Le lendemain matin, les premiers rayons du soleil traversèrent les rideaux de la chambre, baignant l'espace d'une douce lumière dorée. Marine fut la première à ouvrir les yeux. Elle se sentait étrangement légère, comme si un poids invisible qu'elle portait depuis des semaines s'était enfin envolé.

À ses côtés, Maïa dormait paisiblement, une main posée sur le drap, son visage empreint de sérénité. Marine prit un instant pour l'observer, une chaleur douce l'envahissant à la vue de celle qui avait su briser toutes ses défenses.

Maïa bougea légèrement, puis ouvrit les yeux, son regard bleu encore voilé de sommeil. Quand elle vit Marine la regarder, un sourire paresseux étira ses lèvres.
— Bonjour, toi, murmura-t-elle d'une voix rauque.

Marine sentit ses joues s'échauffer, mais elle sourit en retour.
— Bonjour.

Maïa s'étira légèrement avant de poser une main sur la joue de Marine, ses doigts traçant doucement une ligne imaginaire.
— Est-ce que c'était trop ? demanda-t-elle soudain, son ton plus sérieux.

Marine fronça les sourcils, surprise par la question.
— Non. Pas du tout. Pourquoi tu demandes ça ?

Maïa haussa légèrement les épaules, un éclat de vulnérabilité traversant son regard.
— Je veux être sûre que tu ne regrettes rien. Que je ne t'ai pas poussée trop vite.

Marine attrapa la main de Maïa, entrelaçant leurs doigts.
— Je ne regrette rien, Maïa. Ce qui s'est passé hier soir... c'était beau. Et c'était juste.

Ces mots semblèrent apaiser Maïa, qui se redressa légèrement pour déposer un baiser sur le front de Marine.
— Alors ça me va.

La matinée passa dans un doux mélange de rires et de conversations légères. Elles prirent le petit-déjeuner ensemble, en tête-à-tête, dans un coin tranquille de la salle à manger de l'hôtel. Les autres membres de la troupe semblaient avoir deviné ce qu'il s'était passé, mais personne ne fit de commentaires.

Marguerite, toujours attentive, croisa Marine dans le couloir après le repas.
— Alors, bien dormi ? demanda-t-elle avec un sourire complice.

Marine, incapable de cacher son sourire, haussa les épaules.
— On peut dire ça.

Marguerite rit doucement avant de poser une main sur l'épaule de son amie.
— Tu le mérites, Marine. Et Maïa aussi. Je suis contente pour vous deux.

La journée reprit son cours avec les répétitions pour le prochain concert. Si leur relation avait évolué, Maïa et Marine s'efforçaient de rester professionnelles. Mais leur alchimie, déjà forte sur scène, atteignit un nouveau sommet.

Lorsqu'elles répétèrent Eternal Flame, les regards qu'elles s'échangeaient semblaient presque trop intimes pour être partagés avec le reste du groupe. Même les techniciens dans la salle semblaient captivés par l'énergie entre elles.

À la fin de la chanson, Ulysse, d'ordinaire assez réservé, fit un commentaire qui fit rire tout le monde.
— Honnêtement, si le public ne devine pas que vous êtes ensemble après ça, ils sont aveugles.

Maïa éclata de rire, tirant légèrement la langue à Ulysse.
— C'est de l'acting, Ulysse. Apprends un peu.

Marine, cependant, baissa les yeux, un sourire discret sur le visage. Elle savait que ce qu'ils partageaient dépassait largement l'acting, mais elle n'était pas encore prête à l'afficher complètement.

Le soir venu, après les répétitions, Maïa retrouva Marine sur le balcon de leur hôtel, contemplant les lumières de la ville. Elle s'approcha doucement, enroulant ses bras autour de la taille de Marine.

— Tu penses à quoi ? demanda-t-elle doucement.

Marine posa ses mains sur celles de Maïa, prenant une grande inspiration.
— Je pense à nous. À ce que ça signifie. À ce que ça va devenir.

Maïa posa son menton sur l'épaule de Marine, un sourire confiant sur les lèvres.
— Ça va devenir ce qu'on décidera, Marine. Et je suis prête à tout, tant que c'est avec toi.

Marine tourna légèrement la tête pour croiser le regard de Maïa, et dans cet instant, elle sut qu'elle n'avait plus besoin de douter.

Leur histoire était loin d'être simple, mais pour la première fois, Marine était prête à sauter dans l'inconnu, portée par la certitude que Maïa serait là pour la rattraper.