La tournée avançait, et après ce baiser sur scène, quelque chose entre Maïa et Marine avait changé. Leur complicité naturelle était revenue, mais elle était désormais teintée d'une proximité plus intime, presque palpable. Pourtant, tout n'était pas encore réglé.

Dans le bus qui les conduisait à leur prochaine destination, Marine s'installa à côté de Maïa, une place qu'elle n'aurait jamais osé prendre il y a quelques jours. Le bruit ambiant des conversations et de la musique rendait leur espace étrangement intime.

— Je ne sais pas par où commencer, murmura Marine, hésitante.

Maïa, qui jouait distraitement avec une mèche de ses cheveux, tourna la tête vers elle, ses yeux bleus brillants d'une douce curiosité.
— Commence par le début.

Marine inspira profondément.
— Je sais que je t'ai donné des signaux contradictoires. Que je t'ai fait croire que je ne savais pas ce que je voulais. Mais ce n'est pas vrai.

Maïa la regarda, silencieuse, lui laissant l'espace pour s'exprimer.

— J'ai eu peur. Pas de ce que je ressens pour toi, mais de ce que ça pourrait signifier pour nous... pour la tournée, pour tout le reste. Mais maintenant, je sais que je ne veux pas te perdre. Pas toi.

Un sourire apparut sur le visage de Maïa, et elle tendit une main pour effleurer doucement celle de Marine.
— C'est tout ce que je voulais entendre.

Leurs doigts s'entrelacèrent, et pour la première fois, Marine sentit une sérénité qu'elle n'avait jamais connue auparavant.

Dans les jours qui suivirent, leur relation se développa discrètement, presque naturellement. Elles ne cherchaient pas à cacher ce qu'elles ressentaient, mais elles ne le criaient pas non plus sur tous les toits. Leurs camarades, bien sûr, n'étaient pas dupes.

Un soir, alors que le groupe dînait ensemble dans un restaurant après le concert, Charles, fidèle à son rôle d'agitateur, lança :
— Bon, alors, qui a parié sur Marine et Maïa ? Parce que moi, je veux mon dû.

Ebony éclata de rire, tandis que Marguerite roula des yeux.
— Charles, sérieux, on n'est pas dans un reality show.

Maïa leva les mains en signe de reddition, un sourire malicieux sur les lèvres.
— OK, vous avez gagné. Oui, Marine et moi, on est ensemble.

Marine rougit légèrement mais ne protesta pas. Au contraire, elle posa une main sur celle de Maïa, confirmant leurs mots par ce simple geste.

— Enfin ! s'exclama Franck en riant. On pensait que ça prendrait encore trois concerts pour que vous ouvriez les yeux.

La tablée éclata de rires, et Marine sentit une chaleur familière l'envahir. Elle n'avait plus peur.

Sur scène, leur duo d'Eternal Flame devint encore plus puissant. Chaque soir, leur alchimie captivait le public, et chaque baiser final n'était plus simplement une partie de la mise en scène. C'était une promesse silencieuse qu'elles se faisaient l'une à l'autre.

Un soir, après leur performance, Marine attrapa doucement Maïa par le poignet dans les coulisses.
— Merci.

— Pour quoi ? demanda Maïa, intriguée.

Marine sourit.
— Pour m'avoir attendu. Pour ne pas avoir abandonné.

Maïa haussa les épaules, un sourire rayonnant sur le visage.
— Quand quelqu'un vaut la peine, on n'abandonne pas. Et toi, Marine, tu vaux tout.

Marine sentit son cœur fondre à ces mots. Pour la première fois depuis longtemps, elle était prête à se laisser aimer, sans réserve ni peur.

Mais la tournée n'était pas encore terminée, et des défis les attendaient encore. Leur relation naissante allait devoir affronter les pressions de la scène, des médias, et des doutes qui ne disparaissent jamais complètement.

Mais pour l'instant, alors qu'elles se tenaient la main sous les lumières des coulisses, tout semblait possible.