Libre
Elle se sentait ainsi. Oppressée comme si milles chaines la retenaient prisonnière. De quoi l'avait-on condamnée, elle ne le savait guère. Elle se sentait ainsi alors que le ciel n'attendait que ses ailes.
Elle leva la main devant son visage, faisant danser les chaines autour de ses doigts dans un cliquetis métallique. La bouche entrouverte, signe de sa fascination, elle admira les mailles de ses chaines. Tantôt fines, d'un reflet argenté, quand elles étaient accrochées aux bagues de ses doigts, parfois grosses et sombres si elles entravaient plutôt ses bras ou ses jambes.
Milles chaines pour l'enfermer, milles chaines pour la préserver.
Elle se laissait guider, cherchant sans le savoir le chemin qui la sortirait de l'obscurité.
Quelle était donc cette masse noire qui restait toujours autour d'elle ?
Une fumée épaisse, si épaisse qu'elle ne pouvait voir au-delà. D'un mouvement de la main, elle tira sur les chaines. Elle avait voulu dissiper la brume, mais elle ne sentit qu'une résistance amortissant son geste. Elle força. Encore.
Elle se mit à danser, créant sa propre musique à chaque geste. Elle dansa jusqu'à ce que la dernière chaine cède.
Était-elle libre ? Elle n'en avait pas l'impression. Mais elle se mit à courir, les mailles de ses chaines se changeait à chaque seconde en infimes paillettes. Elle courut, sortit de l'épaisse masse noire, se tourna pour l'observer. La fumée brillait d'une pâle lueur. Celle-ci faiblit. Encore. S'éteint.
La masse noire implosa. Disparut.
Elle cria.
Elle se sentait ainsi. Libre. Oppressée comme si milles chaines la retenaient prisonnière. Le ciel lui tendait les ailes, elle était libre. Elle se sentait ainsi.
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