Chapitre 3
Le lendemain, Aomatsu était prête à 7h40. Finalement, quelqu'un lui avait ait apporter un petit réveil. Bien qu'elle était tentée de faire comme si de rien était et de, contrairement à ses habitudes, dormir nue, juste de manière à provoquer le professeur, il fallait se rendre à l'évidence et être raisonnable. Elle attendit, stréssée au possible, jusqu'à ce que le professeur toque à sa porte. Elle retint son souffle en ouvrant la porte et croisa le regard d'Aizawa. Il esquissa un sourire en voyant qu'elle était habillée et haussa un sourcil.
- Oh. Bonjour, dit-il. Vous n'avez pas loupé votre réveil, donc ?
- Je n'allais pas vous faire ce plaisir.
Elle répondit avec une touche d'humour malgré son ton qui ne camouflait pas son angoisse. L'homme s'en rendit compte et adoucit son sourire.
-Ne vous en faites pas, dit-il. Il n'y a aucune raison que ça se passe mal.
"Bien sur, ce n'est pas comme si j'étais en partie responsable de l'enlèvement de Katsuki, de la perte des pouvoirs de All Might et de sa retraite anticipée, pas comme si je faisais partie du groupe ennemi." se dit-elle, retenant un soupir. Alors elle se contenta de lui rendre un sourire factice. Elle le suivit jusqu'à la salle de cours et s'arreta une seconde devant la porte, elle prit une grande inspiration, remit son masque de fille que rien n'atteint qu'elle se devait de porter au quotidien et passa la porte derrière le professeur. Immédiatement, le silence se fit dans la pièce. Chaque élève la dévisageait de manière tout sauf discrète, choqués de la voir ici. Un ange passa avant que Katsuki ne se lève, manquant de faire tomber sa chaise.
- Toi ?! Qu'est ce qu'elle fait là ?
Sa deuxième question, adreéssée à son professeur, resta en suspens tandis que ce dernièr lui intima de se rassoir. Il n'en fit rien, continuant de dévisager d'un air mauvais la jeune femme, qui ne détourna pourtant pas le regard.
- Je me doute que vous la connaissez déjà pour la plupart, lança alors Aizawa, mais je vous présente Aomatsu Mami, une... ancienne membre de la ligue des Villains. All might l'a arrêtée lors du sauvetage de Bakugo. Et le proviseur Nezu l'a fait venir ici plutôt que de l'envoyer en prison. Elle restera donc ici.
Une vague de mécontentement monta des élèves et Ao sentit sa détermination faillir.
- C'est une criminelle !
- Vous ne pouvez pas la laissez ici après ce qu'elle à fait à Bakugo !!
- Enfermez-là !
D'autre injures parvinrent aux oreilles d'Aomatsu, mais elle ne les écouta pas. Elle n'avait pas quitté du regard celui de Bakugo, toujours debout et silencieux devant sa table. Son regard était dûr, mais il ne dit rien. Il finit par ouvrir la bouche:
-Très bien, qu'elle reste.
Puis, il se rassit, faisant taire le reste de la classe, qui se tourna vers lui.
-Katchan ? Tu rigoles, j'espère ?
- Elle fait partie de ceux qui t'on kidnappé !
Mais le blond explosif ne répondit rien, se contentant de fixer du regard la jeune nouvelle arrivée. Elle soutint son regard, mais n'ouvrit pas la bouche.
-Bien, lança le professeur. Je vais vous demander de vous rassoir.
Puis, il ajouta à l'attention d'Ao :
-Allez vous installer à la table libre au fond. Et ne tentez pas quelque chose de fou, car chacun des élèves ici saura vous maîtriser en un claquement de doigts.
Elle soutint son regard une seconde, avant de s'avancer silencieusement entre les tables sous les regards froids des élèves. Elle évita de croiser une nouvelle fois celui de Katsuki, qui ne daigna même pas tourner la tête vers elle lorsqu'elle passa à côté de lui. Elle s'installa à la table et sentit tous les regards sur elle. Des regards froids, tout sauf amicaux, et il fallait qu'elle s'habitue à cette sensation d'être épiée, car elle risquait de souvent y faire face les prochains jours, voir semaines.
-Bien, reprit le professeur, avant de débuter, j'ai besoin d'un ou d'une entre vous pendant le temps de midi pour surveiller notre chère Aomatsu. Il est évident qu'il est encore trop tôt pour l'exposer aux yeux de tous à la caféteriat. Il faudra donc la surveiller ici.
Le silence persista dans la salle. Aucun des élèves n'avait envie de passer du temps seul avec une criminelle, bien que le fait de ne demander qu'a un seul élève de seconde de la surveiller blessait interieurement Ao : était-elle si faible pour n'avoir besoin que d'un enfant de 15 ans pour l'empêcher de s'enfuir ? Une main finit par se lever dans l'assemblée, une jeune fille.
-Je me porte volontaire.
-Tu n'y penses pas, Ochako ? Lui lança un jeune garçon aux cheveux verts, qu'elle reconnu être Midoriya Izuku.
Elle le connaissait, parce que Shigaraki s'interressait particulièrement à lui depuis la première attaque perpetrée à l'encontre de UA.
- Ne t'en fais pas, lui répondit la jeune fille. Il n'y a aucune raison que ça se passe mal.
Elle lui fit un sourire et le jeune garçon se tassa sur sa chaise, convaincu, ou alors, il fit comme si.
- Bien, merci Ochako. Ainsi, je vais pouvoir commencer le cours.
Sur ces mots, Aizawa commença à parler, et l'attention des élèves se porta rapidement sur ce que disait leur professeur que sur la présence de Mami, bien qu'elle sentait toujours une certaine tension sur elle, et le regard de Bakugo de temps en temps sur elle. Elle fit de son mieux pour sembler interessée par les cours du professeur, mais ce n'était pas le cas. Elle avait cessé d'aller à l'école depuis bien longtemps, mais cela ne lui manquait absolument pas. Elle réflechit plutôt à un moyen de s'enfuir d'ici. Mais elle avait beaucoup tourner et retourner la question dans sa tête, aucune réponse ne lui venait. Et si jamais elle se faisait attraper, elle savait que c'était la prison directement. Elle laissa pousser un soupir qu'elle voulu discret, mais qui fut tout le contraire.
- Mon cours vous ennuie-til, Mademoiselle Mami ?
Elle redressa la tête vers le professeur, qui la regardait, ainsi que tous les autres élèves qui s'étaient retournés pour l'observer. " Bon ben , on repassera sur la discrétion."
- Pas le moins du monde, je pensais juste au moment où ces mêmes cours pourraient servir. J'ai tellement hâte d'être une grande héroine.
Le sarcasme était plus que perceptible dans sa voix et quelques rires camouflées parvinrent à ses oreilles. Aizawa leva les yeux au ciel avant de les fixer dans son regard à elle.
- Désolé de vous decevoir, mais je crois que vous avez loupé le coche pour une grande carrière. Mais ne vous en faites pas, on offre de grandes opportunités, ici, à UA. Plus que dans la rue, en tout cas.
Elle retint un grognement. Il était dur avec elle. Il n'avait aucune idée de tout ce qu'elle avait traversé depuis sa plus tendre enfance, jusqu'a maintenant. Bien qu'initialement, elle plaisantait, l'opportunité dont il parlait maintenant était une chose impossible face à quoi elle ne pourra jamais avoir sa chance. De toute façon, elle n'en voulait pas. Elle ne voyait aucun interêt à ce qu'il connaisse les petits détails de sa vie, mais elle se devait de se défendre.
- Ce que ça doit être facile d'avoir des opportunités quand la vie nous a donné certaines choses, comme la chance d'aller à l'école pour pouvoir réaliser ses rêves. Malheureusement je n'ai pas eu de parents pour m'offrir ne serai-ce qu'un toit, alors espérer tant d'opportunités d'avoir un métier me permettant d'avoir une belle vie et une maison dans laquelle vivre, c'est un peu trop demandé pour une personne comme moi.
Le silence se fit dans la salle. Elle avait clairement jeté un froid dans la salle, et Aizawa ne savait plus ou se mettre, même s'il ne détourna en aucun cas le regard. Il ne savait pas comment rebondir face à ça, et heureusement pour lui, c'est à ce moment là que la sonnerie se fit entendre, annonçant la fin des cours de la matiné. Celle-ci était passée beaucoup plus vite que ce qu'avait imaginer Aomatsu, mais elle se rejouit que ce soit la fin. Les élèves se levèrent en silence, et sortirent, sauf la jeune Ochaco qui se dirigea vers Aizawa. Celui-ci lui indiqua de sortir une seconde, le temps qu'il s'adresse a Aomatsu. Elle acquiessa et sortit de la salle, laissant les deux adultes seuls. Ao restait assise, fixant le professeur en silence. Il s'approcha d'elle et s'appuya sur la table devant elle. Elle leva les yeux vers lui. Il hésita, semblait géné, mais il finit par ouvrir la bouche.
-Je voulais m'excuser pour mon commentaire qui était fort déplacé. Vous êtes une invitée ici, et je me dois de vous traiter comme tel. Je n'avais aucune raison de me permettre une reflexion si désagréable, et je m'en excuse. Je ne voulais psa vous blesser.
Elle le dévisagea, cherchant la vérité dans ses paroles. Il semblait sincère. Elle soupira, baissa les yeux.
-Laissez tomber, vous ne pouviez pas savoir. Et puis, je suis une " invitée" qui reste considérée comme une ennemie, alors je ne m'attends pas à être traitée comme l'une d'entre vous. Alors pas la peine de vous inventer des excuses comme quoi vous êtes désolé. Ca ne changera rien au fait que je ne suis pas la bienvenue ici.
Aizawa resta silencieux, avant de soupirer à son tour. Il avait tenté une approche, et elle avait ériger des barrières entre eux deux. Alors que depuis deux jours, ils avaient cette petite manie de se chercher, de flirter en quelques sortes, il venait de la froisser assez pour qu'elle se referme sur elle-même. Et pourtant, il s'en voulait vraiment pour ce commentaire déplacé.
- Je vous laisse ici avec Mademoiselle Uraraka, finit-il par lâcher. Je reviendrai vous rechercher après la pause. Ne tentez rien qui serai interpreter comme mal vu, parce que vous retournerez directement en garde à vue, et je doute que vous en avez envie.
Il soupira, hésita une seconde et finit par lui tourner le dos avant de sortir de la salle. La jeune élève entra, et ferma la porte derrière elle.
-Je vous préviens, lança cette dernière d'une voix qui se voulait froide, ne tentez pas de faire un pas de travers, parce que vous le regretteriez.
Aomatsu releva les yeux vers elle et esquissa un sourire. La jeune femme était toute menue, et avait l'air d'être la gentillesse incarnée.
- Ne t'en fais pas, lâcha Ao. Je n'ai pas l'intention de bouger de cette chaise.
Ochako sembla se détendre un instant, l'air satisfait, avant de s'installer à une table à l'autre bout de celle de Mami, etg sortit ses cahiers pour entreprendre de reviser. Elles restèrent ainsi un long moment, sans qu'aucune d'elle ne dise un mot, seuls quelques bruits de bouches, de stylo ou de chaise se faisant entendre de temps à autre. Au bout de près d'une demi-heure, Ao laissa sa tête tomber en arrière en soupirant, alors que la porte de la salle s'ouvrit, et laissa appararaître le jeune Midoriya. Ce dernière échangea un regard froid avec la jeune adulte, avant de se tourner vers Ochako.
-Je t'ai ramené un sandwich, je me suis dis que tu aurais faim.
La jeune fille rougit et accepta ce que lui tendais son ami, avant de détourner les yeux. Puis, Izuku s'approcha prudemment de la table de Mami avant de lui tendre, à elle aussi, un sandwich.
- Tiens, toi aussi tu dois avoir faim. J'espère que tu aimes le thon.
Aomatsu se retrouva bouche-bée, perplexe, mais finit par saisir le sandwich.
-Merci beaucoup, dit-elle avec un signe de tête qu'Izuku lui rendit.
Puis, il retourna vers la jeune future héroine et ils discutèrent quelques instants, pendant lesquels Ao les observait l'un et l'autre. Ochako rougissait à chaque fois qu'elle croisait le regard d'Izuku, sa posture était plus droite que quelques minutes auparavant, ses doigts se tordaient au niveau de son ventre tandis que le jeune garçon passait doucement sa main sur sa nuque, détournant les yeux dès qu'il croisaient plus de trois secondes ceux de la jeune fille . C'était évident que ces deux là se plaisaient. Elle laissa échapper un petit sourire, et le téléphone de Midoriya se mit à sonner, et il disparut aussi vite qu'il était apparu. Croquant dans le sandwich qu'il lui avait apporté, Ao regarda Ochako, le rouge aux joues, commencer à déballer affectueusement sa nourriture.
- Tu ne lui as pas dit, pas vrai ? Demanda t'elle soudain, ce qui attira l'attention de la jeune fille.
Celle-ci arrêta son mouvement et releva les yeux.
-Pardon ?
- Ton ami. C'est bien Izuku Midoriya, pas vrai ?
- Euh, oui ? répondit Ochako, hésitante.
- Et donc, tu ne lui as jamais dit que tu as des sentiments pour lui ?
Uraraka manqua de s'étouffer avec le morceau de pain qu'elle venait de croquer, et se redressa.
-Excuse moi, s'excusa Ao en riant, je ne voulais pas que tu t'étouffes.
- De quoi est-ce que tu parles ?!
La jeune femme était maintenant plus rouge qu'une tomate et faisait des petits mouvements rapides, tant elle était agitée.
- Ne soit pas gênée, il n'y à aucun mal à ça.
- Mais comment tu le sais ?
- Désolée, mais tu n'es pas discrète, ça se voit comme le nez au milieu du visage. Et si tu veux mon avis, vu son comportement, tu lui plais aussi.
- Tu le penses vraiment ?
Désormais, bien que toujours avec les joues brulantes, Ochako semblait plus détendue en présence de la jeune femme.
- Bien-sûr.
Ochako baissa les yeux sur son sandwich avant de regarder à nouveau Aomatsu.
- Il m'a sauvé la vie. Lors de l'examen d'etrée à UA. Il n'avait pas de points du tout depuis le début de l'épreuve, et quand je me suis retrouvée en mauvaise posture, coincée sous un rocher, au lieu de partir pour essayer de recupèrer des points, il a fait demi-tour pour affronter l'ennemi, alors que celui-ci ne valait aucun point.
Elle lui raconta cet évènement les yeux dans le vague, avec un léger sourire scotché aux lèvres. Ao n'avait aucune envie de l'interrompre.
- Alors quand on s'est retrouvés ici, dans la même classe, j'étais tellement heureuse ! On a pu devenir de très bons amis. Alors pour l'instant ça me suffit amplement. Juste de l'avoir à mes côtés, tous les jours, ça me remplit de joie.
Elle croisa le regard de la jeune femme, qui n'avait cesser de l'écouter sans l'interrompre. Elle lui fit un sourire.
-Pardon, je dois t'embêter avec mes histoires.
- Pas du tout, lui répondit Aomatsu avec un sourire. Là d'où je viens...
Elle baissa les yeux, hésita un instant avant de continuer, mais redressa les yeux et croisa à nouveaux ceux d'Ochako : Cette fois-ci, c'est elle qui l'écoutait attentivement. Elle continua.
- Là d'où je viens, je n'ai pas l'occasion d'avoir ce genre de discussion entre filles. A vrai dire, il n'y a que Toka et moi, et bien que vous ayez presque le même âge, ses sujets de discussions se portent plutôt sur le sang et la douleur que sur les sentiments et les garçons.
Ochako lui lança un regard compatissant, et cela lui mit du baume au coeur.
-Je n'ai pas beaucoup d'experience, ajouta t'elle, mais si je peux t'aider ou te donner des petits conseils pour t'aider à te rapprocher de lui, je serai ravie de t'aider.
- Merci, Aomatsu.
La pièce resta silencieuse quelques secondes, avant que la jeune fille reprenne la parole.
-Comment ça se fait que tu te sois retrouvée dans la ligue des Villains ? Tu n'as pas l'air d'être si mauvaise...
Aomasu détourna le regard pour le poser sur le sol.
-C'est une longue histoire. Et toi alors ? Qu'est ce qui t'a motivée à devenir une héroïne ?
- Eh bien... Hésita Ochako.
Pouvait-elle vraiment lui raconter sa vie ? Ne faisait-elle pas partie de l'équipe ennemie ? Elle haussa les épaules: de toute façon, ça ne changerai rien qu'elle le lui raconte, ou non.
- C'est pour l'argent, lâcha t'elle finalement.
Sa réponse surpris la jeune femme. Une jeune fille qui semblait si ingénieuse, gentille et intélligente, voulait être une héroïne juste pour l'argent ?
- Tu te fiches de moi ?
- Pas du tout, répondit-elle avec un petit rire. Mes parents n'ont jamais eu beaucoup d'argent, et si jamais je deviens héroïne je gagnerai beaucoup d'argent et je pourrais les aider à financer leur boutique, qu'ils ûissent se reposer sur moi et se reposer tout court.
Aomatsu esquissa un léger sourire. Finalement, la cause parraissait plus noble que ce qu'elle pensait. Avant même d'avoir un titre professionnel d'héroïne, elle en avait déjà la mentalité.
- J'aimerai te dire que je comprend, mais je n'ai jamais eu de parents à vouloir sauver. Mais tu es impressionnante pour une femme si jeune. Je pense que tu iras loin.
-Tu sais, si tu voulais tu pourrais devenir une héroïne.
- Oulah, non. Ca ne risque pas d'arriver.
- Si jamais tu changes d'avis, il n'est pas encore trop tard, tu es au bon endroit.
Pour la première fois depuis deux jours, quelqu'un la regarda avec un sourire sincère, comme si elle était une personne normale au sein de cet etablissement et pas considérée comme l'ennemie numéro 1. Elle se délécta de cette sensation pendant quelques secondes, mais celle-ci disparut rapidement lorsque la porte de la salle s'ouvrit en grand, laissa apparaître un jeune homme aux cheveux blonds et drus, qui lui lança un regard noir à peine entré dans la salle.
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