Chapitre 20
Malia arriva chez Hugo, les joues rouges d'avoir couru. Elle frappa à la porte. Deux secondes après, elle était happée à l'intérieur. Elle se retrouva plaquée contre le mur, les lèvres d'Hugo contre les siennes. Elle frissonna, et mit ses mains dans les cheveux du pianiste. Son cœur battait tellement fort, c'était incroyable. Elle se colla encore plus au jeune homme, la passion la dévorant tout entière. Son cœur lui faisait mal. Leurs langues dansaient ensemble, lui faisant perdre la tête. Elle fut parcourue de frissons de la tête au pied. Les mains d'Hugo étaient accrochées à ses hanches, et son odeur rendait Malia encore plus folle. Celle-ci sentit une main caresser son ventre. Elle avait chaud, beaucoup trop chaud. Elle glissa elle aussi une main sous le T-shirt d'Hugo. La jeune fille sentit sous ses doigts que le cœur du beau brun battait aussi vite que le sien. Elle sourit contre ses lèvres. Elle se sentait légère, son corps entier palpitait.
Hugo se détacha d'elle.
-Tu m'avais manqué, murmura t'il.
-Toi aussi.
Ils regardèrent un film, dans les bras l'un de l'autre, commentant une scène de temps en temps. Malia était tellement bien, elle aurait voulu rester là toute sa vie.
Elle soupira d'aise, se calant encore plus contre Hugo. Elle ne se rendit même pas compte que ses paupières se fermaient. Malia sombra dans un sommeil heureux.
****
La lumière du jour réveilla la jeune fille. Elle s'étira, et sortit du lit, le cœur en vrac. Elle portait un T-Shirt Star Wars.
Je porte le T-Shirt d'un garçon !
Une odeur de pancake flottait dans l'appartement. Elle sourit en se dirigeant vers la cuisine. Hugo était en train de cuisiner en caleçon. Malia ne put s'empêcher de l'admirer. Il se retourna en l'entendant arriver. Ses boucles, qui paraissaient blondes au soleil, était désordonnées. Il avait encore les traits adoucis par le sommeil, et ses yeux turquoises brillaient de mille feux.
Ce qu'il est beau...
-Arrête un peu de me mater.
Malia rougit, tandis qu'Hugo lui collait un baiser sur les lèvres, la faisant fondre.
Ils s'installèrent sur deux tabourets.
-Alors, c'était sympa hier, au club de jazz? fit-il, enfournant un pancake entier dans sa bouche.
Malia acquiesça.
-Tu devrais vraiment venir avec nous un de ces quatre, tu sais.
-C'est pas mon truc, le jazz.
Elle ouvrit grand les yeux.
-Moi j'adore ! Ça me rappelle beaucoup de souvenirs de mon enfance. C'est un style de musique particulièrement joyeux et ça me met de bonne humeur. Il y'a quelque chose qui se dégage dans l'air musical.
-Je viendrai pour te faire plaisir.
-Génial !
Elle l'embrassa avec tendresse. Il sourit.
- Je suppose que Liam y sera aussi ? fit-il, une lueur indéchiffrable dans les yeux.
-Oui, bien sur ! Il est amoureux du jazz! Chaque fois que j'y vais, c'est avec lui.
Hugo fit une tête étrange.
-Tu étais avec lui hier?
-Oui... fit-elle, tout à coup mal à l'aise.
Moment d'apesanteur.
-Je lui montrais ma composition pour notre cours commun.
Encore une expression faciale étrange.
-Il y'a un problème ?
-Non, jolie Malia. Ne t'inquiète pas. Je pensais à un de mes cours.
Elle se détendit.
-Tu avances pour le concours? Moi j'ai un peu commencé, mais ça me panique un peu. Heureusement que les auditions ont été reportées! Elles étaient en Octobre, normalement! Je n'aurais pas réussi ! Et le meilleur, elles ne sont pas publiques. Quel stress ça aurait été !
Elle continua à déblatérer pendant 10 minutes, mais Hugo ne semblait pas vraiment attentif. Aussi, elle s'empressa de sortir de l'appartement. Elle avait déjà descendu quelques marches quand elle entendit une voix.
-Je t'appelle tout à l'heure ! cria Hugo de son appart.
Elle sourit de bonheur, et s'enfuit dans répondre.
*****
Au beau milieu de l'après-midi du samedi, Malia décida d'appeler sa mère. Elle ne lui avait pas encore dit pour Hugo, et entendre sa voix réconfortante lui manquait. Elle ne l'avait plus appelée depuis quelques jours. En fait, la jeune fille ne se rappelait pas quand elle avait entendu le son de la voix de sa mère pour la dernière fois. Elle saisit son téléphone, et composa le numéro.
Malia se mit à faire les cent pas dans sa chambre.
-Allo?
Une quinte de toux énorme lui répondît.
-Maman? Ça va ?
-Mon fichu rhume n'est toujours pas passé! Il a même empiré en angine ! se plaignit sa mère.
Malia rigola.
-Il faudrait que tu habites en Californie, pas à Boston.
-Je suis entièrement d'accord avec toi. Mais j'aime bien notre quartier, alors je prend sur moi.
-Dis, tu voudrais venir voir mon concert le 19 décembre ? C'est un peu comme un examen, et c'est ouvert à tous. Je pense que l'entrée doit coûter 15 euros, maximum.
-Mais bien sûr! Je ne raterai pour rien au monde un de tes concerts. Tu m'éblouis toujours.
Malia rougit à l'entente de ces paroles. Elles continuèrent de parler pendant un bon bout de temps. Interrompues par des petites quintes de toux toutes les deux phrases.
Malia rigolait bien de l'état de sa mère, et elle aussi.
Sa mère voulait absolument rencontrer Hugo. Elles organisèrent un dîner au restaurant avant le concert. L'étudiante était aux anges. Elle avait déjà hâte d'y être.
"Hey princesse, ça te dirait une petite crêpe ? Je crève la dalle, et Jo sera là! Accepte ! "
Le message venait d'être envoyé.
Pourquoi pas ?
Elle répondit par l'affirmative.
***
-Salut les mecs!
Jo s'affala sur le fauteuil en cuir rouge.
-Ça faisait longtemps, blagua t'elle.
Les deux autres levèrent les yeux au ciel.
-Vous savez, j'ai fini de peindre l'appart' ce matin. C'est vraiment immonde comme couleur, au final. Je vais tout repeindre.
Malia explosa de rire. C'était du Jo tout craché, ça! Changer d'avis toutes les minutes était un de ses traits de personnalité. Elle s'était teint les cheveux en rose, pour confirmer la théorie.
-J'aime pas ta nouvelle couleur, Jo. Tu ressembles à un bonbon géant, ricana Liam.
Jo haussa les épaules.
-T'inquiète, c'est juste pour un défilé avec des potes. Je changerai dans 2 semaines. Je préfère le bleu.
Malia rigola, et elle entama sa crêpe.
Ils discutèrent tout les trois pendant plus d'une heure. Malia avait dû refuser de se faire teindre les cheveux 25 fois et ils en étaient à leur 3 ème crêpes. pas la peine de préciser qu'ils étaient le cible de plusieurs regards. Les clients défilaient, seul ou en groupe, alors que le trio restait à la même table, lançant des blagues à la volée. Malia apprit par ce biais que Liam avait un attirail impressionnant de blagues carambar, toutes plus nulles les unes que les autres.
Le patron finit par les jeter dehors, parce que la crêperie fermait. Ils se baladèrent un peu, parlant de choses complètement inutiles. Par exemple, Malia a appris que les iguanes pouvaient retenir leur respiration pendant trente minutes, et le koala, dormir jusqu'à 20 heures par jour. Autant dire que cette après midi avait été géniale. Elle n'avait plus repensé au comportement de Hugo jusqu'à ce qu'elle se retrouva seule à l'appartement. Louisa était sûrement chez son petit ami, et Malia s'affala sur le canapé, décidée à se changer les idées en regardant des stupidités à la télé.
Elle resta trois heures ainsi, changeant de position toutes les minutes. Elle avait enfilé un jogging, et ses cheveux étaient en pétard à force d'avoir fait du yoga sur le fauteuil. Il était au alentours de 20 heures quand on frappa à la porte.
-Louisa, je m'en fiche, cette fois je ne t'ouvrirai pas! Tu vas prendre ta clé dans ton fichu sac, c'est pas compliqué !
Ça faisait quelques temps que sa colocataire frappait à la porte au lieu de l'ouvrir avec sa clé. L'infâme rousse se justifiait en mentionnant un fléau particulièrement pesant qui s'était abattu sur sa pauvre personne. La fameuse "flemme", bien entendu.
-Je n'ai vraiment pas de clé, jolie Malia.
Crise cardiaque. La jeune fille état un coup d'œil à sa tenue, horrifiée.
-Notre relation n'a pas encore assez duré pour que tu me voies dans l'état ou je suis, j'en ai bien peur.
-Je m'en fiche.
-Comme tu voudras.
Elle alla ouvrir et son petit ami explosa de rire à sa vue.
-Tu as beaucoup de charme, vraiment...
Elle leva les yeux au ciel.
-Merci.
Il l'a prit dans ses bras.
-Je te trouve trop mignonne.
Il frotta son nez contre le sien.
-Ce que je suis niais, c'est à vomir, fit-il en se reculant.
Malia ricana tandis qu'il ressortait dans le couloir. Il réapparut, un carton de pizza à la main .
-Que...? commença Malia.
-Laisse moi parler.
Un sourire.
-Si je suis venu, c'est parce que...
-Je te manquais ? fit Malia, mesquine.
-Oui, aussi. Mais la raison principale, c'est que je voulais m'excuser pour mon attitude de ce matin. Je ne t'écoutais pas, trop occupé par mes problèmes. Tu aurais peut être voulu de mes conseils, mais j'ai été exécrable. Enfin, je voulais m'excuser. Désolé.
J'ai apporté une pizza sur un coup de tête, je me suis dis qu'une Hawaï te ferait craquer.
Il ne disait pas tout, mais Malia s'en fichait. Il était trop mignon!
-Je n'étais pas fâchée contre toi, je me suis dit que tu étais fatigué. Mais si ça te tiens à cœur, je te pardonne.
Elle mentait un peu, mais la culpabilité la quitta aussitôt qu'elle vit Hugo lui adresser un immense sourire.
-Tant mieux, je voulais pas manger ma pizza tout seul.
Malia lui frappa l'épaule, et il l'attira contre lui pour l'embrasser.
Elle faillit tomber dans les pommes. Sa tête lui tournait, et ses mains se posèrent sur la nuque avec automatisme. Une nouvelle vague de frissons la submergea. Son cœur cognait partout, et elle se sentait plus vivante que jamais. Hugo se détacha un tout petit peu d'elle, ses lèvres frôlant celles de la jeune fille. Il cligna des yeux, et regarda Malia.
-Tu es magnifique
Toute pensée cohérente quitta la tête de Malia, tandis qu'elle le serrait à nouveau contre elle.
Elle l'embrassa avec plus de force.
Elle n'aurait voulu être nulle par ailleurs.
N'importe qui la verrait à ce moment pourrait dire qu'elle irradiait de joie.
Une joie pure.
Intense.
Nouvelle.
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