Chapitre 4
Malia avait le front collé à la vitre de la voiture. Ses doigts tambourinaient contre sa cuisse, et elle fredonnait une chanson pour se calmer. Elle arriverait à Julliard dans une dizaine de minutes, et son coeur faisait des siennes. Il tambourinait dans sa poitrine si fort que tout New York pourrait l'entendre. Malia regarda dans la rue. Les habitations défilaient dans un méli-mélo blanc et gris, et les taxis jaunes roulaient à toute vitesse. Elle aperçut de la végétation, et en conclut qu'elle devait être près de Central Park. Le GPS indiquait que la voiture roulait sur la 5ème Avenue. Celle-ci grouillait d'animation. Des piétons se bousculaient sur les trottoirs, et des gamins pleuraient. Des marchands de hot dog déambulaient en se frayant un passage parmi la foule. Des dames entourées de chiens se baladaient, et des cyclistes profitaient du temps encore chaud de septembre pour faire une promenade. Malia se colla à la vitre, fascinée devant ce spectacle. Soudain, la voiture bifurqua vers la droite, à l'angle de central parc. La voiture longea une rue, traversa un rond point, et s'engagea dans la célèbre avenue de Broadway. A une cinquantaine de mètres se tenait l'école de Julliard.
Malia retint son souffle. Elle n'y croyait pas. Son plus grand rêve se réalisait, et elle était aux anges. Elle entra dans le hall, et se rendit presque en courant vers l'accueil, suivie de près par sa mère, qui portait un sac à dos couverts d'inscriptions au marqueur.
-Bonjour! (Malia sortit sa lettre avec précipitation et la montra à la dame à l'air joyeux qui tenait l'acceuil).Je...
La dame (Johanna ,d'après le badge épinglé sur sa poitrine proéminente) interrompit.
-Bravo petite!(Elle sourit) Calme toi un peu, le temps que je trouve ton dossier. (Après quelques minutes, son visage s'éclaira.) Malia Hernandez?
Malia confirma en montrant sa carte d'identité.
-Tu logeras dans le bâtiment B, au 3ème étage, chambre 2A, sur le campus. Tu auras une colocataire, et (elle farfouilla dans un tiroir)...voici tes clés! Bonne chance!
Malia attrapa ses clés, emporta sa valise, et se dirigea vers le bâtiment avec sa mère.
-J'espère que ma coloc' sera sympa!
-Ne t'inquiète pas mi niña ! Tout ira bien.
Un silence se fit, et dura quelques minutes.
Elles passèrent devant un panneau qui indiquait la direction à prendre. Malia faillit se le prendre dans la tête, perdue dans ses pensées. Sa mère la tira, et la rabroua en taquinant qu'elle devait arrêter de rêvasser comme ça.
-Tu crois que je serai à la hauteur? demanda Malia d'une petite voix génée.
Malgré sa passion, elle était prise de temps en temps par des petits doutes sur sa capacité à s'entraîner. Elle adorait le piano, mais en faire durant toute la journée, elle ne supportait pas. Quand elle repousse ses limites, les notes se mélangent devant ses yeux, ses doigts ramollissent, et le rythme ne suit plus. Elle se sent alors impuissante, elle doute, et elle détèste ça.
La mère de Malia s'arrêta net. Elle se tourna vers sa fille, et lui prit les mains.
-Je t'interdit de douter, mi niña. Tout est dans la confiance en soi. Je te l'ai déjà dit. Tu as un talent incroyable. Quand tu joues à la maison, c'est comme un enchantement. Chaque fois, j'ai envie de m'asseoir, et de t'écouter jouer toute la vie. Je suis transportée dans les moments les plus heureux de mon existence, et cela rien qu'en entendant ta musique. Tu as ta manière de jouer, et c'est cela qui te rends unique. Ne perds jamais foi en toi, et joue avec tout ton coeur.
Malia eut envie de pleurer. Elle serra sa mère dans ses bras, et elles repartirent toutes les deux vers le bâtiment B.
-Te quiero,mama.
- Yo también.
Elle arrivèrent enfin au batiment B, et elles montèrent une volée de marches. Malia eut l'impression que l'escalier n'en finirait jamais, et c'est en sueur qu'elle arriva devant la porte 2A.
Elle ouvrit la porte, et un sourire s'épanouit aussitôt sur son visage.
Sur le mur de gauche,au fond,se trouvait une petite cuisine, avec un plan de travail. Les armoires en bois étaient tout à fait du gout de Malia. Une table à manger se trouvait à coté, avec 4 chaises en bois. Ensuite venait un couloir, sur la gauche, qui débouchait sur les chambres, (supposa t'elle). Juste à droite de la porte d'entrée, se trouvait un canapé en L rouge qui avait l'air très confortable, accompagné d'une télévision. Juste à gauche de la porte d'entrée, des étagères en bois vide ne semblaient attendre que les livres de Malia. L'appartement peint dans les tons crème et la baie vitrée couvrant le mur du fond apportait une ambiance que'elle adorait. Elle se sentait chez elle, et cela la rassurait.
Elle passa donc l'heure suivante à s'installer. Sa mère finit par partir, non sans lui avoir rappelé de passer un coup de fil tous les jours, ce à quoi Malia répondit en marmonnant qu'elle avait 18 ans, c'est à dire que sa mère ne devait pas être au courant de tous ses faits et gestes, mais qu'elle le ferait quand même.
Sa chambre lui plaisait encore plus , car elle était peinte en bleu, sa couleur préférée. Un lit simple était contre le mur de droite et un bureau prenait place sur le mur de gauche, ainsi que sa penderie. Et en plus, en face de sa chambre, il y'avait la salle de bain. Elle sortit ses affaires de toilettes et se dirigea vers celle-ci.
Malia installait sa brosse à dent dans le tiroir de la salle de bain quand elle entendit la porte s'ouvrir. Elle ne bougea pas, guettant quelque chose.
-...oui maman! Je suis arrivée là!
-...
-Bien sur que je t'appelerai!
-...
-OUI JE L'AI ! Tu me l'as déjà demandé.
-...
-Oui bisous! Dis à Tom que...
La fille s'arreta de parler, et après un moment de silence, finit par rire.
-Non mais je rêve! Elle m'a raccorché au nez! Et elle ose me parler de politesse!
Malia finit par sortir de la salle de bain, un peu timide. Au milieu du salon se trouvait une grande rousse avec des cheveux bouclés. Elle portait un pantalon blanc, une veste en jeans, et elle était entourée de sacs à dos de randonnées, apparemment remplis au maximum.
-Salut! finit par dire Malia.
La rousse se retourna. Elle avait la figure pleine de tache de rousseur, et de beaux yeux bleus.
- Salut! Moi c'est Louisa Bakster! s'exclama t'elle énergiquement en lui tendant la main.
-Malia Hernandez. (Malia serra sa main)
-Cool comme nom! Tu viens d'où? dit-elle en rangeant son téléphone dans la poche de son pantalon.
-D'Espagne, mais j'habite à Boston.Et toi?
-Je viens de l'Ohio, d'une ville paumée. Tu connais pas. (Elle rigola encore).En tout cas je suis contente d'avoir quitté ce bled! Ça devenait lourd à la fin! Vu que c'est minus, tu connais tout le monde tu vois? Tu peux pas faire un pas sans qu'on te dise " Mais c'est la petite Bakster! Qu'elle a grandi! Tu joues toujours au piano? ..." et blablabla pendant des heures. Moi ça m'énerve. Les gens sont trop tranquilles, là bas. Ils ont tout leur temps tu vois? Où moins, à New York, tu te fonds dans la masse, il y' a plein d'énergie, c'est stimulant! Là bas, l'idée d'une fête c'est d'aller dormir à 10 heures. Je te dis pas !
Malia hoqueta de surprise.
-10 heures!
Louisa se jetta sur le canapé en enlevant ses espadrilles roses.
-Ouep! Je te dis pas l'enfer. Et toi? Boston c'est plutôt morne?
Elle se pencha vers Malia, qui s'était assise à son tour, et l'insita à parler
-Nan... Boston c'est sympa. Je prefère l'Espagne ,mais j'aimais bien quand même .Je connaissais pas grand monde, du coup personne ne s'arrêtait pour me parler. dit elle avec un sourire en coin.
Louisa rigola, et la discussion continua pendant des heures, tournant autour de leurs vies, leurs passions, leurs amours, leurs écoles, leurs familles.Les heures défilèrent et s'égrenèrent. Bientôt sonna 21 heures. Elles commandèrent des pizzas, et regardèrent des films romantiques jusqu'au matin.
Malia et Louisa dormaient, à présent.
Chacune sur sa partie du canapé, enroulées dans une couverture.
Chacune souriant de cette nouvelle amitié qui commençait, de cette nouvelle vie.
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