• Les excuses •

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[ PDV Minho ]

C'était le moment.
J'allais demander à ma mère, discrètement, si je pouvais avoir la maison à moi tout seul le jour de la Saint Valentin.

J'en avais marre qu'il y ait cette barrière entre Jisung et moi. J'avais l'impression de ne pas tout lui montrer, de ne pas être aussi ouvert que lui. Je voulais qu'il voie tout, absolument tout.
Le lieu où je vivais depuis tout petit, les cadres renfermant des photos de moi à tous les âges, le lit dans lequel je dormais...

- Maman...

- Oui, Minho ?

- Est-ce que tu ne m'avais pas dit que tu avais un voyage d'affaire la semaine prochaine ?

C'était faux, elle ne m'avait rien dit du tout.

- Hum... Non, pourquoi ?

- Oh j'ai dû... Je ne sais pas... Oublie.

- Pourquoi tu voulais savoir ça ?

J'étais cramé, je le voyais dans son regard. De là, je sortis désespérément une excuse à la noix.

- Pour... M'organiser ?

À ma plus grande surprise, ma maternelle se mit à rire doucement et s'assit sur mon lit. Elle tapota l'espace restant, m'invitant à m'asseoir.

- C'est pour la Saint Valentin, hm ? Avec Jisung ?

- Euh... Peut-être... ?

Elle me regarda un instant, passant une main dans mes cheveux. Je ne savais décrire sa réaction, je ne la comprenais même pas.
Alors, je m'excusai.

- Pardon, maman...

- C'est bon, Minho. Ça sera notre secret.

Il me fallut une dizaine de secondes avant de réaliser ce que ma mère venait de dire.

- Attend tu...

- Je vais faire en sorte d'occuper ton père pour que tu puisses faire quelque chose avec lui.

- C'est vrai ?

Elle me sourit tendrement avant de me caresser l'épaule.

- Merci maman...

- Parle-moi, comment il est, ce garçon...

Je souris niaisement et détournai le regard.

- Il est... Parfait. Je veux dire... Il est gentil, attentionné et... Généreux. Il m'a offert un chat.

- Un chat ?

- Oui, il s'appelle Bouboule et il vit chez Jisung... Mais il est à moi. Et... Un truc qui le différencie vraiment des autres, c'est qu'il m'aime pour qui je suis et non pour mon physique ou... Notre argent. Il me fait me sentir libre et en sécurité.

- S'il te rend heureux... Alors je ne peux t'empêcher de le voir, fils. Et je te couvrirai car je ne suis pas sûre que ton père soit encore prêt à te soutenir, hélas.

Je hochai la tête de façon compréhensive. En la remerciant une seconde fois, je me blottis contre elle, un sourire heureux et niais aux lèvres.

[ Le lendemain matin : PDV Jisung ]

Il était à peine sept heures du matin lorsque j'arrivai dans la librairie. Monsieur Jung venant tout juste d'ouvrir, je le saluai chaleureusement.

En raison de la fraîcheur hivernale, j'avais commandé un chocolat chaud. Je me sentais plus motivé à l'école quand je prenais le temps de boire quelque chose ici.

Alors qu'on venait m'apporter ma boisson, j'entendis la porte s'ouvrir et le son de la clochette suivre.
Quelqu'un était entré et ce n'était pas n'importe qui.
C'était Serim.

- Bonjour, je vais prendre une barre de céréale et...

- Laisse-moi deviner, un milkshake à la vanille ? Pouffa Monsieur Jung.

- Exactement. Rit doucement Serim.

- Tu es la seule qui prend un milkshake aussi tôt le matin...

Je ne savais pas quoi penser d'elle.
Je savais qu'elle avait vécu des choses pas très marrantes au lycée. Mais ses actions envers mon couple avec Minho me restaient en travers de la gorge.

Après avoir payé sa commande, elle se dirigea vers moi.

- Han Jisung, est-ce qu'on peut parler ?

- Euh... De quoi tu veux parler ?

Serim posa son sac près de ma chaise avant de s'incliner et de maintenir cette position quelques secondes.

- Je... Je m'excuse... Pardon d'avoir agi aussi bêtement, c'était... C'était immature de ma part.

À l'entente de ses mots, mes yeux devinrent ronds. J'étais agréablement surpris par ses excuses. Elle se redressa avant de reprendre la parole.

- Tu n'es pas obligé de me pardonner, je comprendrais... Je me suis excusée auprès de Minho et... Je voulais que tu donnes ça à ta tante...

De là, la jeune fille me tendit une lettre. Je fronçai les sourcils avant de la relever les yeux vers elle.

- Qu'est-ce que... Qu'est-ce que c'est ?

- C'est une lettre d'excuse manuscrite... Pour ta tante.

- Merci Serim... J'accepte tes excuses.

Ses yeux s'agrandirent, elle semblait si surprise.

- Vraiment... ?

- Oui, je te pardonne.

- Merci...

Serim s'inclina une dernière fois avant de se redresser pour prendre sa boisson et sa collation. Elle remercia Monsieur Jung avant de se tourner vers moi à nouveau.

- Je peux m'asseoir ?

- Oui, si tu veux.

Elle posa sa commande sur la table et s'assit devant moi. Elle ouvrit sa barre de céréale, la regardant avec ses grands yeux. Serim ressemblait à une enfant, c'était assez marrant de la voir se régaler avec son milkshake à sept heures du matin. Moi qui pensais qu'elle était froide...

- Désolée si je ne parle pas beaucoup... Quand je mange quelque chose d'aussi bon, j'ai tendance à oublier de faire la conversation.

- Pas de soucis...

Je me retenais de rire à son air rigolo. Elle me faisait penser à Jiwon et son amour pour la nourriture.
Elles pourraient s'entendre toutes les deux.

Puis, en continuant de la regarder, mon cœur se brisa. Cette jeune fille avait été harcelée, frappée, humiliée...
Tout ça parce qu'elle était amoureuse.

- Serim ?

- Mmh... ?

- Toi et Eunji... Vous vous parlez encore... ?

- Pas trop, non... On se voit seulement pour que je lui passes les clés de ma classe... Pourquoi ?

Je réfléchis un instant.
Devais je l'intégrer au projet ?
Une des règles d'Eunji était de n'en parler à personne sans son autorisation.

- Je suis au courant du projet. Me dit-elle.

- Ah... Ah bon ? M'étonnai-je.

- Oui, Minho me l'a dit. Me demande pas pourquoi lui... Je veux juste savoir pourquoi est-ce que tu me demandes si je parle encore à Eunji.

- C'est... C'est juste que ça me rend triste cette histoire... Je veux dire, c'était...

- Injuste, oui. J'aurais aimé que les choses soient différentes...

Serim finit sa barre de céréales avant de boire une gorgée de son milkshake.

- Est-ce que tu sais si... Si Eunji veut de moi ? Que ça soit en tant qu'amie ou... Peut-être plus ?

- Non, désolé. Mais je peux lui demander si tu veux.

- Non, surtout pas.

J'étais assez surpris par sa réponse mais soit. Je finis mon chocolat chaud et une idée me vint. Si elle était au courant du projet, serait-elle intéressée à l'idée de le rejoindre ?

- Est-ce que tu voudrais que je demande à Eunji de t'intégrer à notre groupe ? Lui proposai-je.

- C'est gentil mais... Non merci. Après ce que je vous ai fait à toi et Jisung, elle doit me détester...

- Il y a Seo Changbin qui est dans le coup tu sais. Et puis... On fait tous des erreurs.

- Je t'assure, Jisung. C'est mieux comme ça...

Serim baissa les yeux.
Je voyais à quel point elle aimait Eunji, à quel point elle voulait être avec elle.

- Je ne la mérite pas, je ne fais que la tirer vers le bas avec mes problèmes... Elle et moi, on s'est aimée à tel point qu'on s'est détruite l'une l'autre. Puis on se remettait ensemble pour se briser encore plus... Jusqu'à ce que l'on soit toutes les deux en milles morceaux... C'était juste toxique.

Je hochai la tête. Je comprenais mieux pourquoi elle et Eunji ne voulaient pas se remettre ensemble.
Et je devais respecter leur décision.

- De temps en temps, on se parle ou... On s'accorde quelques minutes pour déconner. Mais ça ne va pas plus loin.

- Je vois...

Je pris mon téléphone pour le déverrouiller et regarder l'heure. Cependant, je me rendis compte de quelque chose.

- Oh putain, je commence avec biologie...

- Avec madame Yoo ?!

- Oui...

- J'te plains... Avoir cette connasse dès le matin j'aimerais pas.

- ON EST D'ACCORD-

[ À la pause ]

J'avais rejoins Minho dans les toilettes à la pause. Il nous enferma dans une des toilettes, comme d'habitude.

- T'as l'air si sérieux. Taquinai-je.

- T'étais où en première heure ? Tu m'as fichu la trouille...

- J'ai séché, j'avais trop la flemme d'avoir bio avec Madame Yoo...

- T'aurais pu répondre à mes messages au moins...

- Désolé, j'étais avec Serim. Elle s'est excusé et tout.

- Vraiment ? Je me demande pourquoi.

En voyant l'air ironique de Minho, je ne pus m'empêcher de rire. Je frappai doucement son épaule en réalisant.

- C'est pas vrai ! Ris-je.

- Si si... Je lui ai un peu crié dessus, j'ai pas pu m'en empêcher.

- Sauvage...

Minho sourit en coin et il me plaqua soudainement contre la porte.

- Je sais que t'aimes ça, quand je suis sauvage.

- Commence pas quelque chose que tu ne pourras pas finir.

Mon cœur fondit en le voyant bouder comme un enfant. Puis, il se mit à me secouer, affichant un grand sourire.

- J'ai réussi à convaincre ma mère ! Elle sait pour nous et elle nous soutient !

- Sérieux !?

- Oui !

Je le pris par les mains avant de l'embrasser amoureusement. Je plaçais les mains sur sa taille tandis que ses bras entourèrent ma nuque.

- Je t'aime... Murmurai-je.

- Moi aussi je t'aime, Minho...

[ PDV Jiwon ]

Aujourd'hui, il n'y avait pas eu de réunion avec le groupe. Je sortis donc du bâtiment et ouvris mon sac.

- Oh mais quelle conne ! M'insultai-je, réalisant que j'avais oublié mon parapluie.

Alors qu'il pleuvait des cordes, je ne sentis plus une goutte me tomber dessus et une ombre apparut.

- Un problème ? Demande la voix de Changbin.

- Merci, j'ai oublié mon parapluie. Soupirai-je de soulagement.

- Aujourd'hui je rentre à pieds, je peux te ramener si tu veux.

Je fus surprise par sa proposition. Mais je pris tout de même le temps de réfléchir.

- C'est d'accord !

- Super, allons-y !

Depuis que Changbin traînait avec nous après les cours, il avait changé.
Ou avait-il toujours été comme ça ?
Je ne savais pas.

Mais il était bien plus tendre et attentionné que je ne le pensais. Malgré le passé, il faisait maintenant un super ami pour Minho. Je voyais également qu'il retenait Hyunjin de s'en prendre à lui ou Jisung.

Et avec moi, il était absolument adorable. Changbin était trop mignon quand il me payait des snacks ou me proposait de sortir. Malheureusement, j'avais un emploi du temps très chargé à cause de ma passion pour le basket.
Une fois, il était même venu me voir en surprise. C'était gênant et mignon à la fois.

- Ça va, sinon ? Hyunjin ne te pose pas trop de questions ?

- À propos de nous ? Non, il s'en fout.

- Tant mieux.

Alors qu'on continuait de marcher sous le parapluie, il passa un bras timide autour de mes épaules pour me rapprocher. Je ne pus retenir un sourire timide mais je me laissai faire malgré tout.

- Dis, tu veux vraiment rien faire pour la Saint Valentin ? M'interrogea-t-il.

- Hmm... Je t'avoue, je n'ai jamais fêté la Saint Valentin et ça me fait un peu peur. En fait, j'ai toujours eu l'impression que je devais me comporter différemment pour plaire. Et j'ai peur que...

- Que je partes ?

Je ne voulais pas l'admettre.
Je m'attachais à lui, tombant petit-à-petit pour lui.
Alors, je hochai la tête.

- Tu sais, Jiwon... Quand je dis que je t'aime, c'est que je t'aime toi. Personne d'autre. Toi seule. Alors ne change pas.

Je relevai la tête vers lui et souris sincèrement.

Une devant ma maison, je m'arrêtai, lui indiquant que j'étais bien arrivée.

- Jiwon, je veux vraiment t'emmener à un date... Où tu veux.

- Hmm... D'accord. Alors une fois que je serais rentrée, sors ton téléphone pour qu'on puisse en parler.

- Sérieux ?

- Oui !

Sans que je ne m'y attende, il me prit dans ses bras pour me serrer fort contre lui. Cette chaleur et cette amour sincère qui m'entouraient me rendait si faible et vulnérable.
Je me sentais encore tomber.

Et lorsque nous nous séparâmes, le temps s'arrêta. Nos visages s'étaient légèrement frôlés. Je vis son regard se poser sur mes lèvres et ne plus s'en détacher.

"Ne panique pas, Jiwon."
"Ne fais pas de conneries", me disais-je.

Je fis un tout petit pas devant lui pour lui donner mon accord.
De là, il pencha lentement la tête vers moi. Nos lèvres se frôlèrent d'abord délicatement avant de se lier.

Ce baiser était si doux, si pure.
J'étais choquée de ce que j'étais en train de faire. Je venais de m'ouvrir à lui, de lui montrer que je n'étais pas indifférente à sa présence.

Je me reculai à contre cœur et souris niaisement.

- On se fait ça ce week-end, j'imagine ?

- Le quatorze, évidemment.

- Ça marche, j'en parlerais à mes parents. Rentre bien !

- Toi aussi !

Je me retournai rapidement, me retenant de courir à la porte.
Une fois à l'intérieur, je me touchais les lèvres avant de crier et sauter de joie.

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Vous pensez quoi de tout ça ? 😃