Chapitre 2
(Malia en média)
Malia sortit de la scène un grand sourire sur le visage. Elle remarqua que le garçon était toujours là. Il souriait jusqu'aux oreilles, et le cœur de Malia faisait de drôles de galipettes. Son abuelo disait que le cœur faisait ça quand on était amoureux. A cette pensée ses mains devinrent moites, et elle s'avança vers lui, décidée à ne pas lui monter sa gêne. D'autant plus que tomber amoureuse d'un inconnu était complètement improbable.
Elle lui tendit la main en lui disant:
-Je m'appelle Malia.
Il murmura son prénom comme si c'était un secret, et serra la main de Malia. Son cœur bondit dans sa poitrine, et un décharge d'électricité lui parcouru le bras.
- Moi c'est Hugo.
Il sourit encore. Il sembla se rappeler de quelque chose puis déclara:
-Et je voulais te dire que j'ai adoré ton morceau.
Malia rougit violemment
-Merci...
Ils se mirent à marcher vers la sortie.
-Vraiment! Tu l'as interprété avec tant de passion! C'était vivant! J'avais l'impression d'être dans un autre monde...
Il ponctuait chaque exclamation par un grand geste de bras.
- J'ai aussi cette impression quand je joue. Comme si j'étais seule au monde, tu vois ?
Il s'arrêta au milieu du hall et fixa Malia droit dans les yeux. Celle- ci devint encore plus nerveuse.
-Je vois ce que tu veux dire. Lui dit il.
Ils sortirent dans la rue. Malia repéra un café 20 mètres plus loin et lui proposa dans un élan de spontanéité:
-Tu veux boire un café?
Phrase qu'elle regretta aussitôt avoir dite. Imagine il refuse! Se dit elle. Elle se lamentait dejà de son refus qu'il accepta avec un sourire à tomber par terre. Malia avait l'impression de fondre. Elle commanda un caramel macciato, et Hugo commanda un caffè latte. Ils parlèrent de tout et de rien autour de leurs boissons. Malia lui raconta sa "rencontre" avec le piano, elle lui conta sa vie entière, les moments tristes comme heureux. Elle parla de la mort de son abuelo pour la première fois depuis 3 ans. Il lui raconta les moments clés de sa vie. Il avait ses deux sœurs, Johanna et Hannah. Sa famille vit en Autriche, son pays de naissances. Sa passion pour la musique était aussi évidente que le nez au milieu de la figure. Son déménagement en Amérique quand il eut trois ans fut une des étapes les plus dures de sa vie. Il s'en rappelait encore. Il y' avait aussi son père, passioné de piano, mort d'un cancer au poumon.
Une larme perla sur la joue d'Hugo. Malia l'essuya avec son pouce, et n'ajouta rien de plus. Elle briserait la magie. La magie d'une rencontre inattendue, douce, libératrice.
***
Quand Hugo la raccompagna chez elle, Malia avait changé. Elle avait dans les yeux cette étincelle qu'ont les femmes quand elles sont heureuses. Elle rentra chez elle, le cœur gai et regarda Hugo s'en aller par la fenêtre.
Ni l'un ni l'autre n'avait pris la peine de prendre leurs numéros. A quoi bon? Dans quelques jours, ils seraient acceptés, ou non,à Julliard. Le destin les réunirait, ou pas.
Malia croyait au destin de toute ses forces.
Elle sourit donc à sa fenêtre, se propulsant dans un avenir heureux. Son souffle formait des nuages de buée sur la vitre. Elle y colla son front, et ferma les yeux. Le concerto de Mozart No 23 en A majeur résonnait dans sa tête. Elle esquissa un sourire.
Elle resta si longtemps debout qu'elle aperçut le coucher de soleil. Ce soir-là, il était splendide. Dans le ciel se mêlaient rouge,rose, orange et jaune dans une somptueuse toile. Le destin lui souriait, elle en était sûre, à présent.
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