Paris, deux ans plus tard

Le pont des Arts n'était plus le repaire des amoureux transis. Des parois de verre avaient remplacé les tonnes de cœurs accrochés à ses rambardes. Mon petit cœur, dessiné sur le cadenas portant nos noms, n'était plus là. Nanae n'était plus là. Je me tenais face à ce paysage qui contrastait avec le spleen s'emparant de moi. Sous le ciel de ce Paris romantique l'ambiance était bucolique, malgré ce paysage urbain omniprésent. J'étais bercée par la douce mélopée des passants dansant sur l'air tiède des derniers jours d'été. Ce décor m'évoquait la légèreté. Des nuages cotonneux se perdaient dans l'immensité bleue, les murs blanc passé des bâtiments semblaient sans fin et cette douce luminosité faisait scintiller les eaux calmes de la Seine. Je fus assaillie par une nostalgie soudaine.

Le rire d'un badaud me parvint et aussitôt je me remémorai les bribes d'une fin de soirée mouvementée. Je me retrouvai plongée dans un van sombre au petit matin. Il y avait une silhouette à contre-jour dessinée dans l'ouverture de la portière. Ses traits étaient indiscernables désormais. Son nom sonnait dans mes pensées comme celui d'un étranger. Puis tout devint rapidement trouble, pour finalement disparaître dans une sensation de bonheur fugace. Un rêve, tout cela n'avait plus la consistance que d'un rêve.

Ces souvenirs doux-amers de mon passé lointain, que mon esprit floutait par mégarde à défaut de les garder à jamais impérissables. Je ne voulais rien oublier, pas même la tristesse que je ressentais à l'évocation de leurs noms. Tout cela faisait partie de cette histoire, de mon histoire, de notre histoire.

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