Chapitre 2

Driiiiiing !

Toya se réveilla en sursaut, et se cogna la tête sur sa table de chevet. Il grogna de douleur en étouffant un juron, et appuya avec force sur le capot de son réveil qui commençait à lui casser les oreilles.

Son corps était tremblant et transpirant de sueur. Il avait encore fait un cauchemar.

Le garçon jeta sa couette humide de sueur au sol d'un coup de talon. Il ferma ses grands yeux bleus et respira lentement, prenant de grandes bouffées d'oxygène. Il souffla bruyamment du nez, les paupières collées entre elles. Il avait passé sa soirée sur son talkie-walkie à parler avec ses amis, jusqu'à au moins deux heures du matin. Il était donc très fatigué, en rajoutant ses cauchemars et ses multiples insomnies.

Le jeune homme finit par sortir de son lit douillet, cinq minutes plus tard. Il resta quelques secondes à phaser, ses pieds nus raclant le parquet clair et lisse. Puis il se leva finalement, et se dirigea vers son armoire en se grattant la nuque. Après avoir tâtonner à chercher l'interrupteur, il ouvrit la porte de ladite armoire, et en sortit un jean déchiré, un sweat noir à capuche et des chaussettes blanches. Après avoir avoir enfilé le tout, il se hâta d'aller dans la salle de bain.

Il avait un peu trop trainé au lit, il avait déjà cinq minutes de retard.

C'est bon, c'est le dernier jour avant les vacances. On s'en fout.

C'est ce que se dit Toya en entrant dans la salle de bain, le nez vissé au sol et la tête enfoncée dans son énorme capuche. Il fut heureux de constater qu'elle était vide. Bien. Il aimait énormément sa sœur, mais qu'elle ce qu'elle pouvait prendre du temps à se maquiller ! 

Ses cheveux, auparavant rouge rubis, était désormais noir charbon. Toya les avait fait teindre une semaine après la disparition de son petit frère chéri, Shoto. En même temps qu'il s'était fait posé des piercings, que son père qualifiait d'"agrafes". Il avait cessé d'attacher de l'importance à son apparence physique depuis que son petit soleil, comme il aimait l'appeler, l'avait quitté. 

Toya renifla bruyamment, des larmes perlant au coin des yeux.

Arrête de penser à lui. Il est vivant. Tu vas le retrouver.

Toya redressa la tête et planta son regard dans celui couleur saphir de son reflet. Il esquissa un faible rictus moqueur. Il n'y avait que ses amis qui pouvaient lui arracher des vrais sourires. En attendant, il se faisait un peu pitié, à se forcer à sourire tout seul comme un psychopathe, dans sa salle de bain.

Son visage était pâle, ses yeux cernés de noir qui tirait sur le violet, et son teint terreux. 

Il soupira et tira la langue à son reflet.

-T'as une sale gueule, Toya.

L'adolescent retira sa capuche et saisit mollement la brosse à cheveux de sa sœur. Il tenta de dompter sa tignasse brune emmêlée, mais il ne réussit qu'à s'irriter le crâne. Il jura et lança l'outil de torture près du lavabo. Il se brossa vite fait les dents, puis sortit de la salle de bain ceci fait. Il jeta un coup d'œil à la grosse horloge, avant de jurer une énième fois : il était sacrément en retard ! 

Toya dévala les marches de l'escalier quatre à quatre, sans essayer d'être discret. Il put entendre son père grommeler dans son sommeil de plomb, comme quoi il ne fallait pas courir dans les escaliers.

Il arriva devant la table de la salle à manger, et se retrouva nez à nez avec son cadet, Natsuo. Ce dernier haussa un sourcil, la bouche pleine.

-T'es pas censé être déjà parti, toi ? Pas que je sois mécontent de te voir, l'informa-t-il, des miettes collées sur ses joues rondelettes.

Toya gratifia son jeune frère de quatorze ans d'une caresse sur le haut du crâne, et chopa son bento sur la table.

-C'est Fuyumi qui l'a préparé, rien que pour toi ! lui dit Natsuo.

-Elle est encore là ? demanda Toya, voulant la remercier.

-Non, elle est partie au lycée il y a un quart d'heure, et je pense que tu devrais te grouiller sérieusement, Nii-chan, déclara son frère.

Toya siffla d'agacement, c'était son problème s'il était en retard. Il décida quand même de l'écouter, en voyant l'heure qu'il était. Il empoigna son sac et son bento. Il fourra le bento dans le sac, et sauta dans l'entrée encombrée de toutes sortes de chaussures. Il ignora les petites baskets bleu et blanche de Shoto, et laça les siennes, rouges et montantes.

-Si tu vois Fuyu', remercies-la pour moi ! Et bonne journée, cria-t-il avant de s'engouffrer dehors.

-C'est ça, ça marche ! répondit Natsuo, qui se levait pour aller fermer la porte à clé.

Toya hésita à retirer son sweat, il faisait déjà chaud, à 7:45 du matin. Il descendit les petit escaliers de son jardin et passa le portail.

-Il est déjà parti, le salaud, marmonna le garçon, déçu.

-Hé, Toya !

L'appelé se retourna, et esquissa un sourire, un vrai sourire, éclatant. Il l'avait attendu !

-T'es putain d'en retard ! Qu'est ce que tu foutais ? On est à la bourre, il nous reste plus que dix minutes, et en plus le bus est parti ! On va devoir se bouger le cul, piailla furieusement Keigo Takami, son meilleur ami.

-Salut à toi aussi, Kei', ricana le brun.

-Ouais, ouais, salut ! Bon, on se dépêche, on a déjà loupé le bus, je veux pas en plus manquer le cours de maths, pépia le blond.

-Parce que t'aimes ça, toi, les maths ?

-Non, mais c'est pas une raison pour sécher ! Je veux pas de ça sur mon bulletin, moi !

Son ami continua de gazouiller tout seul, ce qui ne dérangeait absolument pas Toya. Le silence l'oppressait, le faisait se sentir mal, donc le blabla incessant de Keigo ne le gênait pas, il lui faisait même du bien. Tout en trottinant un peu, il en profita pour l'observer attentivement. Les longs cheveux blonds de Keigo était rassemblés en une petite queue de cheval, laissant simplement quelques mèches rebelles lui chatouiller les oreilles. Ses grands yeux dorés pétillaient de bonne humeur et de joie de vivre, et un sourire rayonnant ornait son visage en forme de coeur. La seule chose qui intriguait Toya était qu'il portait une veste en jean, alors qu'on était en été et que la température était déjà très élevée. Mais bon, lui même portait un sweat, donc, il ne pouvait pas se permettre de le juger.

-Oh yesss ! Ils n'ont pas encore fermé les portes ! Tu viens ?

Toya sortit de ses pensées et fixa son ami, un peu éteint. Puis il se ralluma et hocha paresseusement la tête.

-Ouais, ouais, j'arrive...

Son sourire s'effrita. Il n'avait absolument aucune envie de rentrer dans ce lycée, d'aller en cours, de voir ses camarades, et de manger l'horreur qu'on leur servait à la cantine. Il ne voulait pas voir les visages suintant de pitié ou d'indifférence de ses professeurs, ou ceux, pires encore, de Kagami et sa bande de connards. Ces derniers avaient une dent contre lui, depuis qu'il avait envoyé un de leur pote à l'hôpital. Toya s'en souvenait encore très bien, de la face ensanglantée et tuméfiée du mec qui avait osé se moquer de son petit frère disparu. Il avait écopé de trois jours d'exclusion et d'un avertissement, mais cela en avait valu la peine. Plus personne ne s'était permis de dire un mot de travers sur son cher petit frère.

-Toooyaa ? Tu viens ou pas ? hasarda Keigo.

L'adolescent releva la tête vers son ami. 

-J'arrive, je te dis.

Toya avança vers l'entrée du lycée d'un pas lourd, un petit sourire persistant sur son visage blafard. C'était le dernier jour. Il pouvait le faire, avec Keigo, et les autres. Il pouvait supporter cette dernière journée, et après, il serait libre, avec deux mois de vacances pour pouvoir chercher son petit soleil.





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Hellow

Le prochain chapitre paraitra très prochainement, probablement aujourd'hui. N'hésitez pas à voter ou commenter ça me fait super plaisir et ça m'encourage. 

J'espère que l'histoire vous plaît, et que vous ne trouvez pas les personnages OOC.

keur keur <3

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