Chapitre 13

Le monde semblait tanguer, comme si la jeune pianiste se trouvait à bord d'un bateau, au beau milieu d'une tempête. Le mot chiffonné dans la main, elle se dirigea vers le canapé. Elle s'y assit, les yeux dans le vague. Ses jambes se croisaient et se décroisaient, exécutant une sorte de chorégraphie contemporaine que sa mère adorait. Elle sourit à sa pensée, et ses mains lissèrent le papier. Elle le relut.

Jolie Malia,
Si tu le veux bien, je t'invite ce soir au restaurant. A 20h30 dans le hall. Je pense qu'on a pas eu le temps de discuter assez après l'audition.
A ce soir,
Hugo

Malia n'arrivait pas à le croire. Elle avait posé un lapin à l'homme de ses rêves, et ce sans le savoir! Elle gémit.
J'espère sur j'ai pas tout gâché ! Je n'ai même pas son numéro...
Nouveau gémissement.
Elle rigola nerveusement. Elle se débrouillait toujours pour tout gâcher...
Elle repensa à sa soirée. Malia avait tout adoré: la musique, Jo, Matteo, l'ambiance, et par dessus tout, le sourire éclatant de Liam. Ses yeux brillants, et sa bonne humeur constante. Mais qu'est ce qu'elle aurait préféré aller au restaurant avec Hugo, juste pour voir son regard turquoise la fixer, ses boucles décoiffées châtain clair, et son sourire mystérieux. Elle enfouit sa tête entre ses mains.
Je lui parlerai demain, quand je le verrai.
Quelques pas plus tard, elle s'effondra dans son lit. Ses yeux se fermèrent, ses pieds s'enroulèrent dans la couette, et ses mains glissèrent en dessous de son coussin.
***
Des murmures lui parvenaient dans le brouillard blanc du sommeil.
-Non mais elle se fout de moi ou quoi?
Une tignasse rousse brilla dans le blanc. Une main ouvrit l'œil droit de Malia.
-Ouais, elle se fout de moi.
Deux mains lui agrippèrent les épaules, et la secouèrent comme un prunier.
-Debout Malia! On a une soirée cinéma dans le programme!
Elle tomba du lit.
-Hé!
Un rire résonna dans l'air.
-Ramène tes fesses au salon, in a un film à regarder!
Malia la suivit dans le couloir, pestant contre son amie.
-Non mais ça va pas? Je dormais, Louisa! Je dormais!
-Oui, oui. Je m'en fous.
Malia ouvrit grand les yeux,surprise par la réponse.
-Comment ça tu t'en fous? Si je me suis endormie, c'était parce que je suis CREVÉE!
-Pardon, miss. Ou as-tu donc été traîné pour être si "crevée"?
Malia fit la moue. Elle ne voulait pas vraiment le dire à Louisa pour le moment.
-On regarde quoi?
Une étincelle alluma les yeux de son amie. Un sourire carnassier sur les lèvres, la rousse cria presque.
-Toi,tu me caches quelque chose!
Malia tourna la tête vers Louisa.
-J'en ai bien la droit, tu le fais aussi! Je ne te dois rien du tout!
Elle se sentait mal d'en faire tout un plat, mais elle était fatiguée, et elle voulait que cette soirée reste un peu secrète pour le moment.
Le regard de Louisa s'éteignit.
-Ouais, t'as raison. Bonne nuit.
Elle se dirigea vers le couloir sans un mot de plus. Malia se sentit soudain mal.
Espèce d'idiote! Qu'est ce que tu as fait! C'est un sujet sensible...

Malia se maudit intérieurement, et se recoucha, la mort dans l'âme.

***

Dans l'appartement 2A du troisième étage, des cris se faisaient entendre depuis dix minutes.

-Tu sais quoi Malia, va te faire foutre!

Les larmes affluèrent.

-Non mais ça va pas? J'ai quand même le droit de savoir pourquoi tu pleures le soir?

-Mais ce n'est pas tes affaires, sale fouineuse.

Malia rougit de colère. Ça, c'était la goutte de trop.

-La prochaine fois que tu rentreras en pleurant comme une débile, tu peux mourir pour que je te réconforte!

Louisa ricana. Malia avait l'impression qu'on lui compressait les poumons. Elle ne savait plus bien respirer. Qu'est ce qui état arrivé à Louisa?

-Est-ce que j'ai l'air d'en avoir quelque chose à faire ? Non, je ne pense pas! On ne se connait même pas!

Malia ouvrit la bouche pour parler. La referma. Respira calmement.

-Je crois que je viens de découvrir la vraie Louisa. Moi qui pensait avoir trouver une amie... je me suis trompée. Peut-être que les deux dernières semaines ne comptent pas à tes yeux.

-Parfaitement! Je m'en contrefiche de toi!

Malia eut un rire nerveux.

-Alors,comme à la maternelle? "Tu n'es plus mon amie!"

Louisa ouvrit de grand yeux.

-Les amis sont là pour nous COMPRENDRE! Si tu en étais vraiment une, tu comprendrais que j'ai pas envie d'en parler!

-Malheureusement, comme tu l'as si bien dit, on ne se connait même pas! retorqua Malia.

Louisa saisit son sac avec rage, et claqua la porte en hurlant:

"Je me casse d'ici, tu me soûle!"

Malia sortit à sa suite après avoir saisi son classeur de partition d'un geste violent.

***

L'étudiante se dirigea en trombe vers le couloir au poissons. Elle traversa le hall d'un pas furieux, et percuta de nombreuses personnes. A la vingtième personne, son classeur lui échappa des mains, et les partitions se rependirent sur le sol. Des mains bronzées l'aidèrent à tout rassembler. Quand elle leva la tête, elle croisa le regard turquoise d'Hugo.

Sa colère fondit en trois secondes.

-Oh,salut Hugo! Ça va?fit elle d'une voix qu'elle trouva horriblement tremblante.

Hugo continua à la fixer avec insistance.

-Tu as vu mon mot?

Malia prit un air gêné,avant de se reprendre. Trop tard. Hugo se leva avec brutalité, et fit un demi-tour sur lui même pour partir. Malia posa sa main sur son avant bras pour le retenir.

-Je l'ai vu seulement quand je suis rentrée du bar...

-Oui...avec Liam ?fit-il avec un rictus.

-Oui.Je vois pas le problème, c'est un ami à moi, et tu n'es pas mon petit copain, si ?On se connait à peine! fit Malia, qui sentait sa colère gronder, enfler en elle. Elle revit Louisa et ses paroles blessantes, et maintenant Hugo qui parle de Liam comme d'un moins que rien, et qui fait une sorte de crise de jalousie injustifiée.

Malia vit les traits d'Hugo se crisper.

-Je suis désolé, mademoiselle Malia...A l'avenir, j'éviterai de vous parler, dit Hugo d'une voix hypocrite.

Il se détourna encore, d'un geste vif. Quand il s'en alla, Malia cria des mots qu'elle ne réussit pas à retenir.

-Oui, faites donc cela, monsieur Hugo! Je serai bien mieux sans vous et vos remarques idiotes! fit Malia sur le même ton.

Quelques regards s'étaient tournés vers elle, et Hugo se retourna, la rage dans les yeux.

-Si c'est ce que tu désires, je ne t'embêterai plus jamais avec mon imbécillité. Et puis...tu peux aller te faire...

Malia explosa.

-Non mais vous avez quoi, tous, aujourd'hui! J'en ai assez! J'ai juste été dans un bar avec un ami, et tu fait une crise de jalousie alors que nous ne sommes même pas un couple! Tu ne tournes pas rond, ou quoi?

-C'est toi qui ne tourne pas rond! Et puis comme tu disais, on se connait à peine! J'étais juste curieux, ne te méprends par sur mes "sentiments". Ceux-ci sont malheureusement pour toi très négatifs, à présent! Si tu...

Une nouvelle voix intervint.

-Malia, ça va? Qu'est ce qu'il se passe?

Hugo se raidit, mais ne bougea pas.

-Liam, c'est rien. Tu ne ferais qu'empirer les choses.

-Pas de problème! mon je file, bisous princesse.

Un clin d'œil plus tard, il disparut. Hugo le fusillait du regard, et après un regard meurtrier à Malia, il s'en alla vers l'aile ouest.

Deux disputes en un jour, pour quelqu'un comme elle, c'était énorme. Mais pour le moment, la colère noircissait ses veines, et elle avait besoin de se défouler. Elle courut presque jusqu'à son cours.

***

-Bonjour Malia! J'ai décidé de te faire travaille le "Allegro Con Brio", le Mouvement 1 de la symphonie n°5 de Beethoven pour l'examen de Noêl.

-On ne la pas déjà travaillé?

-Nous ne l'avons que effleurer. Mais ce morceau, maîtrisé à la perfection est un véritable chef d'oeuvre à mes yeux.

Malia ne dit rien, déjà impatiente de commencer.

-On va donc le recommencer dès le début, mais pendant que j'arrange les partitions, tu va me faire quelques gammes.

Malia releva la tête. Elle allait le répéter MAINTENANT ?

-Nous allons travailler le morceau pendant trois mois? fit elle, déjà un peu refroidie.

Cornélia Garnier lâcha un rire.

-Bien sur que non! Mais de nombreux cours y seront consacrés. Tu devras également composer, et nous parlerons plus tard des différents concours organisés. Dans tous les cas, cette symphonie est un excellent atout pour tes études ici.

-A quoi servent les concours, exactement?

-Si tu réussis tes concours, tu atteins les niveaux "élite", si tu veux. Des entraînements que d'autres n'auront pas. Ça assure ta carrière, en quelque sorte.

Malia sentit une énergie et une motivation soudaine. Elle se redressa, se positionna, et entama une gamme au hasard. Sol dièse.

Après cinq bonnes minutes, elles entamèrent le morceau. Malia encaissait les remarques, et repartait aussitôt. Cornélia Garnier corrigeait son élève avec rigidité. Les premières pages étaient les plus simples. Malia était noyée dans la musique.Ses doigts courraient tout seuls, et frappaient avec puissance sur le clavier. Elle appuyait fort sur la pédale, et le son faisait trembler le sol. Ses épaules ondulaient, et son dos était tout courbés dans les moments les plus doux. Sa professeure voulut l'interrompre, mais comment briser la concentration ultime d'un musicien pris dans la fièvre de sa musique? Comment?

Malia ouvrait presque son cœur au piano, et exprimait ses frustrations.Tout avait disparu. Son père. Liam. Hugo. Louisa. Cette petite salle de malheur. Ses doigts se fracassaient sur le clavier, voletant des dièses aux bémols, avalant les mi, les fa, les . Ses poignets restaient stables, et ses cheveux lâchés étaient secoués dans tout les sens. Une folie virtuose s'emparait d'elle. Les notes s'ouvraient à elle comme un évidence. Elle les anticipait, les cernait au creux de ses mains. Quand elle trébucha sur un note, arrivant dans la partie compliquée, elle sembla soudain se rappeler ou elle était. Elle transpirait légèrement, et ses mains tremblaient d'avoir été si rapidement par instants. La jeune fille fixa la pianiste professionnelle, attendant les critiques. Qui ne vinrent pas.

-Ce n'était pas bien? fit Malia.

Sa professeure la regarda avec un regard incrédule.

-Incroyable! Sublime! Monumental! Comment as-tu fait ça ! C'est impossible...

-Je ne sais pas du tout, je l'ai joué quelque fois chez moi. Mais j'ai senti une espèce de... truc en moin et je sais pas, ça s'est fait.

-Tu pourrais le refaire?

-Aujourd'hui je ne crois pas.

La pianiste parut déçue, mais n'ajouta rien. Elle comprenait, en un sens.

-Je vais te demander de composer quelque chose pour la semaine prochaine. Demain, tu dois déjà avoir fait une page. Nous allons maintenant travailler un peu la technique pour les pages suivantes. Ainsi,la mélodie sera déjà ancrée dans tes doigts et ton esprit, et nous pourrons travailler le rythme,les nuances et la position de tes mains.

Malia aquisa. Elle avait l'habitude de ce genre de méthode. C'était la méthode favorite d'Isabelle.

C'est donc ce qu'elles firent pendant les deux heures qu'il restait. Malia avait l'esprit fatigué et embrumé, en raison de sa performance epuisante. Cornélia le remarqua, et voyant qu'il était inutile de continuer, la congédia plus tôt que prévu, en lui rappelant de composer.

Malia sourit. Elle fera ça demain, elle n'avait pas le temps. Là, elleallait rendre visite à Jo et Matteo.

***

Elle les attendait en face de la porte, triturant son téléphone dans ses mains. Quand ils arrivèrent, main dans la main, Malia sourit.

Ils s'installèrent sur la table en bois, chacun installé devant une assiette de pâtes que Jo avait préparé à la va-vite.

-Désolée de débarquer à l'improviste, mais j'avais envie de vous voir.

Jo sourit.

-Bah, ça me fait un peu de compagnie, par ce que l'autre, je ne peux plus le supporter!

Matteo prit un air vexé en riant, ce qui donna une expression faciale très étrange.

-Surement, sourit Malia.

-Sinon qu'est ce qui t'amène? Je ne pense pas que tu sois venue juste pour ça, sinon tu aurais amené ton amie Elisa.

-Louisa, corrigea t'elle machinalement.

Elle leur raconta ses deux disputes.

-Ecoute, tu te prends trop la tête. La vie, c'est fait pour profiter. Ne la gâche pas pour n'importe quoi! Louisa veut rien te dire? On s'en fout! Tu as déjà ta vie à gérer, pas la peine de rajouter les problèmes d'une autre! dit Jo avec véhémence.

-Ma Jo a raison, comme toujours. Alors prend la cool, et tu verras, les excuses vont pleuvoir. Tu devras aussi en présenter, tu le comprends ça? Louisa t'as peut-être cherché, mais Hugo pas.

Malia haussa un sourcil.

-Pas explicitement, en tous cas, corrigea Matteo. Ce que je veux te dire, c'est que les gens, ça se disputent, ça se chamaille, comme des poules.C'est les humains. On est comme ça.Mais au fond, on s'aime. On s'aimes pour nos défauts, nos qualités,nos sourires,nos blagues Mais des fois, on a des secrets. Et alors, ça crée plus de chamailleries,plus d'engueulades. Mais que ce passe t'il a la fin des films? Les amoureux se pardonnent, et finissent ensemble pour le fin des jours.

-C'était bien philosophique tout ça, mais Malia a le regard légèrement vitreux, et tu racontes n'importe quoi, en fait! fit Jo.

Les deux autres levèrent la tête vers elle.

-C'est vrai. A la fin du film, ils se remettent ensemble mais c'est un FILM. Si les amoureux finissent ensemble dans la vraie vie, c'est déjà un exploit. Mais ensuite, faut rester ensemble pendant quoi...50 ans? Les maladies, les gosses, le travail, la vieillesse... Des tue-l'amour! Le couple heureux se sépare, les enfants voyagent de maisons en maisons, voyant défiler des conquêtes qu'ils détestent, et BIM!(Matteo et Malia sursautèrent)ils meurent. Ils ont une vie de merde.

Sa tirade terminée, elle enfourna une bouchée de pâtes, comme si ne rien était.

-Tu as une vision pessimiste de l'amour, on dirait, remarqua Malia.

-Et je te rappelle que nous sommes en couple, enchaîna Matteo, stupéfait.

Une minute de silence, et la remarque fusa.

-C'est bon, là ? T'arrête de faire la tête? Je parlais des autres, pas de nous! sourit Jo.

-J'espère bien. En attendant, tu te rattraperas ce soir.

Malia s'étouffa dans son eau, surprise par le sous-entendu. Les deux autres rigolèrent. Ensuite, Jo montra ses croquis à Malia. Robes couvertes de bouton, hauts à dos nu ornés de ruban, maillot mi-bikini, mi-complet, vestes en jeans ornées de badges déssinés par Jo. Toutes les idées s'étalaient sous des feuilles et des feuilles, dans un grand carnet A4.

Les mesures y étaient inscrites avec soin,,et les tissus utilisés aussi. Malia parcourut le cranet, faccsinée. Elle adorait une robe en particulier, ou le tissus se découoaient en fine languettes couvertes de paillettes sur les épaules. Jo avait aussi prévu un maquillage, des coiffures. Plumes, tresses argentées et mèches mauves se mêlaient dans un ensemble sublime.

-Waouh! lacha Malia.

Jo la remercia en souriant et prit ses mesures, au cas ou elle avait besoin d'une robe. Malia partit de l'appartement en les remerciant tout les deux, et se rendit à son prochain cours. Sur l'allée qui menait au hall, une main agrippa son épaule. Elle lâcha un cri de souris, surprise. C'était Jo.

-Tu as laissé ton portefeuille, petite maladroite. J'ai eu tout le loisir d'observer ta jolie tête sur ta carte d'identité...

Malia gémit.

-Oh noooon! C'était il y'a longtemps...

Franche, plaquettes et boutons formaient effectivement une "jolie tête".

-C'est pas grave!

Elle se tut un instant, puis reprit.

-Tu sais tu es née le même jour que mon frère aîné, Sébastien?

-Trop marrant! On était faite pour se rencontrer!

Après cette remarque débile, Malia rigola d'elle même, suivie par Jo.

-Bon, je dois filer, merci pour les conseils.

-Bye!

******

-Aujourd'hui, on va un peu changer le déroulement du cours. Vous serez divisé en un groupe de 6, et l'autre de 4. Vous allez jouer à 8 mains.

Murmures traversèrent le petit groupe.

-Ne paniquez pas. Mais c'est un de mes petits projets, pour une éventuelle représentation si les essais se passent bien. Comme vous vous en doutez surement, seul un groupe sur les deux aura la chance de le jouer. Les autres feront d'autres morceaux à quatre mains que je definirais avec eux en temps voulu.

Il se tut un instant, inspectant ses élèves.

-Jusqu'à présent, je vous ai laissé beaucoup d'autonomie dans les cours. C'était voulu. Nous allons à présent varier les cours à quatre et à huit mains. Vous devrez également composer, mais cela viendra plus tard dans l'année, vers novembre. Je n'en dit pas plus pour l'instant. Le morceau à interpréter sera "Galop Marche" d'Albert Avignac.

Malia reconnut à l'instant le morceau, elle l'avait expérimenté une année à Boston. Elle adressa un merci silencieux à Isabelle, qu l'avait si bien préparée.

-Etant un nombre peu pratique, je vais être obligé d'éliminer les étudiants les moins attentifs à l'exercice. Le groupe 1 sera composé de Malia,Liam,Britanny et Lucas. Le groupe 2 se composera dans tous les autres. Jonas , Andrew! Soyez un peu attentif à ce que je vous dit, sinon vous êtes déjà mal parti.

Les deux vaniteux baissèrent les yeux, gênés. Liam ricana, et McThorn distribua les partitions à chacun.

-Il est vivement conseillé de connaitre sa partie parfaitement pour que l'ensemble de groupe soit harmonieux. Ne négligez surtout pas la difficulté. Ce n'ets pas facile du tout de s'accorder.

On entendait les mouches voler.

-Je commence avec le groupe 1. Suivez moi.

La répétions fut désastreuse. Britanny faisait n'importe quoi, et exhibait ses nichons à Lucas, qui avait presque de la bave sur les lèvres. Malia essayait de s'adapter aux autres, mais Britanny faisait toujours tout foirer. Malia savait que c'était pour l'énerver, mais elle sourit en pensant à ce qu'avait dit McThorn. "Etant un nombre peu pratique, je vais être obligé d'éliminer les étudiants les moins attentifs à l'exercice".Britanny ne semblait pas avoir compris le principe...

McThorn restait poli et souriant, mais Malia remarqua ses mâchoires s'étaient peu à peu contractées, et il avait fini par partir voir l'autre groupe en plein milieu du morceau. Ensuite, ce ne fut que chaos. Britanny essayait vraiment(c'était ce qu'elle disait), mais ne suivait jamais le tempo. Lucas passait encore, mais ses doigts dérapaient si souvent sur les notes noires que Liam et Malia étaient déconcentrés.

Quand McThorn les rassembla dans la salle, il sembla bien conscient de la colère de Malia, de l'air satisfait de Britanny, des yeux qui louchaient sur celle-ci de Lucas, et du regard moqueur de Liam. Aussi, sourit t'il avec un air de conspirateur.

-J'ai analyser la manière de jouer de chacun en groupe, et Britanny et Andrew sont de véritables têtes de mules. J'ai donc décider de vous retirer des groupes. Vous travaillerez sur Fantaisie sur piano à 4 mains en Fa mineur, de Shubert.

Britanny prit aussitôt un air déçu, tandis que Andrew la reluquait déjà.

Malia soupira, mais afficha un grand sourire quand Zia fut "transférée" dans le groupe 1.

Deux heures de travail acharné plus tard, Malia sortit du couloir avec Zia , plus heureuse que jamais. Leur groupe marchait très bien. Lucas s'est avéré être un très bon pianiste quand il ne bavait pas sur une allumeuse.

Sa bonne humeur retomba peu à peu quand elle se rendit compte que la confrontation avec Louisa arrivait.

Quand elle ouvrit la porte, le sac de Louisa était posé contre le mur de la cuisine. Quand à la propriétaire... elle était assise à la table, les cheveux rassemblés en chignon, en un bic en bouche.

-Louisa? articula Malia en un murmure.

La rousse leva la tête, et l'affront des regards commença. Bleu contre Vert.

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