Chapitre 6
Petit dedicace à verlindenelise (Il y'a une petite surprise pour toi dedans ;) )
Elles passèrent le reste de l'après-midi dans le métro. Elles s'arrêtaient quelques fois, sortaient au grand air, prenaient des photos, achetaient des hot-dogs et ensuite replongeaient dans le labyrinthe souterrain. Certains diront que c'est une drôle de manière de visiter New York, mais Malia avait l'impression de mieux connaître la ville à présent. Elle avait côtoyé la foule, s'y était mêlée, et elle commençait à prendre goût à cette agitation.
Elle finirent par rentrer, morte de fatigue, et leurs appareils photos respectifs comptant ses centaines de photos supplémentaires.
Une fois dans sa chambre, Malia sortit de sa poche le ticket acheté à la gare centrale.
Ses pensées se tournèrent directement vers le jeune homme brun au regard reflétant l'or.
Malia enviait sa manière de jouer aussi intimement en public. Elle repensa à la passion vibrante que dégageait son être.
Elle ne pouvait pas jouer comme cela en public. Pas avec des centaines de regards braqués sur elle. Quelque chose en elle se bloquait, et elle ne faisait que jouer. Sans rien d'autre. Son professeur de piano lui disait que c'était son plus grand défaut. Elle disait que Malia devait ouvrir son âme aux téléspectateurs. Qu'elle les fasse vibrer. Qu'elle fasse passer par sa musique une émotion, qui se propagerait dans l'assemblée.
Elle secoua la tête.
Malia y arriverait. Elle en était convaincue.
Ellle allait retourner au salon quand elle émit un bâillement à décrocher la mâchoire. Elle s'allongea à sur son lit, mit ses écouteurs ,et lança sa playlist détente.
La jeune fille ne mit pas longtemps à s'endormir, les premières notes de la musique résonnant dans ses oreilles.
******
-Malia?
-Mmhf! Grommela t'elle en s'enroulant dans sa couette.
-Malia!!
-ouioui.
-MALIA!
Un grognement lui répondît. Louisa soupira et s'approcha de l'oreille de Malia.
-RÉVEILLE TOI!
Louisa lui arracha sa couette et partit en courant dans le salon, manquant de trébucher.
Malia la suivit, dans un état comateux. Elle n'avait même pas la force de courir. Elle se laissa tomber sur une chaise, et faillit faire retomber sa tête dans le bol de céréales de Louisa, qui était visiblement déjà prête.
Malia dirigea son regard vers l'horloge. Elle rouvrit brusquement les yeux, et blêmit.
Malia venait de découvrir qu'il était 8h. Elle sauta de sa chaise et fila sous le douche, attrapant le premier savon venu.
Elle se frictionna à toute vitesse, et se rinça avec de l'eau tiède. Elle avait du shampoing dans les yeux quand elle sortit de la douche, et avançait en tâtonnant les murs à la recherche d'un essuie.
Malia glissa sur une flaque, et s'étalant de tout son long.
-AAAAAAIIIIEEEE !!!
Elle hurla de mal. Son coccyx était si douloureux qu'elle ne put pas bouger pendant quelques minutes. Son cerveau avait donné l'alerte maximale et semblait hurler de douleur à l'intérieur d'elle.
Mais où est Louisa, bon sang?
Elle finit par se lever, une main sur le coccys attrapa un essuie et se réfugia dans sa chambre, où elle enfila à la va-vite une robe bleue turquoise que sa mère lui avait confectionnée.
Elle laça ses vieilles converses rouges à ses pieds.
Celles ci étaient couvertes de dessins au feutre rouge et noir, signe incontestable de l'ennui de Malia durant un cours de math sur les équations à trois inconnues.
Elle enfila ensuite une veste en cuir, et se dirigea vers la cuisine.
Malia s'assit à la table et croqua dans la pomme bien mûre qu'elle avait sélectionnée dans le panier. Ses yeux lui picotaient encore un peu, et elle réprima un bâillement.
Louisa leva la tête de son New York Times et la regarda, amusée.
-C'est le plus grand jour de ta vie, et tu ne te réveilles que maintenant. Comment tu fais? Je suis debout depuis 5h du matin! S'exclama t'elle.
Malia haussa les épaules. Ayant finit sa pomme, elle alla dans la salle de bain pour se laver les dents en triple vitesse.
Elle jeta un coup d'œil au miroir.
Un regard farouche l'accueillit,et elle se sentit prête à affronter tous les obstacles du monde.
***
Louisa et Malia arrivèrent dans la salle en courant. Après avoir couru dans tout le campus, elles avaient enfin trouvé la salle.
C'était un salle de concert, immense. Un lustre pendait au plafond,brillant de mille feux.Des balcons ornés d'or se dressaient de par et d'autre de la salle. Les sièges, en velours rouge, possédaient chacun un numéro.
Tout à coup, les lumières se tamisèrent, et le rideau s'ouvrit.
Malia et Louisa se trouvèrent une place en vitesse, non sans avoir bousculé de nombreuses personnes.
Un homme rondouillard et chauve se tenait sur la scène, un grand sourire sur le visage. Derrière lui, la scène se divisait en étages, séparés par des marches. On y voyait des pianos à queue, des chaises, et des pupitres d'orchestre. A l'arrière, un gigantesque orgue semblait régner sur tout ce fatras.
L'homme porta le micro à ses lèvres, et ouvrit grand la bouche. Une voix chaleureuse et forte en sortit.
-Jeunes gens ! Bienvenue à la prestigieuse école de Julliard! dit-il, ses yeux se promenant dans la salle.
Malia sentit un frisson lui parcourir l'échine, et une étincelle alluma ses yeux.
- Vous êtes ici pour votre talent, vous avez été sélectionnés! continua t'il en se mettant à arpenter la scène. Il ne suffira pas d'être bon, il faudra être meilleur!
Il s'arrêta un instant, et sembla regarder dans les yeux chaque étudiant.
-Vous devrez vous surpasser, persévérer et surtout... travailler dur. Très dur.
Malia sentit ses mains devenir moites. Elle avait l'impression que le regard de l'homme se fixait sur elle, mais ce n'était qu'une impression, naturellement.
-Vos journées seront séparées en deux. Le matin, répétitions individuelles, et l'après-midi, répétition en groupe pour le piano à quatre mains.
Il regarda le feuille dans sa main, et sembla se rappeler de quelque chose.
-Vous serez séparés en 10 groupes de 10. A chaque groupe son professeur. Jeunes gens, applaudissez les!
10 professeurs firent leur entrée sous un tonnerre d'applaudissement.
Malia reconnut la dame au cheveux noirs, une des juges de l'audition.Celle ci avait un air pincé, avait un chignon bas et sévère sur la nuque. Elle espéra ne pas l'avoir, et reporta son attention sur l'homme rondouillard.
-Je vais lister les groupes, et vous partirez avec vos professeurs respectifs. Aujourd'hui, il n'y aura pas de cours individuels, mais ils entreront en vigueur dès mercredi. Une lettre vous sera adressée.
Il commença. Les noms se ressemblaient tous, et formaient comme un martèlement dans le crâne de Malia. Les Miller, Davis, Jones et Bones n'en finissaient pas. Il y'eut une multitude de Emma, Léa, Camille.
Louisa se leva de son siège. Malia resta sur le sien.
La salle se vidait avec lenteur et l'énergie de Malia diminuait. Elle s'enfonça lentement dans un état comateux, et se yeux se voilèrent de sommeil. Son esprit vagabondait déjà loin quand enfin le nom de Malia Hernandez retentit dans l'air. Celle ci sortit soudainement de sa léthargie et sauta de son siège pour rejoindre la scène. Elle manqua de trébucher, et regretta de ne pas avoir prit un café.
Elle se retrouvait avec le juge brun, avec des boucles chocolat. Celui-ci lui adressa un sourire resplendissant, et elle fut soulagée.
Le professeur compta ses élèves et leur fit signe de le suivre. Malia était à coté de lui,à l'avant du groupe.
Il se nommait Spencer McThorn, et pratiquait le piano depuis ses 6 ans.C'était pour lui une passion. Il avait 43 ans, était marié. Trois filles. Un petit garçon.
Le quadragénaire leur fit traverser un dédale de couloir, et une dizaine de portes. Malia aperçut que certains groupes étaient déjà installés dans des locaux, les yeux brillants et des partitions à la main. Son pas se fit pressant, elle avait hâte d'y être.
Ils arrivèrent enfin devant un couloir bordés d'une demi douzaine de portes et tout autant de fenêtre. Certaines, ouvertes, dévoilèrent des pianos à queues.
Malia sentit une énergie soudaine pulser dans ses doigts, et sa tête s'emplit de musique. Elle se força à écouter.
-... vous répartir en équipe de deux. Je vous donnerai une partition, vous le déchiffrerez seuls.Je viendrai vous aider. Vous le présenterez aux autres. Avez vous des questions?
Malia se réjouissait. Le piano à quatre mains, elle connaissait.
- Malia Hernandez avec Pauline Marchal. Salle A.
McThorn lui tendit une partition et reprit sa lecture, non sans lui avoir jeté un regard.
-Liam Collins avec Britanny Thompson. Sa...
Malia entra dans la salle, suivie de Pauline. Celle-ci était habillée d'une jean noir et d'un pull bordeaux. Ses cheveux blonds étaient coiffés en tresse , et ses yeux gris pétillaient.
Elle s'assit sur son tabouret, et sourit à Malia.
-Allez viens! J'ai pas envie de paraître pour une grosse nulle devant les autres!
-Tu as raison!
Elle s'assit sur le deuxième tabouret, et elles déchiffrèrent le morceau( Il n'y avait pas de titre, et Malia en conclut que c'était un original.), notant les doigtés et repérant le rythme.
Malia se sentait bien. Pauline dégageait une assurance et calme incroyable. Elles discutèrent un peu, et Malia découvrit que Pauline était belge, et qu'elle avait 5 frères et soeurs, dont elle était l'aînée.
Ensuite, elles répétèrent le morceau plusieurs fois, et Pauline jouait avec douceur, le regard concentré. Malia, elle, se sentait un peu gênée, et elle jouait un peu gauchement.
"Qu'est ce que j'ai? "se demanda la jeune fille.
Depuis qu'elle était arrivée à New York, Malia sentait sa gêne en public accentuer. L'inquiétude monta en flèche dans sa gorge, lui soulevant l'estomac.
Elle secoua la tête pour effacer ses pensées négatives. Elle disait n'importe quoi.
Un grincement se fit entendre, et le professeur McThorn fit son entrée dans la pièce, un carnet à la main. Il les fixa, et Malia sentit son regard qui la sondait, comme si le professeur pouvait savoir quelles pensées l'avaient occupée quelques instants plus tôt.
-Je vous écoute,dit il simplement.
Les deux étudiantes mirent leurs mains en place, et le morceau commença. Leurs doigts se mouvaient avec coordination, et le rythme tambourinait dans la tête de Malia. Sa tête tournait, et ses épaules se tendirent sous le regard du professeur.
Son stress augmenta peu à peu , jusqu'à la submerger complètement. Son cœur ralentit. Ses mains glissaient sur le piano. Quand le morceau prit fin, Malia était trempée de sueur.
M.McThorn la jaugea du regard, une lueur dans les yeux. Curiosité? Mépris? Colère?Malia ne saurait dire.
-Bien. Venez.
McThorn ouvrit la porte, et tourna à droite. Au même moment, la porte d'en face s'ouvrit.
Malia se figea de supteur, les yeux arrondis.
Un regard brun aux milles reflets d'or lui faisait face.
Ses yeux se verrouillèrent aux siens, et Malia trembla.
Elle fut transportée une semaine avant, à la gare centrale,les notes emplissant sa tête.
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