de bon train à mon sujet. Paraît-il que James ne prend aucune peine à s'adresser aux autres, mais lance de magnifiques sourires tous plus hypocrites et irréels les uns que les autres, qui charme cependant toutes celles qui ont le malheur de se trouver sur sa route. D'ailleurs, il n'était pas revenu depuis six mois. Mais, quel est son rôle dans la hiérarchie de la bâtisse ? Il semblait si supérieur à Aïden, alors qu'il s'agit du principal. Un contribuant peut-être ? Mais il ne s'investirait pas autant. Je lui demanderai, une prochaine fois.

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La chambre. Je suis dans la pièce de mon rêve. C'est une chambre. La petite est revroquevillée, encore. Et elle pleure, à chaude larme. Je ne suis pas bloquée derrière la porte, je peux me déplacer. Je m'apprête à aller rassurer l'enfant, mais l'ombre apparaît. Elle chevauche le corps frêle de la petite. Je me retourne en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et constate que l'ombre appartient à des limbes de James. Une existence passée. C'est lui, sans être lui. Il est physiquement identique, seulement enfant d'une dizaine d'années, mais il paraît plus ouvert, moins secret et caché derrière de probables mensonges. Il semble peut-être plus humain, mais même garçonnet, il a cet air différent, mystérieux. Un quelque chose qui le sort de la masse. Un peu comme Allan.

Allan, je ne l'ai plus revu, il faut que je le retrouve. Que je lui parle. C'est une évidence. Une obligeance. L'évidence oblige. Et voilà le rêve achevé...

Je me redresse entre mes draps, tremblant de ma main jusqu'au souffle qui s'échappe de mes poumons. J'ai soudainement mal, très mal. Mon coeur est piétiné par ce manque de lui, des conséquences de son mensonge. Je ne réalise pas tout de suite que j'ai le coeur au bord des lèvres, et que mes larmes signent leur arrivée en traçant quelques cheminements contre mes joues. Il me manque. Sa protection permanente me manque. Son attitude détachée me manque. Son air attendrissant me manque. Tout de lui me manque. De sa noirceur la plus profonde à sa gentillesse la plus notable. De ses sermons regrettés à ses étreintes les plus sincères. De ses mains tendres et brutes à ses prunelles étincelantes de souffrance. Tout de lui me manque. Énormément et plus que je ne le pensais.

Prise de douloureux spasmes, je pense à ma colocataire : il serait idiot de gâcher une possible amitié sur l'addition de mes caprices inutiles. Car, soyons honnête, ma crise d'angoisse n'est dû qu'a ma propre solitude que je me suis moi-même infligée à l'insistance d'une forcenée, envers et contre tous mes principes et sentiments les plus reclus, dans une durée bien trop longue à mon goût.

Finalement, je parviens à maîtriser une quantité suffisante de mes sanglots pour préserver un silence sollicité au sommeil d'autrui. Après m'être complètement calmée et vidé de ce que je crois être ma réserve maximale de larmes, je me rallonge sur le dos dans un étouffement tû. Un affreux picotement me pique la bouche, brûle mes voies respiratoire et éteint mon coeur déjà martyrisé de mille façon qu'il soit.

Je suis retranchée dans mes abîmes et m'endors le coeur à vif, l'esprit irascible et mes sens pentelants, stoppés par un frein qui n'a rien de naturel.

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- Le cours est terminé, allez vaquer à vos occupations les plus intéressantes, car demain nous engageront une dissertation sur les différents degrés de plaisir à une activité plaisante ou non en fonction des habithudes et goûts de chacun.

Nous nous levâmes tous sous la hâte d'échapper à son cours maudit. Décidemment, les cours ici ne valaient pas mieux que ceux de l'orphelinat. C'était le dernier de ma première journée et je n'en pouvait déjà plus.

- Elle est toujours aussi fatiguante ?

- Malheureusement, oui, sourit timidement ma nouvelle "amie", mais au moins, ses cours son intéressants. Ça la rattrape un peu dans la réputation qu'elle a de ses élèves.

- Parce qu'ici, chaque prof à sa réputation ? Ce n'est pas un peu arbitraire ? Vous ne savez rien d'eux, et vous les juger pour ce qu'il paraissent être et non ce qu'ils sont...

- Je sais, Lya. Moi, je ne les juge pas. Ils sont comme ils sont.

Nous errions un moment, dans un mutisme agréable et presque paradisiaque. Mais Suri fut la première à le rompre.

- Dis, Lya, tu n'as jamais rêvé d'être quelqu'un d'autre ? Rester toi-même, tout en possédant le droit de diriger ta vie, et te sentir enfin acceptée, chez toi. Dans ton monde.

- Si, Suri. Tout le temps. Et toi ?

- Parfois. Quand il m'arrive de regretter un choix qui n'a pas été de mon ressort. Que je me rend compte qu'une fois de plus, j'ai été le pantin et qu'on m'a manipulée d'un arbitre qui n'est pas le miens. En fait, presque toujours. Mais j'ai peur du changement. Je le souhaite, l'aimerai, mais le crainderai tout autant.

- C'est dommage, je suis persuadée que maîtresse de tes décisions, tu serais épanouie.

- Oui.

La quiétude retomba sourdement. Nous étions dans le parc à l'arrière de notre pavillon, barrage entre la forêt et notre habitacle. Nous nous asseyons sans un bruit sur l'un des nombreux banc tout de bois faits.

- C'est toujours comme ça ? Je veux dire, calme. Dans mon orphelinat pas un lieu ne demeurait sans murmures.

- Oui. Tu sais, cette école est particulière. Il y a une classe qui travaille uniquement de nuit, tu dois déjà le savoir, et lorsque nos cours de la journée se terminent, ceux de la soirée débutent.

- D'accord. Mais, en quoi cela m'indique ou sont passés les autres ?

- Les élèves de cette classe anormale, sont eux aussi anormaux. Ou du moins imparfaitements parfaits. Ils sont tous très beaux. Et vois-tu, c'est la même chose tous les jours, mais filles comme garçons s'entêtent à aller les admirer sans pouvoir espérer plus de ces élèves trop exemplaires. Dans le règlement, il est stipulé qu'aucune liaison ne doit être autorisé dans l'enceinte de l'établissement au péril d'un renvoie, ou pire encore. Et dans tous les cas, certains se sont d'ors et déjà fichus des règles et chaque fois, l'élu de leur coeur les envoyait généreusement balader au loin.

- Je comprends, acquiesai-je.

Une nouvelle minute de sérénité.

- Si tu veux, la semaine prochaine nous irons les voir aussi. Comme ça, tu pourras constater par toi même.

- OK.

Puis, encore une fois le repos envahit l'atmosphère, et nous envoyait loin, très loin dans nos songes.

- Lya, je dois te parler, m'interpella une nouvelle voix surgie derrière nous, dans un sursaut innatendu.

- Oh, désolé Suri, je reviens tout de suite, bien sûr...

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NDA

Salut salut !

Comme d'habithude, j'espère que vous aller bien. Moi, nickel :) 😊😜

Alors, que pensez vous de cette mise dans le parfum ? 😄 Pas mal, non ? On entre avec pas mal de nouveautés, d'informations et encore de nouvelles questions...
- Pourquoi son rêve a-t-il soudainement changé, et quel est le lien entre un James gamin et la fillette ?
- Quelle a été la raison de son sommeil forcé ?
- Qui est la personne qui intervient ?

Surtout pensez à laisser vos théories en commentaire et donner votre avis, ça me fera très plaisir ! :D 😄😃

Je vous embrasse tous très très fort et je vous dis à très bientôt mes loulous.

Bisous bisous,
XOXO

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