Prologue
-Tiens, Shoto !
Toya Todoroki tendit à son petit frère le bateau en papier journal sur lequel il travaillait depuis maintenant cinq bonnes minutes. Sa main tremblait légèrement, mais le petit garçon l'attrapa fermement à deux mains et le plaça juste devant ses yeux.
-Il est parfait !
Toya sourit tendrement.
-Et si tu allais l'essayer ? Je serais bien venu avec toi, mais avec ma grippe...
Shoto secoua vivement la tête.
-Non, je ne veux pas que tu sois encore plus malade ! C'est pas ta faute, Onii-chan !
Toya caressa affectueusement les cheveux bicolores de son petit frère, qui venait de fêter ses huit ans ce matin même, le 11 janvier 1987. Avec sa bouille adorable, le plus grand culpabilisait de ne pas pouvoir aller jouer avec lui. Cette satanée grippe était vraiment tombé au mauvais moment !
-Arrête de parler comme ça, petit bonhomme, tu me fais regretter d'être malade. Vas t'amuser, et tu verra à quel point mes bateaux sont les meilleurs !
-C'est toi qui est le meilleur, Onii-chan !
Le petit Shoto sauta au cou de son ainé et le gratifia d'un baiser sur la joue. Puis il quitta la chambre en sautillant et chantonnant joyeusement, éclatant de joie de vivre et de bonne humeur. Toya soupira tout en souriant, et se dirigea vers son lit pour se recoucher. Il se ravisa à la dernière minute et se pressa d'aller au niveau des escaliers.
-Ne parle pas aux inconnus ! Et ne t'éloignes pas trop de la maison ! cria le rouge.
-Oui oui, gazouilla le petit mouflet, n'écoutant les précieux conseils de son frère qu'à moitié.
Il se hâta d'enfiler son imperméable jaune canari ainsi que ses bottes rouge fluo. Il saisit son bateau en papier, et déverrouilla la porte d'entrée.
Il tombait des trombes et des trombes d'eau glacée, l'eau sombre coulait à flots dans les caniveaux, le ciel était grisâtre, mais comme il n'y avait pas de vent, c'était, pour toute la famille Todoroki, absolument sans danger et Shoto pouvait donc aller jouer sans surveillance.
Il était si excité qu'il claqua la porte sans faire exprès, et pu presque entendre son père râler comme quoi il ne fallait pas claquer les portes. Il gloussa tel un petit poulet tout mignon, et dévala les escaliers de son jardin. Il entrouvrit le portillon en bois verni et sortit finalement dans la rue.
L'enfant se retourna une dernière fois vers le petit nid douillet qu'était sa maison, et resta ainsi, figé, quelques secondes.
Lors de ces quelques instants, qui semblaient si insignifiants, si ridicules, se joua sa petite vie de bambin, si pleine de rire et d'amour.
Sa vie, celle de son frère, et de tant d'autres auraient pu être différentes, s'il avait changé d'avis à cet instant précis, s'il était rentré chez lui avec ses frères, sa sœur et ses parents.
Mais c'était un enfant. Un enfant qui voulait s'amuser et qui ne connaissait rien à toute la monstruosité du monde extérieur, rien que les sourires et la douceur de son monde à lui.
Shoto sourit.
Il fit volte-face et s'élança dans la rue. Il déposa son bateau de fortune près du trottoir, et bondit de joie quand ce dernier se mit à flotter. Il poussa un gazouillement de victoire et suivit attentivement du regard l'inestimable présent de son frère adoré.
Il était si concentré et décidé à ne pas le perdre des yeux qu'il ne vit pas la poutre devant lui.
BAM !
Shoto se prit une poutre en bois en plein dans le front. Il bascula en arrière et tomba sur les fesses. Il gémit de douleur, et porta la main à son front endolori. Il rouvrit brusquement les yeux.
-Mon bateau !
Le petit garçon se releva au quart de tour, et piqua un sprint vers son navire. Il tendit désespérément sa main menue vers son trésor, mais c'était peine perdue : sa précieuse embarcation sombrait dans une obscure bouche d'égout.
-Non ! Mon bateau ! répéta le gamin.
Shoto s'agenouilla à côté de cette maudite bouche d'égout, et jeta un coup d'œil affolé à l'intérieur. S'il espérait voir quelque chose, c'était raté : c'était sombre et effrayant, et en plus une odeur répugnante s'en dégageait.
-Beurk, couina-il.
Il se releva, déçu, et s'apprêta à partir. C'est alors qu'une petite voix l'appela, ce qui figea l'enfant sur place.
-Bonjour, Shoto ! C'est ça que tu cherches ?
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Je suppose que vous savez tous ce qui va arriver à Shoto.
La suite sera probablement publiée très prochainement, du genre demain ou même ce soir.
Keur keur les enfants <3
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