Chapitre 7
(Pauline Marchal en média)
Petite dédicace à lealimbosch pour la recette de pâte au pesto ;) (tu vas comprendre hihi) .
Malia sourit, et l'inconnu aussi. Il l'avait reconnue.
Il avait des adorables fossettes sur les joues, son regard pétillait de malice. Une grande blonde, sortant derrière lui, le poussa et sortit, en lâchant un soupir. Le garçon la suivit, et Malia s'empressa de faire de même, Pauline sur les talons.
Arrivés dans la salle où se trouvait le professeur et les autres étudiants, celui ci déclara que c'était à la "salle A" de commencer.
Malia fut prise de nausée. Sa tête lui tournait à nouveau, et ses mains devinrent moites.
Elle croisa le regard de la grande blonde, qui la regardait d'un air hautain. Cela lui donna un regain d'énergie, et elle se dirigea d'un pas décidé vers le piano.
La mélodie(qu'elle connaissait déjà par cœur) commença, et Malia et Pauline jouèrent en coordination, chacune écoutant l'autre. Le coeur de Malia battait vite, mais elle essaya de se concentrer.
Oublie les autres! s'intima t'elle.
Rien à faire. Son cœur semblait vouloir sortir de sa cage thoracique. Son stress augmenta d'un cran, et Malia se maudit intérieurement.
Arrête Malia! Reprends toi! Ce ne sont que des étudiants! hurla t'elle à elle même.
Son esprit protesta : DES INCONNUS!
Malia eut envie de pleurer. La mélodie continuait, et les doigts de Malia suivaient le rythme nonchalamment, sans aucune émotion particulière. C'étaient juste un morceau parmi d'autres.
Mais elle rêvait de se démarquer.Elle rêvait d'afficher sa passion aux yeux de tous, qu'ils voient que le piano est comme une bouée de sauvetage pour elle. Elle voulait faire vibrer, pleurer, rire, comme son abuelo le faisait. Elle aurait voulu le hurler au monde. Elle...
Malia rouvrit grand les yeux, et se rendit compte qu'elle jouait seule. Pauline la regardait, les yeux arrondis de surprise. Tous les étudiants abordaient la même expression, à trois exceptions près.
Le professeur, qui notait quelque chose dans son carnet en souriant.
La grande blonde, qui avait la bouche grande ouverte et des yeux qui lançaient des éclairs.
Et enfin, l'inconnu de la gare. Celui-ci était adossé au mur, et son sourire étincelait.
Malia se racla la gorge, et cela sembla les éveiller dans leur hébétude.
-Eh bien,... C'était très beau, mais ce n'était pas du piano à quatre mains, n'est-ce pas monsieur McThorn? fit la blonde d'un ton moqueur.
Malia eut envie de sauter sur cette horrible fille. Elle se calma et attendit une parole de la part du professeur. Celui-ci l'examina, un sourire en coin dessiné sur les lèvres. Quand il ouvrit la bouche, il ne fit aucun commentaire, et ordonna aux suivants de jouer le morceau.
Le temps passa ainsi. Les groupes passèrent tous. Le professeur notait. Les élèves regardaient, se jaugeaient. Malia trouvait l'ambiance vraiment compétitive et ça devenait lourd.
La fin du cours arriva, et tous se dirigèrent vers la sortie.
Le professeur arrêta Malia d'un geste.
-Malia. Reste un instant. Je dois te parler.
-Qu'y a t'il? demanda Malia, le ventre noué.
Le professeur la regarda.
-Quand je suis venue te voir, je te sentais stressée, et maintenant, tu jouais comme si tu était seule au monde! Les yeux fermés... Comment as tu fais pour retenir le morceau si vite? Enfin bref...Ta coéquipière ne savait plus qu'est ce qu'elle devait faire, et toi... Tu jouais avec passion! Peux-tu...
Malia l'interrompit:
-Je suis désolée! Je n'ai pas fait exprès... Je n'arrive pas jouer avec un public,je...
Elle rougit, et s'arrêta de parler en se rendant compte de ce qu'elle venait de faire. Mais le professeur ne semblait pas en avoir quelque chose à faire.
-Je sais, Malia. Ça se voit. Mais je sens également de la passion qui émane de toi. C'est pourquoi j'ai décidé de te donné le double de clé de cette salle, pour que tu puisses y jouer autant que tu veux.
Malia fronça les sourcils. En quoi jouer au piano dans une salle seule pouvait l'aider à sa peur du public? Il se foutait d'elle ou quoi?
-Tu verras. Je suis sure que ça pourra t'être utile! Pour ta confiance en toi!
Malia prit la clé avec la ferme intention de ne pas l'utiliser.
Imagine quelqu'un me surprend seule, dans un couloir! On va croire que je l'ai volé cette clé, pour une raison ou une autre! se dit-elle.
Malia regarda le piano.
Je trouverai un autre moyen de combattre cette peur!
Elle remercia le professeur, et sortit.
-Tu as de la chance! J'ai l'impression qu'il t'aime bien! dit une voix.
Le garçon brun était adossé au mur, un grand sourire aux lèvres.
-Tu racontes n'importe quoi ,dit Malia, néamoins flattée.
L'inconnu de la gare sourit.
-Je suis Liam.
-Malia.
Ils marchèrent en silence, ne sachant quoi dire. Malia brisa la glace en s'écriant comme une groupie:
-Tu sais à la gare ?Tu m'as vraiment impressionnée!J'ai été envoûtée par ta musique !C'était incroyable! Comment tu fais pour jouer comme ça devant des centaines de personnes?
Liam sourit.
-Oh, tu sais... Moi, le public, je m'en fiche. J'ai confiance en ce que je fais, et puis, c'est que des gens! Et le piano de rue, j'en ai fait beaucoup, alors faut dire que je suis habitué !
-Je me le dit, mais rien à faire. La peur s'est accentuée depuis mon arrivée ici, avoua spontanément Malia.
-Ah bon? C'est marrant. En tout cas, quand tu te lâches, tu joues genre trooooooooop bien!
Il agita ses mains dans tous les sens, et rigola. Ses yeux pétillaient plus que jamais, et Malia rigola elle aussi. La gêne dissipée, ils discutèrent de cinéma jusqu'à la cafétéria. Liam était cultivé comme garçon, cela se voyait. Il avait vu tous les films cultes, et en haut de la liste Matrix. Quand Malia lui dit qu'elle ne l'avait jamais vu, il lui promit de lui montrer, car c'était "un gouffre béant "dans sa culture. Malia rigola, et lui dmanda d'ou venait cette passion pour le cinéma.
Il dit que c'est à cause de sa mère. Malia rigola encore.
Ils s'arrêtèrent à l'entrée. Malia aperçut la crinière de Louisa dans la foule. Elle sourit en pensant à son amie.
-Malia? Ça te dirait d'aller voir une comédie musicale avec moi? lui demanda Liam.
Malia réfléchit un instant, ses pensées se tournant vers Hugo. Elle prit néanmoins sa décision, se disant que Liam n'était qu'un nouvel ami.
-Ce serait super! dit elle.
Liam sembla déceler sa gêne dans son regard. Son sourire s'élargit encore. A croire que ce gars ne savait que sourire.
-Juste entre amis, hein !
Il lui donna une tape amicale sur le bras et Malia rougit. On pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert !
-A tout à l'heure pour le prochain cours! lui lança t'elle en se détournant.
Liam l'arrêta, et inscrivit son numéro sur la main de Malia au bic bleu.
-Quand une comédie musicale te plaira, fais moi signe!
Il s'en alla, faisant un signe de main à Malia. Celle-ci secoua la tête en souriant, et entra. Elle se dirigea vers le self service.
Louisa lui bondit presque dessus.
-Bah alors? T'as déjà oublié ce beau gosse d'Hugo?
Malia se rendit compte subitement sur Hugo était sûrement ici. Le cœur de Malia loupa un battement, et elle parla calmement.
-Louisa, laisse moi me servir,répondit Malia en souriant.
-Pas question! Tu viens à l'appart, je fais des pâtes et tu m'explique tout ça!
Malia soupira et suivit Louisa à contre cœur.
***
Louisa sortit de la cuisine, portant un tablier Mickey. (Malia se demanda en quelles circonstances elle l'avait acheté, mais soit.)Ses cheveux encadraient son visage en joyeuses boucles.
Ses yeux bleus pétillèrent quand elle dit à Malia:
-Un plat de pâtes au pesto spécial Louisa! Tu m'en dira des nouvelles! J'ai rajouté des petites tomates cerises, c'est la touche "peps"! s'exclama t'elle.
Malia, morte de faim, allait piquer sa fourchette dans le plat(qui, soit dit en passant, avait l'air divinement bon)quand Louisa le lui retira.
-PAS AVANT DE M'AVOIR TOUT RACONTE !
-J'en étais sûre! rigola Malia en essayant de récupérer son assiette. Il n'y a rien, je t'assure. Je m'entends bien avec lui, il pourrait faire un très bon ami!
Louisa leva un sourcil, sceptique.
-Mouais. Tu me racontes rien là! (Son regard obliqua vers le plat de pâtes.) MAIS J'AI TROP FAIIIIIM ! Alors c'est bon pour cette fois.
-Mais pourquoi tu étais à la cafétéria, alors?
-J'ai encore faim, d'accord?
Malia faillit tomber de sa chaise tellement elle riait. Elle évacuait le stress ça faisait du bien.Elle ne savait pas pourquoi elle riait,pourtant son ventre avait mal, ses yeux pleuraient et sa bouche était grande ouverte. Un rire tonitruant en sortait, et Louisa , déconcertée, finit par rire elle aussi.
Leurs rires retentissaient dans l'appartement, se répercutant sur les portes. Les voisins se demandaient sûrement qui faisait autant de bruit. Les deux filles finirent par se calmer. Elles mangèrent leurs pâtes en essuyant leurs larmes.
Malia repensa à Pauline Marchal.
-Louisa, je vais peut-être inviter une fille de mon groupe ce soir. Elle est vraiment super sympa!
-Cool! Dans mon groupe c'est que des coincés du cul, du style Virgile ou Léonard.
Malia éclata de rire, se demandant d'ou sortaient ses noms.
-Moi à part une grande blonde qui n'a pas l'air de m'aimer, les gens sont vraiment cool,quoique un peu compétitifs sur les bords. Il y'a une fille qui s'appelle Zia avec qui j'ai un peu parlé qui était vraiment super drôle. Et en plus, elle jouait bien.
-Bah invite là aussi!J'ai repéré une super pizzeria l'autre jour sur la 8ème. " Pizza Suprema"! TU connais?
Malia secoua la tête.
-Mais ou tu "repère" tout ces restaurants?
Louisa haussa les épaules, mais son regard fuyait.
-Je me balade, répondit-elle.
-Ouais, c'est ça. Je te crois pas non plus! rigola à nouveau Malia.
Mais Louisa resta sérieuse et Malia muette un moment. Louisa et sérieuse ? Ça ne va pas ensemble.
Malia fronça les sourcils, mais elle se dit que ça ne servirait à rien d'insister. Elle laissa tomber.
-Super! Je suis sure que Pauline et Zia te plairont.
-Oui! s'exclama Louisa avec un sourire forcé.
Malia fronça les sourcils une seconde fois,intriguée par le comportement étrange de Louisa.
-Bon, heu... J'y vais! A tout' !
Elle prit sa veste et fila comme une fusée hors du bâtiment. Elle devait découvrir ce que tramait son amie, et vite! Mais pour l'instant, elle devra juste trouver la salle.
Elle entra dans le bâtiment principal, et traversa des millions de couloirs. Elle essaya de ce remémorer le chemin, rien à faire, son cerveau semblait avoir jeté ces informations à la poubelle.
Elle tournait en rond, à présent. Elle revenait toujours au même couloir, celui avec des photos de poissons. Photos qui auraient été jolies, dans d'autres circonstances.Mais à présent, Malia avait juste envie de taper dessus.Elle se surprit elle même de son agressivité envers ses pauvres poissons.
Malia jeta un autre coup d'oeil aux photos.
Qu'est ce qu'ils ont, ces poissons, à me fixer?
Malia se sentit un peu oppressée. Elle soupira une énième fois. L'heure tournait sur sa montre. Les aiguilles semblaient faire une course entre elles, et Malia eut l'impression que les minutes étaient des secondes. Elle tapa du pied par terre. Elle finirait en retard. Le premier jour, ce ne serait pas l'idéal !
Une voix douce et sarcastique en même temps retentit dans l'air.
-Tu es perdue ?
Malia se retourna.
-Zia !
-Allez viens, j'ai retenu le chemin, moi! lança t'elle en insistant sur le "moi".
Zia lui tira la langue et s'enfuit en courant. Malia éclata de rire et la suivit.
******
Sur le chemin de l'appartement de Louisa et Malia, Pauline raconta aux autres ses relations amoureuses, et des éclats de rire résonnaient dans le campus toutes les deux minutes.
Des"naaaaaaan" , " je te juuuuure!" et "il a pas osé!" explosaient dans l'air, et certains étudiants les regardaient de travers.
-Et alors là je lui ai dit d'aller se faire voir, termina Pauline.
-Bien fait! s'écria Malia, hochement de tête à l'appui.
-Carrément ! En plus, après, il m'a supplié! fit Pauline d'un air dégoûté.
Zia rigola.
-Il a osé? Tu as le chic pour te trouver les bons mecs, toi!
Elle arrivèrent devant l'immeuble et commencèrent à monter les escaliers. Pauline se plaignait à chaque marche.
- Quand est-ce qu'on est arrivé? hurla t'elle pour la cinquième fois. J'aurai des courbatures partout demain!
-Tais toi un peu, on aurait dit un gosse de 8 ans! répliqua Zia.
Malia sourit. Elle tissait des liens extraordinaires en si peu de temps, à New York. A Boston,elle n'était pas très sociable, et n'en avait jamais souffert. Elle avait mis des années avant de se faire deux amis, et encore, Malia pensait qu'ils avait honte d'elle.
Mais à New York, tout semblait possible. C'est la ville qui ne s'arrête jamais.Les amitiés se créent vite. On fait tout rapidement. Cela faisait un peu peur à Malia. Mais celle-ci se sentait déjà proche de ses filles, alors qu'elle les connaissait à peine. Peut être que, parce qu'elle est à New York, sa personnalité était en train de changer?
Malia était tellement perdue dans ses pensées qu'elle n'avait même pas vu qu'elles étaient arrivées devant la porte.
-Et toi Zia? Des aventures désastreuses? rigola Pauline.
Malia tourna la tête, intéressée.
-Moi je n'ai eu que un grand amour dans ma vie. Il s'appelait Victor, dit Zia, les yeux soudains perdus dans le vague.
Malia inséra la clé dans la serrure, et entra dans l'appartement. Louisa n'était pas encore rentrée.
-Tu nous racontes ça autour d'un thé? proposa Malia.
Malia adorait le thé. Elle en prenait tout le temps, chez elle. Avec des petites galettes. C'était la tradition chez elle. Elle n'en avait pas pris un seul depuis qu'elle était arrivée à New York.
Elles s'installèrent sur le canapé. Victor fut critiqué de tous les noms, Zia riait, mes les yeux ne trahissent pas. Ils étaient d'une profonde tristesse, et elle avait les larmes aux yeux.
Malia sauta sur ses deux pieds , et frappa dans ses mains.
-Quand quelqu'un va mal, il y'a toujours... LES COOKIES!
Pauline lui fit un clin d'œil. Bonne idée!
Elles se dirigèrent vers la cuisine. Malia prit les ingrédients , et ordonna à Zia de prendre le tablier Mickey. Celle ci rigola, et cassa l'œuf que Malia lui tendait dans le plat.
-Tu sais, moi, je n'ai eu qu'un petit ami dans ma vie, et en maternelle! fit Malia.
Cette fois, Zia éclata de rire, imitée par Pauline. Celle-ci ajouta la farine,le sucre et la levure, et mélangea avec un fouet. Ses yeux brillaient de gourmandise, et Malia esquissa un sourire en coin.
-Me voilà rassurée !
Malia lui donna une tape sur l'épaule et attrapa les pépites. Pauline se jeta dessus, et enfourna une poignée dans sa bouche.
-Pauline! On en aura plus pour les cookies! protesta Zia.
Pauline sourit, les dents pleines de chocolat.
-Berk! fit Malia, la repoussant d'un geste. Prends plutôt des cuillères.
Elles firent des boules de pâtes, et les enfournèrent.
Malia régla le minuteur à 10 minutes, et elle retournèrent sur le canapé.
Zia raconta une blague. Au milieu de leur éclat de rire, la porte s'ouvrit en grand, et Louisa entra.
Malia sentit directement qu'il y avait quelque chose qui clochait. Les yeux de Louisa semblaient éteints, et ils étaient rougis par les larmes.
-Qu'est ce qu'il s'est passé? dit Malia en bondissant auprès de son amie.
-Je...
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